John Kerry en Chine pour reprendre le dialogue sur le climat

L'envoyé spécial du président américain pour le climat, John Kerry, s'adresse aux journalistes à son arrivée à la conférence de l'OSCE sur le changement climatique à Vienne, le 7 juillet 2023. (Photo, AFP)
L'envoyé spécial du président américain pour le climat, John Kerry, s'adresse aux journalistes à son arrivée à la conférence de l'OSCE sur le changement climatique à Vienne, le 7 juillet 2023. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 16 juillet 2023

John Kerry en Chine pour reprendre le dialogue sur le climat

  • Le haut responsable, qui effectue son troisième voyage en Chine depuis sa prise de fonction, arrive au moment où l'impact du changement climatique se fait particulièrement sentir
  • La Chine n'y échappe pas et sa capitale subit depuis des semaines des températures voisines de 40 degrés Celsius

PEKIN: L'émissaire américain pour le climat John Kerry se rend à Pékin dimanche avec l'ambition de reprendre le dialogue sur le climat, un sujet crucial pour les deux principaux pollueurs de la planète.

Le haut responsable, qui effectue son troisième voyage en Chine depuis sa prise de fonction, arrive au moment où l'impact du changement climatique se fait particulièrement sentir sur la planète, avec des vagues de chaleur dans de nombreuses régions du monde.

La Chine n'y échappe pas et sa capitale subit depuis des semaines des températures voisines de 40 degrés Celsius.

John Kerry, qui s'envole des Etats-Unis dimanche et sera à Pékin jusqu'à mercredi, doit rencontrer dans la capitale chinoise son homologue Xie Zhenhua.

Ces derniers mois, les visites se multiplient depuis Washington pour réchauffer les relations diplomatiques: le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken est venu en juin, puis la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen début juillet.

Principaux pollueurs de la planète, les deux premières puissances mondiales n'ont pas échangé sur le climat depuis bientôt un an.

En août dernier, Pékin avait suspendu les discussions à ce sujet en protestation contre le déplacement à Taïwan de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis.

Le temps presse
L'ambiance semble désormais à la reprise des échanges, après des mois de tensions.

Ancien secrétaire d'Etat, John Kerry bénéficie d'une relation plutôt cordiale et ininterrompue avec la Chine.

Et il occupe désormais un poste-clé, car l'administration Biden estime que le climat est l'un des domaines où les deux puissances, qui se livrent une compétition féroce, peuvent coopérer.

Le temps presse: au niveau mondial, le mois de juin a été le plus chaud jamais mesuré, selon les agences européenne Copernicus et américaines Nasa et NOAA.

Puis, la première semaine complète de juillet a été à son tour la plus chaude jamais enregistrée, selon des données préliminaires de l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

L'ambition de John Kerry est d'"engager le dialogue avec la Chine sur la question de la lutte contre la crise climatique", selon le Département d'Etat.

L'ancien chef de la diplomatie américaine échangera notamment sur une "augmentation des ambitions et de la mise en place" de réglementations sur le climat, et sur la "promotion d'une COP28 réussie", qui aura lieu à Dubaï à la fin de l'année.

Plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre, responsables du changement climatique, la Chine a promis d'atteindre son pic d'émissions de CO2 d'ici à 2030, puis la neutralité carbone d'ici à 2060.

Le président Xi Jinping a aussi assuré que son pays réduirait son recours au charbon dès 2026.

Sécurité énergétique
Mais en avril, les autorités ont donné leur feu vert à une nouvelle hausse de la capacité de production d'électricité à partir du charbon.

Pour Greenpeace, cela signifie que Pékin donne la priorité à sa sécurité énergétique, de quoi faire douter quant au respect de ses objectifs de réduction des émissions de CO2.

"Il y a un certain nombre de facteurs qui limitent actuellement la marge de manoeuvre de ceux chargés de la planification énergétique à Pékin", explique à l'AFP Byford Tsang, conseiller au cercle de réflexion sur le climat E3G.

