Israël/Hamas: Plus de 400 interpellations pour actes antisémites en France

Plus de 400 personnes ont été interpellées en France pour des "actes antisémites" selon le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti (Photo, AFP).
Plus de 400 personnes ont été interpellées en France pour des "actes antisémites" selon le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 29 octobre 2023

Israël/Hamas: Plus de 400 interpellations pour actes antisémites en France

  • Sur les plus de 800 actes antisémites recensés en 21 jours, 406 interpellations ont été effectuées et, sur les quelque 5.300 signalements reçus par la plateforme Pharos
  • Le ministre de la Justice n'a pas détaillé la nature de ces actes

PARIS: Plus de 400 personnes ont été interpellées en France pour des "actes antisémites" depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, selon des déclarations du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti à La Tribune Dimanche.

"Sur les plus de 800 actes antisémites recensés en 21 jours, 406 interpellations ont été effectuées et, sur les quelque 5.300 signalements reçus par la plateforme Pharos, 300 ont donné lieu à une judiciarisation", a affirmé M. Dupond-Moretti à l'hebdomadaire.

Le ministre de la Justice n'a pas détaillé la nature de ces actes.

"Des peines de prison ferme ont été prononcées", a-t-il ajouté, estimant qu'il fallait "réagir fermement et rapidement face à des actes qui n'ont rien à faire dans notre pays".

Les derniers chiffres, donnés lundi par la Première ministre Elisabeth Borne lors d'un débat à l'Assemblée nationale, faisaient était de "300 personnes arrêtées pour des actes ou menaces antisémites" et de 4.000 alertes reçues par la plateforme Pharos.

"Nous vivons une période de confusion totale entretenue par certains irresponsables politiques", a ajouté le ministre de la Justice à La Tribune Dimanche, fustigeant de nouveau le refus de LFI de qualifier le Hamas de mouvement terroriste.

Il a par ailleurs indiqué avoir réuni jeudi au ministère de la Justice "Gérald Darmanin et Gabriel Attal, en présence de tous les procureurs" du pays, assurant que "face à des questions aussi graves que l'antisémitisme et la radicalisation, l'Éducation nationale doit pouvoir compter sur les procureurs et sur les forces de sécurité intérieure".


France: Macron réunit un conseil de défense après les frappes israéliennes en Iran

Le président français Emmanuel Macron (C) serre la main du colonel général ukrainien Ruslan Khomchak, Premier secrétaire adjoint du Conseil de défense et de sécurité nationale, entouré du chef d'état-major des armées françaises (CEMA) Thierry Burkhard (G), alors qu'ils arrivent pour assister à une réunion avec les chefs d'état-major des armées de l'Union européenne et de l'OTAN sur le conflit russo-ukrainien en cours, dans le cadre du Forum de Paris sur la défense et la stratégie, au musée de la Marine, à Paris, le 11 mars 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) serre la main du colonel général ukrainien Ruslan Khomchak, Premier secrétaire adjoint du Conseil de défense et de sécurité nationale, entouré du chef d'état-major des armées françaises (CEMA) Thierry Burkhard (G), alors qu'ils arrivent pour assister à une réunion avec les chefs d'état-major des armées de l'Union européenne et de l'OTAN sur le conflit russo-ukrainien en cours, dans le cadre du Forum de Paris sur la défense et la stratégie, au musée de la Marine, à Paris, le 11 mars 2025. (AFP)
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  • Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, avait auparavant appelé sur X "toutes les parties à la retenue et à éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régional"
  • "Nous avons exprimé à plusieurs reprises nos vives préoccupations concernant le programme nucléaire iranien", a encore rappelé M. Barrot

PARIS: Le président français Emmanuel Macron réunit vendredi à 11H00 (09H00 GMT) un conseil de défense et de sécurité nationale après les frappes menées par Israël durant la nuit "contre la République islamique d'Iran et son programme nucléaire", a annoncé l'Elysée.

La réunion "sera dédiée à la situation au Proche-Orient", a-t-on ajouté de même source. M. Macron doit ensuite s'exprimer à 17H00 (15H00 GMT) en clôture d'un forum à Paris sur la question palestinienne.

Le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, avait auparavant appelé sur X "toutes les parties à la retenue et à éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régional", jugeant "essentiel que toutes les voies diplomatiques soient mobilisées pour désamorcer les tensions".

"Nous avons exprimé à plusieurs reprises nos vives préoccupations concernant le programme nucléaire iranien", a encore rappelé M. Barrot.

Israël a mené vendredi une série de frappes aériennes contre l'Iran, disant viser une centaine de cibles dont des sites nucléaires. Téhéran a riposté en lançant des drones vers le territoire israélien, estimant que l'attaque israélienne constituait à ses yeux une "déclaration de guerre".

Cette attaque a eu lieu alors qu'Israël et les pays occidentaux soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique, ce que dément Téhéran.


