La capitale ukrainienne visée par la plus vaste attaque de drones russes

Des policiers inspectent l'enceinte d'un jardin d'enfants endommagé lors des frappes de drones russes, au milieu de l'attaque de Moscou contre l'Ukraine, à Kiev (Photo, Reuters).
Des policiers inspectent l'enceinte d'un jardin d'enfants endommagé lors des frappes de drones russes, au milieu de l'attaque de Moscou contre l'Ukraine, à Kiev (Photo, Reuters).
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Publié le Dimanche 26 novembre 2023

La capitale ukrainienne visée par la plus vaste attaque de drones russes

  • Samedi matin, l'armée de l'air ukrainienne a affirmé avoir abattu 71 drones d'attaque Shahed de fabrication iranienne
  • L'alerte aérienne dans la capitale a duré six heures et la chute de débris de drones a provoqué des incendies

KIEV: La capitale ukrainienne, Kiev, a été visée dans la nuit par la plus vaste attaque de drones russes depuis le début de l'invasion du pays en février 2022, faisant cinq blessés et privant d'électricité des dizaines d'immeubles d'habitation.

Ce bombardement intervient le jour la commémoration en Ukraine de l'Holodomor, la grande famine des 1930, à l'époque soviétique, un "génocide" orchestré selon Kiev par Joseph Staline et qui a provoqué la mort de millions d'Ukrainiens.

Samedi matin, l'armée de l'air ukrainienne a affirmé avoir abattu 71 drones d'attaque Shahed de fabrication iranienne lancés dans la nuit par la Russie. "La plupart d'entre eux ont été détruits dans la région de Kiev", a-t-elle indiqué.

Cinq personnes, dont un enfant de 11 ans, ont été blessées au cours de cette frappe, ont indiqué les autorités locales, assurant qu'il s'agissait de l'attaque "la plus massive depuis le début de l'invasion" de l'Ukraine.

L'alerte aérienne dans la capitale a duré six heures et la chute de débris de drones a provoqué des incendies et endommagé des bâtiments, a ajouté le maire de Kiev, Vitali Klitschko. "L'ennemi continue à semer la terreur", a-t-il déploré.

L'attaque a également provoqué des coupures de courant à grande échelle dans la capitale après la rupture d'"une ligne d'alimentation électrique", selon le ministère ukrainien de l'Energie, alors que les températures sont tombées en dessous de zéro.

Des journalistes de l'AFP ont vu des habitants déblayer des débris de verre dans le quartier Dniprovsky de Kiev, avec des ambulances garées à proximité.

Choix «symbolique»

Un habitant, Viktor Vassylenko a raconté avoir tenté de calmer sa petite fille toute la nuit pendant l'attaque, car elle était prise de "panique et de nausées".

"S'il y a un raid aérien, nous nous asseyons toujours dans le couloir", a déclaré cet homme de 38 ans. Cette fois-ci, "ma femme a cru que la maison allait s'effondrer", ajoute-t-il.

A l'approche de l'hiver, Kiev se prépare à une nouvelle campagne de bombardements russes massifs ciblant ses infrastructures énergétiques et redoute une situation similaire à celle de l'hiver 2022 quand des millions de personnes avaient été privées de courant en pleine vague de froid.

Selon les autorités ukrainiennes, Moscou a fait le choix "symbolique" de lancer cette vaste frappe samedi, au moment où l'Ukraine commémore l'Holodomor, la famine qui a décimé les campagnes ukrainiennes il y a 90 ans.

La Russie souligne de son côté que cette famine a fait des victimes non seulement ukrainiennes, mais aussi russes, kazakhes et d'autres nationalités, dans un contexte de collectivisation des terres.

"Plus de 70 (drones) Shahed pendant la nuit de la commémoration de l'Holodomor (...). Les dirigeants russes sont fiers de leur capacité à tuer", a d'abord réagi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le chef de l'Etat a ensuite jugé "impossible d'oublier, de comprendre et surtout de pardonner les horribles crimes de génocide que les Ukrainiens ont endurés au XXe siècle" lors de l'Holodomor.

"Ils ont essayé de nous soumettre, de nous tuer, de nous exterminer", a-t-il également déclaré. "Ils ont échoué".

La France condamne

La France a condamné samedi "avec la plus grande fermeté" l'attaque aérienne russe de la nuit contre Kiev, a indiqué le ministre français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Cette attaque "confirme le cynisme et la violence sans bornes de la Russie", estime le Quai d'Orsay.

"Ces attaques ciblant à dessein la population et les infrastructures civiles de l'Ukraine constituent des crimes de guerre dont la Russie devra rendre compte", selon le communiqué qui assure que "la France continuera de se tenir aux côtés de l'Ukraine, de manière déterminée et aussi longtemps qu'il le faudra".

