De «Pookie» à Bobigny, Aya Nakamura et son ex-compagnon jugés jeudi pour violences réciproques

Née à Bamako au Mali, Aya Nakamura a grandi à Aulnay-sous-Bois, au nord de Paris. Sa carrière a décollé avec son deuxième album «Nakamura» (2018). Elle a sorti un troisième opus en 2020, «Aya», qui a également connu un succès immédiat. (Photo, AFP)
Née à Bamako au Mali, Aya Nakamura a grandi à Aulnay-sous-Bois, au nord de Paris. Sa carrière a décollé avec son deuxième album «Nakamura» (2018). Elle a sorti un troisième opus en 2020, «Aya», qui a également connu un succès immédiat. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 novembre 2022

De «Pookie» à Bobigny, Aya Nakamura et son ex-compagnon jugés jeudi pour violences réciproques

Née à Bamako au Mali, Aya Nakamura a grandi à Aulnay-sous-Bois, au nord de Paris. Sa carrière a décollé avec son deuxième album «Nakamura» (2018). Elle a sorti un troisième opus en 2020, «Aya», qui a également connu un succès immédiat. (Photo, AFP)
  • Parmi la trentenaire de dossiers programmés pour cette audience, celui d'Aya Danioko - le vrai nom de la chanteuse - et de son partenaire à l'époque des faits, Vladimir Boudnikoff, 34 ans, suscite une attention médiatique toute particulière
  • Il faut dire qu'à 27 ans, Aya Nakamura est la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde

BOBIGNY: Connue pour ses tubes planétaires dont "Djadja" et "Jolie nana", la chanteuse franco-malienne Aya Nakamura doit être jugée jeudi à Bobigny aux côtés du producteur Vladimir Boudnikoff pour violences réciproques sur conjoint, lors d'une soirée houleuse en août. 

Une effervescence inhabituelle promet de régner jeudi après-midi autour de la douzième chambre du tribunal correctionnel de Bobigny. 

Parmi la trentenaire de dossiers programmés pour cette audience, celui d'Aya Danioko - le vrai nom de la chanteuse - et de son partenaire à l'époque des faits, Vladimir Boudnikoff, 34 ans, suscite une attention médiatique toute particulière. 

Il faut dire qu'à 27 ans, Aya Nakamura est la chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde. 

Les deux artistes, parents d'une fillette et désormais séparés, doivent répondre de "violences par conjoint avec ITT de moins de huit jours" pour des faits survenus l'été dernier au domicile du producteur à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). 

"On n'est pas dans un contexte de violences lourdes", nuance toutefois une source proche du dossier. 

Dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 août, la police locale intervient une première fois vers 01H45 sur fond de tensions, retrace cette source. Ils trouvent la chanteuse à l'extérieur du pavillon, tandis que le producteur se trouve à l'intérieur. Mais à ce stade, "il n'y a pas de notion de violences", précise-t-elle, indiquant que la police quitte ensuite les lieux. 

Plus tard dans la nuit, Aya Nakamura revient sur place accompagnée de deux amis, expliquant vouloir récupérer des affaires, poursuit la source proche de l'enquête. 

Disant craindre pour sa sécurité, M. Boudnikoff prévient alors la police qui se déplace une seconde fois et interpelle la chanteuse et ses amis. 

Placée en garde à vue, l'interprète aux disques d'or affirme avoir subi des violences de la part de son conjoint. Celui-ci est à son tour mis en garde à vue le dimanche matin. 

« Bêtises » 

"Il n'y a pas eu vraiment de coups", selon la source proche du dossier, évoquant "des griffures" pour les deux protagonistes et "le fait qu'il l'a maintenue au sol". 

Finalement le couple ressort libre avec une convocation ultérieure devant le tribunal correctionnel. 

"Nous avons fait des bêtises ce soir-là et c'est la vie aussi", avait écrit le producteur de musique sur Instagram quelques jours après les faits. 

