Macron poursuit sa visite en Algérie pour «bâtir l'avenir»

Emmanuel Macron assiste à un banquet organisé par le président algérien Abdelmadjid Tebboune (Photo, AFP).
Emmanuel Macron assiste à un banquet organisé par le président algérien Abdelmadjid Tebboune (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Vendredi 26 août 2022

Macron poursuit sa visite en Algérie pour «bâtir l'avenir»

  • Jeudi, au premier jour de sa visite, il s'était recueilli au mémorial des martyrs algériens de la guerre d'indépendance (1954-62) face à la France
  • Le président français et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont scellé jeudi leur réconciliation après des mois de brouille diplomatique

ALGER: Le président français, Emmanuel Macron, poursuit vendredi une visite de trois jours en Algérie, destinée à "bâtir l'avenir" sans rien occulter du passé colonial, en mettant l'accent sur les jeunes entrepreneurs et start-up.

Le chef de l'Etat est arrivé au cimetière européen Saint-Eugène, le principal de la capitale du temps de la colonisation française de l'Algérie. Il a déposé une gerbe devant un monument aux "morts pour la France", pendant que retentissait la "sonnerie aux morts" avant la Marseillaise entonnée par le choeur de l'armée française.

Ensuite, au milieu des pins et cyprès, il a longuement déambulé entre les différents secteurs, chrétien, militaire, puis s'est particulièrement attardé dans le carré juif. Devant la tombe en marbre de Roger Hanin, acteur metteur en scène né en Algérie, il s'est recueilli avec à ses côtés le réalisateur Alexandre Arcady et l'économiste Jacques Attali, tous deux nés en Algérie.

Autre temps fort de la journée placée sous le signe de la relance du partenariat bilatéral, M. Macron rencontrera de jeunes entrepreneurs avec l'ambition de créer un incubateur franco-algérien de start-up numériques.

Il visitera aussi la Grande mosquée d'Alger, avec son minaret monumental, avant de rejoindre Oran (ouest), deuxième ville du pays réputée pour son ouverture d'esprit et sa créativité.

Le président français et son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune ont scellé leur réconciliation jeudi lors d'un entretien de plus de deux heures, après des mois de brouille diplomatique.

M. Tebboune s'est félicité de "résultats encourageants" qui permettent de "tracer des perspectives prometteuses dans le partenariat spécial qui nous lie".

France et Algérie vont relancer plusieurs comités intergouvernementaux notamment dans les domaines économique et stratégique, a-t-il annoncé.

La visite coïncide avec le 60e anniversaire de la fin de la guerre et la proclamation de l'indépendance de l'Algérie en 1962.

Le président français a souligné la volonté des deux pays de regarder vers l'avenir et "travailler ensemble sur ce "passé commun(...) complexe, douloureux".

Alger et Paris vont créer "une commission mixte d'historiens" afin de "regarder l'ensemble de cette période historique", "du début de la colonisation à la guerre de libération, sans tabou, avec une volonté (...) d'accès complet à nos archives", a dit M. Macron.

Gaz et visas 

Les deux dirigeants ont aussi abordé la situation du Mali, d'où l'armée française vient de se retirer, du reste du Sahel, de la Libye et du Sahara occidental qui "requièrent des efforts conjugués pour consolider la stabilité dans la région", a relevé M. Tebboune.

Le Sahara occidental, revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario, exacerbe la rivalité régionale entre l'Algérie et le Maroc, qui revendique la "marocanité" de ce terriroire.

Les livraisons de gaz algérien à l'Europe sont aussi dans tous les esprits. Depuis le début de la guerre en Ukraine, l'Algérie, premier producteur de gaz en Afrique et l'un des dix premiers au monde, est très sollicitée par des Européens pressés de réduire leur dépendance à l'égard du gaz russe.

C'est la deuxième fois qu'Emmanuel Macron se rend en Algérie en tant que président, après une première visite en décembre 2017.

Les relations entre les deux pays étaient alors au beau fixe avec un jeune président français, né après 1962, qui avait qualifié avant son élection la colonisation française de "crime contre l'humanité".

Mais elles ont rapidement tourné court, rattrapées par des mémoires difficilement conciliables après 132 ans de colonisation, une guerre sanglante et le départ d'un million de Français d'Algérie en 1962.

Les excuses attendues par Alger pour la colonisation ne sont jamais venues. En octobre 2021, des propos d'Emmanuel Macron sur le "système politico-militaire" algérien et la nation algérienne ont provoqué une grave rupture.