Céréales

Le président américain Joe Biden a lui estimé dans un message commémorant l'Holodomor que "l'infrastructure agricole de l'Ukraine est à nouveau délibérément prise pour cible" par Moscou, qu'il a accusé d'endommager "délibérément" champs et infrastructures agricoles.

Cette attaque de drones a eu lieu avant une rencontre à Kiev sur l'exportation des céréales ukrainiennes, entravées par la guerre. M. Zelensky a, à cette occasion, avoir levé 100 millions de dollars pour faciliter ce commerce.

Le président suisse Alain Berset a indiqué prendre part à ce forum. "L'accent est mis sur l'impact de la guerre d'agression de la Russie sur la sécurité alimentaire mondiale et le soutien à long terme de la Suisse à l'Ukraine", a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).

L'Ukraine a pu pendant près d'un an exporter sa production agricole via la mer Noire à la faveur d'un accord avec la Russie, mais Moscou y a mis fin en juillet et a bombardé à plusieurs reprises les infrastructures portuaires ukrainiennes.

Kiev a depuis mis en place un nouveau couloir en mer Noire mais celui-ci demeure peu emprunté face aux risques encourus par les navires.

Les exportations agricoles ukrainiennes suscitent également des tensions dans les pays de l'UE voisins et notamment en Pologne, où des routiers et agriculteurs bloquent depuis plusieurs jours des postes frontaliers.

M. Zelensky a reconnu samedi des "difficultés" à la frontière, mettant en cause "certaines décisions politiques prises par les voisins" de son pays. "Je pense que nous et nos voisins avons besoin d'un peu de temps, les choses vont s'arranger", a-t-il ajouté.


Tesla va construire en Chine une usine de stockage d'électricité

Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
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  • Le groupe américain Tesla a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois

NEW YORK: Le groupe américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques et qui fabrique également des batteries et des panneaux solaires, a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois.

"Tesla a officiellement signé son premier projet d'usine électrique de stockage d'énergie pour le réseau en Chine continentale", a indiqué le groupe sur son compte sur le réseau social chinois Weibo.

Il a précisé que cette installation, qui devrait être "la plus grande" de ce type en Chine, allait "permettre d'ajuster les ressources du réseau électrique et de résoudre efficacement les pressions liées à la fourniture d'électricité en milieu urbain".

Selon le média financier chinois Yicai, le montant du contrat signé par Tesla Shanghai, les autorités de cette grande ville de l'Est de la Chine et la société China Kangfu International Leasing, prévoit des investissements de quatre milliards de yuans, soit un peu moins de 560 millions de dollars.

Tesla a installé une chaîne d'assemblage de véhicules à Shanghai, qui a également produit plus de 100 Megapacks au premier trimestre 2025 destinés à l'exportation, en particulier vers l'Europe.

Un Megapack est une batterie géante qui peut stocker plus de 3,9 mégawattheures (MWh) d'électricité, soit l'équivalent de la consommation de 3.600 foyers en moyenne pendant une heure, selon le site internet de Tesla.

Le groupe précise que ces blocs, ressemblant à des conteneurs blancs, peuvent être connectés les uns aux autres à l'infini tout en disposant chacun de leur propre dispositif de connectivité.

A ce stade, le groupe américain indique en avoir installé pour l'équivalent de plus de 10 gigawattheures (GWh), notamment dans plusieurs Etats américains comme le Texas (81 unités) et l'Alaska (37 unités) ainsi qu'en Australie (212 unités).

La signature de ce contrat intervient au moment où les relations sont tendues entre Washington et Pékin, sur fond de guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump.

Or le patron de Tesla, le milliardaire Elon Musk, a été un proche conseiller de M. Trump pendant sa campagne pour la Maison Blanche et dirigeait jusqu'à peu la commission à l'efficacité gouvernementale (Doge) ayant pour mission de réduire drastiquement les dépenses fédérales.


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
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  • Les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans

Jérusalem: Voici les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans.

- "Deux ou trois ans" de retard pour une éventuelle bombe iranienne -

Israël estime avoir "déjà retardé d'au moins deux ou trois ans la possibilité" pour l'Iran de disposer de la bombe atomique, a déclaré le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar dans un entretien au journal allemand Bild publié samedi, jugeant le résultat de l'offensive israélienne "très significatif".

- "Campagne prolongée" -

Israël doit se préparer à une "campagne prolongée" contre l'Iran, a déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne Eyal Zamir dans un message vidéo adressé aux "citoyens d'Israël", appelant la population à se préparer à "des jours difficiles".

