À l'Assemblée, Gérald Darmanin tente une opération séduction sur la loi immigration

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (à gauche) s'exprime tandis que le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti (à droite) écoute lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 21 novembre 2023 (Photo, AFP).
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin (à gauche) s'exprime tandis que le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti (à droite) écoute lors d'une séance de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale, le 21 novembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 22 novembre 2023

À l'Assemblée, Gérald Darmanin tente une opération séduction sur la loi immigration

  • Darmanin a dit vouloir lutter contre un «écosystème qui permet l'immigration irrégulière»
  • Le texte sera examiné en commission la semaine prochaine, avant d'arriver dans l'hémicycle le 11 décembre

PARIS: Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin est entré mardi dans l'arène de l'Assemblée pour défendre son projet de loi sur l'immigration, face à des oppositions sévères et à une majorité elle-même prudente.

Le locataire de la place Beauvau, à la recherche depuis des mois d'une "voie de passage" au Parlement sur ce texte, a été entendu par la commission des Lois, et a répondu aux interpellations des différents groupes.

Semblant vouloir adresser des clins d'oeil à la gauche, alors que le texte a été fortement durci par la droite lors de son adoption au Sénat, M. Darmanin a dit vouloir lutter contre un "écosystème qui permet l'immigration irrégulière", et qui va des "passeurs qui sont des marchands de misère (...) jusqu'à ceux qui les logent dans des conditions inacceptables".

Il a salué un amendement du sénateur communiste Ian Brossat pour accorder "un titre de séjour temporaire à une personne qui dénoncerait son marchand de sommeil".

M. Darmanin a également répondu favorablement à une demande du groupe indépendant Liot sur la territorialisation du projet de loi dans les outre-mer, se félicitant par avance du soutien de ce groupe qui ne fait pas partie de la majorité.

Sans critiquer frontalement la copie sénatoriale, alors qu'il espère rallier une partie des députés LR au projet, M. Darmanin a souligné que certains ajouts sénatoriaux seraient considérés comme des "cavaliers législatifs" inconstitutionnels et retoqués, à l'Assemblée ou au Conseil constitutionnel.

"Certaines boursouflures ne résisteront pas à un œil avisé", avait prévenu le président de la Commission Sacha Houlié, classé à l'aile gauche de Renaissance, dénonçant des "ajouts politiques regrettables" au Sénat, comme la suppression de l'aide médicale d'Etat (AME).

Sans surprise, l'extrême droite a vivement critiqué le texte, qui promouvrait sous la "sévérité affichée" une forme de "laxisme migratoire", selon le député Rassemblement national Yoann Gillet. En particulier les mesures de régularisation des travailleurs sans papiers dans les métiers en tension, qui vont aboutir à une "vague de régularisations de clandestins".

La gauche radicale a elle dénoncé par la voix d'Elisa Martin (LFI) un "projet de division", qui fait de l'étranger un "criminel", du migrant un "humain aux moindres droits".

Pour EELV, Benjamin Lucas a accusé le ministre de l'Intérieur d'être prêt à "sacrifier (sa) promesse d’équilibre à toutes les compromissions à la droite radicalisée".

«Inquiétudes» à droite

La position de la droite était particulièrement attendue, et elle est apparue nuancée. Oratrice du groupe LR, Annie Genevard a estimé qu'il fallait aller "du côté de la fermeté" et a souligné que le Sénat s'y était "employé".

"Qu'en ferez vous? Les premières déclarations de membres de votre majorité, et ce soir encore, permettent de nourrir bien des inquiétudes", a-t-elle mis en garde, en demandant une nouvelle fois une "réforme de la Constitution" qui seule "redonnera à la France le droit d'accueillir sur son sol qui elle veut". Le ministre énumérant en retour toutes les dispositions du texte susceptibles de convaincre la droite et qui ne dépendent pas de la Constitution.

Du côté de la majorité, le rapporteur Florent Boudié a réaffirmé sa volonté de parvenir à une nouvelle écriture de l'article sur les régularisations, de manière à trouver "une solution qui ne soit ni le droit automatique, général et absolu qui pose une série de difficultés réelles, ni le pouvoir discrétionnaire du préfet tel que le Sénat a pu le prévoir".