Parmi ces facteurs, selon lui: le conflit en Ukraine, qui a perturbé fortement le marché mondial du gaz, et la réduction des capacités hydroélectriques de la Chine après les sécheresses de ces dernières années.

L'été dernier, des millions d'habitants dans le sud-ouest de la Chine ont dû subir des coupures de courant après des vagues de chaleur qui ont affecté la fourniture d'électricité et forcé des usines à interrompre leur activité.

Lors de sa visite, John Kerry devrait aussi insister sur la nécessité d'améliorer le financement de la lutte contre le changement climatique, après des appels similaires de Janet Yellen lors de sa venue à Pékin.

Son voyage sera particulièrement scruté à Washington après les critiques formulées par des élus républicains, qui ont accusé John Kerry d'utiliser un jet privé, un moyen de transport très polluant, pour aller à l'autre bout du monde discuter avec un adversaire politique.


Washington dénonce une enquête pénale contre X en France

Une personne arrive pour participer à un événement à Paris, le 20 janvier 2025, pour célébrer une "nouvelle ère numérique" organisée par le collectif derrière "HelloQuitteX", une application développée pour aider les utilisateurs à migrer l'ensemble de leur communauté en ligne de X d'Elon Musk vers des plateformes sociales concurrentes. (AFP/File)
Une personne arrive pour participer à un événement à Paris, le 20 janvier 2025, pour célébrer une "nouvelle ère numérique" organisée par le collectif derrière "HelloQuitteX", une application développée pour aider les utilisateurs à migrer l'ensemble de leur communauté en ligne de X d'Elon Musk vers des plateformes sociales concurrentes. (AFP/File)
Short Url
  • Les Etats-Unis ont dénoncé vendredi une enquête pénale ouverte en France contre le réseau social X, propriété d'Elon Musk, suspecté d'ingérence étrangère
  • Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump a dénoncé, ainsi que le vice-président JD Vance et le secrétaire d'Etat Marco Rubio, ce qu'il considère comme étant des menaces à la liberté d'expression en Europe

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont dénoncé vendredi une enquête pénale ouverte en France contre le réseau social X, propriété d'Elon Musk, suspecté d'ingérence étrangère.

"Dans le cadre d'une enquête criminelle, un procureur français militant demande des informations sur l'algorithme propriétaire de X et a classé X comme un groupe criminel organisé", a indiqué le département d'Etat américain dans un message vendredi sur ce même réseau.

"Les gouvernements démocratiques devraient permettre à toutes les voix de s'exprimer, et non pas museler les discours qui leur déplaisent", a accusé le Bureau des droits humains, de la démocratie et du travail, qui dépend du département d'Etat, dans ce message sur X.

"Les Etats-Unis défendront la liberté d'expression de tous les Américains contre les actes de censure étrangère", a-t-il ajouté.

Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain Donald Trump a dénoncé, ainsi que le vice-président JD Vance et le secrétaire d'Etat Marco Rubio, ce qu'il considère comme étant des menaces à la liberté d'expression en Europe.

Visée par une enquête pénale de la justice française, la plateforme X, suspectée d'avoir biaisé son algorithme après des accusations d'ingérence étrangère, a dénoncé lundi dernier un "agenda politique", et dit avoir refusé d'accéder aux demandes du parquet de Paris requérant l'accès à son algorithme.

Selon X, les autorités françaises ont requis l'accès à son algorithme de recommandation ainsi qu'aux données en temps réel concernant toutes les publications des utilisateurs de la plateforme.

Le Parquet de Paris avait indiqué le 11 juillet qu'une enquête avait été confiée à la gendarmerie concernant le réseau X, en tant que personne morale, et contre les "personnes physiques" qui le dirigent.

Cette enquête, confiée à la Direction générale de la gendarmerie nationale, porte "notamment" sur l'altération du fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données en bande organisée et l'extraction frauduleuse de données d'un système de traitement automatisé de données en bande organisée.