Océan: le sommet de Nice s'achève, avec un cap clair sur la haute mer

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors de la troisième Conférence des Nations Unies sur les océans (UNOC3) qui réunit des dirigeants, des chercheurs et des militants pour discuter de la protection de la vie marine, à Nice, sur la Côte d'Azur, le 9 juin 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours lors de la troisième Conférence des Nations Unies sur les océans (UNOC3) qui réunit des dirigeants, des chercheurs et des militants pour discuter de la protection de la vie marine, à Nice, sur la Côte d'Azur, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Le sommet de l'Onu sur l'océan s'achève vendredi à Nice sur une avancée, saluée par les ONG, vers une meilleure protection de la haute mer
  • Un durcissement du ton sur l'exploitation minière des fonds marins a marqué le sommet, qui a réuni sur la Côte d'Azur une soixantaine de dirigeants du monde entier

NICE: Le sommet de l'Onu sur l'océan s'achève vendredi à Nice sur une avancée, saluée par les ONG, vers une meilleure protection de la haute mer, mais sans promesses de financements de grande ampleur.

Un durcissement du ton sur l'exploitation minière des fonds marins a marqué le sommet, qui a réuni sur la Côte d'Azur une soixantaine de dirigeants du monde entier. Mais des reculs sur les énergies fossiles et des déceptions sur la protection des aires marines ont laissé un goût d'inachevé aux défenseurs de l’environnement ou aux dirigeants d’Etats insulaires.

- Une accélération sur la haute mer -

Saluée par tous, la ratification du traité sur la haute mer par une cinquantaine de pays, actée lundi à Nice, permet d'espérer une entrée en vigueur rapide de cet accord international destiné à mieux protéger les eaux internationales (au-delà de 200 milles marins des côtes, soit 370 km).

Rebecca Hubbard, de la High Seas Alliance, un regroupement d'une cinquantaine d'ONG, a salué un "progrès incroyable". Mais "nous devons garder le pied sur l'accélérateur", a-t-elle prévenu, alors que le traité n'entrera en application que 120 jours après le dépôt de la 60e ratification.

La France n'a pas réussi à atteindre ce chiffre clé à Nice, comme souhaité par le président français Emmanuel Macron. Mais "il y a eu une mobilisation démente", se réjouit Romain Troublé, directeur de la Fondation Tara Océan.

"Une vraie accélération", abonde François Chartier, de Greenpeace. "A priori, le traité va être finalisé avant la fin de l'année et on va pouvoir travailler sur les premières aires marines protégées en haute mer."

- Le ton monte sur l'exploitation minière -

Dès l'ouverture du sommet, les dirigeants de la planète ont durci le ton face à la décision de Donald Trump de lancer unilatéralement l'exploitation des "nodules" polymétalliques dans les eaux internationales du Pacifique.

"Les abysses ne sont pas à vendre", a lancé Emmanuel Macron, parlant de "folie" et d'"action économique prédatrice", tandis que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, mettait en garde contre un nouveau "Far West".

Cette rhétorique ferme n'a toutefois pas permis d'élargir sensiblement la coalition pour un moratoire sur l'exploitation minière des fonds marins, passée de 32 à 37 pays seulement, sur les 169 États membres de l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), chargée de rédiger un code minier.

- Aires (mieux) protégées -

De la Colombie aux Samoa, en passant par le Portugal, la Grèce ou la Polynésie, des pays partout dans le monde ont annoncé la création d'aires marines protégées (AMP), ou le renforcement des aires existantes, notamment en y interdisant le chalutage de fond.

Le monde pourrait dépasser les 10% d'AMP à l'issue de la conférence, contre 8,34% auparavant. La faiblesse des annonces de la France, avec une limitation du chalutage de fond sur 4% seulement des eaux hexagonales, a déçu les ONG.

- Motus sur les énergies fossiles -

Principales causes du réchauffement climatique, les énergies fossiles (gaz, pétrole et charbon) ne sont pas mentionnées dans le projet de déclaration finale qui doit être adopté vendredi.

Le texte pointe "les effets néfastes du changement climatique" pour l'océan et ses écosystèmes, sans pour autant plaider en faveur d'une "transition" vers l'abandon des énergies fossiles, comme lors de la COP28 de Dubaï en 2023.

"C'est la principale cause de la détérioration des océans, et nous n'en parlons pas assez, c'est regrettable", a estimé Ralph Regenvanu, ministre de l'Environnement de l'archipel volcanique du Vanuatu, dans le Pacifique.

- Toujours pas d'argent -

Les 100 milliards de dollars de financement, évoqués par le Costa Rica avant la conférence de Nice, ne se sont pas matérialisés.

Quelque 175 milliards de dollars (153 milliards d'euros) par an sont nécessaires pour atteindre l'objectif de développement durable de l'océan d'ici 2030, selon un rapport du Forum économique mondial de 2022.


