PDG de Business France: «France 2030 est un projet global qui va au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre»

Selon Saint-Martin, la zone bleue de la COP28 est essentielle – c’est là que se tiennent les négociations politiques pour conclure un accord contre le réchauffement climatique (Photo, X, @businessfrance).
Selon Saint-Martin, la zone bleue de la COP28 est essentielle – c’est là que se tiennent les négociations politiques pour conclure un accord contre le réchauffement climatique (Photo, X, @businessfrance).
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Publié le Mercredi 06 décembre 2023

PDG de Business France: «France 2030 est un projet global qui va au-delà de la réduction des émissions de gaz à effet de serre»

  • La présence de 20 start-up reflète les actions entreprises par la France dans le cadre de sa participation à la COP28
  • «Business France veut permettre aux entreprises françaises de montrer que la France est à la pointe de la lutte contre le changement climatique», explique son directeur général, Laurent Saint-Martin

DUBAÏ: La COP28 réunit aujourd'hui 20 entreprises françaises à Dubaï, mettant en lumière des solutions innovantes apportées par des start-up et des entreprises en croissance engagées dans la lutte contre le changement climatique.

Depuis le début de la COP28, l'événement a été marqué par la visite du président français, Emmanuel Macron, une délégation française significative et des entreprises hexagonales réitérant le même objectif: contribuer à trouver des solutions aux défis mondiaux liés au changement climatique.

Face aux enjeux politiques et géopolitiques au cœur des discussions de la COP28, «ce qui intéresse Business France est de permettre aux entreprises françaises de démontrer que la France est à la pointe de la lutte contre le changement climatique grâce à la technologie, à l'innovation, à l'investissement public et privé. C'est finalement ce que la France fait depuis deux ans grâce au plan France 2030», explique Laurent Saint-Martin, directeur général de Business France, dans une interview  à Arab News en français.

La présence de 20 start-up en plus du pavillon France reflète les actions concrètes entreprises par la France dans le cadre de sa participation à la COP28.

Selon Saint-Martin, la zone bleue de la COP28 est essentielle – c’est là que se tiennent les négociations politiques pour conclure un accord contre le réchauffement climatique –, mais la zone verte, où des entreprises proposent des solutions se basant sur l’innovation, l’est tout autant. Les entreprises, en particulier les start-up, sont un acteur majeur dans la réussite des objectifs de développement durable (ODD), et c'est ce que démontre le pavillon France.

 

EN BREF

Le French start-up village, situé dans la zone verte d'Expo City, est soutenu par Business France, l'agence nationale française chargée de l'expansion internationale et du développement des entreprises françaises, ainsi que de la promotion des investissements directs étrangers (IDE) en France, également engagée à façonner un avenir plus vert et plus durable pour tous.

 

Les initiatives de Business France dans le cadre de la COP28 et au-delà

Pour atteindre les objectifs de l'accord de Paris, la France agit au niveau international en mobilisant également ses efforts au niveau national, en commençant par des initiatives de planification écologique.

Durant la COP28, le pays s'engage à collaborer avec la communauté internationale pour éliminer progressivement les combustibles fossiles, décarboner le secteur du transport maritime, accélérer la réduction des émissions de méthane et améliorer les financements climatiques, entre autres.

«Nos initiatives ne se limitent pas à intégrer davantage d'entreprises dans le secteur de la technologie verte. Le secteur de la santé et de l'alimentation est également impliqué.  France 2030 est un projet global, holistique, qui va au-delà de la simple réduction des émissions de gaz à effet de serre, qui reste un enjeu central », affirme Saint-Martin.

«La France réussira et atteindra son objectif de réduction de gaz à effet de serre d'ici à 2050. Le net zéro sera atteint, avec le soutien des acteurs privés», ajoute-t-il.

L'investissement dans l'énergie nucléaire est un élément essentiel, en plus de l'investissement dans les énergies renouvelables et du passage progressif à une économie non dépendante des énergies fossiles, dans le cadre de l'agenda de la France et de l'Europe.

«Nous sommes à la COP28 aujourd'hui pour nous assurer que cette question puisse aussi être à l'agenda du plus grand nombre de pays possible», déclare Laurent Saint-Martin.

Les entreprises françaises présentes dans le French start-up village englobent une variété de secteurs, témoignant d'un engagement envers une logique de développement durable ne se limitant pas à la question du carbone. Il s'agit plutôt d'améliorer la nutrition, les soins de santé, le logement, notamment les défis posés par le changement climatique.

