Liban: Macron exhorte les partis à élire un nouveau président et à sauver le pays de «l’enlisement»

Bechara Boutros al-Rahi et Emmanuel Macron (Photo, Twitter).
Bechara Boutros al-Rahi et Emmanuel Macron (Photo, Twitter).
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Publié le Jeudi 01 juin 2023

Liban: Macron exhorte les partis à élire un nouveau président et à sauver le pays de «l’enlisement»

  • Emmanuel Macron a fait cet appel à l'issue d'une rencontre avec le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Rahi
  • La justice française accuse le directeur de la banque centrale, Riad Salamé, son frère Raja et son assistante Marianne Hoayek d'avoir accumulé une immense fortune en Europe

BEYROUTH: Le président français, Emmanuel Macron, a exhorté les politiciens libanais divisés à œuvrer dans le but de sauver le pays de «l’enlisement dans les crises» par le biais de l’élection immédiate d’un nouveau président.

Le chef d'État français a lancé cet appel à la suite d'une rencontre avec le patriarche maronite, Bechara Boutros al-Rahi.

La présidence française a publié mercredi un communiqué indiquant que «Macron et Al-Rahi ont exprimé leur profonde inquiétude face à la crise que traverse le Liban, exacerbée par la paralysie des institutions alimentée par la vacance présidentielle, depuis sept mois.

«Ils se sont mis d'accord sur la nécessité d'élire un président sans retard.»

Le communiqué a cité Macron soulignant «la nécessité de maintenir les chrétiens du Liban au cœur de l'équilibre sectaire et institutionnel de l'État libanais».

Le président a décrit le Liban comme un pays «paralysé par les crises», ajoutant que «l'impasse politique a été un obstacle aux réformes indispensables à la reprise et à la stabilité durable au Liban».

Le Liban entame son huitième mois de vide présidentiel, les dirigeants étant incapables de se mettre d’accord sur un candidat.

Le Hezbollah et ses alliés soutiennent le chef du mouvement Marada, Sleiman Frangié, proche du président syrien, Bachar al-Assad. Cependant, les plus grands blocs parlementaires s'opposent à sa candidature en faveur de leur propre candidat, l'ancien ministre Jihad Azour, actuellement directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du Fonds monétaire international.

L'Agence France-Presse a cité des sources à Paris selon lesquelles «Al-Rahi et Macron ont discuté de la possibilité de combler le fossé entre les partis libanais afin de se mettre d'accord sur un candidat à la présidence et d'achever le processus électoral».

Aucun parti politique ne dispose de la majorité nécessaire pour élire son candidat à la présidence lors des élections législatives. Les autres partis refusent de présenter un candidat de compromis et, à cause de l'impasse, le président du Parlement, Nabih Berri, n'a pas fixé de date pour la douzième tentative d'élection d'un président.

Le pays est aux prises avec des crises économiques, financières et administratives que le gouvernement intérimaire est incapable de résoudre en raison de son incapacité à prendre des décisions, sauf dans des cas exceptionnels.

Au terme du mandat de Riad Salamé, gouverneur de la banque centrale du Liban, fin juillet, un autre poste clé sera vacant dans le pays.

Salamé fait l'objet d'une enquête de la part de plusieurs pays européens et de la justice libanaise pour des allégations de corruption.

Il a comparu devant le procureur général de la Cour de cassation, le juge Imad Qabalan, mercredi au Palais de justice de Beyrouth, pour être interrogé au sujet d'un mandat d'arrêt, récemment émis à son encontre par le procureur général allemand pour blanchiment d'argent, falsification et détournement de fonds.

Son fils, Nadi, et Marwan Issa al-Khoury, ont également été cités dans le mandat d'arrêt allemand sans qu'aucune demande d'arrestation ne soit formulée. Le mandat représente plutôt une demande pour que Salamé soit tenu responsable de ces actes.

La justice française a accusé le gouverneur de la banque centrale, son frère Raja et son assistante Marianne Hoayek, d'avoir accumulé une immense fortune en Europe, notamment de l'argent et des biens immobiliers, grâce à des arrangements financiers complexes et au détournement d'importantes sommes d'argent public libanais. Les avocats de Salamé ont fait appel de ces accusations.

