Kurdistan d'Irak: trois membres des forces de sécurité tués par un drone sur un aérodrome

Les locaux d'un aérodrome utilisé par les forces kurdes irakiennes sont photographiés à Arbat, près de Sulaymaniyah, dans le Kurdistan irakien, après que trois membres d'une unité antiterroriste kurde ont été tués dans une frappe de drone qui a touché l'aérodrome. (AFP)
Les locaux d'un aérodrome utilisé par les forces kurdes irakiennes sont photographiés à Arbat, près de Sulaymaniyah, dans le Kurdistan irakien, après que trois membres d'une unité antiterroriste kurde ont été tués dans une frappe de drone qui a touché l'aérodrome. (AFP)
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Publié le Lundi 18 septembre 2023

Kurdistan d'Irak: trois membres des forces de sécurité tués par un drone sur un aérodrome

  • Il s'agit d'une rare attaque contre les forces de sécurité du Kurdistan implantées dans le secteur depuis des décennies
  • La frappe de drone a visé l'aérodrome d'Arbat, près de Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak

ARBAT: Trois membres des services antiterroristes du Kurdistan d'Irak ont été tués lundi dans une frappe de drone ayant touché un aérodrome dans les environs de Souleimaniyeh, a annoncé dans un communiqué cette institution sécuritaire sans identifier les auteurs du bombardement.

La frappe de drone a visé l'aérodrome d'Arbat, près de Souleimaniyeh, deuxième ville du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak, d'où décollent des avions utilisés pour l'épandage de pesticides.

"Malheureusement, le bombardement a tué trois de nos camarades peshmergas des services antiterroristes", selon le texte qui fait également état de trois blessés.

Une "enquête approfondie" a été ouverte sur ce "crime terroriste commis par des serviteurs étrangers et des espions locaux", est-il ajouté.

"Pour protéger l'enquête, nous préserverons la confidentialité des informations. Dans l'avenir nous dévoilerons la vérité au peuple du Kurdistan", précise le communiqué.

Un correspondant de l'AFP qui s'est rendu aux abords de l'aérodrome a pu voir un entrepôt en préfabriqué détruit et en partie calciné par le bombardement.

Il s'agit d'une rare attaque contre les forces de sécurité du Kurdistan, même si dans cette région, les grands voisins turc ou iranien sont souvent pointés du doigt pour des frappes de drone visant leurs oppositions respectives, implantées dans le secteur depuis des décennies.

«Menaces sécuritaires»

Dimanche, dans le nord de l'Irak, au moins quatre membres du Parti des Travailleurs du Kurdistan, le PKK turc, ont été tués par une frappe de drone menée par "l'armée turque", selon les autorités du Kurdistan autonome.

La Turquie a installé depuis 25 ans plusieurs dizaines de bases militaires au Kurdistan irakien pour lutter contre le PKK, classé groupe "terroriste" par Ankara et plusieurs pays occidentaux.

En avril 2023, l'Irak avait accusé la Turquie d'avoir mené un "bombardement" aux abords de l'aéroport de Souleimaniyeh.

Cette frappe avait eu lieu tandis que se trouvaient à l'aéroport des soldats américains et le commandant d'une coalition syrienne dominée par les Kurdes et alliée à Washington, les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Le Kurdistan d'Irak est aussi visé par des frappes iraniennes.

Bafel Jalal Talabani, le chef de l'Union patriotique du Kurdistan (UPK), le parti kurde historique aux manettes à Souleimaniyeh, a condamné lundi une "attaque terroriste".

"Face aux violations répétées, il est du devoir de toutes les parties politiques du Kurdistan de faire face ensemble aux menaces et défis sécuritaires et de protéger le Kurdistan de ses ennemis", a-t-il asséné dans un communiqué.


Les Houthis enlèvent quatre journalistes et en emprisonnent un autre pour avoir critiqué leur chef

Le journaliste yéménite Mohamed Al-Miyahi a été enlevé et a disparu pendant un mois après avoir critiqué le groupe rebelle des Houthis dans un article, des émissions et des médias sociaux. (X/File)
Le journaliste yéménite Mohamed Al-Miyahi a été enlevé et a disparu pendant un mois après avoir critiqué le groupe rebelle des Houthis dans un article, des émissions et des médias sociaux. (X/File)
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  • Le 24 mai, la Cour pénale spécialisée de Sanaa, capitale tenue par les Houthis, a condamné le journaliste yéménite Mohamed Al-Miyahi à 18 mois de prison pour avoir critiqué en ligne le chef des Houthis, Abdul Malik al-Houthi.
  • Le Comité pour la protection des journalistes et les autorités locales condamnent cette action, estimant qu'elle "illustre l'escalade des attaques des Houthis contre la liberté de la presse"

LONDRES : Au moins quatre journalistes ont été enlevés et un autre emprisonné pour avoir critiqué le chef des Houthis, a déclaré mardi le Comité pour la protection des journalistes, organisme de surveillance des médias.

