Bassines: la famille d'un manifestant porte plainte pour tentative de meurtre

Un manifestant blessé est pris en charge lors d'une manifestation appelée par le collectif "Bassines non merci", le mouvement écologiste "Les Soulevements de la Terre" et le syndicat français "Confédération paysanne" pour protester contre la construction d'une nouvelle réserve d'eau pour l'agriculture irrigation, à Sainte-Soline, dans le centre-ouest de la France, le 25 mars 2023. (Photo, AFP)
Un manifestant blessé est pris en charge lors d'une manifestation appelée par le collectif "Bassines non merci", le mouvement écologiste "Les Soulevements de la Terre" et le syndicat français "Confédération paysanne" pour protester contre la construction d'une nouvelle réserve d'eau pour l'agriculture irrigation, à Sainte-Soline, dans le centre-ouest de la France, le 25 mars 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 29 mars 2023

Bassines: la famille d'un manifestant porte plainte pour tentative de meurtre

  • Il s'agit des parents d'un manifestant de 32 ans, originaire de Toulouse, victime d'un traumatisme crânien aux abords du chantier d'une retenue d'eau à Sainte-Soline
  • « Le Samu a indiqué ne pouvoir intervenir pour secourir un blessé en état d'urgence vitale, dès lors que le commandement avait donné l'ordre de ne pas le faire, dans une conversation téléphonique à laquelle ont assisté trois avocats de la LDH»

BORDEAUX: La famille d'un homme entre la vie et la mort depuis la manifestation "antibassines" interdite samedi dans les Deux-Sèvres a porté plainte pour tentative de meurtre et entrave aux secours, alors que les autorités défendent l'action des forces de l'ordre.

Il s'agit des parents d'un manifestant de 32 ans, originaire de Toulouse, victime d'un traumatisme crânien aux abords du chantier d'une retenue d'eau à Sainte-Soline, où de violents affrontements ont eu lieu avec les gendarmes. Selon les organisateurs du rassemblement, il a été grièvement blessé à la tête par une grenade lacrymogène.

L'enquête sur ces faits a été transférée mardi du parquet de Niort à celui de Rennes en raison de sa compétence militaire. La plainte de la famille "figure au dossier de la procédure", a déclaré mercredi à l'AFP le procureur de la République à Rennes, Philippe Astruc.

Avant de se dessaisir, le parquet de Niort avait indiqué mardi que les premières investigations "n'avaient pas permis de déterminer l'origine de la blessure".

Le délai de prise en charge de ce manifestant par les secours à Sainte-Soline est dénoncé depuis samedi par les organisateurs et des observateurs de la Ligue des droits de l'Homme (LDH), pour qui les autorités ont entravé l'intervention du Samu.

Appel au Samu

"Le Samu a indiqué ne pouvoir intervenir pour secourir un blessé en état d'urgence vitale, dès lors que le commandement avait donné l'ordre de ne pas le faire, dans une conversation téléphonique à laquelle ont assisté trois avocats de la LDH", a écrit celle-ci dès dimanche.

Le contenu de cette conversation enregistrée a été publié mardi soir par Le Monde.

"On n'a pas l'autorisation d'envoyer des secours sur place parce que c'est considéré comme étant dangereux sur place", répond le Samu à une avocate de la LDH, en imputant cette décision au "commandement sur place", selon la retranscription de cet échange.

Depuis le début de la polémique, les autorités ont justifié le délai d'intervention des secours par la nécessité pour les gendarmes d'assurer leur sécurité sur place.

Selon la préfète des Deux-Sèvres, "il n'est donc pas surprenant que, si ces conditions de sécurité n'étaient pas réunies, les forces de l'ordre aient pu, pour certaines géolocalisations et dans certaines périodes de temps, indiquer qu'un envoi d'ambulance n'était pas possible dans l'immédiat".

La LDH affirme cependant que la zone où se trouvait le blessé était "totalement calme depuis plusieurs dizaines de minutes" au moment de l'appel, entamé à 14H50 samedi.

Selon une chronologie officielle de la gendarmerie, un "retour relatif au calme" avec "repli de l'adversaire" avait été constaté depuis 14H20 autour de la bassine, soit 30 minutes avant l'appel. Des heurts avaient ensuite repris entre 15H23 et 15H27, selon cette même chronologie.

Une grenade par seconde

De 6 000 à 8 000 personnes selon les autorités, 30 000 selon les organisateurs, ont manifesté samedi dans les Deux-Sèvres.

