Trump, sous le coup d'une inculpation historique, «prêt à se battre»

Donald Trump avait réussi un coup d'éclat politique le 18 mars en affirmant sans la moindre preuve sur son réseau Truth Social qu'il serait «arrêté» et comparaîtrait devant un tribunal new-yorkais trois jours plus tard pour y être inculpé (Photo, AFP).
Donald Trump avait réussi un coup d'éclat politique le 18 mars en affirmant sans la moindre preuve sur son réseau Truth Social qu'il serait «arrêté» et comparaîtrait devant un tribunal new-yorkais trois jours plus tard pour y être inculpé (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 01 avril 2023

Trump, sous le coup d'une inculpation historique, «prêt à se battre»

  • L'ex-président devrait, selon les médias américains, quitter sa résidence de Floride lundi pour se rendre à New York, sa ville natale
  • Mardi, il devra se présenter à un tribunal de Manhattan pour se voir signifier formellement les charges pesant contre lui

WASHINGTON: Un temps secoué par son inculpation historique, Donald Trump compte "se battre" sans retenue pour faire annuler les poursuites adoptées par la justice new-yorkaise, a fait savoir vendredi son avocat.

L'ex-président devrait, selon les médias américains, quitter sa résidence de Floride lundi pour se rendre à New York, sa ville natale.

Mardi, il devra se présenter à un tribunal de Manhattan pour se voir signifier formellement les charges pesant contre lui.

L'ancien locataire de la Maison Blanche, qui rêve de la reconquérir en 2024, "a été choqué" quand il a appris sa mise en accusation jeudi dans un dossier lié à un versement effectué à une star du X en 2016, a déclaré son conseil Joe Tacopina sur la chaîne NBC.

Levée de fonds express

"Mais il a retroussé ses manches et décidé de se battre", a ajouté l'avocat, en annonçant son intention de déposer "immédiatement" des recours mettant en cause la légalité des poursuites, dont la nature exacte n'a pas encore été rendue publique.

Dans l'arène politique, le républicain de 76 ans a déjà donné de la voix: reprenant un discours bien rodé, il a tonné contre une mise en accusation "bidon et honteuse" orchestrée selon lui par les démocrates pour faire dérailler sa campagne présidentielle.

Il a d'ailleurs annoncé vendredi avoir levé 4 millions de dollars en 24 heures pour sa campagne, dans la foulée de son inculpation.

Soutenu par un parti dont les ténors ont immédiatement volé à son secours, il a étrillé le procureur démocrate de Manhattan, Alvin Bragg, qui porte le dossier, l'accusant de "faire le sale travail" du président Joe Biden.

Le procureur a déploré des accusations "sans fondement et incendiaires", dans un courrier à des élus républicains du Congrès.

Pressé par les journalistes, Joe Biden a pour sa part refusé de commenter les déboires de son prédécesseur.

«Se faire plaisir»

Le démocrate de 80 ans, qui a l'intention de briguer un second mandat, ne veut pas alimenter la posture de martyr endossée par Donald Trump pour rallier ses troupes.

Il mise à l'inverse sur le décalage entre son image de président au travail contre celle de son rival empêtré dans les affaires pour séduire les électeurs du centre.

La convocation de mardi donnera lieu à un rituel inédit pour un ancien chef d'Etat: le milliardaire devra décliner son nom, âge, profession, se soumettre à une prise d'empreintes digitales et être pris en photo, comme tout prévenu.

D'après son avocat, il ne sera pas menotté mais pourrait avoir à traverser des couloirs, en présence de médias.

Quand il sera devant le juge, "le président plaidera non coupable" car "il n'y aucun crime", a-t-il encore assuré. Donald Trump devrait ensuite être laissé en liberté, peut-être sous conditions, en attendant l'organisation de son procès.

Ses partisans, dont l'élue Marjorie Taylor Greene, ont prévu de manifester à l'extérieur du tribunal pendant sa comparution.

Un important dispositif policier a été déjà été déployé pour éviter tout débordement, mais le calme demeurait vendredi à New York.

Liaison

Les chefs d'inculpation – une trentaine selon CNN – pesant contre Donald Trump, et donc les peines qu'il encourt, seront rendus publics mardi.

Ils portent sur 130 000 dollars versés juste avant la présidentielle de 2016 par l'avocat personnel de Donald Trump, Michael Cohen à l'actrice de films pornographiques Stormy Daniels. Le but? acheter son silence sur une relation extraconjugale qu'elle prétend avoir eu avec le magnat de l'immobilier dix ans plus tôt.

Donald Trump, qui dément cette liaison, a dû reconnaître avoir remboursé Michael Cohen mais assure que la transaction n'avait rien d'illégal.

Si l'accord passé avec Stormy Daniels était bien autorisé, il pourrait toutefois correspondre à une dépense de campagne. Or la somme n'apparaît pas dans les comptes du candidat et a, au contraire, été inscrite comme "frais juridique" dans les documents de son entreprise.

Ce dossier pourrait n'être que le premier, et peut-être le moins sérieux, pour l'ancien président, qui fait l'objet de multiples autres enquêtes judiciaires.

La justice fédérale a ouvert des investigations sur son rôle dans l'attaque du Capitole, le 6 janvier 2021, et sur sa gestion des archives présidentielles après son départ de la Maison Blanche. Une procureure de l'Etat de Géorgie s'intéresse à des pressions exercées sur des responsables électoraux pour contester sa défaite à la présidentielle de 2020.