Les autorités judiciaires libanaises attendent toujours une réponse de leurs homologues français quant à la possibilité de fusionner les dossiers européen et libanais concernant Salamé et de le poursuivre au Liban, afin d'éviter son extradition.

Entre-temps, Raja Salamé ne s'est pas présenté devant un tribunal de Paris mercredi, invoquant des raisons médicales par l'intermédiaire de son avocat au Liban pour justifier son absence.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale rencontre plusieurs ministres français.

Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur (Photo Fournie)
Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans et M. Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur (Photo Fournie)
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  • Cette visite s'inscrit dans le cadre de la visite officielle du Dr Al-Issa en République française.
  • En réponse à l’invitation des groupes de réflexion et d’études, le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale a rencontré plusieurs ministres français.

PARIS :  Le secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l'Association des oulémas musulmans, Cheikh Dr Muhammad bin Abdul Karim Al-Issa, a reçu M. Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur, à son domicile parisien.

Cette visite s'inscrit dans le cadre de la visite officielle du Dr Al-Issa en République française. Il a été invité par les groupes de réflexion et d'études les plus importants. Ceux-ci se distinguent par leur large diffusion et leur influence mondiale.

Ensemble, ils ont abordé un certain nombre de nouvelles questions contemporaines liées au message et à la mission de la Ligue. Ils ont également engagé un dialogue sur des thèmes intellectuels et religieux essentiels.

Dans le même contexte, le ministre français de la Justice et garde des Sceaux, M. Gérald Darmanin, a organisé un déjeuner-banquet au siège du ministère de la Justice à Paris en l'honneur du Secrétaire Général de la Ligue, Cheikh Dr. Mohammad Al-Issa.

À cette occasion, un certain nombre de sujets liés aux contextes intellectuels et religieux influant sur la scène française et les pays francophones ont été discutés, qui constituent les dossiers les plus importants sur lesquels le ministre français travaille dans le cadre de ses activités intellectuelles et de ses fonctions officielles.

La ministre de l’Égalité et de la Lutte contre les Discriminations, Mme Aurore Bergé, a également été reçue à son domicile parisien.

Puis, au siège du ministère français des Affaires étrangères, M. Al-Issa a rencontré M. Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères.

Au cours de ces réunions, plusieurs sujets d’intérêt commun ont été longuement examinés. 


Israël refuse l'entrée à Jérusalem aux chrétiens palestiniens qui célèbrent le dimanche des Rameaux

Une pèlerine chrétienne entre dans l'église du Saint Sépulcre le dimanche des Rameaux à Jérusalem, le 13 avril 2025. (AFP)
Une pèlerine chrétienne entre dans l'église du Saint Sépulcre le dimanche des Rameaux à Jérusalem, le 13 avril 2025. (AFP)
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  • Les restrictions israéliennes aux points de contrôle autour de Jérusalem obligent les Palestiniens à parcourir de longues distances pour se rendre sur leur lieu de travail. 
  • Les Palestiniens doivent obtenir des permis de sécurité pour accéder aux sites religieux. Seuls 6 000 permis ont été délivrés aux 50 000 chrétiens de Cisjordanie cette année.

LONDRES : Les autorités israéliennes ont empêché les fidèles chrétiens palestiniens de la Cisjordanie occupée d'entrer à Jérusalem pour participer à la fête des Rameaux.

Selon l'agence de presse Wafa, les autorités israéliennes ont imposé des restrictions strictes à Jérusalem ce week-end, limitant l'accès des chrétiens palestiniens à la ville.

Seul un nombre limité de fidèles, principalement des résidents de Jérusalem et des citoyens palestiniens d'Israël, ont pu assister aux services religieux à l'église du Saint-Sépulcre, a ajouté l'agence de presse. 

Le dimanche des Rameaux marque le début de la semaine sainte qui précède Pâques. Il commémore l'entrée de Jésus-Christ à Jérusalem et est célébré par les églises chrétiennes orientales et occidentales.

Dimanche, le patriarche Theophilos III de l'Église orthodoxe grecque et le cardinal Pierbattista Pizzaballa, patriarche latin, ont dirigé des liturgies auxquelles ont assisté le clergé et un petit groupe de fidèles.