L'enquête intervient après deux signalements reçus en janvier qui "faisaient état de l'utilisation supposée de l'algorithme de X (ex-Twitter) à des fins d'ingérence étrangère", selon le ministère public.

X "nie catégoriquement" les accusations de manipulation de son algorithme à des fins d'ingérence étrangère, "une allégation qui est totalement fausse", a répondu le réseau social lundi, dans un post partagé par le département d'Etat américain.


Efforts à l'ONU pour raviver la solution à deux Etats, israélien et palestinien

Le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (C), pose avec des participants lors d'une conférence intitulée "Appel de Paris pour la solution à deux États, la paix et la sécurité régionale" réunissant des acteurs influents des sociétés civiles israélienne et palestinienne engagés dans la promotion de la solution à deux États, à Paris, le 13 juin 2025. (AFP/File)
Le ministre français de l'Europe et des affaires étrangères, Jean-Noël Barrot (C), pose avec des participants lors d'une conférence intitulée "Appel de Paris pour la solution à deux États, la paix et la sécurité régionale" réunissant des acteurs influents des sociétés civiles israélienne et palestinienne engagés dans la promotion de la solution à deux États, à Paris, le 13 juin 2025. (AFP/File)
Short Url
  • Portés par la décision française de reconnaître la Palestine, les Etats membres de l'ONU vont tenter la semaine prochaine d'insuffler un peu de vie à la solution à deux Etats, israélien et palestinien
  • Après plus de 21 mois de guerre à Gaza, la crainte que la création d'un Etat palestinien soit physiquement impossible gagne du terrain

Nations unies, États-Unis: Portés par la décision française de reconnaître la Palestine, les Etats membres de l'ONU vont tenter la semaine prochaine d'insuffler un peu de vie à la solution à deux Etats, israélien et palestinien, une réunion sans Israël, sous pression pour cesser la guerre à Gaza.

La conférence convoquée par l'Assemblée générale des Nations unies, coprésidée par la France et l'Arabie saoudite, devait avoir lieu en juin au plus haut niveau. Reportée en raison de la guerre déclenchée par Israël contre l'Iran, un premier segment au niveau ministériel commence lundi à New York avant un sommet attendu en septembre.

Juste avant cette réunion, le président français Emmanuel Macron a annoncé jeudi qu'il reconnaîtrait solennellement un Etat de Palestine en septembre.

Alors que la conférence semblait "vouée à l'insignifiance", "l'annonce de Macron change la donne", estime Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group. "D'autres participants vont réfléchir à la hâte pour savoir s'ils doivent aussi déclarer une intention de reconnaître la Palestine", explique-t-il à l'AFP.

Parmi les grandes puissances que la France aimerait convaincre de sauter le pas, le Royaume-Uni. Mais le Premier ministre britannique Keith Starmer a répété vendredi qu'une reconnaissance devait "s'inscrire dans un plan plus global". Tandis que l'Allemagne ne l'envisage pas "à court terme".

Selon le décompte et les vérifications de l'AFP, au moins 142 des 193 Etats membres de l'ONU -- en comptant la France -- reconnaissent désormais l'Etat palestinien proclamé par la direction palestinienne en exil en 1988.

En 1947, une résolution de l'Assemblée générale de l'ONU avait décidé le partage de la Palestine alors sous mandat britannique, en deux Etats indépendants, l'un juif et l'autre arabe. L'année suivante, l'Etat d'Israël était proclamé.

- "Plus nécessaire que jamais" -

Depuis plusieurs décennies, la grande majorité de la communauté internationale soutient le principe d'une solution à deux Etats, israélien et palestinien, vivant côte à côte en paix et sécurité.

Mais après plus de 21 mois de guerre à Gaza, l'extension de la colonisation israélienne en Cisjordanie et les velléités de responsables israéliens d'annexer ce territoire occupé, la crainte que la création d'un Etat palestinien soit physiquement impossible gagne du terrain.