Selon des rapports locaux, le photographe indépendant Abduljabbar Zayad, le journaliste d'Al-Araby Al-Jadeed Hassan Ziyad, le directeur du Soorah Media Production Center Abdulaziz Al-Noum et le chef adjoint du Syndicat des journalistes yéménites Walid Ali Ghalib ont été enlevés entre le 21 et le 23 mai.

Le 24 mai, la Cour pénale spécialisée de Sanaa, capitale tenue par les Houthis, a condamné le journaliste yéménite Mohamed Al-Miyahi à 18 mois de prison pour avoir critiqué en ligne le chef des Houthis, Abdul Malik al-Houthi.

Al-Miyahi a également été condamné à signer un engagement à ne pas reprendre son travail de journaliste et à payer une garantie de 5 millions de SR (20 500 dollars), qu'il perdrait s'il continuait à publier des documents critiques à l'égard de l'État.

La directrice régionale du CPJ, Sara Qudah, a condamné ces actions et a déclaré : "L'enlèvement d'au moins quatre journalistes et travailleurs des médias yéménites et la condamnation de Mohamed Al-Miyahi illustrent l'escalade des attaques des Houthis contre la liberté de la presse.

"Nous appelons les autorités houthies à libérer immédiatement tous les journalistes détenus et à cesser d'utiliser la loi et les tribunaux pour légitimer leur répression des voix indépendantes.

Le Syndicat des journalistes yéménites a également condamné l'enlèvement, le qualifiant de "campagne arbitraire visant les journalistes et la liberté d'opinion et d'expression".

Un communiqué publié par l'organisation indique que "le syndicat considère ces enlèvements comme une violation des droits de l'homme : "Le syndicat considère ces enlèvements comme une continuation de l'approche de répression et de ciblage des journalistes et des leaders d'opinion, et comme un comportement hostile envers la liberté d'opinion et d'expression, tenant le groupe Houthi entièrement responsable de la vie et de la sécurité des collègues détenus.

M. Al-Miyahi a critiqué les Houthis, soutenus par l'Iran, dans une série d'articles, d'émissions et de messages sur les réseaux sociaux. Dans son dernier article, avant son enlèvement en septembre 2024 et sa disparition forcée pendant plus d'un mois, il a accusé le groupe de supprimer la liberté d'expression et de "ne pas respecter les gens et de les traiter comme des troupeaux sans cervelle et inconscients".

En janvier, il a comparu devant un tribunal, accusé d'avoir "publié des articles contre l'État". Le YJS a qualifié le procès de "simulacre (...) où le verdict a été lu à haute voix par le juge à partir d'un téléphone portable à l'intérieur de la salle d'audience, violant ainsi les normes les plus élémentaires d'un procès équitable".

Le CPJ a accusé les Houthis, qui contrôlent Sanaa et gouvernent plus de 70 % de la population du Yémen, de gérer un "système judiciaire parallèle (...) largement considéré comme manquant d'impartialité" et a fait valoir que les poursuites contre Al-Miyahi violaient l'article 13 de la loi sur la presse du Yémen, qui protège les journalistes contre les sanctions pour avoir publié leurs opinions. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: les centres d'aide fermés temporairement, Israël annonce des zones de combat

Mardi, 27 personnes qui espéraient pouvoir se rendre au centre de GHF de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont été tuées quand des soldats israéliens ont ouvert le feu "sur des milliers de civils" rassemblés à plusieurs centaines de mètres, selon la Défense civile. (AFP)
Mardi, 27 personnes qui espéraient pouvoir se rendre au centre de GHF de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont été tuées quand des soldats israéliens ont ouvert le feu "sur des milliers de civils" rassemblés à plusieurs centaines de mètres, selon la Défense civile. (AFP)
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  • Les centres d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël, sont fermés mercredi dans le territoire palestinien, où les routes menant aux sites de distribution sont devenues des "zones de combats", a averti l'armée
  • Après la levée très partielle d'un blocus total imposé par Israël pendant plus de deux mois, privant la population de Gaza de toute aide humanitaire, la GHF a commencé la distribution de colis-repas le 27 mai

GAZA: Les centres d'aide de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), soutenue par les Etats-Unis et Israël, sont fermés mercredi dans le territoire palestinien, où les routes menant aux sites de distribution sont devenues des "zones de combats", a averti l'armée israélienne.

Après bientôt 20 mois d'une guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 en Israël, la Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mercredi la mort de 12 personnes parmi lesquelles des femmes et des enfants dans une frappe israélienne à l'aube dans l'ouest de Khan Younès (sud).

Quatre autres personnes ont été tuées dans des bombardements sur d'autres secteurs du territoire palestinien, selon cette organisation de premiers secours.