Les restrictions israéliennes aux points de contrôle autour de Jérusalem obligent les Palestiniens - musulmans et chrétiens - à obtenir des permis pour accéder aux sites religieux, notamment la mosquée Al-Aqsa et l'église du Saint-Sépulcre. 

Le père Ibrahim Faltas, vicaire de la Custodie de Terre Sainte, a noté que seuls 6 000 permis avaient été délivrés cette année aux 50 000 chrétiens de Cisjordanie. La délivrance de ces permis requiert une habilitation de sécurité et exige souvent que les demandeurs téléchargent une application mobile gérée par les autorités israéliennes.

« C'est la deuxième année consécutive que peu de pèlerins peuvent participer aux célébrations de la Semaine sainte et de Pâques à Jérusalem en raison du conflit en cours à Gaza », a déclaré M. Faltas à Wafa.

« Les Églises continueront à prier pour que la paix, la justice et la liberté soient accordées à tous les peuples de Terre Sainte », a-t-il ajouté. 

La procession catholique du dimanche des Rameaux a eu lieu dimanche après-midi, avec un départ de l'église de Bethphagé à Jérusalem et une arrivée à l'église Sainte-Anne.

Les chrétiens se sont rassemblés pour les offices dans les églises catholique de la Sainte Famille et orthodoxe grecque de Saint Porphyre dans la bande de Gaza, alors que les attaques israéliennes se poursuivent depuis la fin de l'année 2023.

En Cisjordanie, les offices ont eu lieu dans les églises de Bethléem, Jéricho, Ramallah, Naplouse et Jénine. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Selon le Croissant-Rouge, Israël détient l'ambulancier manquant

Sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés. (AFP)
Sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, diffusée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, des ambulances circulent, phares et gyrophares allumés. (AFP)
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  • Dans un communiqué, le Croissant-Rouge indique avoir été informé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'Asaad Al-Nsasrah est « détenu par les autorités israéliennes ».
  • Les corps des victimes avaient été retrouvés enterrés dans le sable plusieurs jours plus tard. La fusillade avait fait un survivant, Munzer Abed, mais on était sans nouvelles d'Asaad Al-Nsasrah.

RAMLLAH, TERRITOIRES PALESTINIENS : L'ambulancier dont on ignorait le sort après des tirs israéliens ayant visé des secouristes palestiniens le 23 mars dans la bande de Gaza est détenu par les autorités israéliennes, a annoncé dimanche le Croissant-Rouge palestinien.

Dans un communiqué, le Croissant-Rouge indique avoir été informé par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'Asaad Al-Nsasrah est « détenu par les autorités israéliennes ».

Le 23 mars, près de Rafah, dans le sud du territoire palestinien, des soldats israéliens avaient ouvert le feu sur des équipes de la Défense civile et du Croissant-Rouge, faisant 15 morts dans leurs rangs. 

Les corps des victimes avaient été retrouvés enterrés dans le sable plusieurs jours plus tard. La fusillade avait fait un survivant, Munzer Abed, mais on était sans nouvelles d'Asaad Al-Nsasrah.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a renvoyé à une annonce antérieure selon laquelle une enquête détaillée avait été ordonnée.

Immédiatement après les faits, l'armée israélienne a d'abord affirmé que ses soldats avaient reçu des informations signalant qu'un convoi « se déplaçait dans l'obscurité d'une manière suspecte vers eux », feux éteints, ce qui les a incités à ouvrir le feu de loin. 

Un responsable militaire puis un porte-parole du gouvernement ont évoqué la présence de « terroristes » du mouvement islamiste palestinien Hamas à bord des ambulances.

Une vidéo récupérée sur le téléphone portable d'une des victimes et diffusée par le Croissant-Rouge contredit toutefois la version israélienne : on y voit des ambulances circulant phares et gyrophares allumés.

La semaine dernière, le Croissant-Rouge avait estimé que les tirs avaient été intentionnels.

La fusillade semble s'être produite en deux temps : une première équipe de secouristes dépêchée sur les lieux d'une frappe israélienne a été prise pour cible, puis des ambulances et un véhicule de pompiers venus à la rescousse ont également été la cible de tirs.

Cette attaque a fait l'objet de nombreuses condamnations et a mis en lumière les dangers planant sur le personnel médical et paramédical à Gaza.