Hamas-Israël: Veto américain à une résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU

En pleine visite de Joe Biden en Israël, les Etats-Unis ont mis leur veto mercredi à une résolution du Conseil de sécurité qui appelait à une "pause humanitaire" entre le Hamas et l'Etat hébreu (Photo, AFP).
En pleine visite de Joe Biden en Israël, les Etats-Unis ont mis leur veto mercredi à une résolution du Conseil de sécurité qui appelait à une "pause humanitaire" entre le Hamas et l'Etat hébreu (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 19 octobre 2023

Hamas-Israël: Veto américain à une résolution devant le Conseil de sécurité de l'ONU

  • Sur 15 Etats membres du Conseil, 12 ont voté pour un projet porté par le Brésil, deux se sont abstenus, dont la Russie
  • Mais les Etats-Unis, un des cinq membres permanents, ont voté contre

NATIONS UNIES: En pleine visite de Joe Biden en Israël, les Etats-Unis ont mis leur veto mercredi à une résolution du Conseil de sécurité qui appelait à une "pause humanitaire" entre le Hamas et l'Etat hébreu, Washington fustigeant un texte qui ne mentionnait pas le "droit d'Israël à se défendre".

Sur 15 Etats membres du Conseil, 12 ont voté pour un projet porté par le Brésil, deux se sont abstenus, dont la Russie, mais les Etats-Unis, un des cinq membres permanents, ont voté contre.

Cela a suffi à bloquer l'adoption d'une résolution qui dénonçait aussi les "attaques terroristes" du Hamas le 7 octobre et "toute violence" contre les civils.

"Les Etats-Unis sont déçus que cette résolution ne mentionne pas le droit d'Israël à se défendre", tel qu'inscrit dans le droit international, a martelé, lors d'une séance tendue du Conseil de sécurité, l'ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield.

La diplomate, seule à voter contre un texte rédigé par Brasilia qui préside le Conseil en octobre, s'exprimait au moment où le président américain assurait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou de son soutien face au Hamas.

Joe Biden est en Israël au lendemain d'une frappe sur un hôpital de Gaza dont les belligérants s'accusent mutuellement, qui a fait des centaines de morts et provoqué un vent de colère au Moyen-Orient.

Pauses humanitaires

Le texte de la résolution demandait à ce que "toutes les parties se plient complètement aux obligations du droit international, notamment des droits humains internationaux, y compris dans la conduite des hostilités".

"Des pauses humanitaires dans le conflit (auraient) permis un accès humanitaire complet, rapide, sûr et sans entrave pour les agences des Nations unies et leurs partenaires", plaidait le document.

La France a voté pour cette "bonne résolution", a critiqué devant la presse son ambassadeur Nicolas de Rivière, disant "regretter que ce texte ait été rejeté" et qualifiant le vote "d'opportunité manquée".

Juste avant, le Conseil de sécurité avait écarté deux amendements proposés par la Russie à cette résolution brésilienne.

La Russie avait soumis lundi soir son propre texte, réclamant "un cessez-le-feu immédiat", ce qui avait été sèchement rejeté par trois membres permanents (Etats-Unis, France, Royaume-Uni) et le Japon.

"Des pauses humanitaires ne contribueront pas à arrêter l'effusion de sang. Seul un cessez-le-feu pourra le faire", a protesté l'ambassadeur russe Vassili Nebenzia.

Le projet brésilien condamnait "fermement toutes les violences et les hostilités contre des civils et tous les actes de terrorisme", y compris "les attaques terroristes odieuses par le Hamas le 7 octobre 2023 et la prise d'otages".

Pas de mention d'Israël

Le texte demandait en outre à ce que "toutes les parties se plient complètement aux obligations du droit international, notamment des droits humains internationaux, y compris dans la conduite des hostilités". Mais sans cibler Israël nommément pour ses bombardements sur Gaza.

Les Etats-Unis, son principal allié, se sont opposés à la résolution car elle ne mentionnait pas "le droit d'Israël à se défendre", a fait valoir Mme Thomas-Greenfield.

Sur X, ex-Twitter, l'ambassadeur israélien à l'ONU Gilad Erdan a "remercié" les Etats-Unis pour leur "veto contre une très mauvaise résolution" et salué leur "vraie amitié".

Son homologue palestinien Riyad Mansour a lui prévenu devant le Conseil que "tuer davantage de Palestiniens ne rendra jamais Israël plus en sécurité".

Pour l'ONG américaine Human Rights Watch, "les Etats-Unis ont une nouvelle fois cyniquement utilisé leur veto pour empêcher le Conseil de sécurité d'agir sur Israël et la Palestine, au moment d'un carnage sans précédent".

Enfin, la résolution du Brésil réclamait "de fournir aux populations civiles (de Gaza) des biens essentiels, de manière continue et sans blocage: électricité, eau, carburant, nourriture et médicaments, conformément au droit international humanitaire".

