Les forces américaines en Irak et en Syrie face à une série d'attaques

La Maison Blanche a déclaré que l’Iran «facilitait activement» les attaques contre les forces américaines au Moyen-Orient (Photo, X/@CENTCOM).
La Maison Blanche a déclaré que l’Iran «facilitait activement» les attaques contre les forces américaines au Moyen-Orient (Photo, X/@CENTCOM).
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Publié le Jeudi 26 octobre 2023

Les forces américaines en Irak et en Syrie face à une série d'attaques

  • Washington affirme que Téhéran est impliqué par procuration et menace de riposter «de manière décisive»
  • Des factions armées proches de l'Iran ont menacé d'attaquer des intérêts américains en raison du soutien appuyé des Etats-Unis à Israël

WASHINGTON: Les forces américaines et de la coalition internationale antidjihadiste déployées en Irak et en Syrie font l'objet d'attaques de drones et de missiles répétées depuis près d'une semaine.

Le groupe qui se dit à l'origine de ces attaques ne revendique pas officiellement d'affiliation à l'Iran, mais Washington affirme que Téhéran est impliqué par procuration et menace de riposter "de manière décisive".

Pourquoi le nombre d'attaques a-t-il augmenté?

L'augmentation récente du nombre d'attaques est liée à l'éruption de la guerre entre Israël et le Hamas, depuis le 7 octobre.

Ce jour-là des commandos du groupe islamiste palestinien Hamas ont infiltré le sud d'Israël depuis la bande de Gaza, menant une attaque sanglante d'une ampleur et d'une violence jamais vues depuis la création d’Israël en 1948.

En représailles, Israël a déclaré une guerre pour "anéantir" le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza.

L'attaque du Hamas a fait plus de 1.400 morts en Israël, selon les autorités locales, et les représailles israéliennes plus de 6.500 morts dans le territoire palestinien, selon le mouvement islamiste, majoritairement des civils des deux côtés.

Des factions armées proches de l'Iran ont menacé d'attaquer des intérêts américains en raison du soutien appuyé des Etats-Unis à Israël. L'une de ces factions, Ketaëb Hezbollah, a exigé que les forces américaines quittent l'Irak sous peine de "goûter aux feux de l'enfer".

Entre le 17 et le 24 octobre, le Pentagone a recensé 10 attaques sur les forces américaines et alliées en Irak et trois en Syrie, mêlant des drones d'attaque et des missiles.

Qui commet les attaques?

Beaucoup, si ce n'est l'ensemble, des attaques récentes ont été revendiquées par le groupe "Résistance islamique en Irak".

Cette faction ne fait pas partie des groupes militants formellement établis dans la région, et n'a pas revendiqué publiquement d'affiliation ou de soutien de la part d'un Etat en particulier.

Mais ses revendications d'attaques sur les forces américaines sont apparues sur des chaînes Telegram affiliées à des factions chiites fidèles à l'Iran, et le Pentagone a affirmé que les organisations "menant ces attaques sont soutenues par les Gardiens de la révolution", l'armée idéologique du régime iranien.

De son côté la Maison Blanche affirme que l'Iran "facilite activement" ces attaques.

Michael Knights, chercheur au cercle de réflexion Washington Institute, affirme lui que "'Résistance islamique en Irak' est un nom destiné aux revendications médiatiques".

"Ce n'est pas un groupe", dit-il, mais l'amalgame de différents groupes en Irak soutenus par l'Iran, décidant "pour la durée du conflit à Gaza de revendiquer conjointement toutes leurs attaques".

Quelle est la gravité de ces attaques?

Leur impact a été relativement limité jusque-là, mais un fort potentiel d'escalade existe.

Le Pentagone a indiqué mercredi que 21 membres des forces américaines avaient "subi des blessures mineures dues aux attaques de drone", en Irak et en Syrie la semaine dernière, mais qu'ils étaient déjà tous de retour à leur poste.

Un civil contractuel américain est en outre décédé d'une crise cardiaque alors qu'il s'abritait dans une base en Irak après le déclenchement de systèmes d'alerte.

La situation pourrait grandement empirer, particulièrement si des soldats américains venaient à être directement tués par une frappe.

Selon le Pentagone, la perspective existe  "d'une escalade plus grande contre les forces américaines dans la région, à très court terme, venant de forces agissant par procuration pour l'Iran et au bout du compte venant de l'Iran".

Pourquoi des forces américaines sont-elles déployées?

Environ 2.500 soldats américains sont déployés en Irak, et quelque 900 autres en Syrie dans le cadre de la campagne visant à empêcher toute résurgence de l'EI. Le groupe djihadiste contrôlait auparavant des portions considérables de territoire dans les deux pays avant d'être repoussé par les armées locales au sol, appuyées par des frappes aériennes de la coalition internationale.

