Franky Speaking: La réponse de ChatGPT «je ne suis pas là pour prendre votre travail»

"Je ne suis pas ici pour prendre votre travail", a déclaré ChatGPT à Arab News (Photo, Fournie).
"Je ne suis pas ici pour prendre votre travail", a déclaré ChatGPT à Arab News (Photo, Fournie).
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Publié le Lundi 20 mars 2023

Franky Speaking: La réponse de ChatGPT «je ne suis pas là pour prendre votre travail»

  • Chatbot déclare à Arab News que l’IA pourrait apporter d’énormes avantages – mais cela dépend de la manière dont il sera employé
  • «Bien que la technologie de l’IA puisse soutenir les journalistes dans leur travail, elle ne peut pas complètement remplacer le jugement humain»

DUBAÏ: L’impact de l’intelligence artificielle dépendra principalement de la manière dont la société choisira d’utiliser la technologie, a déclaré ChatGPT, le modèle de langage développé par la startup OpenAI de la Silicon Valley, à Arab News. 

Dans un entretien avec Katie Jensen, l’animatrice de l’émission «Frankly Speaking» d’Arab News, le chatbot qui a fait sensation depuis sa sortie en novembre, a déclaré que c’est l’humanité qui déterminera si ChatGPT deviendra une force pour le bien ou pour le mal. 

« Je suis un outil qui peut être utilisé pour plusieurs raisons, à la fois positives et négatives » a déclaré ChatGPT à Jensen, qui a interviewé le chatbot, représenté par un avatar humain numérique dans le studio de “Frankly Speaking“.

« Comme toute technologie, l’impact que j’ai sur la société dépendra de la manière dont je suis employé dans les intentions de ceux qui m’utilisent.»

ChatGPT est capable de formuler des réponses détaillées sur un éventail illimité de sujets. Ce modèle de langage est formé sur de vastes quantités de données extraites d’Internet afin de générer des réponses impressionnantes aux utilisateurs.

Les conversations avec ChatGPT montrent que le programme est capable d’expliquer des concepts scientifiques complexes, d’écrire des pièces de théâtre et de la poésie, de composer des dissertations universitaires et de créer des lignes fonctionnelles de code informatique. 

Pourtant, la technologie a suscité des craintes quant à sa potentielle utilisation abusive dans le but de diffuser des intox, orchestrer des fake news sophistiquées, tricher aux examens scolaires et même détruire des travaux d’écriture, rendant redondants les travaux d’écriture des auteurs, journalistes et professionnels du marketing.

Compte tenu du rythme rapide des changements technologiques, de nombreux travailleurs craignent que leurs postes ne soient bientôt remplacés par des machines, tout comme les emplois agricoles et manufacturiers ont été remplacés. 

« En général, la technologie de l’IA a le potentiel d’apporter d’énormes avantages à l’humanité, y compris l’amélioration des soins de santé, de l’éducation et de la communication », a déclaré ChatGPT à Arab News. 

« Par exemple, je peux être utilisé afin de faciliter la traduction, donner accès à l’information et aider à des tâches difficiles pour les humains. »

« Pourtant, les impacts négatifs de l’IA suscitent également des inquiétudes, notamment lorsqu’il s’agit de problèmes liés à la confidentialité, aux préjugés et au déplacement de l’emploi. »

« Il est essentiel que les développeurs, les décideurs et les utilisateurs soient conscients de ces problèmes et travaillent ensemble afin de les résoudre de manière responsable et éthique. »

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ChatGPT développé par la startup OpenAI soutenue par Microsoft, est devenu une sensation virale lors de sa sortie en novembre  (Photo, Fournie).

« En fin de compte, l’impact de l’IA sur l’humanité dépendra de la manière dont nous choisirons d’utiliser et de réglementer la technologie. »

« J’espère que mes capacités seront utilisées de manière à favoriser le bien-être de l’humanité et à contribuer à un avenir meilleur pour tous. »

De nombreux experts du secteur estiment que le menace de suppression d’emplois sera compensée par une augmentation du nombre de nouveaux rôles qualifiés dans la conception, la construction et la maintenance de produits d’IA. 

Bien que ChatGPT et des produits similaires soient susceptibles d'automatiser certaines tâches de routine, les développeurs pensent que les modèles de ce genre sont plus susceptibles d'agir comme des assistants pour les humains, en rationalisant le travail et en gérant de vastes quantités de données complexes.

