Yémen: Les Houthis enlèvent le dirigeant d'un syndicat d'enseignants

Abu Zaid Al-Kumaim, dirigeant du club des enseignants du Yémen, a été enlevé par les Houthis lorsqu'ils ont pris d'assaut sa maison à Sanaa après qu'il a demandé que les enseignants soient payés  (Photo fournie).
Abu Zaid Al-Kumaim, dirigeant du club des enseignants du Yémen, a été enlevé par les Houthis lorsqu'ils ont pris d'assaut sa maison à Sanaa après qu'il a demandé que les enseignants soient payés (Photo fournie).
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Publié le Mardi 10 octobre 2023

Yémen: Les Houthis enlèvent le dirigeant d'un syndicat d'enseignants

  • La détention d'Abou Zaid Al-Kumaim suscite l'indignation de responsables politiques, d'enseignants et de journalistes
  • Le gouvernement yéménite a accusé les Houthis de piller les réserves de devises étrangères de la banque pour financer leurs opérations militaires

AL-MUKALLA : La milice houthie au Yémen a enlevé dimanche le dirigeant d'un important syndicat d'enseignants, dans le cadre d'une répression d'un mouvement de protestation réclamant le paiement des employés de la fonction publique.

Selon l’organisation représentant les enseignants du Yémen, les Houthis ont encerclé la résidence de son président, Abu Zaid Al-Kumaim, qui a ensuite été kidnappé.

L’association des enseignants a demandé la libération immédiate de Al-Kumaim et le paiement des salaires des fonctionnaires.

« Nous avons été déçus d'apprendre l'arrestation du président de l’association à un moment où nous attendions de notre gouvernement qu'il reconsidère la question de l'interruption de nos salaires d'éducateurs et d'enseignants pendant huit ans, et qu'il s'efforce d'assurer leur paiement régulier et de mettre fin à nos souffrances », a indiqué le club dans un communiqué.

Des dizaines de milliers d'employés du secteur public dans les régions contrôlées par les Houthis n'ont pas été payés depuis la fin de l'année 2016, lorsque la milice a interrompu les virements de salaire pour protester contre le transfert du siège de la banque centrale de Sanaa à Aden par le gouvernement yéménite.

Le gouvernement yéménite a accusé les Houthis de piller les réserves de devises étrangères de la banque pour financer leurs opérations militaires.

La pression publique sur la milice s'est accrue dernièrement à la suite d'informations selon lesquelles elle a généré des millions de dollars en espèces dans les ports de Hodeidah depuis avril 2022, pendant la trêve conclue sous l'égide de l'ONU.

Al-Kumaim a provoqué l’ire des Houthis en incitant les enseignants à entamer une grève de plusieurs mois pour contraindre la milice à verser les salaires. Avant d'enlever le dirigeant de l’association, les Houthis ont remplacé les enseignants et les directeurs d'école en grève par des loyalistes à leur cause.

Ismail Al-Jalai, un homme politique yéménite de Sanaa qui était présent lors de l'arrestation, a déclaré qu'un groupe d'hommes armés des services de sécurité et de renseignement des Houthis, dirigé par Khaled Sharafuddin, avait encerclé le domicile d’  Al-Kumaim dimanche matin avant de faire irruption à l'intérieur.

Cette action a poussé Al-Kumaim, terrifié, à échanger des coups de feu avec les assaillants houthis, qu'il avait pris pour des voleurs.

Selon la même source, Al-Kumaim, qui assurait n’avoir commis aucun crime, s'est rendu à un procureur, ajoutant que les Houthis l'accusaient de collaboration avec «l'agresseur», en référence à la coalition arabe et au gouvernement yéménite.

«Mes frères, je veux mon salaire et celui des enseignants, et rien d'autre», a-t-il adressé aux assaillants.

Contestation populaire

L'arrestation d'Al-Kumaim a suscité l'indignation et la condamnation des politiciens yéménites, des enseignants, des journalistes et du grand public, qui ont exigé que la milice paie les salaires du secteur public et arrêtent de persécuter les enseignants.