"La femme que j'aime et moi même allons très bien. Vraiment rien de grave, rien", avait-il affirmé. 

Sollicité mardi par l'AFP, Warner, le label de la chanteuse, n'a pas donné suite. 

Née à Bamako au Mali, Aya Nakamura a grandi à Aulnay-sous-Bois, au nord de Paris. Sa carrière a décollé avec son deuxième album "Nakamura" (2018). Elle a sorti un troisième opus en 2020, "Aya", qui a également connu un succès immédiat. 

Ses chansons, qui mêlent diverses influences musicales, évoquent des thématiques universelles et sont teintées d'argot de banlieue parisienne, touchent des fans dans le monde entier. L'artiste fait aussi partie des rares stars à avoir été invitées dans le jeu vidéo Fortnite pour un concert interactif, début octobre. 

Producteur de musique, notamment de rappeurs, Vladimir Boudnikoff a également réalisé le clip d'un de ses titres phares, "Pookie". Tournée au château de Fontainebleau, la vidéo culmine à quelque 333 millions de vues sur YouTube depuis sa sortie en 2019. 


Le 100 % végétal s'invite à la table de la haute gastronomie

Le chef français Alain Passard pose dans son restaurant « L'Arpège » à Paris lors d'une séance photo le 22 juillet 2025. (Photo de BERTRAND GUAY / AFP)
Le chef français Alain Passard pose dans son restaurant « L'Arpège » à Paris lors d'une séance photo le 22 juillet 2025. (Photo de BERTRAND GUAY / AFP)
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  • Pour la première fois dans un restaurant trois étoiles en France, Alain Passard sert désormais une cuisine exclusivement végétale, signe d'un tournant encore discret, mais bien réel, de la haute gastronomie.
  • Ce virage a fait de lui l'un des premiers ambassadeurs de la cuisine végétale, sans posture militante.

PARIS : « Des émotions gustatives » incomparables : pour la première fois dans un restaurant trois étoiles en France, Alain Passard sert désormais une cuisine exclusivement végétale, signe d'un tournant encore discret, mais bien réel, de la haute gastronomie.

Depuis le début de la semaine, il ne sert plus ni viande, ni poisson, ni produits laitiers, ni œufs à l'Arpège, son restaurant du VIIe arrondissement de Paris qu'il dirige depuis près de 40 ans.

« Ça fait un an que c'était déjà dans les tuyaux », confie à l'AFP le cuisinier de 68 ans, qui poursuit une démarche entamée il y a 25 ans.

En 2001, le Breton avait déjà décidé de supprimer la viande rouge de sa carte pour se concentrer sur les légumes cultivés dans ses potagers.

Un pari audacieux à l'époque, alors que son établissement s'était bâti une réputation autour de sa rôtisserie, qui lui avait permis de décrocher trois étoiles au guide Michelin en 1996, étoiles qu'il n'a jamais perdues.

Ce virage a fait de lui l'un des premiers ambassadeurs de la cuisine végétale, sans posture militante.

« Je continue à manger un peu de volaille, de poisson... », dit-il. « Mais je me sens plus à l'aise avec le végétal. Ça me permet d'apprendre, et puis j'aime ce que ça dégage. Il y a une lumière dans cette cuisine. Il y a des émotions gustatives que je n'ai jamais eues ailleurs. » 

« Un travail colossal »

« Cette décision, je pense qu'on peut dire que c'est un événement », estime Laurent Guez, chroniqueur culinaire pour Les Échos et Le Parisien.

En renonçant à tout produit d'origine animale, à l'exception du miel de ses ruches, Alain Passard fait de son restaurant le premier établissement français trois étoiles entièrement végétal.

Claire Vallée avait ouvert la voie en 2021 en décrochant la première étoile décernée à un restaurant de « gastronomie végétale » avec ONA, en Gironde.

L'établissement a fermé l'année suivante et la cheffe de 45 ans a ensuite ouvert plusieurs tables éphémères.

