Anti-féministe de droite ou gaffeur de gauche ? La Corée du Sud élit son président

Cette photo prise le 6 mars 2022 montre un homme regardant des affiches des candidats présidentiels sud-coréens (rangée du haut) à Séoul avant l'élection présidentielle du 9 mars. (AFP)
Cette photo prise le 6 mars 2022 montre un homme regardant des affiches des candidats présidentiels sud-coréens (rangée du haut) à Séoul avant l'élection présidentielle du 9 mars. (AFP)
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Publié le Dimanche 06 mars 2022

Anti-féministe de droite ou gaffeur de gauche ? La Corée du Sud élit son président

  • «Cette élection est une lutte entre deux forces opposées: les progressistes et les conservateurs», explique l'analyste politique Park Sang-byoung
  • Un président ne peut effectuer qu'un seul mandat de cinq ans et, à ce jour, tous les anciens chefs d'Etat encore vivants ont fait de la prison pour corruption après leur départ

SEOUL: Les Sud-Coréens élisent mercredi leur nouveau président, avec un choix difficile entre un candidat conservateur pourfendeur du féminisme et son rival de gauche enclin aux gaffes et empêtré dans des scandales, tous deux à égalité dans les sondages.


Yoon Suk-yeol, candidat du Parti du pouvoir au peuple (PPP, droite) et Lee Jae-myung, du Parti démocratique actuellement au pouvoir, sont les deux favoris pour diriger la quatrième économie d'Asie et si l'on en croit les sondages, l'élection sera particulièrement serrée.


Selon les analystes, ce ne sont ni leurs promesses populistes ni leurs projets concernant la Corée du Nord qui feront la différence, mais ce que la presse surnomme le "cycle de la vengeance", une caractéristique de l'extrême polarisation de la vie politique sud-coréenne.


"Cette élection est une lutte entre deux forces opposées: les progressistes et les conservateurs", explique l'analyste politique Park Sang-byoung. 


Un président ne peut effectuer qu'un seul mandat de cinq ans et, à ce jour, tous les anciens chefs d'Etat encore vivants ont fait de la prison pour corruption après leur départ. 


Le président sortant Moon Jae-in est arrivé au pouvoir en 2017, après la chute de la dirigeante conservatrice Park Geun-hye, destituée au terme d'un retentissant scandale de corruption.


Et aujourd'hui, un immense désir de vengeance anime le PPP, la formation de Mme Park. 


Ironie du sort, son candidat, Yoon Suk-yeol, est l'ancien procureur en chef du président Moon et, à ce titre, il a poursuivi Mme Park, ce qui a renforcé sa notoriété et l'a poussé à se lancer en politique.

Animosité 

La scène politique sud-coréenne est "de plus en plus divisée" depuis quelques années, et les propositions électorales pèsent beaucoup moins que l'animosité entre partis rivaux, estime l'analyste Yoo Jung-hoon. 


"De nombreux conservateurs éprouvent encore de la rancune après la destitution de Mme Park", selon lui. 


M. Yoon fait appel à ces électeurs mécontents, leur proposant de "se venger" de l'éviction de l'ex-dirigeante - allant jusqu'à menacer d'enquêter sur M. Moon pour des "irrégularités" qu'il n'a pas mentionné.  


Ses commentaires lui ont valu un blâme exceptionnel de la "Maison Bleue", siège de la présidence, ainsi que de son principal adversaire, M. Lee. Pour ce dernier, c'est le signe que son rival n'est pas apte à diriger le pays. 


Les analystes estiment que ces attaques politiques n'ont pourtant rien d'inhabituel.


"L'administration de M. Moon a poursuivi beaucoup d'anciens fonctionnaires au nom de l'éradication de la corruption profondément enracinée", rappelle Shin Yul, professeur de sciences politiques à l'Université Myongji. 


"Je m'attends à ce que le gouvernement de M. Yoon fasse de même s'il découvre des actes répréhensibles". 


La femme de M. Yoon a donné bien involontairement un aperçu ce qui pourrait se produire, affirmant que les personnes qui s'opposent à lui seraient poursuivis en cas de victoire de son mari. C'est dans "la nature du pouvoir", a-t-elle dit, selon des propos enregistrés et finalement publiés après une bataille judiciaire.

Plusieurs scandales 
Les sondages montrent que les principales préoccupations des électeurs sont la montée en flèche des prix de l'immobilier à Séoul, la stagnation de la croissance et un fort taux de chômage chez les jeunes.


Mais les nombreux scandales qui ont émaillé la campagne ont éclipsé les propositions des candidats dans ces domaines.


M. Lee, ancien ouvrier et gouverneur de la province la plus peuplée du pays, a proposé des mesures originales, notamment un revenu universel minimum et des uniformes scolaires gratuits.


Mais il est dans le collimateur pour une opération foncière suspecte, notamment après le suicide de deux témoins-clés de cette affaire. 


Il a commencé sa campagne en s'excusant pour avoir injurié des membres de sa famille au téléphone. Sa femme a été accusée de détournement de fonds publics, et il a fait l'objet de rumeurs sur des liens supposés avec la mafia.


Son rival, M. Yoon, a lui-même commis une série de bévues, dont la plus récente est la suppression d'un tweet sur l'Ukraine, qui comportait une mandarine avec un visage en colère dessiné dessus, une référence bizarre à la "révolution orange" dans ce pays en 2004-2005. 


