L'ONU met en garde contre une famine sans précédent dans le monde

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'adresse aux journalistes lors d'une conférence de presse pour présenter le deuxième rapport du Groupe de réponse à la crise mondiale sur l'impact de la guerre en Ukraine sur les secteurs de l'alimentation, du carburant et de la finance, le 8 juin 2022. (Photo, AP)
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'adresse aux journalistes lors d'une conférence de presse pour présenter le deuxième rapport du Groupe de réponse à la crise mondiale sur l'impact de la guerre en Ukraine sur les secteurs de l'alimentation, du carburant et de la finance, le 8 juin 2022. (Photo, AP)
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Publié le Jeudi 09 juin 2022

L'ONU met en garde contre une famine sans précédent dans le monde

  • La crise alimentaire de cette année est due à un manque d'accès; l'année prochaine, elle pourrait être due au manque de nourriture, avise le Secrétaire général, Antonio Guterres
  • Un nouveau rapport des Nations unies prévient que si les nations les plus pauvres sont les plus touchées, aucun pays ne sera épargné par les conséquences de la forte hausse du coût de la vie

NEW YORK: La guerre en Ukraine menace de déclencher une vague mondiale sans précédent de faim et de misère, a averti mercredi le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres. Si ce sont les personnes vulnérables qui sont actuellement les plus touchées, aucun pays ne sera épargné par les effets de la crise du coût de la vie, a-t-il ajouté. 

Bien qu'il ait affirmé que la solution à la crise réside en fin de compte dans la fin de la guerre, Antonio Guterres a appelé à deux mesures immédiates. Premièrement, le déblocage de millions de tonnes de céréales ukrainiennes stockées sur les marchés mondiaux, ainsi que les exportations d'engrais russes, qui sont actuellement retenues.  

Et deuxièmement, des efforts visant à garantir que des ressources soient immédiatement disponibles de manière à aider les pays et les communautés les plus pauvres à faire face à cette crise. 

«Les gouvernements doivent être en mesure d'emprunter l'argent dont ils ont besoin afin de maintenir leur économie à flot et leur population prospère», a souligné Antonio Guterres lors d'une conférence de presse à New York à l'occasion de la publication du dernier rapport du Groupe de réponse aux crises mondiales des Nations unies sur la manière dont la guerre en Ukraine affecte les autres pays. 

«Le rapport d'aujourd'hui montre clairement que l'impact de la guerre sur la sécurité alimentaire, l'énergie et la finance est systémique, grave et s'accentue», a-t-il ajouté. 

«Cela amplifie les conséquences des nombreuses autres crises auxquelles le monde est confronté: le climat, la Covid-19 et les graves inégalités mondiales dans les ressources disponibles pour la reprise après la pandémie.» 

Les prix des denrées alimentaires sont montés en flèche depuis le début du conflit et ont atteint des niveaux quasi record. En outre, le coût des engrais a plus que doublé, ce qui a déclenché des alertes dans le monde entier. 

«Sans engrais, les pénuries s'étendront, du maïs et du blé à toutes les cultures de base, y compris le riz, avec un impact dévastateur sur des milliards de personnes en Asie et en Amérique du Sud également», a averti Guterres. 

«La crise alimentaire de cette année est due à un manque d'accès; l'année prochaine, elle pourrait être due au manque de nourriture», a avisé le Secrétaire général, Antonio Guterres. 

Pendant ce temps-là, les prix record de l'énergie provoquent des pannes de courant et des pénuries de carburant dans le monde entier, en particulier en Afrique, alors que les effets croissants de la «crise financière» se font particulièrement sentir dans les pays pauvres qui étaient déjà ébranlés par le risque de défaut de paiement de la dette et d'effondrement économique en raison de la Covid-19, de l'inégalité de la reprise après la pandémie et de la crise climatique. 

«Aujourd'hui, les pays comme les individus n'ont aucun espoir d'équilibrer leur budget», a révélé Guterres. «Au lieu de cela, les familles du monde entier sont contraintes de prendre des décisions impossibles: fermer leurs entreprises, vendre leur bétail ou retirer leurs enfants de l'école.» 

Au cours des deux dernières années, le nombre de personnes classées en situation d'insécurité alimentaire grave a doublé, et le Programme alimentaire mondial estime que le nombre de personnes concernées atteindra 47 millions cette année. 

En réalité, il n'y a qu'un seul moyen d'arrêter cette tempête qui se prépare: L'invasion russe de l'Ukraine doit prendre fin», a insisté Antonio Guterres. 

«La mort et la destruction doivent cesser. Une solution politique doit être trouvée conformément au droit international et à la Charte des Nations unies.» 

Entre-temps, Guterres a indiqué qu'il avait demandé à Rebeca Grynspan, secrétaire générale de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement, et à Martin Griffiths, responsable de l'action humanitaire de l'ONU, de coordonner la mise en place d'une équipe spéciale chargée d'assurer l'exportation sûre et sécurisée de denrées alimentaires et de moissons depuis l'Ukraine via la mer Noire, et de veiller à ce que les marchés mondiaux aient un accès sans entrave aux engrais russes. 