Depuis, aucun autre restaurant français entièrement végétal n'a été sacré par le guide rouge.

À l'international, ils restent également rares. Le Eleven Madison Park, à New York, a supprimé la viande de sa carte en 2021 tout en conservant ses trois étoiles. Aux Pays-Bas, le restaurant De Nieuwe Winkel (deux étoiles) sublime les fermentations et les plantes oubliées dans une quête d'« umami végétal ».

« On peut faire de la création d'élite avec le végétal », affirme Laurent Guez, mais c'est « une cuisine d'exception que tout le monde ne peut pas se permettre ».

« Ça demande beaucoup plus de temps de préparation, de savoir, de recherches. C'est un travail assez colossal », confirme Claire Vallée.

- Avoir le choix -

Si le 100 % végétal reste marginal, « ça fait très longtemps qu'on propose des menus à base de légumes dans la haute gastronomie », rappelle Anne Garabedian, rédactrice en chef de la revue Le Cœur des chefs.

Dès 1987, Alain Ducasse célébrait les plats paysans et végétaux au restaurant Louis XV, à Monaco. À la fin des années 1970, Jacques Maximin faisait de la courgette fleur une star au restaurant Le Chantecler, à Nice.

Aujourd'hui, « c'est très répandu d'avoir un deuxième menu tout végétal », relève Jörg Zipprick, cofondateur et rédacteur en chef de La Liste. « Sur les 35 000 établissements référencés, nous en avons au moins 6 000 qui en proposent, y compris parmi les meilleurs. »

« Cuisine animale, cuisine végétale... C'est bien qu'il y ait un mélange », note de son côté Alain Passard.

Le chef se donne deux ans « pour asseoir cette cuisine, la travailler, la peaufiner ».

Craint-il pour ses trois étoiles ? « Je n'y ai jamais pensé. Il va falloir qu'on assure. Si on sort cette qualité-là, je suis hyper confiant », insiste-t-il.

Interrogé par l'AFP, Gwendal Poullennec, directeur international du guide Michelin, se réjouit de cette transition, « d'autant plus qu'elle est associée à une démarche positive ».

« Nous continuerons à suivre l'évolution de la table de l'Arpège, en restant fidèles à nos critères », conclut-il.

Verdict en mars prochain. 


Ziad Rahbani, figure majeure de la culture libanaise, s’éteint à 69 ans

Le compositeur et dramaturge libanais Ziad Rahbani se produit lors de l'ouverture de la 55e session du Festival international de Hammamet au théâtre de Hammamet, le 02 août 2019. (AFP)
Le compositeur et dramaturge libanais Ziad Rahbani se produit lors de l'ouverture de la 55e session du Festival international de Hammamet au théâtre de Hammamet, le 02 août 2019. (AFP)
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  • Le musicien et dramaturge libanais Ziad Rahbani, fils de la légendaire chanteuse Fayrouz, est décédé samedi à l’âge de 69 ans
  • Considéré comme l’une des voix les plus influentes de la musique libanaise, Ziad Rahbani était également un chroniqueur politique redouté, connu pour sa satire acérée et son théâtre engagé

DUBAÏ : Le musicien et dramaturge libanais Ziad Rahbani, fils de la légendaire chanteuse Fayrouz, est décédé samedi à l’âge de 69 ans.

Né le 1er janvier 1956, Rahbani a commencé à composer pour Fayrouz alors qu’il était encore adolescent. Il est l’auteur de chansons emblématiques telles que Kifak Inta et Bala Wala Shi. Son père, le compositeur Assi Rahbani, était lui aussi une figure majeure de la musique arabe.

Considéré comme l’une des voix les plus influentes de la musique libanaise, Ziad Rahbani était également un chroniqueur politique redouté, connu pour sa satire acérée et son théâtre engagé. Parmi ses pièces les plus célèbres : Nazl Al-Sourour, A Long American Film et Bema Inno.