En outre, la proposition de M. Yoon qui a le plus retenu l'attention vise à supprimer le ministère de l'Egalité des genres, au motif que, malgré les données prouvant le contraire, les Sud-Coréennes ne souffrent pas de "discrimination entre les sexes", selon lui.


Ses détracteurs lui reprochent d'encourager le sentiment anti-féministe, de plus en plus en vogue en Corée du Sud, une accusation dont n'est d'ailleurs pas non plus exempt son rival. 


M. Yoon est plus belliqueux que M. Lee à l'égard de la Corée du Nord, menaçant de lancer une attaque préventive à l'encontre de Pyongyang si nécessaire.


Mais la Corée du Nord n'est pas un thème décisif pour le scrutin, selon l'analyste Yoo Jung-hoon, car "la compétition de la Corée du Sud pour la suprématie face au nord n'est plus un sujet".


Ukraine: des attaques russes font un mort et deux blessés dans la région de Kherson

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe après la signature d'un accord sur la création d'un tribunal spécial chargé de juger les hauts responsables de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au Conseil de l'Europe à Strasbourg, dans l'est de la France, le 25 juin 2025. (AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'adresse aux membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe après la signature d'un accord sur la création d'un tribunal spécial chargé de juger les hauts responsables de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au Conseil de l'Europe à Strasbourg, dans l'est de la France, le 25 juin 2025. (AFP)
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  • Les villes ukrainiennes sont ciblées quotidiennement par des frappes russes, tandis que les troupes russes grignotent depuis des semaines du terrain dans la région de Soumy (nord-est de l'Ukraine)
  • Sur le plan diplomatique, les pourparlers sont dans l'impasse, malgré la pression des Etats-Unis. Moscou exige notamment que Kiev lui cède quatre régions entières (Kherson, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia), en plus de la Crimée annexée

KIEV: Des attaques aériennes russes ont fait un mort et deux blessés en Ukraine, dans la région méridionale de Kherson, ont annoncé les autorités locales jeudi matin.

Dans le village de Tavriyske, une frappe aérienne russe a tué un habitant né en 1987, a annoncé le gouverneur Oleksandr Prokoudine sur Telegram.

Selon l'administration militaire régionale, "des bombes guidées ont touché un immeuble résidentiel", blessant un autre homme, âgé de 34 ans, qui se trouvait à son domicile.

Par ailleurs, dans le district de Korabelny, un bombardement russe nocturne a blessé une septuagénaire, qui a été prise en charge par les secours, a rapporté la municipalité de Kherson sur Telegram.

Les villes ukrainiennes sont ciblées quotidiennement par des frappes russes, tandis que les troupes russes grignotent depuis des semaines du terrain dans la région de Soumy (nord-est de l'Ukraine).

Sur le plan diplomatique, les pourparlers sont dans l'impasse, malgré la pression des Etats-Unis. Moscou exige notamment que Kiev lui cède quatre régions entières (Kherson, Donetsk, Lougansk, Zaporijjia), en plus de la Crimée annexée, des demandes jugées inacceptables par l'Ukraine.

Le président Volodymyr Zelensky a signé mercredi un accord avec le Conseil de l'Europe pour instituer un tribunal spécial, dans l'objectif de poursuivre et juger les responsables du "crime d'agression contre l'Ukraine".


Trump affirme que les Etats-Unis auront des discussions avec l'Iran «la semaine prochaine»

Une image satellite montre une vue rapprochée des bâtiments détruits du Centre de technologie nucléaire d'Isfahan, après qu'il ait été frappé par des frappes aériennes américaines, le 22 juin. (Reuters/MAXAR)
Une image satellite montre une vue rapprochée des bâtiments détruits du Centre de technologie nucléaire d'Isfahan, après qu'il ait été frappé par des frappes aériennes américaines, le 22 juin. (Reuters/MAXAR)
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  • Donald Trump a affirmé mercredi que les Etats-Unis auraient des discussions avec l'Iran "la semaine prochaine"
  • "Nous allons parler la semaine prochaine avec l'Iran, nous pourrions signer un accord, je ne sais pas"

LA HAYE: Donald Trump a affirmé mercredi que les Etats-Unis auraient des discussions avec l'Iran "la semaine prochaine", évoquant un possible accord au sujet du programme nucléaire de Téhéran.

"Nous allons parler la semaine prochaine avec l'Iran, nous pourrions signer un accord, je ne sais pas", a dit le président des Etats-Unis lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet de l'Otan à La Haye.

 

 


Trump juge que l'Iran et Israël sont «fatigués, épuisés» par la guerre

L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye. (AFP)
L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye. (AFP)
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  • L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye
  • "J'ai parlé aux deux et ils sont fatigués, épuisés"

LA HAYE: L'Iran et Israël sont "fatigués, épuisés" par la guerre, a affirmé mercredi le président américain Donald Trump à La Haye.

Interrogé sur le fait de savoir si le conflit entre les deux pays était maintenant terminé, M. Trump a répondu devant la presse : "J'ai parlé aux deux et ils sont fatigués, épuisés". "Ils se sont battus très, très durement et vraiment méchamment, et ils étaient tous les deux contents de rentrer chez eux et de s'en sortir", a ajouté le président américain devant la presse, à l'issue du sommet de l'Otan.