A quelques jours de Noël, une grève surprise entraîne la fermeture du tunnel sous la Manche

Les passagers se rassemblent à la gare de St Pancras à Londres le 21 décembre 2023, alors que les services sont perturbés en raison d'une grève à l'Eurotunnel (Photo de JUSTIN TALLIS / AFP).
Les passagers se rassemblent à la gare de St Pancras à Londres le 21 décembre 2023, alors que les services sont perturbés en raison d'une grève à l'Eurotunnel (Photo de JUSTIN TALLIS / AFP).
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Publié le Jeudi 21 décembre 2023

A quelques jours de Noël, une grève surprise entraîne la fermeture du tunnel sous la Manche

  • L'annonce soudaine de l'annulation de tous les trains en direction du continent à la gare de St Pancras, à Londres, jeudi en début d'après-midi a provoqué un affolement chez tous les passagers en attente de leur train
  • C'est une grève surprise des salariés français d'Eurotunnel, filiale du groupe Getlink, qui a provoqué la fermeture du tunnel jeudi à midi

PARIS: A quelques jours de Noël et alors que les départs en vacances commencent, une grève surprise des salariés d'Eurotunnel a entraîné la fermeture du tunnel sous la Manche et créé la panique dans plusieurs gares européennes.

L'annonce soudaine de l'annulation de tous les trains en direction du continent à la gare de St Pancras, à Londres, jeudi en début d'après-midi a provoqué un affolement chez tous les passagers en attente de leur train.

Selon une journaliste de l'AFP présente sur place, les agents d'accueil et de sécurité de la gare - qui semblaient tout aussi pris au dépourvu - ont même dû faire sortir les passagers qui avaient déjà passé les contrôles de sécurité et patientaient sur le quai.

C'est une grève surprise des salariés français d'Eurotunnel, filiale du groupe Getlink, qui a provoqué la fermeture du tunnel jeudi à midi. Le mouvement social a entraîné "l'interruption complète du service et la fermeture de nos terminaux en France et au Royaume-Uni", a indiqué Getlink dans un communiqué.

Résultat: plus aucun Eurostar ne peut emprunter l'ouvrage et les navettes emportant voitures et camions sont également bloquées.

"Cette forte mobilisation n'est pas une surprise", a déclaré l'intersydicale, regroupant les six syndicats d'Eurotunnel (FO, CGT, Sud-Rail, CFE-CGC, CFDT et SACDC), dans un communiqué.

"Depuis plusieurs mois, toutes les organisations syndicales confondues ont alerté la direction générale sur la terrible dégradation du climat social", écrit-elle. Elle a indiqué être reçue par la direction jeudi à 16H30.

Inacceptable

"Le blocage du tunnel sous la Manche est inacceptable. Une solution doit être immédiatement trouvée", a exigé le ministre délégué aux Transports français Clément Beaune sur le réseau social X.

"J'appelle chacun à la responsabilité pour assurer la circulation et les départs en vacances dans de bonnes conditions", a-t-il poursuivi.

D'après la direction, les organisations syndicales réclament un triplement de la prime de 1 000 euros qui leur a été promise.

Dès l'annonce de l'annulation des trains, les nombreux voyageurs qui prévoyaient de regagner la France ou la Belgique pour les fêtes depuis Londres se sont rués sur leurs téléphones pour tenter de changer leur billet pour le lendemain, ou réserver en catastrophe l'un des vols encore disponibles au départ de la capitale britannique.

"On devait aller à Disneyland (près de Paris, ndlr) avec les enfants. On pense prendre le ferry de Douvres à Calais, mais on a besoin d'une voiture pour ça. C'est juste trop stressant. On ne peut pas improviser un voyage en voiture avec trois enfants, il faut se préparer", enrageait Sam Boyal, un voyageur britannique resté à quai.

A la Gare du Nord à Paris, les employés d'Eurostar ont annoncé au mégaphone que l'ensemble des trains pour le reste de la journée étaient annulés.

"J'avais fait mon passeport exprès", a confié Catherine, 80 ans, visiblement déçue et contrariée car dans l'impossibilité de rejoindre son fils à Londres.

Informations érronées

Les voyageurs avaient comme à Londres les yeux rivés sur leurs smartphones pour trouver des itinéraires alternatifs.

Ed Basham, un Britannique de 31 ans venu rendre visite à sa petite amie à Paris, partageait sa colère: "Je vais devoir dormir chez des amis ce soir en attendant de trouver une solution".

La gare de Lille-Europe était bien plus calme. Santiago Rodriguez, un Mexicain en vacances avec sa famille en Europe se préparait à trouver une autre solution pour rejoindre Londres. "Maintenant on va à Bruxelles. C'est horrible de saccager nos plans comme ça", a-t-il dit à une journaliste de l'AFP.