«Je le soutiens pleinement et il est innocent de toutes les accusations portées contre lui. Pour un enseignant, chercher à obtenir le versement de son salaire n'est pas un crime», a déclaré sur sa page Facebook Nasser Hassan Al-Kumaim, un ingénieur en informatique de Sanaa.

«Nous condamnons, critiquons et tenons les autorités de Sanaa totalement responsables de sa sécurité et de sa santé. Nous demandons qu'il soit libéré immédiatement».

Abdul Rahman Maazeb, membre du parlement, a déclaré que les Houthis avaient profité de l'attention portée par le public yéménite au conflit en Palestine pour enlever Al-Kumaim.

«Le peuple s'attendait à ce qu'ils aillent en Palestine pour la soutenir, et non pas chez Al-Kumaim pour détenir un enseignant qui réclame son salaire et celui de ses collègues», s’est indigné Maazeb sur la plateforme X (ex-Twitter).

Certains commentateurs yéménites, dont Mohammed Al-Magaleh, qui ont longtemps été considérés comme des partisans des Houthis, ont critiqué le raid de la milice et ont imploré les enseignants yéménites de faire pression sur elle pour obtenir la libération d’Al-Kumaim.

« Cette personne a défendu vos droits, il est donc honteux que vous restiez muets sur son arrestation, qui n'a aucune base légale autre que sa défense de votre droit à la dignité humaine », a écrit Al-Magaleh sur X.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le ministre saoudien des Affaires étrangères participe à la réunion du CCG et des pays d'Asie centrale au Koweït

Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
Le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane. (SPA)
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  • La réunion a permis de discuter des moyens de renforcer les relations entre les pays du Golfe et les pays d'Asie centrale
  • Les dirigeants ont abordé la préparation du prochain sommet qui se tiendra dans la ville de Samarkand, en Ouzbékistan

RIYAD : Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a participé mercredi à la troisième réunion de dialogue stratégique entre le Conseil de coopération du Golfe et les pays d'Asie centrale.

Cette réunion, organisée par le Koweït, a permis de discuter des moyens de renforcer les relations entre le CCG et les pays d'Asie centrale dans divers domaines et d'intensifier la coordination multilatérale sur les questions d'intérêt commun, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Les dirigeants ont abordé la préparation du prochain sommet entre le CCG et les pays d'Asie centrale, qui se tiendra dans la ville de Samarkand, en Ouzbékistan, en mai. L'Arabie saoudite a accueilli le premier sommet CCG-Asie centrale à Djeddah en 2023.

Le prince Sultan ben Saad ben Khalid, ambassadeur saoudien au Koweït, a également assisté à la réunion.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les discussions franco-saoudiennes portent sur l'innovation dans le domaine de la santé

L'événement a permis d'explorer les perspectives de partenariat entre le Royaume et la France dans le domaine de la santé numérique et des technologies médicales avancées.(SPA)
L'événement a permis d'explorer les perspectives de partenariat entre le Royaume et la France dans le domaine de la santé numérique et des technologies médicales avancées.(SPA)
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  • Une délégation ministérielle explore les outils numériques et les partenariats pour transformer le secteur des soins de santé.
  • Au cours de sa visite officielle en France, le ministre saoudien a également tenu des réunions bilatérales de haut niveau à Paris, a rapporté l'agence de presse SPA. 

RIYAD : le ministre saoudien de la Santé, Fahad AlJalajel, a participé à une réunion franco-saoudienne sur les soins de santé, organisée par le Conseil d'affaires franco-saoudien à Paris.

L'événement a permis de renforcer la coopération économique dans des secteurs clés, comme la santé, la biotechnologie et les investissements étrangers et privés, conformément aux objectifs de la Vision 2030, a rapporté l'agence de presse saoudienne (Saudi Press Agency).

Il a également exploré les perspectives de partenariat entre le Royaume et la France dans les domaines de la santé numérique et des technologies médicales avancées, dans le but de stimuler les opportunités d'investissements conjoints et de soutenir les ambitions des deux pays d'améliorer leurs secteurs de la santé. 

Dans son discours, le ministre a souligné l'intensité des liens stratégiques unissant le Royaume et la France, notant que ce partenariat solide témoigne d'un engagement commun à faire progresser la santé mondiale et à relever les défis dans ce domaine.