La GHF, une organisation au financement opaque, a justifié la fermeture d'une journée de ses centres "pour des travaux de rénovation, de réorganisation et d'amélioration de l'efficacité", après une série d'événements chaotiques meurtriers ces derniers jours à proximité des sites tenus par cette fondation avec laquelle l'ONU refuse de coopérer.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit de son côté se prononcer mercredi soir sur un projet de résolution réclamant "un cessez-le-feu immédiat et permanent", ainsi que "la levée de toutes les restrictions à l'entrée d'aide humanitaire à Gaza et sa distribution sûre et sans entrave à grande échelle", y compris par l'ONU, selon le texte.

Mais il devrait se heurter à un nouveau veto des Etats-Unis, proche allié d'Israël et son principal fournisseur d'armements, malgré la pression internationale croissante sur Israël pour mettre fin à la guerre dans le territoire palestinien dévasté par les bombardements, où les quelque 2,4 millions d'habitants sont menacés de famine, selon l'ONU.

"Faire toute la lumière" 

Après la levée très partielle d'un blocus total imposé par Israël pendant plus de deux mois, privant la population de Gaza de toute aide humanitaire, la GHF a commencé la distribution de colis-repas le 27 mai.

Mais son déploiement a été marqué par des scènes chaotiques accompagnées de violences meurtrières à proximité de ses centres.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Mardi, 27 personnes qui espéraient pouvoir se rendre au centre de GHF de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont été tuées quand des soldats israéliens ont ouvert le feu "sur des milliers de civils" rassemblés à plusieurs centaines de mètres, selon la Défense civile.

L'armée israélienne, qui accuse le Hamas de tout faire pour empêcher les distributions de GHF, a indiqué mardi soir que "des soldats avaient procédé à des tirs de semonce (...) en direction de suspects qui s'approchaient d'une manière qui mettait en danger leur sécurité", et annonçait qu'un enquête était en cours pour faire "toute la lumière" sur ce qui s'est passé.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a "condamné" ces tirs, évoquant des pertes de vies "inconcevables", deux jours après un drame similaire au même endroit, au cours duquel 31 personnes ont été tuées lundi, selon les secours palestiniens. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Volker Türk, a lui dénoncé des "crimes de guerre".

Israël a intensifié à la mi-mai son offensive dans la bande de Gaza, dans le but affiché de libérer les derniers otages kidnappés le 7 octobre 2023, prendre le contrôle de l'ensemble du petit territoire coincé entre Israël, l'Egypte et la Méditerranée, et anéantir le Hamas qui y a pris le pouvoir en 2007.

Voilier pour Gaza 

Pour apporter de l'aide humanitaire, un voilier de la Coalition de la flottille pour la liberté, avec la militante écologiste suédoise Greta Thunberg et la député française de gauche Rima Hassan à son bord, est parti dimanche d'Italie en direction du territoire.

"La Marine est mobilisée jour et nuit pour protéger l'espace maritime d'Israël et les frontières maritimes", a averti mardi le général de brigade Effie Defrin, porte-parole de l'armée israélienne.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 sont toujours retenues à Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.

Plus de 54.607 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans la campagne militaire israélienne de représailles, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

L'armée israélienne a annoncé mercredi la mort au combat d'un de ses soldats dans le nord de la bande de Gaza.

 


Gaza: les secours annoncent au moins douze morts dans le sud lors d'une frappe israélienne

Les Palestiniens pleurent leurs proches tués lors d'une frappe israélienne qui a visé la maison de la famille al-Bursh à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 2 juin 2025, dans l'enceinte de l'hôpital arabe Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste, à Gaza. (Photo par Omar AL-QATTAA / AFP)
Les Palestiniens pleurent leurs proches tués lors d'une frappe israélienne qui a visé la maison de la famille al-Bursh à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 2 juin 2025, dans l'enceinte de l'hôpital arabe Al-Ahli, également connu sous le nom d'hôpital baptiste, à Gaza. (Photo par Omar AL-QATTAA / AFP)
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  • La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mercredi la mort de 12 personnes
  • Israël a intensifié son offensive dans la bande de Gaza à la mi-mai

GAZA : La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé mercredi la mort de 12 personnes, dont des femmes et des enfants, dans une frappe israélienne survenue dans l'ouest de Khan Younès, ville du sud de la Palestine en guerre.

« Au moins 12 personnes, dont plusieurs enfants et femmes, ont été tuées lors d'une frappe d'un drone israélien sur une tente pour personnes déplacées, près de l'école Al-Hinnawi qui accueille des familles déplacées », a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, le porte-parole de cette organisation de premiers secours.

Quatre autres personnes ont également été tuées par des frappes sur d'autres secteurs du territoire palestinien, a-t-il ajouté.

Israël a intensifié son offensive dans la bande de Gaza à la mi-mai, affichant son objectif de libérer les derniers otages, de prendre le contrôle de l'ensemble du petit territoire coincé entre Israël, l'Égypte et la Méditerranée, et d'anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas qui y a pris le pouvoir en 2007.