La situation était d'autant plus confuse que des messages en anglais laissaient espérer une reprise du trafic vers 16H00.

A Calais, à l'entrée du terminal français où voitures et camions montent dans les trains pour rejoindre Folkestone de l'autre côté du détroit, de longues files de véhicules, sur plus d'un kilomètre, commençaient à se former.


Nucléaire : la Maison Blanche juge sa proposition dans le « meilleur intérêt » de l'Iran selon les médias

Trois cycles de négociations indirectes entre les États-Unis et l'Iran ont eu lieu à Oman et en Italie, et d'autres sont prévus (Archive/AFP)
Trois cycles de négociations indirectes entre les États-Unis et l'Iran ont eu lieu à Oman et en Italie, et d'autres sont prévus (Archive/AFP)
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  • « L'envoyé spécial (Steve) Witkoff a envoyé une proposition détaillée et acceptable au régime iranien, et c'est dans leur meilleur intérêt de l'accepter », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, citée par le New York Times.
  • D'après le New York Times, qui cite des responsables au fait des échanges diplomatiques, la proposition a été décrite comme une série de points à puces plutôt qu'un projet complet. 

WASHINGTON : Selon des médias américains, la Maison Blanche a rapporté samedi que la proposition américaine pour un accord nucléaire avec l'Iran était « acceptable » et « dans le meilleur intérêt » de Téhéran.

Samedi, l'Iran a déclaré avoir reçu des « éléments » d'une proposition américaine à l'issue de cinq cycles de négociations menés sous l'égide d'Oman et a affirmé, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, qu'il y répondrait de manière appropriée.

« L'envoyé spécial (Steve) Witkoff a envoyé une proposition détaillée et acceptable au régime iranien, et c'est dans leur meilleur intérêt de l'accepter », a déclaré Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, citée par le New York Times.

D'après le New York Times, qui cite des responsables au fait des échanges diplomatiques, la proposition a été décrite comme une série de points à puces plutôt qu'un projet complet. 

Elle appelle l'Iran à cesser tout enrichissement d'uranium et propose la création d'un groupe régional pour produire de l'énergie nucléaire, qui inclurait l'Iran, l'Arabie saoudite, d'autres États arabes, ainsi que les États-Unis.

Depuis plusieurs semaines, Washington et Téhéran mènent des discussions dans l'espoir de conclure un nouvel accord sur le nucléaire.

Selon un rapport confidentiel de l'AIEA jugé « politique » samedi par l'Iran, l'Iran aurait encore accéléré son rythme de production d'uranium hautement enrichi.

Vendredi, le président américain Donald Trump estimait qu'Iran et États-Unis étaient « assez proches d'un accord », un optimisme toutefois tempéré par M. Araghchi, qui n'est « pas sûr » de l'« imminence » d'un accord.

Les négociations achoppent pour l'heure sur la question de l'enrichissement d'uranium : les États-Unis demandent que l'Iran y renonce totalement, tandis que Téhéran refuse catégoriquement. 


Sanctions contre Moscou, Paris rappelle la nécessité d'une « coordination » avec les États-Unis

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à gauche), le Premier ministre français François Bayrou et le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Éric Lombard quittent l'Élysée à Paris après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 9 avril 2025. (Photo : ALAIN JOCARD / AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot (à gauche), le Premier ministre français François Bayrou et le ministre français de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Éric Lombard quittent l'Élysée à Paris après la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le 9 avril 2025. (Photo : ALAIN JOCARD / AFP)
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  • Les ministres français des Finances et des Affaires étrangères ont rappelé samedi « la nécessaire coordination » entre les États-Unis et l'Europe pour mettre fin au conflit en Ukraine.
  • L'Union européenne prépare un 18e paquet de sanctions à l'encontre de la Russie pour la convaincre d'accepter un cessez-le-feu.

PARIS : Les ministres français des Finances et des Affaires étrangères ont rappelé samedi « la nécessaire coordination » entre les États-Unis et l'Europe pour mettre fin au conflit en Ukraine, en recevant des sénateurs américains porteurs d'un projet de sanctions contre Moscou.

Le gouvernement français indique dans un communiqué qu'Éric Lombard et Jean-Noël Barrot ont reçu les sénateurs républicain Lindsey Graham et démocrate Richard Blumenthal.

Les deux parlementaires incitent le Congrès à adopter des sanctions dites « secondaires » extrêmement strictes, avec notamment des droits de douane allant jusqu'à 500 % sur les pays qui importent des hydrocarbures et des matières premières russes.

« Les ministres ont insisté sur la nécessaire coordination entre les États-Unis et l'Europe pour que les efforts en cours aboutissent à une paix juste et durable », affirme-t-il.

