A Tel-Aviv, des jeunes veulent «la paix» pour 2024

De jeunes Israéliens se rassemblent sur la côte de Jaffa le soir du Nouvel An, le 31 décembre 2023, pour réfléchir à ce que l'avenir leur réserve dans le contexte du conflit en cours entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas. (Reuters)
De jeunes Israéliens se rassemblent sur la côte de Jaffa le soir du Nouvel An, le 31 décembre 2023, pour réfléchir à ce que l'avenir leur réserve dans le contexte du conflit en cours entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas. (Reuters)
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Publié le Lundi 01 janvier 2024

A Tel-Aviv, des jeunes veulent «la paix» pour 2024

  • «Je prie pour la paix, pour que les gens arrêtent de se détester et s'unissent», lance un musicien de 25 ans, très critique envers le gouvernement de Benjamin Netanyahu
  • Shir Taitou, réserviste de 24 ans qui a travaillé pour les relations presse de l'armée, est elle aussi partagée, expliquant avoir envie de sortir mais se sentir «triste», certains de ses amis étant toujours mobilisés à Gaza

TEL-AVIV: Quelques secondes après minuit, alors que de nombreux jeunes israéliens célèbrent le passage à 2024 dans une rue animée de Tel-Aviv, certains courent se mettre à l'abri sur les côtés, voyant dans le ciel des tirs de roquettes interceptés par les systèmes de défense antimissile israéliens.

D'autres continuent à faire la fête, comme si de rien n'était.

"Je suis terrifié, j'ai le coeur qui bat la chamade", confie Gabriel Zemelman, 26 ans, venu faire la fête avec ses amis. "Je souhaite à toute personne dans le monde de vivre une vie normale sans avoir peur de mourir demain", ajoute le jeune homme, un serre-tête "Bonne année" à paillettes dans les cheveux.

Les brigades Ezzedine al-Qassam, branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, ont revendiqué l'attaque, affirmant avoir utilisé des roquettes M90 en "réponse aux massacres de civils" perpétrés par Israël.

L'armée israélienne a confirmé l'attaque, sans faire état de victimes ou de dégâts dans un premier temps.

«Vivre ensemble»

Les fêtards sont nombreux dimanche soir dans cette rue où s'alignent les bars et les restaurants. Gelerenter, lycéenne de 17 ans, a d'abord eu "peur" de sortir, mais a expliqué avoir pris sur elle pour rejoindre ses amis et s'amuser afin de fêter "un nouveau début" pour 2024.

"Je prie pour la paix, pour que les gens arrêtent de se détester et s'unissent", lance un peu plus loin Boaz Bates, musicien de 25 ans, très critique envers le gouvernement de Benjamin Netanyahu, "car à la fin, ce ne sont pas eux qui sont sur le terrain en train de se battre".

Ido Hurvitz est venu dîner dans un des restaurants de la rue avant de se rendre à une soirée privée. Lui espère que "nous apprendrons à vivre ensemble car la plupart d’entre nous veulent la paix".

Dans cette ambiance festive, les sentiments de cet étudiant en informatique de 24 ans sont "mitigés": "notre pays est en guerre, mais nous avons besoin de continuer notre vie, c'est notre façon de gagner".

A côté de lui, son amie Shir Taitou, réserviste de 24 ans qui a travaillé pour les relations presse de l'armée, est elle aussi partagée, expliquant avoir envie de sortir mais se sentir "triste", certains de ses amis étant toujours mobilisés à Gaza.

Depuis l'attaque sanglante du 7 octobre qui a fait environ 1.140 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes, Israël pilonne sans relâche le petit territoire palestinien surpleuplé.

Selon un nouveau bilan annoncé dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, 21.822 personnes ont été tuées et 56.451 blessées à Gaza depuis le début de la guerre.

Pas le coeur à la fête 

A Tel-Aviv, des groupes dansent devant un bar qui crache de la musique électro: sur la façade est inscrit un gigantesque "Bring them home now!" - "Ramenez-les à la maison!". 129 personnes sur les quelque 250 enlevées le 7 octobre en Israël sont toujours retenues en otage dans la bande de Gaza.

Certains n'ont pas le coeur à la fête, comme Ran Stahl, serveur de 24 ans, qui a décidé de travailler pour la soirée du réveillon. "Je me suis bien habillé ce soir car j'en ai besoin pour sortir la tête de l'eau", explique le jeune homme, qui raconte qu'une de ses amies a été tuée au festival de musique Tribe of Nova le 7 octobre.