Les défis mondiaux comme la Covid-19 et la guerre en Ukraine ont souligné l'interdépendance entre les secteurs, et l'impact des crises sur les chaînes d'approvisionnement, les économies mondiales et l'environnement, soulevant à nouveau la question de la convergence vers des solutions durables.

Les émissions de gaz à effet de serre de la France ont diminué de 12 % entre 2017 et 2022, représentant une réduction de 2 % par an.

«Je crois que nous n'avons pas encore assez investi dans les Greentech françaises. Nous avons des produits et services en énergies renouvelables en France qui sont parmi les meilleurs au monde. L’un des défis majeurs de la France c'est d’accroître son influence internationale, c'est-à-dire l’export», assure Saint-Martin.

La France investit dans des réacteurs nucléaires avancés (SMR) et dans les Greentech, qui représentent des opportunités à l'export. «Peu de Français savent que la RATP a une présence internationale, à travers RATPdev. Notre travail est de projeter toute cette expertise française à l'international. (...) En termes d'exportations, c'est un défi majeur que nous devons relever en même temps que les défis technologiques qui sont actuellement abordés en France», précise Saint-Martin.

Accélérer les engagements climatiques 

La présence de la France lors d'événements internationaux majeurs tels que la COP28 établit le pays comme un acteur clé, impulsant des solutions permettant d'atteindre les objectifs de l'Accord de Paris et réaffirmant ses engagements climatiques.

«Peu de pays sont capables, comme la France, d'avoir autant d'entreprises rassemblées sous le même drapeau. Il y a un réel besoin de reconnaître que l'avenir de la technologie verte ne se limite pas à la France ou à l'Europe. Nous devons chercher des marchés internationaux. La clé est de réaliser que ce n'est pas simplement une question de commerce. Il s'agit également de prendre conscience de faire partie de la solution globale», assure Saint-Martin.

Les objectifs économiques et environnementaux exigent l'implication des secteurs public et privé. «Business France doit accélérer sa capacité à aider les entreprises à se développer à l'étranger. Nous construisons des programmes pour que les parties prenantes se rencontrent sur le terrain, avec des parties prenantes émiriennes, du CCG et d’autres pays», confirme le directeur de Business France. 

France 2030, la Vision 2030 de l'Arabie saoudite et la stratégie net zéro 2050 des Émirats arabes unis (EAU) sont des stratégies similaires axées sur la réduction des émissions de CO2, la transition énergétique et le développement durable.

À cette fin, Vision Golfe, dont la première édition a eu lieu en juin 2023, est une opportunité pour les investisseurs du Conseil de coopération du Golfe (CCG) de découvrir les entreprises françaises et l'écosystème d'investissement français.

«Finalement, la clé du succès c'est de mettre l'argent public avec l'argent privé au service de cet objectif ultranécessaire, qui est la neutralité carbone d'ici à 2050. Nous devons continuer à fixer l'objectif de +1,5°. Il n'est pas perdu, mais il est de plus en plus difficile. Nous avons besoin de stratégie, de recherche, d'innovation et d'acteurs privés capables d'apporter des solutions d'accélération», conclut Laurent Saint-Martin.


Pétrole : les huit membres de l'Opep+ annoncent à nouveau une forte hausse de la production

Une fois finalisées, les bases de référence pour 2027 devraient orienter la politique de production après l'expiration de la série actuelle de réductions.
Une fois finalisées, les bases de référence pour 2027 devraient orienter la politique de production après l'expiration de la série actuelle de réductions.
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  • Selon un communiqué, ils vont sortir de terre 411 000 barils supplémentaires par jour, comme en mai et juin, soit trois fois plus que ce qui était initialement prévu.
  • Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy estime que c'est « un ajustement stratégique à visée géopolitique.» 

VIENNE, AUTRICHE : Ryad, Moscou et six autres membres de l'OPEP+, qui avaient commencé en avril à rouvrir les vannes du pétrole, ont annoncé samedi une nouvelle hausse de production importante en juillet.

Selon un communiqué, ils vont sortir de terre 411 000 barils supplémentaires par jour, comme en mai et juin, soit trois fois plus que ce qui était initialement prévu.

Outre l'Arabie saoudite et la Russie, l'Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l'Algérie et Oman ont consenti ces dernières années à des réductions volontaires additionnelles pour un total de 2,2 millions de barils quotidiens. Leur objectif était de doper les prix.