Le Premier ministre libanais Nawaf Salam lui a rendu hommage sur X, le qualifiant d’« artiste créatif exceptionnel et voix libre, fidèle aux valeurs de justice et de dignité ».

« Ziad incarnait un profond engagement envers les causes humaines et nationales, a-t-il ajouté. Sur scène, à travers la musique et les mots, il exprimait ce que beaucoup n’osaient pas dire. Pendant des décennies, il a touché les espoirs et les douleurs du peuple libanais. Par son honnêteté tranchante, il a semé une nouvelle conscience dans la culture nationale. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Sushi Bar ravive l'espoir au cœur de Beyrouth

Mario Haddad estime qu'il fait partie de ceux qui redéfinissent la scène de la gastronomie, alors que Beyrouth connaît un renouveau naissant.  Son restaurant, Le Sushi Bar, se dresse comme un trophée élégant au cœur du centre-ville.  Avec l'arrivée cet été du chef japonais en résidence Sayaka Sawaguchi, il pense que le restaurant contribue à replacer la gastronomie libanaise sur la scène mondiale. (Fournie)
Mario Haddad estime qu'il fait partie de ceux qui redéfinissent la scène de la gastronomie, alors que Beyrouth connaît un renouveau naissant. Son restaurant, Le Sushi Bar, se dresse comme un trophée élégant au cœur du centre-ville. Avec l'arrivée cet été du chef japonais en résidence Sayaka Sawaguchi, il pense que le restaurant contribue à replacer la gastronomie libanaise sur la scène mondiale. (Fournie)
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  • Pour Mme Sawaguchi, l'intégration au Liban - un pays façonné par la résilience et une chaleur particulière - s'est faite naturellement.
  • Elle a passé les semaines précédant la résidence - entre le 9 et le 27 juillet - à voyager à travers le pays, s'immergeant dans les subtilités du pays.

BEYROUTH : "Pour un restaurant, durer 28 ans au Liban, c'est héroïque", a récemment déclaré le chef Mario Haddad à Arab News, alors qu'il réfléchissait à l'industrie dans une ville et un pays confrontés à de nombreux défis.

Mario Haddad estime qu'il fait partie de ceux qui redéfinissent la scène de la gastronomie, alors que Beyrouth connaît un renouveau naissant.

Son restaurant, Le Sushi Bar, se dresse comme un trophée élégant au cœur du centre-ville.

Avec l'arrivée cet été du chef japonais en résidence Sayaka Sawaguchi, il pense que le restaurant contribue à replacer la gastronomie libanaise sur la scène mondiale.

"Nous avons décidé d'avoir un chef en résidence parce que nous voulions célébrer le retour du Liban à la vie", a déclaré M. Haddad.

Pour Mme. Sawaguchi, l'intégration au Liban - un pays façonné par la résilience et une chaleur particulière - s'est faite naturellement.

Elle a passé les semaines précédant la résidence - entre le 9 et le 27 juillet - à voyager à travers le pays, s'immergeant dans les subtilités du pays.

"Le Liban m'a appris le bel équilibre entre les épices, les herbes et l'huile d'olive, tout comme les Libanais vivent leur vie au quotidien", a déclaré Mme Sawaguchi.

Bien que venant de mondes très différents, Haddad et Sawaguchi ont trouvé un terrain d'entente dans leur passion pour la nourriture.

"Elle s'est intégrée comme un gant [...]. Ce n'est pas facile de ne pas avoir ses outils, sa cuisine, ses ingrédients, mais son attitude était parfaite", a déclaré M. Haddad.

"L'art de se nourrir les uns les autres est sans aucun doute notre passion commune", a ajouté Mme Sawaguchi.

Haddad a le sens du détail, ce qui semble être un élément clé du succès de son restaurant.

En l'observant dans son élément - examiner chaque plat à mesure qu'il arrive sur la table, accueillir chaque client comme un membre de la famille et se réjouir de son plaisir - on comprend mieux pourquoi Le Sushi Bar a résisté à la tempête.