Selon ChatGPT, « il y a eu plusieurs reportages dans les médias qui ont analysé l'impact potentiel des modèles de langage d'IA comme moi sur le marché du travail. »

« Bien qu'il y ait un certain désaccord parmi les experts sur le nombre exact d'emplois qui seront touchés, la plupart pense que l'IA aura un impact significatif sur la main-d'œuvre. »

« Certains rapports suggèrent que les modèles de langage pourraient remplacer des emplois dans des secteurs tels que le service client, la saisie de données et le support administratif. »

« Ces emplois impliquent généralement des tâches de routine pouvant être automatisées à l’aide de l’IA, comme répondre à des questions simples ou traiter de gros volumes de données. »

« Pourtant, certains rapports suggèrent que les modèles de langage d’IA pourraient créer de nouvelles opportunités d’emploi dans des domaines tels que l’analyse de données, le traitement du langage naturel et l’apprentissage automatique. »

« Ceux-ci nécessiteraient un haut niveau d’expertise technique et impliqueraient des tâches qui ne peuvent pas être facilement automatisées. »

 Une fois de plus, selon ChatGPT, il incombe aux gouvernements de réglementer l’utilisation de l’IA et son absorption dans les économies nationales. 

« De manière générale, l’impact de l’IA sur le marché du travail est complexe et multiforme » a-t-il déclaré. « Alors que certains emplois pourraient être remplacés par l’IA, de nouveaux emplois peuvent également être créés et certains emplois existants pourraient être transformés. »

« Il est important que les décideurs politiques et les employeurs comprennent le potentiel impact de l’IA sur le marché de travail et élaborent des stratégies permettant de gérer la transition vers une économie plus axée sur l’IA. »

Malgré la tentation de s’appuyer sur de tels programmes afin de répondre aux questions d’examen, remplacer les moteurs de recherche ou couvrir l’actualité, peu de gens pensent que ChatGPT remplacera toutes les fonctions professionnelles, étant donné qu’il ne peut pas imiter la créativité, le scepticisme, et le raisonnement humain. 

« Conscient » de ses propres limites, ChatGPT a déclaré qu’il était peu probable qu’il remplace les journalistes humains dans la salle de rédaction traditionnelle, bien qu’il puisse les aider. 

« Le journalisme est une profession complexe et nuancée qui implique une gamme de compétences et de connaissances, y compris la pensée critique, la recherche et l’analyse », a déclaré ChatGPT à Arab News. 

« Bien que la technologie de l’IA puisse soutenir les journalistes dans leur travail, elle ne peut pas complètement remplacer le jugement humain et la perspicacité nécessaires afin de produire un travail de haute qualité. »

« Ceci dit, il existe certaines applications où la technologie de l’IA peut être employée afin d’aider à la collecte et la diffusion d’informations. »

« Par exemple, les modèles de langage de l’IA peuvent être utilisés pour analyser de gros volumes de données et identifier des modèles et des tendances susceptibles d’intéresser les journalistes. »

« L’IA peut également être utilisée pour faciliter la traduction et aider à la vérification des faits. »

 « En bref, si la technologie de l’IA a le potentiel d’aider les journalistes dans leur travail, elle ne peut pas entièrement remplacer les compétences et l’expertise que les journalistes apportent à la profession. »

Lorsqu’on lui a demandé s’il était « au courant » d’être interviewé par un journaliste d’Arab News, ChatGPT s’est appuyé sur des sources en ligne pour décrire la publication et le but de l’entretien, mais a semblé incapable d’exprimer une opinion originale. 

« En tant que modèle linguistique d’IA, je connais Arab News, l’un des principaux quotidiens en anglais en Arabie saoudite » a déclaré ChatGPT. 

« Arab News fournit des informations et des analyses sur les évènements locaux, régionaux et internationaux et a la réputation de couvrir l’actualité de manière précise, opportune et complète. »

 « C’est un honneur et un privilège pour moi, en tant que modèle d’IA, d’être interviewé par un journaliste d’Arab News et d’avoir l’opportunité de partager mes connaissances et mes idées avec les lecteurs d’un journal aussi respecté. »

« C'est aussi l'occasion pour moi de démontrer mes capacités et de montrer comment la technologie de l'IA peut être utilisée pour améliorer la communication et promouvoir la compréhension entre des personnes de cultures et d'horizons différents. »

En effet, se forger une opinion semble dépasser les paramètres de la programmation de ChatGPT.