Ils avaient décidé en début d'année d'une réintroduction progressive, mais au printemps, ils ont décidé d'accélérer le rythme. Ce revirement a provoqué une chute des cours de l'or noir à environ 60 dollars le baril, soit leur plus bas niveau depuis quatre ans. 

« L'Opep+ a frappé trois fois : mai était un avertissement, juin une confirmation et juillet un coup de semonce », a commenté Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy, pour l'AFP.

« L'ampleur de l'augmentation de la production reflète davantage la dynamique interne de l'offre », estime-t-il. « Il s'agit d'un ajustement stratégique à visée géopolitique. 

Peu après sa prise de fonction, le président américain avait demandé à Ryad de produire davantage pour faire baisser les prix de l'or noir, et donc les prix à la pompe pour les consommateurs.


Trump s'obstine à maintenir ses droits de douane et double ceux de l'acier et de l'aluminium importés

Le président américain Donald Trump tient un graphique alors qu'il prononce un discours sur les droits de douane réciproques lors d'un événement intitulé « Make America Wealthy Again » (Rendre à l'Amérique sa richesse) organisé dans la Roseraie de la Maison Blanche à Washington, DC, le 2 avril 2025. (Photo de Brendan SMIALOWSKI / AFP)
Le président américain Donald Trump tient un graphique alors qu'il prononce un discours sur les droits de douane réciproques lors d'un événement intitulé « Make America Wealthy Again » (Rendre à l'Amérique sa richesse) organisé dans la Roseraie de la Maison Blanche à Washington, DC, le 2 avril 2025. (Photo de Brendan SMIALOWSKI / AFP)
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  • « Nous allons passer les droits de douane sur l'acier de 25 % à 50 %, ce qui va davantage protéger » cette industrie aux États-Unis, a déclaré le président depuis une aciérie du géant de la métallurgie US Steel en Pennsylvanie (est).
  • « Nos industries de l'acier et de l'aluminium vont être plus fortes que jamais », a-t-il écrit.

WEST MIFFLIN, ETATS-UNIS : Le président américain Donald Trump a annoncé vendredi que la surtaxe sur l'acier et l'aluminium passerait à 50 % mercredi prochain, ce qui marque une nouvelle escalade dans son offensive protectionniste, au terme d'une semaine marquée par des revers devant la justice.

« Nous allons passer les droits de douane sur l'acier de 25 % à 50 %, ce qui va davantage protéger » cette industrie aux États-Unis, a déclaré le président depuis une aciérie du géant de la métallurgie US Steel en Pennsylvanie (est).

Il a plus tard précisé sur sa plateforme Truth Social que la mesure entrerait en vigueur le 4 juin et concernerait également l'aluminium.

La surtaxe de 25 % qu'il avait mise en place en mars sur ces métaux touchait également leurs dérivés, comme les cannettes.

« Nos industries de l'acier et de l'aluminium vont être plus fortes que jamais », a-t-il écrit.

Vendredi, devant des ouvriers portant casques de sécurité et vestes de travail avec bandes réfléchissantes, il a affirmé que le niveau des droits de douane serait tel que « personne ne pourra y échapper ». Sa manière à lui d'encourager la production et les achats aux États-Unis. 

Droits de douane sur certains secteurs (acier, aluminium, automobile), certains pays (Chine, Canada, Mexique) ou encore universels, incluant des denrées introuvables sur le sol américain comme le cacao. Le président a érigé un mur de nouvelles taxes sur les produits entrant dans son pays, avant de faire machine arrière en partie.

Deux tribunaux de première instance ont jugé cette semaine qu'il n'avait pas le droit d'imposer certaines de ses taxes. Ceux-ci restent toutefois en vigueur tant que l'affaire n'est pas tranchée définitivement sur le fond. 

Le président américain a également vanté en Pennsylvanie le rapprochement qu'il a lui-même approuvé la semaine dernière entre US Steel et son concurrent japonais Nippon Steel, et sur lequel peu d'informations avaient filtré.

« Le plus important, c'est que US Steel continuera à être contrôlé par les États-Unis, sans cela, je n'aurais pas conclu cet accord », a expliqué Donald Trump, en assurant que Nippon Steel allait injecter 14 milliards de dollars « dans le futur » de US Steel.

Fin 2023, les deux groupes industriels avaient annoncé un projet d'acquisition de US Steel par Nippon Steel pour un montant de 14,9 milliards de dollars (dette comprise).

