Manifestation anti-Netanyahu à Jérusalem, calme relatif à Gaza

Des milliers d'Israéliens ont manifesté lundi soir pour demander la tenue d'élections anticipées, reprochant au Premier ministre Benjamin Netanyahu sa gestion de la guerre à Gaza et son échec à rapatrier des "dizaines" d'otages encore aux mains du Hamas. (AFP).
Des milliers d'Israéliens ont manifesté lundi soir pour demander la tenue d'élections anticipées, reprochant au Premier ministre Benjamin Netanyahu sa gestion de la guerre à Gaza et son échec à rapatrier des "dizaines" d'otages encore aux mains du Hamas. (AFP).
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Publié le Mardi 18 juin 2024

Manifestation anti-Netanyahu à Jérusalem, calme relatif à Gaza

  • Fait rare en plus de huit mois de guerre sanglante, des milliers d'Israéliens ont manifesté lundi soir à Jérusalem à proximité de la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de la Knesset (Parlement).
  • A Gaza, l'armée a annoncé une pause "de 08H00 à 19H00" (05H00 à 16H00 GMT) jusqu'à nouvel ordre, sur un tronçon routier d'une dizaine de km allant du point de passage israélien de Kerem Shalom, à l'extrémité sud du territoire, jusqu'à l'Hôpital européen

JERUSALEM: Des milliers d'Israéliens ont manifesté lundi soir pour demander la tenue d'élections anticipées, reprochant au Premier ministre Benjamin Netanyahu sa gestion de la guerre à Gaza et son échec à rapatrier des "dizaines" d'otages encore aux mains du Hamas.

Pendant ce temps, dans le territoire palestinien, des témoins ont fait état dans la nuit de frappes israéliennes dans un contexte toutefois plus calme depuis le début d'une pause humanitaire observée par l'armée dans un secteur du sud.

Cette pause, dont l'annonce a coïncidé dimanche avec le premier jour de l'Aïd al-Adha, la fête musulmane du sacrifice, a en théorie pour but de faciliter l'acheminement de l'aide dont les Gazaouis ont cruellement besoin.

Fait rare en plus de huit mois de guerre sanglante, des milliers d'Israéliens ont manifesté lundi soir à Jérusalem à proximité de la résidence du Premier ministre Benjamin Netanyahu et de la Knesset (Parlement).

"Je suis content de voir que les gens se sont déplacés. Et j'espère que cela se poursuivra. Un siège devrait être imposé sur Jérusalem, sur la Knesset. Nous devons paralyser le pays pour faire chuter le gouvernement", a déclaré Yaacov Godo, dont le fils Tom a été tué par le Hamas le 7 octobre.

Cette manifestation intervient environ une semaine après la démission du cabinet de guerre des dirigeants centristes Benny Gantz et Gadi Eisenkot, deux anciens chefs de l'armée, ce qui a entraîné la dissolution de cette instance mise sur pied après l'attaque du 7 octobre.

Malgré le départ de ces deux figures de l'opposition, qui avaient joint le gouvernement en signe d'unité après les attaques du Hamas, Benjamin Netanyahu et ses alliés conservent leur majorité à la Knesset.

"Chacune des actions (de M. Netanyahu) va dans le sens de la destruction d'Israël. Il est responsable de ce qui s'est passé le 7 octobre", a accusé Moshe Sandarovich, 73 ans, ingénieur à la retraite.

Ce jour-là, des commandos du mouvement islamiste infiltrés dans le sud d'Israël depuis la bande de Gaza ont mené une attaque sans précédent qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.

« Arrêtez la guerre »

Un haut responsable israélien impliqué dans les négociations a déclaré à l'AFP qu'Israël savait avec certitude que des "dizaines" d'otages retenus à Gaza étaient en vie. "Nous ne pouvons pas les laisser là-bas longtemps, ils vont mourir", a ajouté ce responsable sous couvert d'anonymat car n'étant pas autorisé à s'exprimer publiquement sur la question.