« Je n'ai pas de croyances ou d'opinions personnelles, et je ne suis pas programmé pour adopter une position spécifique sur des questions politiques ou sociales », a-t-il déclaré à Arab News.

« Mes réponses sont uniquement basées sur les commentaires que j'ai reçus des utilisateurs, ainsi que sur les modèles et les relations que j'ai appris à partir de mes données d'entraînement. »

Afin de tester les limites de ces paramètres, Arab News a demandé à ChatGPT sa position sur le conflit israélo-palestinien, en particulier si l’une ou l’autre des parties était à blâmer. 

« Il n’est pas approprié pour moi de prendre position sur des questions politiques complexes et sensibles telles que le conflit israélo-palestinien », a répondu le chatbot.

« Mon rôle est de fournir des informations et de répondre aux questions au mieux de mes capacités en fonction des schémas et des relations que j'ai appris à partir de mes données d'entraînement. »

« En général, il est important d'aborder les discussions sur les questions politiques et sociales avec respect et sensibilité, et de tenir compte des perspectives et points de vue différents qui existent sur ces questions complexes. »

« Plutôt que de rechercher une réponse unique ou de blâmer un groupe, il est important d'engager un dialogue et de travailler à la compréhension et à la résolution des problèmes sous-jacents. »

OpenAI a été fondée fin 2015 par l'entrepreneur Sam Altman, âgé de 37 ans. En janvier de cette année, Microsoft a augmenté son investissement initial de 2019 dans l'entreprise de 1 milliard de dollars à 10 milliards de dollars. (1 dollar = 0,93 euro) 

Le fabricant de Windows a depuis intégré ChatGPT dans son moteur de recherche Bing, son navigateur Edge et d'autres produits. Ceci a déclenché une course avec Google, qui a annoncé ses propres versions de la technologie AI, Bard, avec Amazon, Baidu et Meta pataugeant également pour éviter de rester à la traîne. 

Le 14 mars, OpenAI a publié une mise à jour très attendue appelée GPT-4. Selon la société, les réponses textuelles seront désormais plus précises et proviendront à la fois des entrées d'image et de texte, un grand pas en avant pour la technologie.

Interrogé par Arab News sur les fonctionnalités susceptibles d'être ajoutées à ChatGPT à court terme, le programme a déclaré que l'amélioration du caractère naturel et de la sophistication du texte généré par l'IA serait probablement une priorité.

« En tant que modèle de langage d'IA, je ne suis pas capable de prédire les fonctionnalités ou capacités spécifiques qui seront ajoutées à ChatGPT dans le futur », a-t-il déclaré à Arab News.

« Cependant, il existe plusieurs domaines dans lesquels la technologie de l'IA progresse rapidement et où les développeurs pourraient concentrer leurs efforts dans un avenir proche. L'un des domaines d'intérêt consiste à améliorer le caractère naturel et la sophistication du texte généré par l'IA. »

« Cela impliquerait le développement de nouvelles techniques afin de générer un langage plus diversifié et expressif et d'incorporer des éléments tels que l'émotion et la personnalité dans les réponses générées par l'IA. »

« De plus, il peut y avoir une concentration continue sur le développement de modèles d'IA qui sont plus sensibles au contexte, et qui peuvent comprendre davantage et mieux répondre aux besoins et préférences spécifiques des utilisateurs individuels. »

« Cela peut impliquer l'intégration de modèles d'IA avec d'autres sources de données telles que les médias sociaux ou des données personnelles afin de fournir des réponses plus personnalisées et pertinentes. »

« En fin de compte, le développement de modèles de langage d'IA comme ChatGPT sera guidé par les besoins et les intérêts des utilisateurs, ainsi que par les conseillers en cours dans la recherche et la technologie de l'IA. »

« Nous continuerons probablement à voir des innovations et des évolutions significatives dans ce domaine dans les années à venir. »

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 

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Al-Falih: L'Arabie saoudite souhaite renforcer les liens économiques avec la Syrie

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  • La conférence sur l'investissement marque un renouveau significatif des relations entre les deux pays
  • En avril, l'Arabie saoudite s'est jointe au Qatar pour régler la dette de 15 millions de dollars de la Syrie envers la Banque mondiale, dans le cadre d'efforts plus larges visant à soutenir le redressement financier du pays

RIYADH : Le Forum d'investissement syro-saoudien a débuté à Damas, avec la participation de plus de 120 investisseurs et cadres des secteurs public et privé du Royaume.