D'où l'idée de cette conférence à laquelle sont notamment attendus le Premier ministre palestinien Mohammad Mustafa et plusieurs dizaines de ministres du monde entier.

La réunion intervient à un moment où à la fois la solution à deux Etats est "plus affaiblie que jamais", mais aussi "plus nécessaire que jamais", a commenté une source diplomatique française.

Au-delà de créer une dynamique pour la reconnaissance de l'Etat palestinien, la conférence se concentrera sur trois autres axes: la réforme de la gouvernance de l'Autorité palestinienne, le désarmement du Hamas et son exclusion de la gouvernance palestinienne, et enfin la normalisation des relations avec Israël par les Etats arabes qui ne l'ont pas encore fait.

Mais la source diplomatique a prévenu qu'aucune annonce de normalisation avec Israël n'était attendue la semaine prochaine.

- "Opportunité unique" -

La conférence "offre une opportunité unique de transformer le droit international et le consensus international en un plan réaliste, et de prouver la détermination de mettre fin à l'occupation et au conflit une fois pour toute", a plaidé cette semaine l'ambassadeur palestinien à l'ONU Riyad Mansour, réclamant du "courage".

Israël et les Etats-Unis en revanche ne participeront pas à la réunion.

L'ambassadeur israélien à l'ONU Danny Danon "a annoncé qu'Israël ne prendra part à cette conférence qui ne répond pas à l'urgence de condamner le Hamas et de permettre le retour de tous les otages", a déclaré à l'AFP Jonathan Harounoff, un porte-parole de la mission israélienne.

La pression internationale ne cesse de s'intensifier sur Israël pour mettre fin à la guerre à Gaza, déclenchée par les attaques du Hamas du 7 octobre 2023.

La catastrophe humanitaire dans le petit territoire ravagé devrait donc être au coeur des discours des représentants de plus de 100 pays annoncés à la tribune de lundi à mercredi.

Richard Gowan prédit ainsi des "critiques très féroces contre Israël" de la part d'Etats membres de plus en plus frustrés.


Gaza: le Hamas «ne voulait pas d'accord», veut «mourir», dit Trump

Donald Trump a déclaré vendredi que le Hamas "ne voulait pas d'accord" après l'échec des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, et voulait "mourir", disant s'attendre à ce qu'Israël "finisse le travail". (AFP)
Donald Trump a déclaré vendredi que le Hamas "ne voulait pas d'accord" après l'échec des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, et voulait "mourir", disant s'attendre à ce qu'Israël "finisse le travail". (AFP)
Short Url
  • "Le Hamas ne voulait pas vraiment conclure un accord. Je pense qu'ils veulent mourir. Et c'est très, très grave", a déclaré le président américain à la presse à la Maison Blanche peu avant son départ pour l'Ecosse
  • Le président américain Donald Trump a minimisé vendredi les déclarations de son homologue français Emmanuel Macron sur la reconnaissance d'un Etat palestinien, disant qu'elles n'avaient guère "de poids" et "ne changeront rien"

WASHINGTON: Donald Trump a déclaré vendredi que le Hamas "ne voulait pas d'accord" après l'échec des négociations en vue d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, et voulait "mourir", disant s'attendre à ce qu'Israël "finisse le travail".

"Le Hamas ne voulait pas vraiment conclure un accord. Je pense qu'ils veulent mourir. Et c'est très, très grave", a déclaré le président américain à la presse à la Maison Blanche peu avant son départ pour l'Ecosse.

"On en est arrivé à un point où il va falloir finir le travail", a-t-il dit, soulignant que le mouvement islamiste palestinien ne souhaitait pas conclure un accord car "ils savent ce qui se passe après qu'on a récupéré les derniers otages".

"Je vous l'ai dit (...), il sera très difficile pour le Hamas de conclure un accord, car il perdra son bouclier, sa couverture", a poursuivi le président américain, disant s'attendre à ce qu'ils soient "traqués".