Premier ministre yéménite: «Le chemin vers la paix est clair, mais nous sommes loin de parvenir à un accord»

Le Premier ministre soutient que la priorité majeure du pays est de trouver une solution durable et de fournir des services essentiels pour améliorer le niveau de vie des citoyens. (Forum des médias arabes)
Le Premier ministre soutient que la priorité majeure du pays est de trouver une solution durable et de fournir des services essentiels pour améliorer le niveau de vie des citoyens. (Forum des médias arabes)
Short Url
Publié le Mercredi 29 mai 2024

Premier ministre yéménite: «Le chemin vers la paix est clair, mais nous sommes loin de parvenir à un accord»

  • Le Premier ministre yéménite met en avant le rôle primordial des médias pour contrer les arguments fallacieux
  • «Les actions des Houthis en mer Rouge sont antérieures aux événements du 7 octobre; il est important que les médias en soient conscients»

DUBAÏ: Le Premier ministre yéménite, Ahmad Awad ben Moubarak, a déclaré que même si le processus de paix avec les Houthis est «clair», un accord formel reste hors de portée, soulignant le rôle crucial que les médias doivent jouer pour construire le récit.

S’exprimant en marge du Forum des médias arabes de trois jours à Dubaï, le Premier ministre a évoqué les défis actuels auxquels son pays est confronté et l’importance d’une représentation médiatique précise des événements en cours.

Dans un entretien accordé à la présentatrice syrienne Zeina Yazigi, M. Moubarak a mis en lumière les difficultés quotidiennes auxquelles les citoyens yéménites ordinaires et lui-même font face en raison du conflit en cours.

«Nous sommes témoins de l’accumulation des années de guerre que le Yémen a traversées», précise Ahmad Awad ben Moubarak.

«Nous continuons de faire face à une catastrophe humanitaire provoquée par le manque de sécurité, les désastres naturels et la situation tendue en mer Rouge. Le niveau de vie demeure insuffisant. Si nous construisons une école aujourd’hui, une fusée pourrait la détruire le lendemain.»

Le Premier ministre soutient que la priorité majeure du pays est de trouver une solution durable et de fournir des services essentiels pour améliorer le niveau de vie des citoyens.

Il poursuit: «Nos raffineries de pétrole ont cessé de fonctionner en octobre 2022, ce qui a privé le gouvernement de plus de 70% de ses ressources. Il est donc difficile de fournir de l’électricité aux citoyens.»

«La feuille de route en faveur de la paix est claire. De nombreuses négociations et initiatives ont été programmées par nos frères en Arabie saoudite et au sultanat d’Oman. De longues négociations ont également eu lieu à Stockholm et au Koweït. Cependant, pour parvenir à un cessez-le-feu total, il faut deux partenaires volontaires, ce que les Houthis ne sont pas encore.»

Le Yémen est engagé dans une guerre civile sanglante. Elle oppose le gouvernement internationalement reconnu aux Houthis soutenus par l’Iran depuis 2014.

M. Moubarak, qui a été kidnappé par les Houthis en 2015 et qui a affirmé publiquement qu’il craignait pour sa vie, a qualifié la guerre d’«idéologique», mais il a exprimé ses espoirs de paix et de stabilité.

Il déclare: «Le Yémen occupe une position géographique stratégique importante, avec trente-quatre millions d’habitants et des ressources naturelles très riches.»

«En faire fi, c’est négliger une bonne partie des ressources mondiales. Nous sommes en guerre. Il s’agit d’une bataille idéologique contre les Houthis. De quelle éthique parle-t-on quand un parti bombarde des écoliers et prive son pays de ses ressources?»

Ahmad Awad ben Moubarak met en avant le rôle primordial des médias pour contrer les arguments fallacieux.

Il ajoute: «Les actions des Houthis en mer Rouge sont antérieures aux événements du 7 octobre. Les deux ne sont pas directement liés et il est important que les médias en soient conscients, pour sensibiliser l’opinion publique et entamer un dialogue.»

«On pensait auparavant que les Houthis n’avaient rien à voir avec l’Iran, ce qui était tout simplement faux. Cela a été prouvé par une couverture médiatique et des analyses pertinentes. Il est important d’avoir une vue d’ensemble.»

Lors d’une réunion avec cheikh Ahmed ben Mohammed ben Rachid al-Maktoum, deuxième vice-président de Dubaï et président du Conseil des médias de Dubaï, M. Moubarak a discuté de la nécessité d’une «voix arabe unifiée».