Les forces américaines et de cette coalition sont déployées dans des bases contrôlées par des forces locales.

Les soldats américains en Irak exercent une mission de formation et de conseil depuis la fin de leur mission de combat en décembre 2021, tandis que ceux en Syrie mènent régulièrement des raids contre l'EI.


Guerre Iran-Israël: une intervention du Hezbollah serait une «très mauvaise décision» 

 L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban. (AFP)
L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban. (AFP)
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  • "Je peux dire au nom du président (Donald) Trump, qui a été très clair à ce sujet (..) que ce serait une très, très, très mauvaise décision"
  • Le Hezbollah ressorti très amoindri de sa dernière guerre contre Israël en 2024, a dénoncé l'attaque israélienne sans précédent contre l'Iran la semaine dernière, sans annoncer son intention de prendre part à la guerre.

BEYROUTH: L'ambassadeur des États-Unis en Turquie et envoyé spécial pour la Syrie, Thomas Barrack, en visite au Liban, a déclaré jeudi depuis Beyrouth qu'une intervention du Hezbollah pro-iranien dans la guerre entre l'Iran et Israël serait une "très mauvaise décision".

"Je peux dire au nom du président (Donald) Trump, qui a été très clair à ce sujet (..) que ce serait une très, très, très mauvaise décision", a déclaré M. Barrack, en réponse à une question d'un journaliste concernant une éventuelle intervention dans la guerre en cours du mouvement chiite libanais.

Le Hezbollah ressorti très amoindri de sa dernière guerre contre Israël en 2024, a dénoncé l'attaque israélienne sans précédent contre l'Iran la semaine dernière, sans annoncer son intention de prendre part à la guerre.

De son côté, le ministère des Affaires étrangères au Liban avait fait état de discussions menées pour "épargner" au Liban de potentielles répercussions.

Lors de sa rencontre avec M. Barrack, le président de la République libanaise Joseph Aoun a déclaré que "des contacts sont en cours pour consacrer le monopole des armes" (par l'Etat), a indiqué la présidence sur X.

" Nous sommes déterminés à apporter notre aide… Nous espérons tous que le chaos se calmera rapidement et que la paix et la prospérité émergeront de cette phase", a ajouté M. Barrack devant les journalistes, après sa rencontre avec le président du Parlement libanais, Nabih Berri, allié du Hezbollah.

Ces déclarations interviennent alors que deux personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans le village de Kfar joz, dans le sud du Liban, par des frappes israéliennes selon le ministère de la Santé. Israël affirme avoir visé deux membres du Hezbollah.

Le Hezbollah avait ouvert un front début octobre 2023 en tirant des roquettes à partir du sud du Liban sur le nord d'Israël, disant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

Selon les dispositions du cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre entre le Hezbollah et Israël fin novembre, la formation pro-iranienne devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Mais Israël continue de mener quasi-quotidiennement des frappes, affirmant viser le Hezbollah, qui ne riposte pas.

 


Syrie: plus de deux millions de personnes sont rentrées chez elles, selon l'ONU

Le siège de l'ambassade d'Iran est photographié dans le quartier occidental de Mazzeh, à Damas, le 18 juin 2025. (AFP)
Le siège de l'ambassade d'Iran est photographié dans le quartier occidental de Mazzeh, à Damas, le 18 juin 2025. (AFP)
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  • Selon l'agence onusienne d'ici à la fin 2025, ce sont jusqu'à 1,5 million de Syriens venant de l'étranger et deux millions de déplacés internes qui pourraient retourner dans leurs foyers
  • Après 14 ans de guerre civile en Syrie et la chute d'Assad en décembre 2024, les premiers mois de cette année ont vu un nombre croissant de Syriens retourner chez eux

BEYROUTH: Plus de deux millions de réfugiés et déplacés internes sont rentrés chez eux en Syrie depuis la chute début décembre de Bachar al-Assad, a indiqué jeudi Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations unies aux réfugiés.

"Plus de deux millions de réfugiés et déplacés syriens sont rentrés chez eux depuis décembre — un signe d’espoir malgré les tensions régionales croissantes", s'est félicité M. Grandi sur X, avant une visite prévue en Syrie.

"Cela prouve que nous avons besoin de solutions politiques, non d’une nouvelle vague d’instabilité et de déplacements", a-t-il ajouté, depuis le Liban, où les autorités pressent pour un retour des réfugiés en Syrie.