Le locataire de l'Elysée a fait depuis amende honorable et les deux présidents ont remis progressivement en route le partenariat bilatéral.

Mais la question délicate des visas attribués par la France, dont le nombre a été divisé par deux, a notamment continué de peser sur les relations mutuelles.

M. Macron y a fait allusion jeudi en évoquant des décisions prises pour "une mobilité choisie" en faveur des sportifs, entrepreneurs ou universitaires afin de "bâtir davantage de projets communs".


Pourquoi les pays occidentaux envisagent-ils des « mesures concrètes » contre Israël pour son offensive à Gaza

La semaine dernière, le Royaume-Uni, la France et le Canada ont publié une déclaration commune condamnant la situation à Gaza et en Cisjordanie, dénonçant "le niveau de souffrance humaine à Gaza" comme "intolérable". (AFP)
La semaine dernière, le Royaume-Uni, la France et le Canada ont publié une déclaration commune condamnant la situation à Gaza et en Cisjordanie, dénonçant "le niveau de souffrance humaine à Gaza" comme "intolérable". (AFP)
Short Url
  • La dernière opération israélienne et le blocus de l'aide qui dure depuis des semaines ont suscité des appels sans précédent à des sanctions de la part des principaux alliés occidentaux
  • L'Espagne a demandé le gel des livraisons d'armes à Israël, le Royaume-Uni a sanctionné les colons de Cisjordanie et l'Union européenne réexamine ses relations

LONDRES: Vendredi, la Dr Alaa al-Najjar, pédiatre et l’une des rares médecins encore en activité à Gaza, a quitté son domicile comme à son habitude pour entamer une nouvelle garde éprouvante au complexe médical Nasser de Khan Younis, ravagé par la guerre.

Alors qu'elle s'occupait de bébés et d'enfants blessés lors des attaques aériennes des jours précédents, un missile a frappé sa maison, tuant neuf de ses dix enfants.

Leur père, également médecin, a été grièvement blessé dans l'attaque. Le seul enfant survivant du couple, un garçon de 11 ans, a été amené à l'hôpital de sa mère, où il a eu la vie sauve sur la table d'opération.

--
Des femmes pleurent des membres de leur famille tués lors d'une frappe israélienne, à l'hôpital Al-Shifa, dans la ville de Gaza. (AFP)

Le même jour, plus de 50 personnes, dont de nombreux jeunes membres d'une même famille, ont été tuées à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.

Le poète et auteur Mosab Abu Toha, qui a reçu au début du mois le prix Pulitzer pour une série d'essais publiés dans le magazine The New Yorker, décrivant le "carnage physique et émotionnel à Gaza", s'est trouvé à proximité de la scène.

Sa photo poignante d'une fillette morte, peut-être âgée de deux ans seulement, à laquelle il manque la majeure partie de la tête, a été visionnée des dizaines de milliers de fois sur X. Les yeux de l'infirmier qui transportait tendrement son corps hors des décombres de sa maison racontaient leur propre histoire.

De tels incidents, ainsi que l'urgence humanitaire plus large résultant de la recrudescence de la violence et d'un embargo sur l'aide qui dure depuis des semaines, semblent avoir poussé de nombreux membres de la communauté internationale à envisager l'imposition de sanctions à l'encontre d'Israël.

La semaine dernière, l'Union européenne, principal partenaire commercial d'Israël, a annoncé qu'elle réexaminait l'accord d'association UE-Israël, en particulier l'article 2, qui stipule que les relations "sont fondées sur le respect des droits de l'homme et des principes démocratiques".

La semaine dernière également, le Royaume-Uni, la France et le Canada ont publié une déclaration commune condamnant la situation à Gaza et en Cisjordanie, dénonçant "le niveau de souffrance humaine à Gaza" comme "intolérable".

Avertissant qu'Israël risquait de « violer le droit international humanitaire », ils ont déclaré : « Nous ne resterons pas les bras croisés pendant que le gouvernement Netanyahou poursuit de telles violations flagrantes ».

Puis, une menace sans précédent a été proférée : "Si Israël ne met pas fin à la nouvelle offensive militaire et ne lève pas ses restrictions sur l'aide humanitaire, nous prendrons d'autres mesures concrètes en réponse".

En réponse à ces appels à des "mesures concrètes", le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lancé une attaque cinglante contre les dirigeants du Royaume-Uni, de la France et du Canada, déclarant qu'ils avaient "effectivement dit qu'ils voulaient que le Hamas reste au pouvoir".

Il les a également accusés de se ranger du côté des "assassins de masse, des violeurs, des tueurs de bébés et des kidnappeurs".