Dans deux rapports remis mardi au ministère de l'Intérieur, la préfète du département et le patron de la gendarmerie nationale ont justifié l'action des forces de l'ordre face à "un déferlement de violence inouïe" de la part de 800 à 1 000 manifestants "radicaux".

Selon eux, la riposte a été ciblée et proportionnée, tandis que les organisateurs imputent aux gendarmes la responsabilité des violences et que la LDH a dénoncé "un usage immodéré" de la force sur l'ensemble des manifestants, dès leur arrivée aux abords de la réserve d'eau.

D'après la chronologie et les chiffres officiels, les affrontements ont duré 1H20 environ et 5.015 grenades lacrymogènes ont été tirées, soit environ une par seconde. La gendarmerie dit avoir eu recours aussi à 89 grenades de désencerclement de type GENL, 40 dispositifs déflagrants ASSR et 81 tirs de LBD.

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a engagé la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre, l'un des organisateurs de la manifestation avec le collectif "Bassines non merci" et le syndicat agricole Confédération paysanne.

Ces derniers ont appelé au rassemblement devant toutes les préfectures de France jeudi à 19H00 "en soutien aux blessés de Sainte-Soline et du mouvement des retraites, et pour la fin des violences policières".


Benjamin Hautecouverture: malgré un affaiblissement objectif, l’Iran reste potentiellement résilient

Un homme prend une photo d'un bâtiment endommagé lors d'une frappe israélienne sur Téhéran, le 13 juin 2025. (AFP)
Un homme prend une photo d'un bâtiment endommagé lors d'une frappe israélienne sur Téhéran, le 13 juin 2025. (AFP)
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  • Les sites touchés incluent le centre de commandement des Gardiens de la révolution à Téhéran, les bases militaires de Shian et de Parchin, ainsi que le site nucléaire de Natanz, symbole du programme d’enrichissement d’uranium de la République islamique
  • Selon l’armée israélienne, même les installations souterraines de Natanz ont été endommagées, notamment les halls à plusieurs niveaux où sont logées les centrifugeuses

PARIS: L’opération « Rising Lion », déclenchée dans la nuit de jeudi à vendredi  par Israël contre des cibles majeures en Iran, marque une nouvelle étape dans l’escalade militaire entre les deux puissances rivales du Moyen-Orient. 

Elle confirme également ce que de nombreux observateurs relevaient, à savoir que malgré sa rhétorique belliqueuse et son rôle central dans l’architecture régionale du « front de la résistance », le régime iranien montre aujourd’hui des signes objectifs de faiblesse, tant sur le plan militaire que diplomatique. 

Face à cette crise, la France adopte une ligne de fermeté équilibrée, refusant la fuite en avant tout en réaffirmant son attachement à la sécurité d’Israël et à la stabilité régionale.

 


Frappes israéliennes en Iran: Macron fera un «point presse» en fin de journée

Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence. (AFP)
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  • Initialement, il devait s'exprimer à 17H00 (15H00 GMT) en clôture d'un forum sur la question palestinienne, mais cette intervention a été annulée
  • A ce forum, le président "sera représenté par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères" Jean-Noël Barrot, a fait savoir l'Elysée, siège de la présidence de la République française

PARIS: Le président français Emmanuel Macron "fera un point de presse sur la situation internationale en fin de journée" vendredi, après les frappes menées par Israël en Iran, a annoncé la présidence.

Le chef de l'Etat s'exprimera à l'Elysée. L'horaire n'a en revanche pas été précisé à ce stade.

Emmanuel Macron avait par ailleurs réuni vendredi en fin de matinée un conseil de défense et de sécurité nationale.

Initialement, il devait s'exprimer à 17H00 (15H00 GMT) en clôture d'un forum sur la question palestinienne, mais cette intervention a été annulée.

A ce forum, le président "sera représenté par le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères" Jean-Noël Barrot, a fait savoir l'Elysée, siège de la présidence de la République française.

Plus tôt vendredi matin, M. Barrot avait appelé "toutes les parties à la retenue et à éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régionale", après les frappes d'Israël sur des sites militaires et nucléaires en Iran.

Israël a mené vendredi une série de frappes aériennes contre l'Iran, disant viser une centaine de cibles dont des sites nucléaires. Téhéran a riposté en lançant des drones vers le territoire israélien, estimant que l'attaque israélienne constituait à ses yeux une "déclaration de guerre".