«Cet accord est essentiel pour des centaines de millions de personnes dans les pays en développement, notamment en Afrique subsaharienne», a expliqué Guterres. 

«À ce stade, en dire davantage en public compromettrait les chances de succès et je vous demande de faire preuve de compréhension», a-t-il ajouté, tout en refusant de répondre aux questions. 

«C'est l'un de ces moments où la diplomatie silencieuse est nécessaire, et le bien-être de millions de personnes dans le monde pourrait en dépendre.» 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Trump annonce des discussions «directes» avec l'Iran sur le nucléaire

Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir. (AFP)
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  • "Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain
  • Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau"

WASHINGTON: Donald Trump a créé la surprise en annonçant que Washington menait des discussions "directes" avec l'Iran sur son programme nucléaire, en recevant lundi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, reparti sans les concessions commerciales qu'il espérait obtenir.

"Nous avons des discussions directes avec l'Iran. Elles ont commencé, elles se poursuivront samedi, nous aurons une très grande réunion", a déclaré à la presse le président américain.

Il a ensuite assuré que cette rencontre se tiendrait samedi "à très haut niveau" et même "quasiment au plus haut niveau".

Il s'agit d'une annonce spectaculaire de la part du président américain, notoirement peu friand de tractations diplomatiques complexes impliquant plus de deux parties, alors que l'Iran avait rejeté dimanche tout dialogue direct avec Washington.

Téhéran a confirmé sa position après cette annonce.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, doit avoir samedi à Oman des "entretiens indirects" avec l'émissaire américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a annoncé mardi l'agence iranienne Tasnim.

"Il s'agit autant d'une opportunité que d'un test. La balle est dans le camp de l'Amérique", avait écrit plus tôt M. Araghchi sur le résau social X, en annonçant la tenue de discussions "de haut niveau indirectes".

Proches alliés durant la monarchie Pahlavi, les deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980 et la prise d'otages de diplomates américains dans leur ambassade à Téhéran, dans la foulée de la Révolution islamique.

Mais ils échangent indirectement par le biais de l'ambassade de Suisse à Téhéran. Le sultanat d'Oman a plusieurs fois joué un rôle de médiateur, et le Qatar dans une moindre mesure.

"Grand danger" 

"Nous traitons directement avec eux. Et peut-être que nous aurons un accord", a dit lundi le président américain, qui avait retiré avec fracas les Etats-Unis d'un accord international avec l'Iran lors de son premier mandat, en 2018.

Cet accord, conclu en 2015, prévoyait la levée de certaines sanctions en échange d'un encadrement des activités nucléaires iraniennes.

Donald Trump a dit lundi que si un nouvel accord était trouvé, il serait "différent et peut-être beaucoup plus robuste". Mais il a ajouté que l'Iran serait "en grand danger" si les discussions n'aboutissaient pas.

En attendant, l'Iran doit mener mardi à Moscou des consultations sur ce même dossier avec ses proches partenaires, la Russie et la Chine.

Benjamin Netanyahu, tenant d'une ligne dure face à Téhéran, a appelé à ce que l'Iran ne produise "jamais" d'arme nucléaire. Il a plaidé pour que les tractations diplomatiques débouchent sur un démantèlement "complet", évoquant l'exemple de la Libye.

Concernant les droits de douane, autre enjeu de sa visite, le Premier ministre israélien a promis d'"éliminer le déficit commercial des Etats-Unis" vis-à-vis d'Israël.

Il est le premier dirigeant étranger reçu par le président américain depuis l'annonce la semaine dernière des nouveaux droits de douane, qui ont provoqué un coup de tabac sur les places financières mondiales.

"Un autre cessez-le-feu" 

Le dirigeant israélien est reparti sans promesse d'exemption ou de réduction des droits de douane de 17%, qui seront imposés sur les importations en provenance de son pays à compter de mercredi.

Un journaliste a demandé à Donald Trump s'il comptait revenir sur cette taxe, et il a répondu: "Peut-être pas. N'oubliez pas que nous aidons beaucoup Israël".

Israël avait tenté en vain d'échapper aux nouvelles taxes en levant mardi la totalité des droits de douane restants sur les 1% de marchandises américaines encore concernées.

Benjamin Netanyahu a par ailleurs déclaré que Israël oeuvrait à un nouvel "accord" sur la libération des otages retenus par le Hamas à Gaza.

"Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera", a renchéri Donald Trump.

Après deux mois d'une trêve fragile, l'armée israélienne a repris le 18 mars son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé une attaque sans précédent le 7 octobre 2023 en Israël.

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1.800 Palestiniens détenus par Israël.

Sur les 251 otages enlevés lors de l'attaque du Hamas, 58 sont toujours retenus dans le territoire palestinien, dont 34 sont morts selon l'armée israélienne.


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
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  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
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  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.