L'eau et la nourriture manquent aux 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, privés aussi d'électricité, après le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre à ce petit territoire paupérisé, déjà soumis à un blocus terrestre, maritime et aérien depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Un million de Palestiniens, selon l'ONU, ont fui les bombardements et suivi un appel à l'évacuation du nord lancé par l'armée israélienne, pour se masser dans le sud près de Rafah, seule porte de la bande de Gaza vers l'extérieur, contrôlée par l'Egypte.

En parallèle de la diplomatie à l'ONU, Israël a annoncé mercredi autoriser l'entrée d'aide humanitaire dans la bande de Gaza depuis l'Egypte.


Tesla va construire en Chine une usine de stockage d'électricité

Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
Une photo montre une voiture électrique connectée à une borne de recharge Tesla V4 (Tesla Supercharger) à Chasse-sur-Rhône, dans le centre de la France, le 6 juin 2025. (AFP)
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  • Le groupe américain Tesla a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois

NEW YORK: Le groupe américain Tesla, spécialiste des véhicules électriques et qui fabrique également des batteries et des panneaux solaires, a annoncé vendredi la signature en Chine d'un contrat pour construire sa première usine à grande échelle de stockage destinée au réseau électrique chinois.

"Tesla a officiellement signé son premier projet d'usine électrique de stockage d'énergie pour le réseau en Chine continentale", a indiqué le groupe sur son compte sur le réseau social chinois Weibo.

Il a précisé que cette installation, qui devrait être "la plus grande" de ce type en Chine, allait "permettre d'ajuster les ressources du réseau électrique et de résoudre efficacement les pressions liées à la fourniture d'électricité en milieu urbain".

Selon le média financier chinois Yicai, le montant du contrat signé par Tesla Shanghai, les autorités de cette grande ville de l'Est de la Chine et la société China Kangfu International Leasing, prévoit des investissements de quatre milliards de yuans, soit un peu moins de 560 millions de dollars.

Tesla a installé une chaîne d'assemblage de véhicules à Shanghai, qui a également produit plus de 100 Megapacks au premier trimestre 2025 destinés à l'exportation, en particulier vers l'Europe.

Un Megapack est une batterie géante qui peut stocker plus de 3,9 mégawattheures (MWh) d'électricité, soit l'équivalent de la consommation de 3.600 foyers en moyenne pendant une heure, selon le site internet de Tesla.

Le groupe précise que ces blocs, ressemblant à des conteneurs blancs, peuvent être connectés les uns aux autres à l'infini tout en disposant chacun de leur propre dispositif de connectivité.

A ce stade, le groupe américain indique en avoir installé pour l'équivalent de plus de 10 gigawattheures (GWh), notamment dans plusieurs Etats américains comme le Texas (81 unités) et l'Alaska (37 unités) ainsi qu'en Australie (212 unités).

La signature de ce contrat intervient au moment où les relations sont tendues entre Washington et Pékin, sur fond de guerre commerciale initiée par le président américain Donald Trump.

Or le patron de Tesla, le milliardaire Elon Musk, a été un proche conseiller de M. Trump pendant sa campagne pour la Maison Blanche et dirigeait jusqu'à peu la commission à l'efficacité gouvernementale (Doge) ayant pour mission de réduire drastiquement les dépenses fédérales.


Guerre Iran-Israël: les derniers développements

Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
Des traînées de roquettes sont visibles dans le ciel au-dessus de la ville côtière israélienne de Netanya au milieu d'un nouveau barrage d'attaques de missiles iraniens le 21 juin 2025. (AFP)
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  • Les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans

Jérusalem: Voici les derniers développements samedi, au neuvième jour de la guerre entre l'Iran et Israël, marqué par une affirmation israélienne selon laquelle le programme militaire nucléaire iranien aurait été retardé d'au moins deux ans.

- "Deux ou trois ans" de retard pour une éventuelle bombe iranienne -

Israël estime avoir "déjà retardé d'au moins deux ou trois ans la possibilité" pour l'Iran de disposer de la bombe atomique, a déclaré le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar dans un entretien au journal allemand Bild publié samedi, jugeant le résultat de l'offensive israélienne "très significatif".

- "Campagne prolongée" -

Israël doit se préparer à une "campagne prolongée" contre l'Iran, a déclaré le chef d'état-major de l'armée israélienne Eyal Zamir dans un message vidéo adressé aux "citoyens d'Israël", appelant la population à se préparer à "des jours difficiles".

- Négocier "sans attendre" -

L'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne ont exhorté l'Iran à négocier "sans attendre l'arrêt des frappes" israéliennes, après une rencontre à Genève avec le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi.

Ils ont appelé Téhéran "poursuivre les discussions avec les Etats-Unis" sur son programme nucléaire.

- "Deux semaines" -

Le président américain Donald Trump, qui s'était donné jeudi "deux semaines" pour décider d'une éventuelle participation militaire des Etats-Unis aux frappes contre l'Iran, a affirmé vendredi que cette date butoir était un "maximum" et qu'il pourrait prendre sa décision avant. "L'Iran ne veut pas parler à l'Europe. Ils veulent nous parler à nous. L'Europe ne va pas pouvoir aider sur ce sujet", a-t-il déclaré.