De retour d'Ukraine, les deux sénateurs ont fait part de leur intention de prendre des « dispositions législatives » pour « obtenir le retour en Ukraine des milliers d'enfants déportés par la Russie », ajoute le gouvernement.

L'Union européenne prépare un 18e paquet de sanctions à l'encontre de la Russie pour la convaincre d'accepter un cessez-le-feu. Le président américain Donald Trump affiche de son côté une attitude ambivalente, faisant preuve d'impatience et brandissant la menace de sanctions, sans pour autant passer à l'acte.

Au cours de leur entretien, les ministres et sénateurs ont par ailleurs évoqué l'Iran, qui « ne peut en aucun cas et d'aucune manière disposer de l’arme nucléaire », ainsi que le « dialogue exigeant avec le président intérimaire de Syrie Ahmad al-Chareh.


L'arme nucléaire est « inacceptable » a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères

Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi participe à une conférence de presse à Moscou, en Russie, le 18 avril 2025. (Reuters)
Le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araqchi participe à une conférence de presse à Moscou, en Russie, le 18 avril 2025. (Reuters)
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  • Les deux pays s'écharpent sur la question de l'enrichissement d'uranium : les États-Unis exigent que l'Iran y renonce totalement, tandis que Téhéran refuse catégoriquement.
  • « Si le problème concerne les armes nucléaires, alors nous considérons également que ce type d'arme est inacceptable », a déclaré Abbas Araghchi lors d'un discours télévisé.

TEHERAN : Alors que son pays est engagé dans de délicats pourparlers sur le nucléaire avec les États-Unis, le chef de la diplomatie iranienne, Abbas Araghchi, a jugé samedi « inacceptable » l'arme atomique.

Les deux pays s'écharpent sur la question de l'enrichissement d'uranium : les États-Unis exigent que l'Iran y renonce totalement, tandis que Téhéran refuse catégoriquement, arguant de son droit de disposer de capacités nucléaires civiles.

« Si le problème concerne les armes nucléaires, alors nous considérons également que ce type d'arme est inacceptable », a déclaré Abbas Araghchi lors d'un discours télévisé.

« Nous sommes d'accord avec eux sur cette question », a-t-il ajouté en référence à la position américaine.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, et Israël, ennemi juré de l'Iran et considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire.

Téhéran se défend d'avoir de telles ambitions militaires mais souligne son droit au nucléaire civil, notamment pour l'énergie, en vertu des dispositions du Traité de non-prolifération (TNP) dont l'Iran est signataire. 

Le pays est toutefois le seul État non doté d'armes nucléaires à enrichir de l'uranium à un niveau élevé (60 %), selon l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

« Ils ne peuvent pas avoir d'armes nucléaires », a réitéré vendredi le président américain Donald Trump, estimant qu'Iran et États-Unis étaient « assez proches d'un accord ».

Abbas Araghchi a toutefois tempéré tout optimisme américain dans un message publié jeudi sur X, dans lequel il affirme ne pas être « sûr » de l'« imminence » d'un accord. 

Ennemis depuis quatre décennies, Téhéran et Washington ont tenu le 23 mai à Rome un cinquième cycle de pourparlers sous l'égide du sultanat d'Oman.

Les négociateurs iranien Abbas Araghchi et américain Steve Witkoff se sont quittés sans avancée notable, mais se disent prêts à de nouvelles discussions. Aucune date n'a pour le moment été fixée.

En cas d'accord avec Washington, l'Iran a affirmé mercredi qu'il pourrait autoriser des inspecteurs américains de l'AIEA (l'agence onusienne du nucléaire) à travailler sur son sol.

« Si des questions sont soulevées, qu'un accord est conclu et que les demandes de l'Iran sont prises en compte, alors nous reconsidérerons la possibilité d'accepter des inspecteurs américains », a déclaré Mohammad Eslami, le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA). 

Selon Ali Vaez, chercheur spécialiste de l'Iran à l'International Crisis Group, un cercle de réflexion américain, cela constituerait une première depuis la Révolution islamique de 1979.

Durant son premier mandat (2017-2021), Donald Trump avait retiré unilatéralement son pays d'un accord international sur le nucléaire conclu avec l'Iran en 2015 et avait rétabli de lourdes sanctions américaines à l'encontre de Téhéran.

En guise de représailles, l'Iran s'est affranchi de certaines obligations, accélérant notamment l'enrichissement d'uranium bien au-delà de la limite de 3,67 % fixée par l'accord.

M. Trump, qui cherche dorénavant à négocier un nouveau texte, menace d'avoir recours à l'option militaire si la diplomatie échoue.