L'un des rapporteurs, la députée Elodie Jaquier-Laforge (MoDem), a affirmé qu'elle proposerait le rétablissement de l'article 4, supprimé par le Sénat, sur la possibilité donnée aux demandeurs d'asile de certains pays de travailler dès le dépôt de leur demande.

Guillaume Gouffier Valente (Renaissance) a dit les "désaccords" de son groupe sur certaines dispositions ajoutées au Sénat. "Nous ne pourrons accepter les dispositions introduites sur l'AME, sur le droit de la nationalité, sur les mineurs non accompagnés, la restriction de l'accès aux prestations sociales", a-t-il prévenu.

Le texte sera examiné en commission la semaine prochaine, puis dans l'hémicycle le 11 décembre, pour deux semaines. Les discussions pourraient théoriquement se poursuivre en janvier, l'opposition ayant majoritairement refusé de limiter la durée des débats.


France: la surveillante tuée reçoit la Légion d'honneur à titre posthume

La surveillante de collège poignardée à mort en France par un élève le 10 juin a reçu, à titre posthume, la Légion d'honneur, la plus haute distinction honorifique du pays, selon un décret publié mardi par le le Journal officiel. (AFP)
La surveillante de collège poignardée à mort en France par un élève le 10 juin a reçu, à titre posthume, la Légion d'honneur, la plus haute distinction honorifique du pays, selon un décret publié mardi par le le Journal officiel. (AFP)
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  • La semaine dernière, le ministère de l'Education avait indiqué qu'elle recevrait aussi le titre de commandeur des Palmes académiques, la plus ancienne distinction décernée à titre civil
  • Les obsèques de la jeune femme de 31 ans ont eu lieu le 17 juin dans une stricte intimité familiale à Sarcey, un petit village du nord-ouest où elle vivait

PARIS: La surveillante de collège poignardée à mort en France par un élève le 10 juin a reçu, à titre posthume, la Légion d'honneur, la plus haute distinction honorifique du pays, selon un décret publié mardi par le le Journal officiel.

La semaine dernière, le ministère de l'Education avait indiqué qu'elle recevrait aussi le titre de commandeur des Palmes académiques, la plus ancienne distinction décernée à titre civil. La qualité de pupille de la Nation, qui offre une protection matérielle et morale particulière aux enfants de victimes d'actes de terrorisme, sera attribuée à son fils.

Les obsèques de la jeune femme de 31 ans ont eu lieu le 17 juin dans une stricte intimité familiale à Sarcey, un petit village du nord-ouest où elle vivait.

Le collégien de 14 ans interpellé immédiatement après les faits a été inculpé pour meurtre aggravé par la circonstance que sa victime était chargée d'une mission de service public, et placé en détention provisoire.

Du fait de sa minorité, il encourt une peine de 20 ans de prison.

Le meurtre a eu lieu à l'entrée du collège, alors que des gendarmes procédaient à un contrôle inopiné des sacs des élèves, pour saisir d'éventuelles armes blanches. Un gendarme a été blessé à la main lors des faits.

Durant sa garde à vue, le suspect a confié aux enquêteurs avoir voulu tuer une surveillante, "n'importe laquelle".

Ce nouveau drame en milieu scolaire a eu un grand retentissement en France, dans les sphères politique et éducative en particulier.


La France et la Norvège signent un accord sur le stockage géologique de CO2

Le président français Emmanuel Macron (2e à gauche) et le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Stoere s'apprêtent à signer des accords lors d'une cérémonie organisée dans le cadre d'un événement sur la décarbonisation industrielle au Musée national d'Oslo, en Norvège, le 23 juin 2025. (Photo : Odd ANDERSEN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (2e à gauche) et le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Stoere s'apprêtent à signer des accords lors d'une cérémonie organisée dans le cadre d'un événement sur la décarbonisation industrielle au Musée national d'Oslo, en Norvège, le 23 juin 2025. (Photo : Odd ANDERSEN / AFP)
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  • M. Lombard accompagnait le président Emmanuel Macron pour une visite officielle en Norvège, destinée à renforcer les liens de défense entre les deux pays et la sécurité dans l'Arctique, à la veille d'un sommet de l'OTAN.
  • « Cet accord ouvre la voie à des projets tels que Northern Lights (stockage de CO2) ou CO2 Highway Europe (construction d’un carboduc reliant la France et le Benelux à la Norvège) », indique Bercy.