Cette attaque a eu lieu alors qu'Israël et les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que dément Téhéran.


Crash d'Air India: le patron de Boeing annule sa venue au salon du Bourget

Le patron de Boeing a décidé d'annuler sa venue au salon de l'aéronautique du Bourget (France) la semaine prochaine, après le crash meurtrier jeudi d'un appareil de l'avionneur américain en Inde, selon un message à ses employés obtenu vendredi par l'AFP. (AFP)
Le patron de Boeing a décidé d'annuler sa venue au salon de l'aéronautique du Bourget (France) la semaine prochaine, après le crash meurtrier jeudi d'un appareil de l'avionneur américain en Inde, selon un message à ses employés obtenu vendredi par l'AFP. (AFP)
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  • "Stephanie (Pope, responsable de l'aviation commerciale) et moi avons annulé nos projets d'assister (au salon) pour rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l'enquête", a indiqué Kelly Ortberg
  • Le dirigeant a réitéré ses "condoléances les plus sincères" pour le crash d'un Boeing 787 d'Air India sur un quartier résidentiel d'Ahmedabad dans le nord de l'Inde, qui a fait au moins 265 morts

PARIS: Le patron de Boeing a décidé d'annuler sa venue au salon de l'aéronautique du Bourget (France) la semaine prochaine, après le crash meurtrier jeudi d'un appareil de l'avionneur américain en Inde, selon un message à ses employés obtenu vendredi par l'AFP.

"Stephanie (Pope, responsable de l'aviation commerciale) et moi avons annulé nos projets d'assister (au salon) pour rester avec nos équipes et consacrer notre attention à notre client et à l'enquête", a indiqué Kelly Ortberg.

Le dirigeant a réitéré ses "condoléances les plus sincères" pour le crash d'un Boeing 787 d'Air India sur un quartier résidentiel d'Ahmedabad dans le nord de l'Inde, qui a fait au moins 265 morts.

Le salon international de l'aéronautique et de l'espace, qui se tient tous les deux ans au Bourget au nord de Paris, est le plus important événement du genre dans le monde. Quelque 2.400 exposants de 48 pays, avec les Etats-Unis comme premier participant international, vont s'y retrouver pendant une semaine à partir de lundi.

Boeing et son rival européen Airbus s'y affrontent traditionnellement à coups de commandes d'appareils, mais la catastrophe d'Air India risque de jeter une ombre sur le programme de l'entreprise américaine.

"La sécurité est un pilier de notre secteur et au coeur de tout ce que nous faisons. Nos experts techniques se tiennent prêts à porter assistance aux enquêteurs pour comprendre les circonstances" du crash, a ajouté M. Ortberg.

"Une équipe de Boeing est prête à aller en Inde", a-t-il précisé, en disant avoir discuté avec la directrice de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) Jennifer Homendy pour lui signifier "notre soutien plein et entier au processus d'enquête".

Le patron de Boeing a en outre appelé à "ne pas spéculer sur l'accident, et (à) laisser les enquêteurs faire leur travail", toujours dans ce message.

Vendredi, les fouilles se sont poursuivies en Inde sur le lieu de l'accident du vol 171, dans un quartier résidentiel d'Ahmedabad.

Un des passagers de l'avion, qui transportait 242 personnes, a survécu à l'accident, survenu juste après son décollage à destination de Londres.

Selon le dernier bilan fourni par un responsable de la police locale, les sauveteurs ont déjà extirpé 265 corps des débris de l'avion et des bâtiments sur lesquels il s'est écrasé.

Vendredi, le président exécutif d'Airbus a exprimé au nom de son entreprise ses "condoléances aux victimes, aux familles des victimes du vol d'Air India".

"On travaille tous très, très fort dans cette industrie pour que ça n'arrive pas. Et quand ça arrive, c'est une tragédie", a déclaré Guillaume Faury lors du Paris Air Forum, des conférences organisées avant le salon du Bourget à La Défense (ouest de Paris).

Lors du même événement, le directeur général d'Air France-KLM a déploré une "grande tragédie" et adressé ses pensées "aux familles" des victimes et à Air India.

Benjamin Smith, dont les compagnies exploitent 34 Boeing 787 (24 chez KLM et 10 chez Air France), a remarqué que "les informations sont plutôt limitées" sur les circonstances de la catastrophe, mais assuré que "nous avons toujours toute confiance en cet avion".