- Pas de diplomatie avant l'arrêt de "l'agression" -

M. Araghchi a affirmé, lui, que son pays était prêt à "envisager" un retour à la diplomatie avec les Etats-Unis "une fois l'agression" israélienne "stoppée".

"Nous sommes favorables à la poursuite des discussions avec l'E3 (Allemagne, France, Royaume-Uni Ndlr) et l'Union européenne", a-t-il néanmoins dit.

- Iran: 657 morts selon une ONG -

Au moins 657 civils et militaires ont été tués et plus de 2.000 blessés en Iran par les frappes israéliennes depuis le 13 juin, selon l'organisation Human Rights Activists News Agency (HRANA) basée aux Etats-Unis.

- Explosions à Téhéran -

Plusieurs explosions ont été entendues vendredi soir à Téhéran. Les défenses anti-aériennes ont été activées selon un média iranien.

L'armée israélienne a annoncé plus tôt avoir visé des lanceurs de missiles dans le sud-ouest de l'Iran, et frappé des cibles à Téhéran, Ispahan (centre) et dans l'ouest du pays.

- Inspections "incontestables" -

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a assuré que son organisation pouvait "garantir", par un système d'inspections "incontestables", que l'Iran ne pourrait pas développer l'arme nucléaire.

"Une solution diplomatique est possible si la volonté politique est là. Des éléments d'un accord ont été discutés", a-t-il dit.

- 19 blessés à Haïfa -

L'hôpital Rambam de Haïfa a annoncé avoir pris en charge 19 blessés, dont un dans un état grave, après des tirs de missiles iraniens sur cette ville du nord d'Israël.

- Un 3e porte-avions américain vers le Moyen-Orient -

L'USS Gerald Ford, le dernier-né des porte-avions américains, va prendre la semaine prochaine la route de l'Europe, a annoncé un responsable de la Marine, qui place ainsi un troisième porte-avions à proximité du Moyen-Orient.


Guerre Iran-Israël: Paris, Berlin et Londres vont faire «une offre de négociation complète» aux Iraniens

Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron. (AFP)
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  • "Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes"
  • Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne

LE BOURGET: Paris, Berlin et Londres vont faire vendredi à Genève "une offre de négociation complète" aux Iraniens incluant le nucléaire, les activités balistiques et le financement des groupes terroristes dans la région, a déclaré Emmanuel Macron.

"Il faut absolument prioriser le retour à la négociation de fond qui inclut le nucléaire pour aller vers le zéro enrichissement, le balistique pour limiter les activités, les capacités iraniennes et le financement de tous les groupes terroristes de déstabilisation de la région", a insisté le président français, en marge du salon aéronautique du Bourget.

Le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi doit rencontrer dans la journée à Genève ses homologues britannique, David Lammy, français Jean-Noël Barrot et allemand Johann Wadephul, ainsi que la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas.

Les Européens doivent se coordonner lors d'un déjeuner, avant la rencontre prévue vers 15H00 locales (13H00 GMT).

Le nucléaire iranien "est une menace et il ne faut aucun laxisme en la matière" mais "personne ne peut sérieusement penser que cette menace, on y répond avec les opérations en cours uniquement", a jugé Emmanuel Macron.

"Il y a des centrales qui sont extrêmement protégées" et "nul ne sait aujourd'hui totalement dire où est l'uranium enrichi à 60% (...). Donc c'est un programme dont il faut reprendre le contrôle aussi par l'expertise technique et la négociation", a-t-il argumenté.

Selon une source diplomatique, cette solution complète consiste par exemple à "définir un cadre de vérification poussée des installations nucléaires iraniennes (...) On pourrait imaginer que l’AIEA (Agence internationale de l'Energie atomique) puisse entrer partout pour des inspections sans préavis".

"Ce serait un modèle d'inspections qui ressemblerait à quelque chose qu’on avait mis en place sur le nucléaire en Irak après 1991 et la guerre du Golfe qui avait vu la défaite de Saddam Hussein", a-t-on ajouté.

Emmanuel Macron a appelé aussi Israël à cesser ses frappes sur "les infrastructures civiles" iraniennes. "Rien ne justifie des frappes sur les infrastructures énergétiques et les populations civiles", a-t-il répété.

Le chef de l'Etat n'entend pas "oublier non plus la situation à Gaza qui exige aujourd'hui, pour des raisons humanitaires mais sécuritaires également, un cessez le feu le plus rapide, une reprise de l'aide humanitaire et une reprise du travail politique".

Affirmant que l'Iran était sur le point de se doter de la bombe atomique, Israël a lancé le 13 juin une attaque aérienne massive contre la République islamique, qui a déclenché la riposte iranienne. Depuis, les frappes israéliennes sur l'Iran et les tirs de missiles iraniens contre le territoire israélien se succèdent.

Jeudi, le président américain Donald Trump avait évoqué une possibilité "substantielle" de négociations avec l'Iran et déclaré qu'il déciderait "au cours des deux prochaines semaines" d'une intervention de son pays aux côtés d'Israël.