Après 14 ans de guerre civile en Syrie et la chute d'Assad en décembre 2024, les premiers mois de cette année ont vu un nombre croissant de Syriens retourner chez eux.

Le HCR a indiqué qu'à la date du 12 juin, plus de 500.000 réfugiés étaient retournés en Syrie depuis la chute d'Assad.

Selon l'agence onusienne d'ici à la fin 2025, ce sont jusqu'à 1,5 million de Syriens venant de l'étranger et deux millions de déplacés internes qui pourraient retourner dans leurs foyers.

Malgré les retours, 13,5 millions de Syriens restent réfugiés en dehors du pays, ou déplacés internes.

Les nouvelles autorités ont hérité d'un pays à l'économie exsangue, aux infrastructures détruites, où la majorité des citoyens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Elles comptent sur le soutien des pays du Golfe et occidentaux pour lancer la reconstruction, après la levée des sanctions imposées au précédent pouvoir par l'Union européenne et les États-Unis.

L'ONU en estime le coût à plus de 400 milliards de dollars.


Un hôpital et le secteur de Tel-Aviv touchés en Israël après des tirs de missiles iraniens

Des fumées s'élèvent d'un bâtiment du complexe hospitalier Soroka après qu'il ait été touché par un missile tiré depuis l'Iran à Be'er Sheva, en Israël, le 19 juin 2025. (AP)
Des fumées s'élèvent d'un bâtiment du complexe hospitalier Soroka après qu'il ait été touché par un missile tiré depuis l'Iran à Be'er Sheva, en Israël, le 19 juin 2025. (AP)
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  • Des frappes ont aussi touché les localités de Ramat Gan et Holon, dans le centre du pays, près de Tel-Aviv, ville côtière ciblée à plusieurs reprises par des missiles iraniens depuis le début de la guerre entre les deux pays le 13 juin
  • Selon le service de secours israélien Magen David Adom (MDA), au moins 47 personnes, trois dans un état grave et deux dans un état modéré, ont été blessées après les tirs de missiles iraniens jeudi

JERUSALEM: Un hôpital du sud d'Israël et deux villes dans la banlieue de Tel-Aviv ont été touchés jeudi matin après des tirs de missiles iraniens, faisant au moins 47 blessés selon les services de secours.

"Ce matin, les dictateurs terroristes iraniens ont tiré des missiles sur l'hôpital Soroka de Beersheva et sur des civils dans le centre du pays. Nous ferons payer un prix lourd aux tyrans de Téhéran", a déclaré le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, dans un message sur X.

Des images tournées par l'AFP montraient mercredi matin une colonne de fumée s'échappant de l'hôpital Soroka à Beersheva, qui fournit des soins à une grande partie des habitants du sud d'Israël et aux soldats blessés dans les opérations à Gaza.

"Les principaux dommages ont été enregistrés dans l’ancien bâtiment de chirurgie", dont les services avaient été évacués ces derniers jours, a déclaré mercredi un porte-parole de l'hôpital.

"Il n’y a pas de blessés graves parmi les patients ou le personnel, seulement des blessés légers et des personnes en état de choc", a-t-il dit, précisant que l'établissement n'admettrait plus de nouveaux patients sauf "cas urgents et vitaux".

Des frappes ont aussi touché les localités de Ramat Gan et Holon, dans le centre du pays, près de Tel-Aviv, ville côtière ciblée à plusieurs reprises par des missiles iraniens depuis le début de la guerre entre les deux pays le 13 juin.

Selon le service de secours israélien Magen David Adom (MDA), au moins 47 personnes, trois dans un état grave et deux dans un état modéré, ont été blessées après les tirs de missiles iraniens jeudi.

Dix-huit civils ont par ailleurs été blessés alors qu'ils couraient se mettre à l'abri, selon le MDA.

"Le lâche dictateur iranien [...] tire délibérément sur des hôpitaux et des immeubles résidentiels en Israël. Ce sont là des crimes de guerre parmi les plus graves, et (l'ayatollah Ali) Khamenei devra répondre de ses crimes", a déclaré le ministre de la Défense Israël Katz dans un communiqué.

Il a ajouté avoir donné l'ordre "d'intensifier les frappes contre les cibles stratégiques en Iran et contre les infrastructures du pouvoir à Téhéran, afin d’éliminer les menaces pesant sur l’État d’Israël et d'ébranler le régime des ayatollahs".

Après une attaque de dizaines de missiles iraniens particulièrement violente, l'alerte a été activée dans plusieurs régions d'Israël, où les habitants ont pris brièvement refuge dans les abris.

Des journalistes de l'AFP ont notamment rapporté avoir entendu de fortes explosions à Tel-Aviv et à Jérusalem.