M. AlJalajel a également mis l'accent sur la coopération en matière d'innovation, en particulier dans le domaine des biotechnologies, ainsi que sur la localisation de l'industrie des soins de santé, afin d'améliorer la résilience et la durabilité.

Les deux parties ont conclu l'événement en soulignant l'importance de renforcer les liens économiques et d'élargir la coopération afin de servir les intérêts mutuels et de partager une vision commune de l'avenir.

Au cours de sa visite officielle en France, le ministre saoudien a également tenu des réunions bilatérales de haut niveau à Paris, a rapporté l'agence de presse SPA. 

Il a rencontré Anne-Claire Legendre, conseillère du président français, au palais de l'Élysée, où ils ont discuté du renforcement du partenariat franco-saoudien dans le domaine de la santé, notamment en ce qui concerne le développement des systèmes, l'innovation médicale et l'échange de connaissances.

Il a également rencontré Clara Chappaz, la secrétaire d'État chargée du numérique, afin d'explorer la coopération dans les technologies d'intelligence artificielle et leurs applications dans le domaine de la santé, en mettant l'accent sur l'amélioration de la qualité et de l'efficacité des services.

M. AlJalajel a également rencontré des étudiants saoudiens boursiers à Paris, dont il a loué les résultats académiques et le rôle dans la représentation du Royaume dans les forums scientifiques internationaux.

Il a souligné leur importance pour façonner l'avenir du secteur de la santé grâce à la connaissance et à l'innovation. 

La visite du ministre saoudien comprendra également la signature de plusieurs protocoles d'accord dans les domaines de la santé numérique, de l'industrie pharmaceutique et des services ambulatoires, ainsi que des réunions avec de hauts responsables français pour discuter de futurs partenariats dans le domaine de la santé.

M. AlJalajel est accompagné d'une délégation du ministère de la santé, de l'autorité saoudienne des aliments et des médicaments, de l'autorité saoudienne du Croissant-Rouge, de l'autorité de la santé publique, de l'hôpital virtuel de Seha, du comité ministériel pour la santé dans toutes les politiques et de Health Holding Co. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com  


Un ministre israélien exclut l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza

Des panaches de fumée se dégagent des bombardements israéliens à l'est de la ville de Gaza, depuis Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 14 avril 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
Des panaches de fumée se dégagent des bombardements israéliens à l'est de la ville de Gaza, depuis Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 14 avril 2025. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • Depuis le 2 mars, Israël bloque l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.
  • M. Katz, l'un des membres du gouvernement les plus proches du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a précisé que cette politique était « l'un des principaux leviers de pression empêchant le Hamas d'utiliser » l'aide humanitaire. 

JERUSALEM : « Aucune aide humanitaire n'entrera à Gaza », a déclaré Israël Katz dans un communiqué, deux jours après l'annonce du Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) indiquant que la situation humanitaire à Gaza était « probablement la pire » depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023.

Depuis le 2 mars, Israël bloque l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza.

M. Katz, l'un des membres du gouvernement les plus proches du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a précisé que cette politique était « l'un des principaux leviers de pression empêchant le Hamas d'utiliser » l'aide humanitaire. 

M. Katz a rappelé que son pays souhaitait à terme confier la distribution de l'aide humanitaire dans la bande de Gaza à des « sociétés civiles ».

Israël accuse le Hamas de détourner l'aide et d'en assurer la distribution depuis des mois, ce que le mouvement islamiste dément.

Les organisations internationales ont évoqué des pillages sans préciser s'ils étaient le fait du Hamas.

« La situation humanitaire est maintenant probablement la pire depuis le début des hostilités il y a 18 mois », a prévenu lundi OCHA dans un communiqué. 

Le petit territoire où vivent 2,4 millions d'habitants souffre d'une pénurie de nourriture, d'eau, de carburants et d'autres produits de première nécessité, selon l'OCHA.

Différents acteurs humanitaires et membres du personnel soignant de la bande de Gaza ont confirmé à l'AFP faire face à d'importantes pénuries.