Surveillante tuée: vers la mise en examen du collégien, minute de silence dans les établissements

Le collège Françoise-Dolto de Nogent a rouvert ses portes jeudi matin, mais seules quelques dizaines d'élèves y sont retournés en matinée, a constaté l'AFP sur place.  Ils y ont respecté à midi une minute de silence en mémoire de Mélanie, la surveillante de 31 ans poignardée, un hommage demandé par la ministre de l'Education Elisabeth Borne dans tous les établissements scolaires du pays. (AFP)
Le collège Françoise-Dolto de Nogent a rouvert ses portes jeudi matin, mais seules quelques dizaines d'élèves y sont retournés en matinée, a constaté l'AFP sur place. Ils y ont respecté à midi une minute de silence en mémoire de Mélanie, la surveillante de 31 ans poignardée, un hommage demandé par la ministre de l'Education Elisabeth Borne dans tous les établissements scolaires du pays. (AFP)
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  • En raison de sa minorité, le suspect encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle au lieu d'une peine de prison à perpétuité. Il est présenté jeudi à un juge d'instruction de Dijon à l'issue de deux jours de garde à vue
  • Le collège Françoise-Dolto de Nogent a rouvert ses portes jeudi matin, mais seules quelques dizaines d'élèves y sont retournés en matinée, a constaté l'AFP sur place

NOGENT: Le collège de Nogent (Haute-Marne), comme des établissements scolaires de toute la France, a observé jeudi midi une minute de silence en hommage à sa surveillante tuée mardi, tandis que le collégien auteur des coups de couteau doit être mis en examen.

Le parquet a requis la mise en examen de ce collégien de 14 ans pour "meurtre d'une personne chargée de mission de service public" ainsi que pour "violences volontaires ayant entraîné une incapacité supérieure à huit jours" contre un gendarme blessé lors de son interpellation, a annoncé dans un communiqué le procureur de Dijon, Olivier Caracotch.

Son placement en détention provisoire a également été requis.

En raison de sa minorité, le suspect encourt une peine de 20 ans de réclusion criminelle au lieu d'une peine de prison à perpétuité. Il est présenté jeudi à un juge d'instruction de Dijon à l'issue de deux jours de garde à vue.

Le collège Françoise-Dolto de Nogent a rouvert ses portes jeudi matin, mais seules quelques dizaines d'élèves y sont retournés en matinée, a constaté l'AFP sur place.

Ils y ont respecté à midi une minute de silence en mémoire de Mélanie, la surveillante de 31 ans poignardée, un hommage demandé par la ministre de l'Education Elisabeth Borne dans tous les établissements scolaires du pays.

Thomas, 16 ans, un élève dans la classe de 3e du meurtrier, qui a assisté à la minute de silence de son collège, se souvient d'une surveillante "gentille et adorable", "une belle personne". Concernant l'auteur des faits, il parle d'un garçon "plutôt sympa" mais qui "des fois, (n')avait pas le moral".

"Je suis choquée, je suis très triste et en colère" a confessé Louise, 12 ans, en 6e au collège de Nogent.

"Ce temps de recueillement sera aussi l'expression collective de notre refus absolu de toute forme de violence et de notre détermination à soutenir ensemble, plus que jamais, notre école et ceux qui la font", a déclaré jeudi Mme Borne.

"Désinhibition de la violence"

Le président de la République Emmanuel Macron a déploré jeudi en Conseil des ministres une "désinhibition de la violence (...) pour laquelle il va falloir évidemment apporter des solutions", a rapporté la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.

"Face à la tristesse, à l'indignation, au choc que nous partageons, nous devons porter haut nos valeurs humanistes, notre fraternité, notre attention à chacune et chacun", a écrit la proviseure d'un lycée parisien dans un message destiné à l'ensemble de sa communauté scolaire consulté par l'AFP.

"Nous devrons continuer de veiller à ce que l'école reste un lieu sanctuaire, loin de la violence", a insisté cette proviseure.

Pendant sa garde à vue, le collégien de 14 ans a dit vouloir tuer une surveillante, "n'importe laquelle", a rapporté mercredi le procureur de Chaumont Denis Devallois, dressant le portrait glaçant d'un adolescent "fasciné par la violence" et "en perte de repères".

Il avait été interpellé mardi matin juste après les faits, lors d'un contrôle inopiné des sacs des élèves par des gendarmes devant son établissement.

Marche blanche 

Le suspect ne présente "aucun signe évoquant un possible trouble mental", selon le procureur.

Le drame de Nogent a eu un énorme retentissement dans les sphères éducatives et politiques.

Emmanuel Macron a estimé mercredi que l'accès des plus jeunes aux réseaux sociaux est porteur d'"épidémies de violences" qu'il faut "absolument réguler", promettant leur interdiction prochaine aux moins de 15 ans. Selon le procureur, le collégien "utilise peu les réseaux sociaux".

Au-delà de l'interdiction immédiate de la vente de couteaux aux mineurs, et "l'expérimentation" de portiques de sécurité voulue par le Premier ministre François Bayrou, le camp présidentiel et la gauche préviennent que la réponse est multiple et qu'il n'y a pas de "solution magique". La droite, elle, insiste sur "la sanction".

Les proches de la victime ont annoncé une marche blanche au départ du collège de Nogent, vendredi à 18H00.