Depuis, il ne se sent pas "autorisé" à s'amuser: "la minute où je commence à danser, je me sens coupable, la tristesse et le deuil reviennent".


Ankara et Damas mettent en garde Israël contre toute action en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères Asaad Al Shaibani aux côtés du ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, du ministre syrien de la Défense Murhaf Abu Qasra et du chef des services de renseignements syriens Hussein Al Salama lors d'une réunion à Ankara, en Turquie (communiqué du service de presse du ministère turc des Affaires étrangères).
Le ministre syrien des Affaires étrangères Asaad Al Shaibani aux côtés du ministre turc des Affaires étrangères Hakan Fidan, du ministre syrien de la Défense Murhaf Abu Qasra et du chef des services de renseignements syriens Hussein Al Salama lors d'une réunion à Ankara, en Turquie (communiqué du service de presse du ministère turc des Affaires étrangères).
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  • Le ministre turc des Affaires étrangères et son homologue syrien ont mis en garde mercredi Israël contre toute tentative de semer le chaos en Syrie
  • S'exprimant depuis Ankara, le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad Al Shaibani, a déclaré que les acteurs étrangers aggravent les troubles internes en Syrie

DUBAÏ : Le ministre turc des Affaires étrangères et son homologue syrien ont mis en garde mercredi Israël contre toute tentative de semer le chaos en Syrie, exigeant la fin des ingérences extérieures qui contribuent à déstabiliser le pays en guerre.

S'exprimant depuis Ankara, le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad Al Shaibani, a déclaré que les acteurs étrangers aggravent les troubles internes en Syrie.

« Nous faisons face à de multiples interventions étrangères, directes et indirectes, qui poussent le pays vers des tensions sectaires et régionales », a-t-il déclaré sans entrer dans les détails, tout en mettant en garde contre « toute tentative imprudente d’exploiter la situation actuelle ».

Al Shaibani a également affirmé que son gouvernement s'engage à poursuivre les responsables des récentes violences meurtrières dans la province majoritairement druze de Sweida.

Il a tenu à rassurer la communauté druze : « Elle fait pleinement partie de la Syrie, et sa protection relève de la responsabilité de l'État. » Il était accompagné, lors de cette visite, du ministre syrien de la Défense Marhaf Abu Qasra et du chef des renseignements Hussein Salameh.

Lors de la conférence de presse conjointe, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a également accusé Israël de s’ingérer dans les affaires syriennes.

« Certains acteurs sont dérangés par les avancées positives en Syrie », a déclaré Fidan, visant notamment Israël et les forces kurdes des YPG présentes dans le nord-est du pays.

« Israël est aujourd’hui l’un des principaux acteurs dans ce tableau sombre », a-t-il lancé, évoquant les incursions militaires israéliennes depuis la chute de Bachar al-Assad à la fin de l’année dernière.

« Le chaos en Syrie semble être devenu une priorité pour la sécurité nationale d’Israël », a-t-il ajouté.

Fidan a également affirmé que la Syrie se dirige vers plus de stabilité et développe des relations internationales constructives.

La visite d’Al Shaibani à Ankara vise à renforcer la coopération bilatérale, à consolider la sécurité et à développer les investissements économiques.

Elle intervient une semaine après la visite de Fidan à Damas, durant laquelle il a réaffirmé le soutien de la Turquie à la Syrie et appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités face à l’agression israélienne et à l’occupation des territoires syriens.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: le président dit à un haut responsable iranien "refuser toute ingérence" dans les affaires internes

Sur cette photo diffusée par la présidence libanaise, le président du Liban Joseph Aoun (à droite) rencontre le chef du Conseil national de sécurité iranien Ali Larijani et une délégation au palais présidentiel de Baabda, le 13 août 2025. (AFP)
Sur cette photo diffusée par la présidence libanaise, le président du Liban Joseph Aoun (à droite) rencontre le chef du Conseil national de sécurité iranien Ali Larijani et une délégation au palais présidentiel de Baabda, le 13 août 2025. (AFP)
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  • Le président libanais Joseph Aoun a fait part mercredi au secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Larijani, de son refus de "toute ingérence dans nos affaires internes"
  • Les propos de M. Aoun font suite à la décision prise la semaine dernière par le gouvernement de charger l'armée de préparer un plan de désarmement du Hezbollah, que l'Iran soutient financièrement et militairement depuis sa création

BEYROUTH: Le président libanais Joseph Aoun a fait part mercredi au secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale iranien, Ali Larijani, de son refus de "toute ingérence dans nos affaires internes", après les critiques iraniennes de la décision du gouvernement de désarmer le Hezbollah.