Les deux parties ont souligné le rôle important et influent des médias dans le soutien de la stabilité et l’amélioration des initiatives de paix, promettant de travailler ensemble pour développer un cadre destiné à préparer une nouvelle génération de professionnels des médias.

Ahmad Awad ben Moubarak poursuit: «Je suis fier de mon pays; c’est le berceau de la civilisation. Malgré les difficultés, il mérite nos sacrifices pour un avenir meilleur.»

«Nous avons des piliers solides – les Émiratis, les Saoudiens et le reste de nos frères. Nous avons une cause juste et nous souhaitons préserver notre identité arabe et notre espoir d’un avenir meilleur.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Ligue musulmane mondiale condamne les frappes israéliennes sur un centre culturel saoudien et une école de Gaza

Des Palestiniens inspectent les dégâts à l'école Dar Al-Arqam, où s'abritent des personnes déplacées, après qu'elle ait été touchée par une frappe israélienne jeudi, dans la ville de Gaza, le 4 avril 2025. (Reuters)
Des Palestiniens inspectent les dégâts à l'école Dar Al-Arqam, où s'abritent des personnes déplacées, après qu'elle ait été touchée par une frappe israélienne jeudi, dans la ville de Gaza, le 4 avril 2025. (Reuters)
Short Url
  • Les attaques meurtrières qui ont fait des dizaines de morts et de blessés sont qualifiées de « crimes horribles contre les civils et les installations civiles ».
  • Le chef de la MWL appelle à une action internationale urgente face à ces crimes de guerre.

RIYAD : la Ligue musulmane mondiale a condamné les frappes aériennes israéliennes qui ont touché un centre culturel saoudien et une école dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, alors qu'Israël a repris ses opérations militaires après l'effondrement d'une trêve temporaire avec le Hamas.

Dans une déclaration publiée vendredi par l'agence de presse saoudienne, le secrétaire général de la MWL, Cheikh Mohammed ben Abdulkarim Al-Issa, a dénoncé le ciblage de l'entrepôt du Centre saoudien pour la culture et le patrimoine, qui a détruit des fournitures médicales destinées aux malades et aux blessés de Gaza.

Il a également condamné la frappe sur l'école Dar Al-Arqam, qui aurait tué et blessé des dizaines de personnes, décrivant ces attaques comme des « crimes horribles contre des civils et des installations civiles ». 

M. Al-Issa a déclaré : « Ces actes représentent une violation flagrante de toutes les lois et normes humanitaires internationales. » 

Il a appelé la communauté internationale à prendre des mesures urgentes et a exhorté les organismes mondiaux à mettre en place des mécanismes de responsabilisation afin que les auteurs de ces crimes de guerre soient tenus pour responsables.

Cette condamnation intervient dans un contexte de recrudescence des violences à Gaza depuis le mois de mars, à la suite d'un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Israël a repris ses bombardements sur l'enclave, affirmant viser les infrastructures des militants, tandis que les agences humanitaires ont mis en garde contre l'aggravation de la crise et l'augmentation du nombre de victimes civiles. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Gaza : le Hamas diffuse une vidéo montrant deux otages israéliens en vie

Des manifestants anti-gouvernementaux israéliens portent des photos des otages détenus à Gaza depuis les attaques du 7 octobre par le Hamas, lors d'une manifestation devant la résidence du premier ministre à Jérusalem, le 25 mars 2025. (Photo AHMAD GHARABLI / AFP)
Des manifestants anti-gouvernementaux israéliens portent des photos des otages détenus à Gaza depuis les attaques du 7 octobre par le Hamas, lors d'une manifestation devant la résidence du premier ministre à Jérusalem, le 25 mars 2025. (Photo AHMAD GHARABLI / AFP)
Short Url
  • La séquence, diffusée par les Brigades Ezzedine al-Qassam, dure un peu plus de deux minutes
  • Le Forum des familles d'otages, principale organisation militant pour la libération des Israéliens retenus à Gaza, a indiqué avoir identifié l’un des deux otages.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La branche armée du Hamas a diffusé samedi une vidéo dans laquelle deux otages israéliens à Gaza déclarent avoir survécu à une frappe israélienne présumée.

Après deux mois d'une trêve fragile entre le Hamas et Israël, l'armée israélienne a repris, le 18 mars, son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé, le 7 octobre 2023, des attaques sans précédent contre Israël.

