Maroc: des survivants «revenus d'entre les morts» racontent le séisme

Un homme regarde les décombres des maisons du village de Talat N'Yacoub, au sud de Marrakech, le 11 septembre 2023. (Photo FADEL SENNA / AFP)
Un homme regarde les décombres des maisons du village de Talat N'Yacoub, au sud de Marrakech, le 11 septembre 2023. (Photo FADEL SENNA / AFP)
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Publié le Mercredi 13 septembre 2023

Maroc: des survivants «revenus d'entre les morts» racontent le séisme

  • Le jour du drame Abdellah Aït Bihi, 39 ans, croyait pouvoir "dormir paisiblement quand le toit nous est tombé dessus"
  • "Mes larmes ne sèchent pas, j’aimerais que ça s’arrête mais la douleur est plus forte que tout", glisse-t-il sous le regard peiné de sa femme mutique mais également en pleurs

TALAT-N-YA'QOUB: "Mes larmes ne sèchent pas". Abdellah a échappé de peu à la mort après le violent séisme qui a décimé son village de Talat N'Yaqoub, au sud de Marrakech, mais y a perdu deux de ses enfants sous les décombres.

Le jour du drame Abdellah Aït Bihi, 39 ans, croyait pouvoir "dormir paisiblement quand le toit nous est tombé dessus".

"Mon aîné (14 ans) est sorti en premier, on ne sait toujours pas comment. Puis grâce à l'aide de voisins, on a réussi à se frayer un chemin. J’ai pu extraire ma fille de 10 ans et ma femme", raconte cet homme de 39 ans amputé de la jambe gauche qui a perdu sa prothèse pendant le tremblement de terre.

Mais pour sauver ses garçons de 4 et 12 ans, il était trop tard.

"Quand je suis revenu, j’ai vu le plus âgé inanimé, il a reçu des pierres au niveau du haut du corps, j’ai vite compris. Le plus petit était encore en vie, il parlait mais je n’avais aucun moyen de l'atteindre, il n’a été extrait qu’hier", raconte Abdellah, qui a aussi perdu ses parents pendant le tremblement de terre, en éclatant en sanglots.

"Mes larmes ne sèchent pas, j’aimerais que ça s’arrête mais la douleur est plus forte que tout", glisse-t-il sous le regard peiné de sa femme mutique mais également en pleurs.

«La vie ne sera plus pareille»

C'est à l'entrée du village de Talat N'Yaqoub que la famille des Aït Bihi s'est réfugiée après le séisme.

Sous des oliviers, elle partage un simple tapis, en guise d'espace de vie, avec une autre famille, celle de Latifa Aït Bizli.

Cette femme de 30 ans a réussi à sauver ses trois enfants de 3, 7 et 10 ans, ainsi que ses beaux- parents âgés lorsque le toit de sa maison s'est affaissé.

"La chance qu'on a eue, c'est que nous étions à l'étage, j’ai attrapé en premier mes enfants et j’ai réussi à les sortir depuis une excavation", se souvient Latifa Aït Bizli.

"Je suis revenu alors que la terre tremblait toujours pour récupérer mes beaux-parents", relate-t-elle.

Une fois à l’extérieur, elle constate avec "stupeur" l’ampleur des dégâts, toutes les maisons ont été soufflées, y compris celle de sa soeur.

"Elle est décédée avec son mari et ses deux enfants. "Je n’ai rien pu faire pour eux, je suis rongée par les remords, je n’arrive toujours pas à me faire à l'idée qu'ils ne sont plus là", se lamente cette trentenaire dont le mari, toujours vivant, était dans un autre village le soir du tremblement de terre.

"La vie ne sera plus pareille pour nous", se résout Latifa, qui déplore ses conditions de vie précaires. "Mais grâce aux bienfaiteurs, on arrive à survivre", dit-il.

Un élan de solidarité s'est organisé après le séisme, de nombreux Marocains faisant le tour des villages reculés pour apporter, avec leur propre moyens, denrées alimentaires, médicaments, couvertures et matelas pour les sinistrés.