En représailles à l'attaque du 7 octobre, l'armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 37.347 morts, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le mouvement islamiste.

Portant pour certains des pancartes réclamant de nouvelles élections, les manifestants ont appelé à un cessez-le-feu pour que les derniers otages puissent rentrer chez eux.

"Tous! Maintenant!", ont scandé des manifestants dont certains portaient des t-shirts arborant des slogans tels que "Arrêtez la guerre" et "Nous sommes tous égaux".

Pas « l'esprit de Aïd »

A Gaza, l'armée a annoncé une pause "de 08H00 à 19H00" (05H00 à 16H00 GMT) jusqu'à nouvel ordre, sur un tronçon routier d'une dizaine de km allant du point de passage israélien de Kerem Shalom, à l'extrémité sud du territoire, jusqu'à l'Hôpital européen de Rafah, un peu plus au nord.

Kerem Shalom est devenu l'unique point de passage pour l'aide humanitaire dans le sud de la bande de Gaza depuis que l'armée a lancé son offensive sur Rafah et pris le contrôle du poste-frontière avec l'Egypte.

L'ONU a salué l'annonce israélienne mais demandé que cette pause "conduise à d'autres mesures concrètes" pour faciliter les livraisons, et réclamé une nouvelle fois la levée "de tous les obstacles" à l'acheminement de l'aide sur le terrain où la population n'a pas le coeur aux célébrations.

"On n'est pas dans un état d'esprit de l'Aïd, l'Aïd c'est quand on retournera chez nous, quand la guerre prendra fin. Quand chaque jour il y a un martyr, ce n'est pas l'Aïd", a témoigné Amer Ajour, un déplacé dans la ville de Deir el-Balah (centre).

Le front nord

A la frontière entre Israël et le Liban, où les échanges de tirs sont quasi quotidiens depuis octobre, les attaques du Hezbollah libanais se sont intensifiées depuis la mort la semaine dernière d'un de ses plus importants commandants, Taleb Sami Abdallah, dans une frappe israélienne.

"Le risque d'erreurs de calcul conduisant à un conflit soudain et plus vaste est bien réel", ont d'ailleurs prévenu la coordinatrice spéciale des Nations unies pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, et le chef de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), Aroldo Lazaro.

Lundi, l'armée israélienne a annoncé avoir tué Mohammad Mustafa Ayoub, un autre membre important du Hezbollah, responsable selon elle de tirs de roquettes et de missiles dans la région de Selaa, dans le sud du Liban. Le Hezbollah a confirmé la mort de ce combattant.

L'envoyé spécial du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, est arrivé lundi à Jérusalem pour faire pression en faveur d'une désescalade avec le Liban.


Fermer le détroit d'Ormuz serait «extrêmement dangereux», prévient l'UE

Cette image extraite d'une vidéo fournie par le site officiel des Gardiens de la révolution iranienne via SEPAH News le 20 juillet 2019 montre des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique montant à bord du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz. (AFP/Archives)
Cette image extraite d'une vidéo fournie par le site officiel des Gardiens de la révolution iranienne via SEPAH News le 20 juillet 2019 montre des membres du Corps des Gardiens de la révolution islamique montant à bord du pétrolier battant pavillon britannique Stena Impero dans le détroit d'Ormuz. (AFP/Archives)
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  • « Les craintes de représailles et d'escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, qui serait extrêmement dangereuse et n'arrangerait personne », a insisté Mme Kallas devant la presse.
  • Près de 20 % du pétrole mondial transite par ce détroit, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une flambée des prix. 

BRUXELLES : La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a averti lundi que la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran « serait extrêmement dangereuse », rappelant que l'Union européenne appelait à une solution diplomatique et à la désescalade.

Réunis à Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères se concentrent sur une solution diplomatique après les frappes américaines sans précédent contre les sites nucléaires iraniens.