"Nous rejetons toute ingérence dans nos affaires internes, quelle qu’en soit la provenance", a dit le président libanais en recevant le haut responsable iranien.

"Il est interdit à quiconque, sans exception, de porter les armes et de se prévaloir de l'appui d'une puissance étrangère", a encore dit M. Aoun, selon un communiqué de la présidence libanaise sur X.

"L’État libanais et ses forces armées sont responsables de la sécurité de tous les Libanais, sans aucune exception", a-t-il ajouté.

"Toute menace, qu’elle vienne de l’ennemi israélien ou d’un autre, concerne l’ensemble des Libanais et non un seul camp; l’arme la plus efficace pour y faire face reste l’unité nationale", a encore dit le président libanais.

Les propos de M. Aoun font suite à la décision prise la semaine dernière par le gouvernement de charger l'armée de préparer un plan de désarmement du Hezbollah, que l'Iran soutient financièrement et militairement depuis sa création.

Cette décision a été prise sur fond de pression américaine et de craintes d'une nouvelle offensive israélienne de grande ampleur, quelques mois après un conflit qui a infligé de lourdes pertes au Hezbollah.

Le mouvement chiite a accusé le gouvernement de commettre un "péché grave" en voulant le désarmer et affirmé qu'il ignorerait cette décision.

- "En toutes circonstances" -

Samedi, l'Iran avait affirmé, par la voix d'Ali Akbar Velayati, conseiller du guide suprême Ali Khamenei, son opposition au désarmement du Hezbollah. Beyrouth a en retour condamné une "ingérence flagrante et inacceptable" de l'Iran dans les affaires intérieures du Liban.

Dès son arrivée à Beyrouth, M. Larijani a réaffirmé le soutien de son pays au "peuple libanais en toutes circonstances".

"Si le peuple libanais venait à souffrir, nous ressentirons cette douleur en Iran et nous nous tiendrons aux côtés du peuple libanais en toutes circonstances", a déclaré M. Larijani à la presse à l'aéroport, où il a été accueilli par une délégation du Hezbollah et de son allié, le mouvement Amal.

"Nous chercherons toujours à défendre les intérêts nationaux du peuple libanais", a-t-il ajouté.

Des dizaines de partisans du Hezbollah se sont rassemblés au passage du cortège. Le responsable iranien est descendu brièvement de voiture pour les saluer, sous les acclamations.

M. Larijani a également rencontré le président du Parlement Nabih Berri et devait s'entretenir avec le chef du gouvernement Nawaf Salam, avant de recevoir à l'ambassade d'Iran des personnalités libanaises et palestiniennes.

Dans la soirée, selon le Hezbollah, M. Larijani devait se recueillir sur la tombe de l’ancien chef du parti, Hassan Nasrallah, tué le 27 septembre par un bombardement israélien de son quartier général, dans la banlieue sud de Beyrouth, en pleine guerre avec Israël.


Le Hamas dénonce des incursions israéliennes «agressives» dans la ville de Gaza, une «escalade dangereuse»

Les forces israéliennes "mènent des incursions agressives dans la ville de Gaza", a déclaré à l'AFP mercredi le directeur du bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl al-Thawabta, qui a dénoncé une "escalade dangereuse" de la part d'Israël. (AFP)
Les forces israéliennes "mènent des incursions agressives dans la ville de Gaza", a déclaré à l'AFP mercredi le directeur du bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl al-Thawabta, qui a dénoncé une "escalade dangereuse" de la part d'Israël. (AFP)
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  • Les forces israéliennes "mènent des incursions agressives dans la ville de Gaza", a déclaré à l'AFP mercredi le directeur du bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl al-Thawabta
  • Ces incursions se déroulent "notamment dans le quartier de Zeitoun"

GAZA: Les forces israéliennes "mènent des incursions agressives dans la ville de Gaza", a déclaré à l'AFP mercredi le directeur du bureau de presse du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl al-Thawabta, qui a dénoncé une "escalade dangereuse" de la part d'Israël.

Ces incursions se déroulent "notamment dans le quartier de Zeitoun et dans la zone entourant le sud de Tal al-Hawa (...) et sont "accompagnées de bombardements intenses, de ceintures de feu et de démolitions de maisons sur les habitants, des opérations qui se sont intensifiées cette semaine", affirme ce responsable.

"Ces agressions représentent une escalade dangereuse visant à imposer une nouvelle réalité sur le terrain par la force, à travers une politique de la terre brûlée", a-t-il dit.