- Négocier "sans attendre" -

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont exhorté l'Iran à négocier "sans attendre l'arrêt des frappes" israéliennes, après une rencontre à Genève avec le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Ils ont appelé Téhéran "poursuivre les discussions avec les Etats-Unis" sur son programme nucléaire.

- "Deux semaines" -

Le président américain Donald Trump, qui s'était donné jeudi "deux semaines" pour décider d'une éventuelle participation militaire des Etats-Unis aux frappes contre l'Iran, a affirmé vendredi que cette date butoir était un "maximum" et qu'il pourrait prendre sa décision avant. "L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler à nous. L'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet", a-t-il déclaré.

- Pas de diplomatie avant l'arrêt de "l'agression" -

M. Araghchi a affirmé, lui, que son pays était prêt à "envisager" un retour à la diplomatie avec les Etats-Unis "une fois l'agression" israélienne "stoppée".

"Nous sommes favorables à la poursuite des discussions avec l'E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni Ndlr) et l'Union européenne", a-t-il néanmoins dit.

- Iran: 657 morts selon une ONG -

Au moins 657 civils et militaires ont été tués et plus de 2.000 blessés en Iran par les frappes israéliennes depuis le 13 juin, selon l'organisation Human Rights Activists News Agency (HRANA) basée aux Etats-Unis.

- Explosions à Téhéran -

Plusieurs explosions ont été entendues vendredi soir à Téhéran. Les défenses anti-aériennes ont été activées selon un média iranien.

L'armée israélienne a annoncé plus tôt avoir visé des lanceurs de missiles dans le sud-ouest de l'Iran, et frappé des cibles à Téhéran, Ispahan (centre) et dans l'ouest du pays.

- Inspections "incontestables" -

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a assuré que son organisation pouvait "garantir", par un système d'inspections "incontestables", que l'Iran ne pourrait pas développer l'arme nucléaire.

"Une solution diplomatique est possible si la volonté politique est là. Des éléments d'un accord ont été discutés", a-t-il dit.

- 19 blessés à Haïfa -

L'hôpital Rambam de Haïfa a annoncé avoir pris en charge 19 blessés, dont un dans un état grave, après des tirs de missiles iraniens sur cette ville du nord d'Israël.

- Un 3e porte-avions américain vers le Moyen-Orient -

L'USS Gerald Ford, le dernier-né des porte-avions américains, va prendre la semaine prochaine la route de l'Europe, a annoncé un responsable de la Marine, qui place ainsi un troisième porte-avions à proximité du Moyen-Orient.


Guerre Iran-Israël: Paris, Berlin et Londres vont faire «une offre de négociation complète» aux Iraniens

Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
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  • "Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes"
  • Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne

LE BOURGET: Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron.

"Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes et le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation de la région", a insisté le président français, en marge du salon aéronautique du Bourget.

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas.

Les Européens doivent se coordonner lors d'un déjeuner, avant la rencontre prévue vers 15H00 locales (13H00 GMT).

Le nucléaire iranien "est une menace et il ne faut aucun laxisme en la matière" mais "personne ne peut sérieusement penser que cette menace, on y répond avec les opérations en cours uniquement", a jugé Emmanuel Macron.

"Il y a des centrales qui sont extrêmement protégées" et "nul ne sait aujourd'hui totalement dire où est l'uranium enrichi à 60% (...). Donc c'est un programme dont il faut reprendre le contrôle aussi par l'expertise technique et la négociation", a-t-il argumenté.

Selon une source diplomatique, cette solution complète consiste par exemple à "définir un cadre de vérification poussée des installations nucléaires iraniennes (...) On pourrait imaginer que l’AIEA (Agence internationale de l'Energie atomique) puisse entrer partout pour des inspections sans préavis".

"Ce serait un modèle d'inspections qui ressemblerait à quelque chose qu’on avait mis en place sur le nucléaire en Irak après 1991 et la guerre du Golfe qui avait vu la défaite de Saddam Hussein", a-t-on ajouté.

Emmanuel Macron a appelé aussi Israël à cesser ses frappes sur "les infrastructures civiles" iraniennes. "Rien ne justifie des frappes sur les infrastructures énergétiques et les populations civiles", a-t-il répété.

Le chef de l'Etat n'entend pas "oublier non plus la situation à Gaza qui exige aujourd'hui, pour des raisons humanitaires mais sécuritaires également, un cessez le feu le plus rapide, une reprise de l'aide humanitaire et une reprise du travail politique".

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, qui a déclenché la riposte iranienne. Depuis, les frappes israéliennes sur l'Iran et les tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien se succèdent.

Jeudi, le président américain Donald Trump avait évoqué une possibilité "substantielle" de négociations avec l'Iran et déclaré qu'il déciderait "au cours des deux prochaines semaines" d'une intervention de son pays aux côtés d'Israël.