La situation en Syrie est «la plus dangereuse depuis longtemps», s'alarme l'ONU

Des manifestants brandissent les drapeaux palestinien et syrien lors d'un rassemblement anti-israélien en solidarité avec le peuple palestinien à Damas. (File/AFP)
Des manifestants brandissent les drapeaux palestinien et syrien lors d'un rassemblement anti-israélien en solidarité avec le peuple palestinien à Damas. (File/AFP)
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Publié le Lundi 30 octobre 2023

La situation en Syrie est «la plus dangereuse depuis longtemps», s'alarme l'ONU

  • «Même avant les développements régionaux, la Syrie avait vécu la pire augmentation de la violence en plus de trois ans», a noté l'envoyé spécial
  • La population syrienne fait désormais face à la possibilité terrifiante d'une escalade potentiellement plus large, liée aux développements alarmants en Israël, dans les Territoires palestiniens occupés et la région

NATIONS UNIES : L'ONU s'est alarmée lundi de l'"escalade" des hostilités en Syrie où la situation est "la plus dangereuse depuis longtemps", avec des retombées de la guerre entre Israël et le Hamas qui ont "déjà commencé".

"Depuis mars 2020, le conflit syrien est dans une sorte d'impasse stratégique (...) J'ai prévenu depuis longtemps que ce statu quo place la Syrie dans un risque de plonger dans une fragmentation plus profonde et prolongée, avec des risques d'escalade les plus effrayants", a déclaré devant le Conseil de sécurité l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie Geir Pedersen.

"Aujourd'hui, je tire la sonnette d'alarme: la situation est désormais la plus dangereuse depuis longtemps".

"En plus de la violence générée par le conflit syrien lui-même, la population syrienne fait désormais face à la possibilité terrifiante d'une escalade potentiellement plus large, liée aux développements alarmants en Israël, dans les Territoires palestiniens occupés et la région", a-t-il ajouté.

"Ça déjà commencé", a-t-il fait remarquer, évoquant des frappes d'Israël notamment contre les aéroports d'Alep et de Damas, et les accusations américaines d'attaques contre ses forces en Syrie par des "groupes accusés d'être soutenus par l'Iran".

"Même avant les développements régionaux, la Syrie avait vécu la pire augmentation de la violence en plus de trois ans", a noté l'envoyé spécial. Mais les tensions dans la région "ajoutent de l'huile sur le feu, sur une poudrière qui était déjà sur le point d'exploser".

"L'attention du monde est tournée vers la crise à Gaza, et c'est justifié. Mais nous ne devons pas nous détourner de crises humanitaires qui continuent ailleurs, à large échelle, y compris dans la même région", a insisté de son côté Edem Wosornu, une responsable du bureau des opérations humanitaires de l'ONU (OCHA).

Elle aussi s'est inquiétée de l'"importante escalade des hostilités" dans le nord de la Syrie et de l'impact sur la population, alors que "l'urgence humanitaire s'est aggravée ces dernières semaines".

"C'est encore plus inquiétant à l'approche de l'hiver, alors que nous estimons que 5,7 millions de personnes à travers le pays ont besoin d'aide humanitaire", a-t-elle souligné devant le Conseil de sécurité, appelant à de nouveaux financements.

Déclenchée en 2011 après la répression de manifestations antigouvernementales, la guerre en Syrie a fait plus d'un demi-million de morts et déplacé des millions de personnes.

Un cessez-le-feu négocié par la Russie et la Turquie a été décrété dans le nord syrien après une offensive du régime en mars 2020. Mais il est régulièrement violé.


Au moins 33 Palestiniens tués dans un pilonnage israélien à Gaza selon les secours

Des Palestiniens inspectent les débris sur le site des frappes israéliennes sur un camp de tentes de déplacés, dans la zone de Mawasi à l'ouest de Khan Yunis dans le sud de la bande de Gaza, le 18 mai 2025.  (Photo AFP)
Des Palestiniens inspectent les débris sur le site des frappes israéliennes sur un camp de tentes de déplacés, dans la zone de Mawasi à l'ouest de Khan Yunis dans le sud de la bande de Gaza, le 18 mai 2025. (Photo AFP)
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  • la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués et de 100 blessés dans des frappes menées avant l'aube sur des tentes de déplacés dans la zone d'Al-Mawassi, près de Khan Younès,
  • Parallèlement à l'intensification des opérations israéliennes, le Hamas a annoncé samedi la reprise de négociations indirectes avec Israël à Doha « sans aucune condition préalable ».