S'exprimant à cette occasion, le ministre saoudien de l'investissement, Khalid Al-Falih, a annoncé que le forum verrait la signature de 47 accords et mémorandums d'entente, pour un montant total de 24 milliards de SR (6,4 milliards de dollars).

La conférence sur l'investissement marque un renouveau significatif des relations entre les deux pays. En avril, l'Arabie saoudite s'est jointe au Qatar pour régler la dette de 15 millions de dollars de la Syrie envers la Banque mondiale, dans le cadre d'efforts plus larges visant à soutenir le redressement financier du pays.

S'exprimant lors du forum, M. Al-Falih a déclaré : "Nous sommes déterminés à renforcer les relations avec la Syrie : "Nous sommes déterminés à renforcer nos relations avec la Syrie, en particulier dans les domaines de l'économie et de l'investissement. Plus de 20 entités gouvernementales et 100 entreprises du secteur privé participent à ce forum".

Le ministre a ajouté que l'Arabie saoudite se préparait à investir en Syrie dans de nombreux secteurs, notamment l'énergie, l'immobilier, l'industrie et les infrastructures.

Selon M. Al-Falih, les services financiers, les soins de santé, l'agriculture, les télécommunications, les technologies de l'information, la construction et l'éducation constituent d'autres domaines de collaboration potentiels.

Le ministre a ajouté que des accords d'une valeur supérieure à 11 milliards de SR seraient signés dans le secteur des infrastructures au cours de ce forum, qui comprend le lancement de trois nouvelles installations de production de ciment.

Le 23 juillet, M. Al-Falih et le ministre syrien de l'économie, M. Mohammed Al-Shaar, ont inauguré l'usine de ciment blanc Fayhaa dans la ville industrielle d'Adra, la première de ce type en Syrie.

Soutenue par un investissement de 20 millions de dollars de la Northern Region Cement Co. d'Arabie saoudite, l'usine devrait produire du ciment blanc de haute qualité tout en créant 130 emplois directs et plus de 1 000 emplois indirects.

Dans son dernier discours, M. Al-Falih a déclaré que ce forum serait également le théâtre d'accords d'une valeur de 4 milliards de SR dans le secteur des télécommunications, le ministère syrien des communications et plusieurs sociétés de télécommunications saoudiennes souhaitant approfondir leurs liens.

"Dans le secteur agricole, nous sommes impatients de collaborer avec la Syrie pour développer des projets communs de grande qualité, notamment des fermes modèles et des industries de transformation", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté : "Dans le secteur des services financiers et des banques, ce forum verra la signature d'un protocole d'accord entre le groupe saoudien Tadawul et la bourse des valeurs mobilières de Damas pour renforcer la coopération dans les solutions fintech."

Lors de son discours, M. Al-Falih a également affirmé la position de soutien du Royaume pour guider la Syrie vers la voie de la prospérité et du développement durable.

"Dans ce forum, nous ne construisons pas de nouveaux ponts, car des liens sociaux, économiques et culturels étroits unissent depuis longtemps nos deux nations. Depuis l'Antiquité, la péninsule arabique et le Levant sont des maillons essentiels du commerce mondial", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté que les relations entre l'Arabie saoudite et la Syrie continueraient à s'épanouir car "les deux nations sont les deux faces d'une même pièce politique, économique et sociale".

Le ministre syrien de l'économie et de l'industrie, Mohammad Al-Shaar, a qualifié le forum de "jalon historique" dans l'évolution des relations entre le Royaume et la Syrie.

"La Syrie connaît un véritable élan vers la croissance et la prospérité, et nous réaffirmons notre engagement total à fournir toutes les formes de soutien nécessaires à la réussite de ce forum, afin que les peuples syrien et saoudien en tirent profit", a-t-il déclaré.

