PARIS: Dans le prolongement des échanges tenus récemment à New York et dans un contexte marqué par une extrême violence de la part d’Israël, notamment à Gaza, la France et l’Arabie saoudite, poursuivent conjointement la préparation de la conférence internationale prévue du 17 au 20 juin.
Cette conférence vise à relancer un processus politique en faveur de la solution à deux États, considérée par Paris et Riyad comme seule issue viable et crédible à même de garantir une paix juste, durable et sécurisée entre Israéliens et Palestiniens.
Cependant, elle s’inscrit dans le cadre d’une détérioration continue de la situation sur le terrain.
À Gaza, l’opération humanitaire, entamée il y a trois mois, reste incomplète malgré une levée partielle des restrictions israéliennes, l’aide humanitaire demeure dramatiquement insuffisante, et l’enclave connaît désormais une famine à grande échelle.
Les opérations militaires israéliennes ont repris, causant la mort de plus de 700 personnes en quelques semaines, majoritairement des civils, femmes et enfants.
Cette reprise des violences s'accompagne de déclarations inquiétantes de responsables israéliens évoquant une réoccupation durable de Gaza et une possible expulsion de la population.
Co-présidée par l’Arabie saoudite et la France, cette conférence de haut niveau vise, à poser les bases d’un processus durable, et mobilise selon la source diplomatique « un ensemble d’outils diplomatiques », que la France regroupe autour de quatre leviers d’action prioritaires.
En Cisjordanie, la situation est également très tendue, notamment du fait d’une réforme controversée du cadastre et de l’intensification des violences perpétrées par des colons extrémistes bénéficiant d’une quasi-impunité.
S’ajoutent à cela des discours ouvertement annexionnistes de la part de membres du gouvernement israélien.
Face à cette escalade, la position française reste constante et déterminée, mais la solution à deux États n’a jamais été aussi urgente ni aussi menacée.
La destruction progressive de Gaza, la paralysie politique et les dynamiques extrémistes, tant en Israël qu’ailleurs dans la région, rendent toute alternative non viable.
Depuis le 7 octobre, les faits démontrent que le statu quo n’est plus tenable, et « le conflit ne peut ni être gelé, ni géré, ni contenu » affirme une source diplomatique française.
Seule une solution politique fondée sur deux États, malgré les nombreux obstacles et les échecs du passé, peut offrir une perspective de paix.
La France et l’Arabie Saoudite restent convaincues, et s’engagent à œuvrer, aux côtés de leurs partenaires, pour réactiver cette vision.
Co-présidée par l’Arabie saoudite et la France, cette conférence de haut niveau vise, à poser les bases d’un processus durable, et mobilise selon la source diplomatique « un ensemble d’outils diplomatiques », que la France regroupe autour de quatre leviers d’action prioritaires.
Le premier levier étant la reconnaissance de la Palestine, la source souligne qu’il s’agit « d’ancrer symboliquement et politiquement la légitimité d’un État palestinien dans le cadre d’une solution à deux États ».
Réfutant les allégations selon lesquelles cette reconnaissance constitue une récompense au Hamas, la source souligne qu’il s’agit mai « de soutenir les acteurs palestiniens modérés, engagés depuis des décennies dans une voie non violente, favorable à la paix, à la coopération avec Israël et à la lutte contre le terrorisme ».
Le second levier est celui de la normalisation progressive avec Israël, mais au regard du contexte actuel qui rend peu probable une normalisation pleine d’ici juin, « la conférence cherchera à ouvrir des perspectives concrètes pour une intégration régionale progressive d’Israël, à condition que des avancées politiques soient réalisées en direction d’un État palestinien » souligne la source.
Du point de vue français, la conférence ne constitue pas une fin en soi mais un point de départ stratégique, qui bénéficie d’un large soutien international.
Le troisième levier consiste à renforcer la crédibilité institutionnelle et politique de l’Autorité palestinienne, cet impératif suppose selon la diplomatie française une réaffirmation des principes de paix, de non-violence et de rejet des discours de haine, une condamnation claire des attaques du 7 octobre, et des réformes de gouvernance plus structurelles.
En quatrième lieu, il est désormais clair, pour la France et ses partenaires, que « le Hamas ne peut être partie prenante ni militairement ni politiquement à l’avenir de la gouvernance palestinienne », son influence affirme la source devra être marginalisée dans toute perspective politique.
Du point de vue français, la conférence ne constitue pas une fin en soi mais un point de départ stratégique, qui bénéficie d’un large soutien international.
Le ministre français des affaires étrangères Jean-Noël Barrot a rencontré ses homologues saoudien, jordanien et égyptien à Paris pour poser les premières étapes.
Il a également participé à la conférence de « Madrid Plus », qui rassemble des États européens ayant reconnu l’État palestinien, ainsi que le groupe de contact arabo-islamique.
La réunion préparatoire tenue récemment à New York était marquée par un fort engagement collectif en amont du rendez-vous de juin, et le climat général des échanges est décrit comme constructif et volontaire, nourri d’une réelle volonté de faire de cette conférence une initiative utile et concrète sur le terrain, au-delà des simples déclarations d’intention.
Dans cette atmosphère velléitaire, deux grandes questions sont posées, la première concerne les États-Unis qui n’ont pas encore défini une position officielle concernant la conférence.
La France entend assumer pleinement sa responsabilité en contribuant à redonner un cadre politique au règlement du conflit israélo-palestinien.
Le rendez-vous de juin constitue une étape clef dans cette stratégie, car il s’agit, plus que jamais, de réinstaller une dynamique internationale cohérente, ambitieuse et réaliste autour de la seule solution viable, celle de deux États, qui vivent côte à côte, en paix et en sécurité.
Cette initiative, lancée par la France et l'Arabie saoudite, et ensuite adoubée par l’ONU, mobilise désormais l'ensemble de la communauté internationale qui s'est retrouvée pour proposer des options concrètes sur l'ensemble des pistes définies.
Dorénavant ces pistes vont s’articuler autour de 8 groupes de travail, chacun de ces groupes étant chargé de définir des axes politiques qui s’inscriront dans un document final visant à favoriser la solution des deux États.
Dans cette atmosphère velléitaire, deux grandes questions sont posées, la première concerne les États-Unis qui n’ont pas encore défini une position officielle concernant la conférence.
L’autre grande question concerne Israël et son gouvernement ouvertement hostile à la solution à deux États, ce qui laisse penser qu’un travail d’une très grande intensité reste à faire pour assurer la réussite de la conférence de juin prochain.