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a annoncé la mort de 33 Palestiniens, en majorité des enfants, dans des frappes israéliennes dimanche dans la bande de Gaza, où Israël a intensifié sa campagne aérienne et terrestre malgré les pressions internationales pour cesser la guerre.

Après des dizaines de morts rapportés quotidiennement ces derniers jours à Gaza, la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués et de 100 blessés dans des frappes menées avant l'aube sur des tentes de déplacés dans la zone d'Al-Mawassi, près de Khan Younès, dans le sud du territoire palestinien dévasté et assiégé.

À Jabalia, sept personnes ont été tuées dans un raid israélien contre leur maison et quatre autres ont péri à Al-Zawayda ainsi qu'à Khan Younès, selon Mahmoud Bassal, le porte-parole de l'organisation de secours. « Plus de la moitié des 33 martyrs sont des enfants », a-t-il dit.

À l'hôpital Nasser de Khan Younès, où les victimes ont été transportées à bord d'ambulances, des corps couverts de draps blancs sur lesquels sont inscrits les noms des morts sont placés à même le sol, selon des images de l'AFP. À côté, des proches pleurent.

Sur le lieu des frappes à Al-Mawassi, des Palestiniens tentent de récupérer ce qui reste de leurs effets après la destruction de leurs tentes. 

Le ministère de la Santé du Hamas a également accusé Israël d'assiéger l'hôpital indonésien dans le nord de Gaza. « Un état de panique et de confusion règne parmi les patients, les blessés et les équipes médicales », affirme-t-il.

La veille, l'armée israélienne a annoncé « l'expansion » de son offensive avec des « frappes d'envergure » et l'acheminement de forces pour « prendre le contrôle de zones » de Gaza.

Objectif : « la libération des otages et la défaite du Hamas », a-t-elle affirmé, en allusion aux otages enlevés durant l'attaque d'une violence sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

En riposte à cette attaque, Israël a juré de détruire le Hamas. L'armée israélienne a lancé une offensive à Gaza qui a fait des dizaines de milliers de morts, poussé les quelque 2,4 millions d'habitants à se déplacer plusieurs fois et provoqué un désastre humanitaire.

Parallèlement à l'intensification des opérations israéliennes, le Hamas a annoncé samedi la reprise de négociations indirectes avec Israël à Doha « sans aucune condition préalable ».

Le même jour, le Likoud, le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a déclaré que ce dernier était « en contact permanent » avec la délégation israélienne et avait ordonné aux négociateurs « de rester à Doha pour le moment ».

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite, a de nouveau exprimé son opposition à tout accord, affirmant que « ce n'est pas le moment de reculer ». 

Après le blocage de négociations pour prolonger une trêve de deux mois, Israël a repris ses bombardements sur Gaza le 18 mars. Depuis le 2 mars, il bloque également l'entrée de toute aide humanitaire vitale pour la population de ce territoire.

Début mai, le gouvernement de Benjamin Netanyahu a annoncé un plan pour « la conquête » de Gaza, d'où Israël s'était retiré unilatéralement en 2005 après 38 ans d'occupation.

Allié d'Israël, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a déclaré après un appel téléphonique samedi avec M. Netanyahu que, sans accord sur la libération des otages, « nous anticipons qu'Israël poursuivra ses opérations ».

À l'étranger, les appels en faveur d'une cessation des hostilités se sont multipliés. « Arrêtons le massacre à Gaza », a déclaré le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. « Ça suffit », a lancé le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani.

« Tout un peuple est soumis à une force militaire écrasante et disproportionnée », a déclaré le président du Conseil européen, Antonio Costa.