Mais rien dans la loi américaine n'interdit à une personne inculpée, voire condamnée, d'être candidate à une fonction élective et de prendre ses fonctions en cas de victoire.


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.


Biden s'efforce de remobiliser l'électorat afro-américain

Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington
  • La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020

WASHINGTON: A coup d'événements symboliques et d'interviews, Joe Biden, qui selon certains sondages serait en perte de vitesse auprès des Afro-Américains, s'efforce cette semaine de remobiliser cet électorat décisif.

Le président américain multiplie ainsi les hommages aux grandes luttes menées pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Jeudi, le démocrate de 81 ans, qui va affronter son prédécesseur républicain Donald Trump pour un second mandat en novembre, a reçu les familles des plaignants d'un combat judiciaire emblématique contre la ségrégation scolaire, ayant débouché sur la décision "Brown vs Board of Education" de la Cour suprême.

Dans cet arrêt de 1954, la Cour a jugé que la séparation des élèves blancs et des élèves noirs dans les écoles violait la Constitution.

Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington.

Puis il rencontrera les représentants des "Divine Nine", des "fraternités" et "sororités" (associations typiques des universités américaines) fondées par des étudiants et des étudiantes noires.

Dimanche enfin, il doit s'exprimer lors de la remise des diplômes de l'université historiquement noire de Morehouse à Atlanta (sud-est), celle où étudia Martin Luther King, le grand meneur de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960.

La Maison Blanche a d'ailleurs annoncé jeudi avoir investi au total 16 milliards de dollars dans la centaine d'universités historiquement noires du pays depuis l'élection de Joe Biden.

"Le président et moi-même restons déterminés à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir les universités historiquement noires", a commenté dans un communiqué la vice-présidente Kamala Harris, elle-même ancienne étudiante de l'un de ces établissements, la Howard University.

Gaza 

Reste à voir comment le démocrate, ferme soutien d'Israël, sera reçu à Morehouse, alors que certaines cérémonies de ce genre ont été perturbées récemment par des manifestants propalestiniens.

Concernant la guerre à Gaza, "il y a une inquiétude légitime", a dit le président américain, interrogé par une radio de la communauté afro-américaine à Atlanta (Géorgie, sud-est) à propos de ces mobilisations, en ajoutant: "Les gens ont le droit de manifester, de le faire pacifiquement."

Selon plusieurs sondages récents, Joe Biden, tout en restant nettement majoritaire auprès de cet électorat, perdrait du terrain auprès des électeurs noirs, en particulier les plus jeunes, dans certains Etats décisifs.

Parmi eux la Géorgie, ou encore le Wisconsin.

Ce n'est donc pas un hasard si Joe Biden a aussi accordé un entretien, également diffusé jeudi, à une radio afro-américaine de Milwaukee, dans cet Etat de la région des Grands Lacs.

Il y vante ses actions sociales et économiques en faveur des Afro-Américains et critique son opposant républicain.

"Il n'a littéralement rien fait (pour la communauté afro-américaine" et il veut empêcher son accès au vote", a dit Joe Biden.

Sur les ondes de la radio de Géorgie, il a déclaré: "Rappelez-vous qui est Trump. Il a accusé à tort les +Cinq de Central Park+", de jeunes Afro-Américains victimes d'une erreur judiciaire retentissante, "il a donné naissance aux théories du complot" autour de la nationalité de l'ancien président Barack Obama.

La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020. Il avait alors remporté 92% de leurs voix, contre 8% à son adversaire républicain, selon l'institut Pew Research.


Le micro d’une étudiante coupé alors qu’elle demande à Columbia de se mobiliser pour Gaza

Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
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  • Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause
  • On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé

LONDRES: Un microphone a brièvement été coupé cette semaine lors d’un discours prononcé au cours de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Columbia aux États-Unis. L’oratrice avait critiqué la position de l’université à l’égard de Gaza.

Mardi, l’étudiante Saham David Ahmed Ali a prononcé un discours devant les diplômés de la Mailman School of Public Health. Elle a appelé à une action contre Israël, critiquant le «silence sur le campus de l’université Columbia».

Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause. Elle a ensuite pu continuer. On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé.

Saham David Ahmed Ali a déclaré que l’université devait révéler ses relations avec des entreprises «tirant profit du génocide palestinien» et qu’elle devait immédiatement s’en désengager.

Elle a également demandé à Columbia d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où les civils palestiniens sont actuellement confrontés à la famine, selon l’ONU, alors qu’Israël poursuit sa campagne militaire qui a fait plus de trente-cinq mille morts, des milliers d’autres blessés et des centaines de milliers de déplacés à la suite de l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

L’université Columbia a été témoin d’importantes manifestations sur son campus depuis le 17 avril après que la présidente de l’université, Minouche Chafik, a témoigné devant le Congrès américain au sujet d’incidents présumés d’antisémitisme contre des étudiants juifs sur son campus.

Les manifestants ont ensuite occupé certaines parties du campus, notamment le Hamilton Hall de l’université. La police de New York a arrêté des centaines de personnes à la suite de ces manifestations, qui ont également déclenché des mouvements similaires dans d’autres grandes universités américaines, ainsi que des contre-manifestations d’étudiants brandissant des drapeaux israéliens et américains.

Columbia a également pris la mesure inhabituelle d’annuler sa cérémonie d’ouverture cette année à la suite des manifestations, organisant uniquement des cérémonies de remise des diplômes propres à l’université.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com