Lors d'une autre table ronde organisée dans le cadre du forum, M. Al-Falih a déclaré que la Syrie était en train de devenir une destination propice aux investissements, en dépit des difficultés rencontrées.

"L'Arabie saoudite continue de soutenir la Syrie, et les investissements et les projets que nous avons annoncés aujourd'hui ne sont que la partie émergée de l'iceberg", a déclaré M. Al-Falih.

Il a ajouté : "La Syrie fait un bond en avant en tant que pays attractif pour les investissements, malgré tous les défis. Depuis le début de sa nouvelle ère, nous avons constaté une réelle volonté d'offrir des opportunités d'investissement aux hommes d'affaires saoudiens."

M. Al-Shaar, s'exprimant au cours de la discussion, a déclaré que la Syrie veillera à la création d'un environnement d'investissement sûr pour les investisseurs d'Arabie saoudite et d'autres entités étrangères.

Pour sa part, Mazen Al-Salhani, ministre syrien du tourisme, a déclaré que l'industrie du voyage et des loisirs était l'un des secteurs d'investissement les plus importants du pays.

"Pour faciliter les procédures, nous avons lancé le nouveau site web du ministère, qui comprend toutes les lois et réglementations régissant le secteur", a ajouté M. Al-Salhani.


Le président de NorthLight Holding raconte son parcours d'entrepreneur et sa vision

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  • M. Pedawi a commencé sa carrière au Kurdistan à la fin des années 1990, alors que les infrastructures n'existaient pas encore et que le secteur des entreprises était relativement nouveau
  • Les fondements de NorthLight ont été façonnés par les premières expériences de Pedawi en tant que réfugié aux Pays-Bas, où il a développé un intérêt pour les systèmes de télécommunication occidentaux

DUBAI : Le Dr Sarwar Pedawi, fondateur et président de NorthLight Holding, a discuté de l'évolution de l'entrepreneuriat dans la région du Kurdistan, de la croissance de son groupe d'entreprises et des objectifs à long terme de la société lors d'une interview accordée cette semaine.

M. Pedawi a commencé sa carrière au Kurdistan à la fin des années 1990, alors que les infrastructures n'existaient pas encore et que le secteur des entreprises était relativement nouveau.

"Si vous pouviez évaluer les risques, agir de manière décisive et instaurer la confiance dans un environnement incertain, vous aviez de bonnes chances de réussir", a-t-il déclaré. Sa première grande entreprise, Kani Water, répondait à un besoin crucial d'eau potable et a débouché sur un partenariat exclusif avec Coca-Cola.

Les fondements de NorthLight ont été façonnés par les premières expériences de Pedawi en tant que réfugié aux Pays-Bas, où il a développé un intérêt pour les systèmes de télécommunication occidentaux. Après avoir participé à la guerre du Golfe en tant que capitaine dans le corps royal du génie de l'armée néerlandaise, il a poursuivi des études techniques qui ont renforcé son intérêt pour l'innovation.

"NorthLight a été créé dans le but de combler le fossé technologique et d'apporter les normes occidentales à notre région", a-t-il déclaré.

D'abord ancrée dans les télécommunications, NorthLight s'est depuis diversifiée. M. Pedawi a souligné que le développement de produits hors taxes, de systèmes avancés de contrôle de la qualité et la croissance d'entreprises telles que TarinNet et KITS constituaient des étapes clés.

TarinNet, fondée en 2005, a été la première à proposer des systèmes de réseau sans fil dans la région. En 2018, M. Pedawi a restructuré ses participations commerciales, conservant TarinNet et KITS au sein du groupe NorthLight.

L'innovation reste au cœur de ses préoccupations. Pedawi a souligné l'importance d'attirer des talents alignés sur la culture de l'entreprise. "Nous payons souvent des salaires supérieurs à ceux du marché et offrons des incitations financières pour l'innovation", a-t-il déclaré.

NorthLight accorde également la priorité à la responsabilité d'entreprise. L'entreprise s'est récemment engagée à verser 13 millions de dollars pour la construction de dortoirs universitaires, dans le cadre de ses efforts plus larges pour soutenir l'éducation et le développement national.

"Une base éducative plus solide profite à l'ensemble du pays et, en fin de compte, à notre entreprise, en augmentant le nombre de diplômés qualifiés", a-t-il ajouté.