«Sous le choc»

Rachida Aït Malek, une autre habitante Talat N'Yaqoub a cru mourir, avant l'intervention de voisins.

"J’étais avec mes deux enfants, ma mère, deux de mes sœurs dont une enceinte à l'étage tandis que mon neveu était au rez-de-chaussée. Trois de nos voisins se sont mobilisés pour nous sortir de sous les débris", explique cette femme d'une vingtaine d'années allongée sous un arbre, entouré de ses deux jeunes enfants.

Elle a été la dernière a être extraite des décombres, plus de six heures après la première secousse. Et si ses deux soeurs ont été hospitalisées, Rachida, ses enfants et sa mère sont indemnes.

Mais psychologiquement, elle a dû mal à s'en remettre. "Je suis toujours sous le choc, je ne peux pas décrire la douleur qui m'habite depuis ce drame. Nous sommes revenus d'entre les morts", métaphorise la jeune femme.

Le corps de son neveu, lui, n'a toujours pas été retrouvé alors que d'importants moyens ont été déployés dans cette bourgade déshéritée, proche de l'épicentre du séisme, pour extraire les corps ensevelis sous les débris.


Le Parlement arabe félicite les dirigeants saoudiens pour leur gestion de la saison du Hadj

Le roi Salman d'Arabie saoudite et le prince héritier Mohammed bin Salman. (File/SPA)
Le roi Salman d'Arabie saoudite et le prince héritier Mohammed bin Salman. (File/SPA)
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  • Mohammed Al-Yamahi, le président du Parlement arabe, a félicité le roi Salman et le prince héritier Mohammed bin Salman.
  • Il a déclaré que l'utilisation par l'Arabie saoudite des dernières technologies et des services innovants a contribué à la protection des pèlerins pendant le Hajj.


Mohammed Al-Yamahi, le président du Parlement arabe, a félicité le roi Salman et le prince héritier Mohammed bin Salman pour leur grand succès dans la gestion du pèlerinage cette année, a rapporté l'Agence de presse du Koweït.

L'Arabie saoudite a eu recours à l'intelligence artificielle et aux technologies de pointe pour gérer le pèlerinage du Hajj et fournir aux 1,4 million de pèlerins de l'eau, de la nourriture, un hébergement, ainsi que des services de transport et de santé dans divers lieux saints de La Mecque et de Médine.

M. Al-Yamahi a ajouté que l'utilisation des dernières technologies et de services innovants a contribué à la protection des pèlerins et à la création d'un environnement propice à l'accomplissement des rituels en toute sécurité et dans le confort.

Il a indiqué que l'intégration des technologies de pointe dans les lieux saints musulmans d'Arabie saoudite a considérablement amélioré le confort, la sécurité et la sûreté des pèlerins et que cette approche sert de modèle pour gérer efficacement l'un des plus grands rassemblements annuels de personnes dans le monde, a ajouté KUNA. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Gaza : la Défense civile annonce dix morts dans des opérations israéliennes

« Cinq martyrs et des dizaines de blessés ont été transportés à l'hôpital Nasser de Khan Younès après que l'occupation a ouvert le feu sur des civils,
« Cinq martyrs et des dizaines de blessés ont été transportés à l'hôpital Nasser de Khan Younès après que l'occupation a ouvert le feu sur des civils,
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  • « Cinq martyrs et des dizaines de blessés ont été transportés à l'hôpital Nasser de Khan Younès après que l'occupation a ouvert le feu sur des civils.
  • l'armée a affirmé avoir tiré sur des personnes qui, malgré des sommations, « continuaient d'avancer d'une manière qui mettait en danger les soldats »

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé dimanche la mort de dix personnes, dont deux mineurs, dans des opérations militaires israéliennes menées dans le territoire palestinien, où la guerre entre dans son 21ᵉ mois.

« Cinq martyrs et des dizaines de blessés ont été transportés à l'hôpital Nasser de Khan Younès après que l'occupation a ouvert le feu sur des civils, vers 06 h 00 (03 h 00 GMT) », a décrit à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de cette organisation de secours.