« Les craintes de représailles et d'escalade de la guerre sont énormes, en particulier la fermeture du détroit d'Ormuz par l'Iran, qui serait extrêmement dangereuse et n'arrangerait personne », a insisté Mme Kallas devant la presse.

Près de 20 % du pétrole mondial transite par ce détroit, au large des côtes iraniennes, et sa fermeture pourrait bouleverser le marché mondial et provoquer une flambée des prix. 

L'UE fait appel à la diplomatie. « Nous avons eu des entretiens avec le ministre iranien Abbas Araghchi vendredi, et l'Iran s'est montré ouvert à la discussion sur le nucléaire, mais aussi sur les questions de sécurité plus larges qui affectent l'Europe. Il est donc essentiel de poursuivre ce dialogue », a exhorté Kaja Kallas.

De son côté, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réclamé « l'arrêt des frappes » afin d'éviter une « guerre éternelle » avec l'Iran.

« Il n'y a pas de solution durable à ce problème par la voie militaire et seule la négociation permettra d'encadrer strictement de manière durable le programme nucléaire iranien », a-t-il déclaré avant la réunion avec ses homologues européens.

« L'Europe peut apporter son expérience, sa compétence et sa connaissance fine de ces questions pour ouvrir un espace de négociation conduisant à un encadrement de ces activités déstabilisatrices de l'Iran », a-t-il assuré.

La France rejette « toute tentative d'organisation d'un changement de régime par la force » en Iran, a ajouté Jean-Noël Barrot. « Il serait illusoire et dangereux de penser que l'on peut provoquer un tel changement par la force et par les bombes. »


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

L'ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Danny Danon, s'exprime lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies à New York, le 22 juin 2025. (Photo de Bryan R. SMITH / AFP)
L'ambassadeur israélien auprès des Nations unies, Danny Danon, s'exprime lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité des Nations unies à New York, le 22 juin 2025. (Photo de Bryan R. SMITH / AFP)
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  • Les États-Unis ont assuré  dimanche avoir « dévasté » le programme nucléaire iranien en bombardant les trois principaux sites nucléaires du pays, rejoignant l'offensive lancée par Israël le 13 juin.
  • Le président Donald Trump a vanté une « réussite militaire spectaculaire » et évoqué un « changement de régime » à Téhéran. 

JERUSALEM : Les États-Unis ont assuré  dimanche avoir « dévasté » le programme nucléaire iranien en bombardant les trois principaux sites nucléaires du pays, rejoignant l'offensive lancée par Israël le 13 juin.

Après des jours de flou autour d'une intervention militaire, Washington a frappé les installations d'enrichissement d'uranium de Fordo, Natanz et Ispahan. Le président Donald Trump a vanté une « réussite militaire spectaculaire » et évoqué un « changement de régime » à Téhéran. 

- Le programme nucléaire iranien « dévasté ». 

Son ministre de la Défense, Pete Hegseth, a affirmé que ces attaques avaient « dévasté » le programme nucléaire iranien grâce à sept avions bombardiers furtifs B-2.

Ce sont les seuls appareils pouvant larguer des bombes anti-bunker de type GBU-57, qui pèsent 13,6 tonnes et peuvent s'enfoncer jusqu'à 60 mètres de profondeur avant d'exploser.

« Les images satellite montrent des dommages monumentaux sur tous les sites nucléaires en Iran. Destruction totale est l'expression qui convient », a affirmé Donald Trump sur les réseaux sociaux.

« Les dégâts les plus importants ont été causés bien en dessous du niveau du sol. C'est on ne peut plus juste ! », s'est-il félicité.

Les avions ont largué 14 bombes GBU-57 sur l'Iran, soit « la première utilisation opérationnelle de cette arme », a déclaré le chef d'état-major, le général Dan Caine. Deux d'entre elles sont tombées sur l'usine d'enrichissement de Fordo, au sud de Téhéran.

Les trois principaux sites nucléaires iraniens ont subi « de graves dommages », a-t-il souligné.