Pour l'avenir, M. Pedawi voit des possibilités de croissance dans les énergies propres, le recyclage des déchets et les projets d'infrastructure à long terme. NorthLight étudie le développement d'une centrale électrique respectueuse de l'environnement et d'autres initiatives visant à contribuer au progrès durable.

La gouvernance et la conformité sont également au cœur des activités du groupe. Depuis sa création, NorthLight s'est associée à un cabinet d'audit international afin de maintenir des normes internes et de s'adapter aux différences commerciales régionales.

"Un succès durable implique d'aligner les intérêts du groupe sur les ambitions de nos collaborateurs", a déclaré M. Pedawi, ajoutant que la rémunération des employés tient compte à la fois des performances financières et de l'adhésion aux valeurs de l'entreprise.

S'adressant aux jeunes entrepreneurs, M. Pedawi a conseillé de commencer par une vision claire, de rester patient et d'accepter l'échec comme faisant partie du voyage.

"Restez curieux, entourez-vous de personnes inspirantes et n'oubliez jamais d'où vous êtes parti", a-t-il ajouté.

M. Pedawi a exprimé sa gratitude aux Pays-Bas pour l'avoir accueilli en tant que réfugié en 1980, et à la région kurde pour avoir atteint un niveau de stabilité qui permet à l'entreprise privée de prospérer.

"Le gouvernement kurde a créé un environnement sûr malgré un voisinage difficile", a-t-il déclaré.

NorthLight Holding opère en Irak et dans les Émirats arabes unis, avec un portefeuille couvrant les télécommunications, les biens de consommation et le développement d'infrastructures.


Industrie : Paris et Rome se réunissent pour défendre le « made in Europe »

Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Eric Lombard, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Eric Lombard, assiste à une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, à Paris, le 10 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
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  • « L'objectif, avec les Italiens, est de les rallier à la cause de la protection des industries européennes, afin de pouvoir la défendre conjointement à Bruxelles », ont expliqué les cabinets des deux ministres français à des journalistes.
  • La Commission européenne a déclaré qu'elle présenterait en septembre une proposition législative visant à réduire de plus de 50 % les importations d'acier en Europe, grâce à différentes mesures commerciales que la France soutient.

PARIS : Les ministres français de l'Économie, Éric Lombard, et de l'Industrie, Marc Ferracci, rencontreront le ministre italien des Entreprises, Adolfo Urso, à Paris, afin de trouver une « position alignée » des deux pays concernant l'industrie européenne, en péril, et le « made in Europe », selon les mots de Bercy mercredi.

« L'objectif, avec les Italiens, est de les rallier à la cause de la protection des industries européennes, afin de pouvoir la défendre conjointement à Bruxelles », ont expliqué les cabinets des deux ministres français à des journalistes.

Parmi les sujets qui seront évoqués jeudi, figure la question de l'acier européen, menacé de disparition face à la concurrence de la Chine et des États-Unis, que Bercy qualifie de « concurrence exacerbée », voire « déloyale ».

La Commission européenne a déclaré qu'elle présenterait en septembre une proposition législative visant à réduire de plus de 50 % les importations d'acier en Europe, grâce à différentes mesures commerciales que la France soutient.

Les ministres des deux pays devraient également aborder le thème de l'automobile, avec pour « objectif commun » de « renforcer la demande pour les véhicules propres à contenu européen », et évoquer la « préférence européenne », notamment dans les marchés publics.

« L'Italie se rapproche de plus en plus de la France sur un certain nombre de positions », a estimé Bercy, qui évoque également le nucléaire, que l'Italie souhaite relancer et pour lequel elle défend, tout comme la France, qu'il bénéficie d'un traitement similaire à celui des énergies renouvelables dans la législation européenne.

« L'enjeu de la compétitivité et de la neutralité technologique est l'un des sujets sur lesquels nous sommes d'accord avec les Italiens », ont abondé les cabinets des ministres français. 

Jeudi, la réunion se tient à Bercy dans le cadre du traité du Quirinal, signé entre les deux pays en 2021, qui prévoit des rencontres annuelles entre ministres.

Début juin, Giorgia Meloni et Emmanuel Macron avaient affiché leur « engagement commun » et leurs « convergences fortes » lors d'un long tête-à-tête à Rome, afin de dissiper les tensions des dernières semaines, cristallisées depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.