Selon lui, ces personnes se rendaient dans un centre de distribution d'aide à l'ouest de Rafah, à proximité de l'un des sites de la Fondation Humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque et soutenue par les États-Unis et Israël, avec laquelle l'ONU refuse de travailler.

Interrogée par l'AFP, l'armée a affirmé avoir tiré sur des personnes qui, malgré des sommations, « continuaient d'avancer d'une manière qui mettait en danger les soldats ». Elle a ajouté que les environs du site de distribution avaient été publiquement déclarés « zone de combat active nocturne ».

« Vers 4 h 30 du matin, les gens ont commencé à se rassembler dans la zone d'Al-Alam à Rafah, et au bout d'une heure et demie environ, des centaines de personnes ont avancé (vers le site de distribution), mais l’armée a ouvert le feu », a décrit à l'AFP Abdallah Nour al-Din, un témoin présent sur place. 

Dans la cour de l'hôpital Nasser, où les secours disent avoir amené les dépouilles, une vidéo de l'AFP montre des dizaines de personnes pleurant autour de linceuls de plastique blanc tachés de sang.

« Je ne peux pas te voir comme ça », crie Line al-Daghma devant le corps de son père, tandis qu'un homme s'allonge sur la dépouille de son frère, enlaçant le sac mortuaire au niveau du visage du défunt.

Ces personnes ont donné la même version des faits que M. Nour al-Din et ont déploré les difficultés d'accès à l'aide alimentaire après plus de deux mois de blocus total, ainsi que les dizaines de personnes tuées récemment en marge des sites de distribution, selon la Défense civile.

M. Bassal a également fait état de cinq morts, dont deux fillettes, dans une frappe survenue vers 1 heure du matin sur une habitation du camp de déplacés d'al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza.


Les technologies intelligentes contribuent à sauver la vie des pèlerins du Hadj

Cité médicale du roi Abdallah à La Mecque. (SPA)
Cité médicale du roi Abdallah à La Mecque. (SPA)
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  • La pèlerine a subi un cathétérisme cardiaque au cours duquel un stent à élution médicamenteuse a été placé dans l'artère interventriculaire antérieure gauche.
  • Après avoir été stabilisée, elle a été équipée d'une montre connectée reliée au système Seha Virtual Hospital pour une surveillance à distance, ce qui lui a permis d'achever son pèlerinage en toute sécurité.

MAKKAH : Une pèlerine marocaine ayant subi une crise cardiaque « grave » a été admise à la King Abdullah Medical City de Makkah, où elle a reçu « des soins d'urgence assistés par la technologie des montres connectées et une surveillance virtuelle continue », a rapporté samedi l'agence de presse saoudienne.

L'hôpital, qui fait partie du cluster de santé de La Mecque, a indiqué que la patiente souffrait également de maladies chroniques, notamment d'hypertension et de diabète.

Elle a subi un cathétérisme cardiaque au cours duquel un stent à élution médicamenteuse a été placé dans l'artère interventriculaire antérieure gauche, a rapporté la SPA.

Une fois stabilisée, elle a été équipée d'une montre connectée reliée au système Seha Virtual Hospital pour une surveillance à distance, ce qui lui a permis d'achever son pèlerinage en toute sécurité.

Plus tard, à Mina, la montre connectée a détecté des valeurs anormales, déclenchant une alerte alors que la patiente ressentait à nouveau des douleurs thoraciques. L'équipe de soins virtuels l'a alors orientée vers l'hôpital Mina Al-Jisr, où elle a été examinée et admise en observation. Une fois sa stabilisation constatée, elle a pu sortir avec un plan de traitement et a continué à bénéficier d'un suivi virtuel.

Ce cas « illustre la force de l'infrastructure numérique de santé de l'Arabie saoudite pendant le Hadj et reflète les progrès réalisés par le ministère de la Santé dans le cadre de la Vision 2030, qui donne la priorité à des soins de santé intelligents et de haute qualité pour les pèlerins », a écrit la SPA. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com