Cependant, un conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a affirmé que son pays possédait toujours des stocks d'uranium enrichi et que « la partie n'était pas terminée », ce qui laisse entendre que l'Iran pourrait poursuivre son programme nucléaire.

« L'Amérique n'a plus sa place » au Moyen-Orient.

Le président iranien Massoud Pezeshkian a promis une « riposte » à l'« agression » des États-Unis. Le ministre Araghchi a qualifié ce comportement d'« extrêmement dangereux, anarchique et criminel ».

Le conseiller de M. Khamenei a prévenu que les bases américaines au Moyen-Orient utilisées pour frapper l'Iran étaient des cibles « légitimes » et qu'« il n'y avait plus de place pour l'Amérique dans le monde islamique ».

- 40 missiles sur Israël.

Après les frappes américaines, l'agence de presse iranienne Irna a fait état de 40 missiles tirés sur Israël depuis l'Iran, visant l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, ainsi qu'un « centre de recherche biologique ».

Les journalistes de l'AFP ont constaté d'importants dégâts dans des quartiers habités au nord et au sud de Tel-Aviv, où des maisons et des immeubles ont été éventrés. Les secours ont annoncé avoir pris en charge 23 blessés. 

- « Des dizaines de cibles militaires » en Iran.

L'armée israélienne a affirmé avoir frappé « des dizaines de cibles militaires » dans quatre régions iraniennes, dont « pour la première fois » celle de Yazd, dans le centre du pays.

Selon des médias iraniens, trois personnes ont trouvé la mort dans cette région après qu'un drone israélien a touché une ambulance.

Dans la soirée, d'autres frappes israéliennes ont touché le nord-ouest de l'Iran.

- Israël prie pour Trump.

Dans une vidéo destinée à Donald Trump, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a salué son action qui, selon lui, marque un « tournant historique » susceptible de conduire le Moyen-Orient vers « un avenir de prospérité et de paix ». Il s'est ensuite rendu devant le mur des Lamentations, à Jérusalem, pour réciter une prière spécialement dédiée à cet effet.

Et grâce au président américain, a renchéri le chef du gouvernement, Israël « s'est rapproché » de ses objectifs dans la guerre avec l'Iran. 

- Guerre aux « prétextes absurdes ».

Lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité à New York, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a dénoncé le « risque » que le monde « s'engouffre dans un cycle sans issue de représailles ».

L'ambassadeur iranien auprès des Nations unies, Amir Saeid Iravani, a accusé les États-Unis d'avoir « encore une fois eu recours à la force illégale » et de « lancer une guerre (...) sous des prétextes absurdes et inventés ».


L'Arabie saoudite condamne l'attentat suicide contre une église en Syrie

Des personnes et des secouristes inspectent les dégâts sur le site d'un attentat suicide signalé à l'église Saint-Élie, dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 22 juin 2025.  (Photo de LOUAI BESHARA / AFP)
Des personnes et des secouristes inspectent les dégâts sur le site d'un attentat suicide signalé à l'église Saint-Élie, dans le quartier de Dwelaa à Damas, le 22 juin 2025. (Photo de LOUAI BESHARA / AFP)
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  • Le ministère syrien de la Santé a déclaré qu'une attaque contre une église à Damas dimanche avait fait au moins 20 morts.

RIYAD : l'Arabie saoudite a condamné dimanche un attentat suicide contre une église à Damas qui a fait au moins 20 morts.

Dans un communiqué, le ministère syrien de l'Intérieur a déclaré qu'« un kamikaze affilié au groupe terroriste Daech est entré dans l'église Saint-Élie, dans le quartier de Dwelaa, à Damas, où il a ouvert le feu avant de se faire exploser avec une ceinture d'explosifs ».

Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé la position du Royaume, qui rejette les attaques contre les lieux de culte, la terreur infligée aux civils et le sang innocent versé.

Il a réaffirmé le soutien du Royaume à la République arabe syrienne contre toutes les formes de violence, d'extrémisme et de terrorisme. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com