PARIS : Le ministre français de l'Économie, Éric Lombard, a annoncé dans un communiqué la signature d'un accord entre la France et la Norvège sur le transport transfrontalier de CO₂ à des fins de stockage géologique permanent.

M. Lombard accompagnait le président Emmanuel Macron pour une visite officielle en Norvège, destinée à renforcer les liens de défense entre les deux pays et la sécurité dans l'Arctique, à la veille d'un sommet de l'OTAN.

« Cet accord ouvre la voie à des projets tels que Northern Lights (stockage de CO2) ou CO2 Highway Europe (construction d’un carboduc reliant la France et le Benelux à la Norvège) », indique Bercy.

Il est rendu possible par l'adoption en juin au Parlement français d'un projet de loi ouvrant la porte à l'envoi à l'étranger de millions de tonnes de CO₂, destinées à être stockées dans des fonds marins, le gouvernement y voyant un outil pour atteindre la neutralité carbone en 2050.

Contrairement à ses voisins, comme la Norvège ou le Danemark, la France ne dispose pas de site de stockage.

Emmanuel Macron était en Norvège accompagné, outre M. Lombard, des ministres des Armées Sébastien Lecornu et des Affaires européennes Benjamin Haddad pour signer un accord de partenariat stratégique et un autre sur la capture et la séquestration de carbone.


Dominique de Villepin lance son parti, à deux ans de la présidentielle

L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin arrive pour assister à la messe célébrée en l'honneur de l'ancien président français Jacques Chirac à l'église Saint-Sulpice à Paris, le 30 septembre 2019. (Photo par ERIC FEFERBERG / AFP)
L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin arrive pour assister à la messe célébrée en l'honneur de l'ancien président français Jacques Chirac à l'église Saint-Sulpice à Paris, le 30 septembre 2019. (Photo par ERIC FEFERBERG / AFP)
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  • « J'ai décidé de créer un mouvement d'idées, de citoyens, à travers la création d'un parti politique », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Parisien.
  • L'ex-Premier ministre du président de droite Jacques Chirac (2005-2007) s'est dit convaincu qu'obtenir les 500 signatures nécessaires pour être candidat à la présidentielle

PARIS : À moins de deux ans de l'élection présidentielle française, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé lundi la création de son propre parti, intitulé La France humaniste, dont il sera le président d'honneur.

« J'ai décidé de créer un mouvement d'idées, de citoyens, à travers la création d'un parti politique », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Parisien, assurant avoir déjà « plusieurs dizaines d'implantations locales ».

Dénonçant une « logique de surenchère permanente » de la part des politiques, Dominique de Villepin, âgé de 71 ans, a affirmé revenir sur le devant de la scène pour que les Français ne soient pas « prisonniers d'un clivage entre la radicalité de LFI (La France insoumise, gauche radicale) et celle du RN (Rassemblement national, extrême droite) ».

L'ex-Premier ministre du président de droite Jacques Chirac (2005-2007) s'est dit convaincu qu'obtenir les 500 signatures nécessaires pour être candidat à la présidentielle « ne serait pas un obstacle » au vu de « tous les soutiens et encouragements » déjà reçus.

« Depuis mon départ de Matignon en 2007, j'ai eu 18 ans pour réfléchir, tirer les leçons, oublier tout orgueil et ambition personnelle », a-t-il assuré.

Dominique de Villepin est en tête du classement des personnalités politiques préférées des Français. Il s'était fait remarquer en 2003 quand il était chef de la diplomatie de Jacques Chirac par son discours à l'ONU contre la guerre en Irak.