L'opération, à laquelle Donald Trump s'était lui-même longtemps opposé, est au cœur de la campagne présidentielle américaine de 2024, car elle concerne au premier chef la Pennsylvanie, un État stratégique sur le plan électoral, qui est aussi le berceau de l'industrie sidérurgique aux États-Unis. 

Dans la foulée, vendredi, le syndicat USW, qui représente les salariés de la métallurgie, a exprimé son fort scepticisme dans un communiqué, expliquant ne pas avoir été consulté ni mis au courant des conditions de l'accord.

« C'est facile de publier des communiqués de presse et de faire des discours politiques. En revanche, graver des engagements dans le marbre est plus difficile. Le diable est toujours dans les détails, et c'est particulièrement vrai avec un mauvais protagoniste comme Nippon Steel », cingle le syndicat.


Prêt-à-porter: Naf Naf placé en redressement judiciaire, 600 emplois menacés

Il s'agit de la troisième procédure de la sorte pour l'entreprise française, mais sa direction turque a déclaré vouloir "continuer à faire exister la marque et présenter un plan de redressement", selon la décision du tribunal de commerce dont l'AFP a eu connaissance. (AFP)
Il s'agit de la troisième procédure de la sorte pour l'entreprise française, mais sa direction turque a déclaré vouloir "continuer à faire exister la marque et présenter un plan de redressement", selon la décision du tribunal de commerce dont l'AFP a eu connaissance. (AFP)
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  • L'entreprise emploie en France 588 salariés - 650 dans les 6 derniers mois, a noté le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis)
  • La justice a motivé le placement en redressement judiciaire en arguant "que la société est confrontée à des difficultés de trésorerie qu’elle n’est pas en mesure de surmonter"

PARIS: L'enseigne de prêt-à-porter féminin Naf Naf, qui emploie près de 600 personnes, a été placée vendredi en redressement judiciaire, confrontée à "des difficultés de trésorerie", a appris l'AFP de sources proches du dossier.

Il s'agit de la troisième procédure de la sorte pour l'entreprise française, mais sa direction turque a déclaré vouloir "continuer à faire exister la marque et présenter un plan de redressement", selon la décision du tribunal de commerce dont l'AFP a eu connaissance.

L'entreprise emploie en France 588 salariés - 650 dans les 6 derniers mois, a noté le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis).

La justice a motivé le placement en redressement judiciaire en arguant "que la société est confrontée à des difficultés de trésorerie qu’elle n’est pas en mesure de surmonter" et qu'elle "est dans l’impossibilité de faire face à son passif exigible avec son actif disponible".

En effet, son passif s'élève à 44 millions d'euros quand son chiffre d'affaires en 2024 a atteint 47 millions d'euros.

Mais le tribunal a estimé que "sur les déclarations du débiteur et la présentation de son prévisionnel d’activité ainsi que du montant de la trésorerie disponible, il existe des perspectives de redressement".

La société bénéficie donc d'une période d'observation de six mois et sa situation sera rééxaminée lors d'une audience fixée au 23 juillet.

En juin 2024, le repreneur turc Migiboy Tekstil s'était engagé à sauver 90% des emplois et conserver une centaine de boutiques en propre. A l'époque, la société a offert plus de 1,5 million d'euros pour reprendre l'enseigne française.

Ce faisant, l'entreprise turque avait sauvé 521 emplois sur 586 et une centaine de boutiques en France, et repris les filiales en Espagne, en Italie et en Belgique.

"Si ce jugement écarte pour l'instant la liquidation immédiate de l'entreprise, il ouvre une grande période d'incertitude", s'est émue la CFDT dans un communiqué transmis à l'AFP.

"La direction et l'actionnaire devront prouver que Naf Naf peut continuer à fonctionner au moins temporairement, ce qui suppose d'approvisionner les magasins (...) et de trouver une nouvelle organisation logistique, le tout avec des marges de manœuvre financières très contraintes", s'est encore inquiété le syndicat.

Les magasins "vont être approvisionnés car il y a 800.000 articles en stock et la société écoule 140.000 articles par mois", a argumenté la direction devant le tribunal.

Mais même si ce plan de redressement aboutit, "une réorganisation drastique avec des fermetures de magasins et une nouvelle réduction du siège sont très probables", a jugé la CFDT. Sans compter le scénario catastrophe: "A l'inverse, si ces conditions ne sont pas remplies, se profilera une liquidation avec vente au plus offrant des magasins, des stocks et de la marque, avec un impact social désastreux".