La séquence, diffusée par les Brigades Ezzedine al-Qassam, dure un peu plus de deux minutes. L’un des deux hommes y apparaît blessé, avec des bandages sur le visage et la main droite. L’AFP n’a pas pu vérifier l'authenticité de la vidéo ni sa date de tournage.

Le Forum des familles d'otages, principale organisation militant pour la libération des Israéliens retenus à Gaza, a indiqué avoir identifié l’un des deux otages comme étant Maxim Herkin, dont la famille a demandé à la presse de ne pas publier la vidéo.

Selon les médias israéliens, le second otage est le soldat Bar Kuperstein.

Les deux hommes avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du festival de musique Nova par des commandos du Hamas.

Bar Kuperstein, âgé de 21 ans, originaire de Holon, avait été enlevé alors qu'il tenta d'aider des festivaliers, même s'il ne était pas de service ce jour-là.

Maxim Herkin, 35 ans, avait émigré en Israël avec sa mère après avoir quitté l'Ukraine. Père d'une petite fille, il avait écrit à sa mère juste avant son enlèvement : « Tout va bien. Je rentre à la maison. »

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit décédés, en échange de la libération de 1 800 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.

L'armée israélienne bombarde Gaza et renforce son emprise sur le territoire depuis le 18 mars.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient que la pression militaire est le seul moyen de récupérer les otages contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages.


Des discussions « constructives » ont eu lieu entre Beyrouth et une émissaire américaine

L'envoyé spécial adjoint des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus (G), rencontre le président du Parlement libanais, Nabih Berri, à Beyrouth, le 5 avril 2025. (Photo par AFP)
L'envoyé spécial adjoint des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus (G), rencontre le président du Parlement libanais, Nabih Berri, à Beyrouth, le 5 avril 2025. (Photo par AFP)
Short Url
  • le président Joseph Aoun et Morgan Ortagus ont abordé la situation dans le sud du Liban, les travaux du comité international de suivi et le retrait israélien « dans un climat constructif ».
  • Selon les termes de l'accord, le Hezbollah devait repositionner ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud du pays.

BEYROUTH : Des responsables libanais ont fait état samedi d'un climat « positif » lors de leurs entretiens avec l'émissaire américaine adjointe pour le Moyen-Orient, en visite au Liban, sur fond de trêve fragile entre Israël et le Hezbollah.

Selon la présidence, le président Joseph Aoun et Morgan Ortagus ont abordé la situation dans le sud du Liban, les travaux du comité international de suivi et le retrait israélien « dans un climat constructif ».

Le bureau du Premier ministre, Nawaf Salam, a lui aussi salué une atmosphère « positive » lors d'un échange centré sur le sud du pays, les « dispositions sécuritaires liées à la cessation des hostilités » et le retrait des troupes israéliennes.

Il s'agit de la deuxième visite de Mme Ortagus au Liban depuis sa nomination par le président Donald Trump, alors que l'État hébreu poursuit ses frappes malgré un cessez-le-feu conclu le 27 novembre avec le Hezbollah et qu'il maintient des troupes en plusieurs points du sud du pays. 

Les États-Unis président un comité de suivi du cessez-le-feu, auquel participe la France. Cet accord a mis fin à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah.

Selon les termes de l'accord, le Hezbollah devait repositionner ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud du pays.

Israël devait pour sa part achever son retrait du Liban d'ici le 18 février, mais l'armée israélienne maintient actuellement des positions dans cinq secteurs « stratégiques ».

L'armée libanaise poursuit pour sa part son déploiement dans les zones évacuées.

Mme Ortagus et M. Salam ont évoqué le rôle de l'armée libanaise dans la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui avait mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah et sert de base au cessez-le-feu actuel. 

Le texte précise que seules les forces libanaises et les Casques bleus doivent être présentes dans le sud du pays et appelle au désarmement des groupes armés non étatiques.

Le président Aoun et Mme Ortagus ont également évoqué les réformes économiques et la lutte contre la corruption, au lendemain de l'entrée en fonctions du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid. Celui-ci s'est engagé à mettre en œuvre les réformes exigées par les créanciers internationaux pour débloquer une aide financière, alors que le pays est en proie à une grave crise économique.

Avec le Premier ministre, l'émissaire américaine a discuté de la nécessité de parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

Elle a également rencontré le président du Parlement, Nabih Berri, un allié du Hezbollah, ainsi que le chef de l'armée libanaise.

Lors de sa première visite en février, elle avait suscité la colère des partisans du Hezbollah en déclarant que « le règne de terreur » du mouvement pro-iranien, fortement affaibli par le conflit, était terminé.