Le responsable saoudien de l'IA passe en revue les opérations technologiques du Hajj

M. Al-Ghamdi a évalué l'état de préparation du personnel technique et l'intégration des services afin de faciliter le voyage des pèlerins vers le Royaume pour le Hajj. (SPA)
M. Al-Ghamdi a évalué l'état de préparation du personnel technique et l'intégration des services afin de faciliter le voyage des pèlerins vers le Royaume pour le Hajj. (SPA)
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  • Abdullah Al-Ghamdi, Président de l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle (SDAIA), a passé en revue le travail des équipes techniques de l'autorité dans 11 aéroports répartis dans sept pays
  • Le travail s'inscrit dans le cadre de l'initiative de la route de La Mecque

RIYAD : Abdullah Al-Ghamdi, Président de l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle (SDAIA), a passé en revue le travail des équipes techniques de l'autorité dans 11 aéroports répartis dans sept pays, dans le cadre de l'initiative de la route de La Mecque.

Cette initiative est mise en œuvre par le ministère de l'Intérieur dans le cadre du programme Pilgrim Experience, l'un des projets de la Vision 2030 du Royaume.

M. Al-Ghamdi a souligné l'importance de servir les pèlerins et a appelé à redoubler d'efforts pour assurer le succès de l'initiative, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Cette rencontre faisait suite à une réunion virtuelle tenue par le président avec les équipes de l'autorité travaillant sur l'initiative de la route de La Mecque de cette année.

M. Al-Ghamdi a évalué l'état de préparation du personnel technique et l'intégration des services afin de faciliter le voyage des pèlerins vers le Royaume pour le Hajj.

Il a notamment examiné les postes de travail fixes et mobiles dans les aéroports, équipés d'une technologie numérique avancée et d'un enregistrement biométrique efficace dans les pays d'origine des pèlerins.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: l'armée israélienne dit avoir tué un "commandant" du Hezbollah dans le sud

Des soldats de l'armée libanaise se tiennent à côté d'une voiture détruite lors d'une attaque de drone israélien à Abu al-Aswad, dans le sud du Liban, le 17 mai 2025. (AFP)
Des soldats de l'armée libanaise se tiennent à côté d'une voiture détruite lors d'une attaque de drone israélien à Abu al-Aswad, dans le sud du Liban, le 17 mai 2025. (AFP)
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  • L'armée israélienne a annoncé samedi avoir tué un "commandant" du mouvement chiite Hezbollah dans le sud du Liban
  • En dépit du cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après deux mois de guerre ouverte avec le Hezbollah pro-iranien, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban

BEYROUTH: L'armée israélienne a annoncé samedi avoir tué un "commandant" du mouvement chiite Hezbollah dans le sud du Liban, dans sa quatrième frappe meurtrière cette semaine dans le pays voisin.

En dépit du cessez-le-feu conclu il y a plus de cinq mois après deux mois de guerre ouverte avec le Hezbollah pro-iranien, Israël continue de mener régulièrement des frappes au Liban, surtout dans le sud du pays, à sa frontière nord.

Dans un communiqué, l'armée israélienne a annoncé avoir "frappé et éliminé, dans la région de Mazraat Jemjim au Liban, un commandant du Hezbollah (...) impliqué dans la reconstitution de l’infrastructure terroriste du Hezbollah" dans le secteur.

"La reconstruction d’une telle infrastructure terroriste, ainsi que les activités associées, constituent une violation flagrante des accords conclus entre Israël et le Liban", a ajouté l'armée.

Le ministère libanais de la Santé a annoncé un mort dans un tir de drone sur un véhicule dans la même région, située près de Tyr, selon l'agence nationale d'information Ani.

Un photographe de l’AFP a vu les débris calcinés d’un véhicule dans la région d’Abou al-Aswad, à environ 30 kilomètres de la frontière avec Israël.

Au début de la guerre dans la bande de Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban, affirmant agir en soutien au Hamas, son allié.

Les hostilités ont dégénéré en guerre ouverte, Israël menant entre septembre et novembre 2024 de violents bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, sorti très affaibli du conflit.

Malgré le cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre, l'armée israélienne continue de bombarder le Liban en disant viser combattants et infrastructures du Hezbollah, et a maintenu cinq positions dans le sud du territoire libanais.

De Bagdad, où il participe à un sommet de la Ligue arabe, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a dénoncé samedi les "violations quotidiennes de notre souveraineté" par Israël.

Il à nouveau appelé "à faire pression sur la communauté internationale pour obliger Israël à mettre fin à ses agressions et se retirer entièrement de toutes les terres libanaises".