Israël a entamé des opérations militaires à Gaza en représailles à l'attaque sans précédent menée par le Hamas le 7 octobre 2023 contre le sud d'Israël, qui a fait quelque 1 200 morts, dont une majorité de civils, et pris en otage environ 250 personnes.

Dix-huit mois plus tard, au moins 54 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d'enfants, ont été tués à Gaza, selon les autorités sanitaires locales, tandis que tous les otages, à l'exception d'une poignée, ont été libérés ou tués dans les tirs croisés.

Lundi, lors d'un sommet à Madrid réunissant des pays européens et arabes, dont l'Arabie saoudite, le ministre espagnol des Affaires étrangères, Jose Manuel Albares, a appelé à un embargo sur les armes à destination d'Israël et à des sanctions contre les individus "qui veulent ruiner à jamais la solution à deux États".

S'exprimant avant la réunion, M. Albares a déclaré que l'aide humanitaire devait entrer à Gaza "massivement, sans conditions et sans limites, et sans être contrôlée par Israël", décrivant la bande de Gaza comme la "plaie ouverte" de l'humanité.

"Le silence dans ces moments est une complicité dans ce massacre", a-t-il regretté.

L'Arabie saoudite appelle depuis longtemps les États-Unis et d'autres pays occidentaux à geler les livraisons d'armes à Israël en réponse aux restrictions imposées à l'acheminement de l'aide humanitaire dans l'enclave assiégée.

Lundi également, plus de 800 avocats, universitaires et hauts magistrats à la retraite du Royaume-Uni ont signé une lettre ouverte exprimant "notre profonde inquiétude face à l'aggravation de la catastrophe dans le territoire palestinien occupé".

Ils ont exhorté le gouvernement britannique à respecter ses "obligations juridiques internationales fondamentales [...] à prendre toutes les mesures raisonnables en son pouvoir pour prévenir et punir le génocide [...] et pour assurer le respect du droit humanitaire international".

Guy Goodwin-Gill, professeur émérite de droit international des réfugiés à l'université d'Oxford et l'un des signataires de la lettre, a déclaré à Arab News que les attaques d'Israël "sont clairement et manifestement contraires au droit international et qu'elles deviennent tout simplement inacceptables".

La suite des événements "dépend dans une certaine mesure de la volonté des autres États de se joindre à la fête", a-t-il lancé. 

Il semble peu probable que les États-Unis désignent les dirigeants israéliens comme cibles de sanctions et il est presque certain qu'ils opposeraient leur veto à toute action proposée par le Conseil de sécurité des Nations unies.

"Mais je pense que le Royaume-Uni pourrait imposer des sanctions financières et en matière d'immigration, non seulement aux ministres et aux fonctionnaires israéliens soupçonnés d'être impliqués dans ce comportement illégal, mais aussi, à mon avis, à tous les Israéliens", a souligné M. Goodwin-Gill.

"Compte tenu de l'ampleur de la conscription dans le pays, tous les Israéliens ont été potentiellement impliqués dans les actions des militaires sur le terrain - les commandants de chars, les soldats et les pilotes de l'armée de l'air en particulier.

"Je pense qu'ils devraient être soumis à une obligation de visa et à des enquêtes sur ce qu'ils faisaient pendant la guerre.

La réponse habituelle du gouvernement israélien à toute critique est d'accuser ses détracteurs d'antisémitisme. Les signataires ont néanmoins décidé de s'exprimer.

"Je pense qu'il y avait une certaine appréhension à l'idée d'être taxé d'antisémitisme", a affirmé Mme Goodwin-Gill.

"Mais je pense que cette appréhension est en train de disparaître avec les violations continues du droit humanitaire international, et face au désir évident de certains membres du gouvernement israélien de détruire Gaza, d'anéantir l'objectif d'une solution à deux États et de mettre fin à la perspective d'une quelconque autodétermination pour les Palestiniens".

--
Des personnes observent les volutes de fumée qui se dégagent d'une frappe israélienne à Jabalia. (AFP)

Outre les événements à Gaza, "la mesure dans laquelle les colons envahissent la Cisjordanie et agressent les Palestiniens, non seulement avec le soutien passif des Forces de défense israéliennes, mais aussi armés par elles, commence à faire comprendre aux gens que l'étiquette d'"antisémitisme" ne tiendra pas cette fois-ci".

La communauté juridique britannique n'est pas la seule à rompre la couverture pour critiquer ouvertement les actions d'Israël. Mercredi, 380 écrivains, musiciens et organisations ont signé une lettre accusant le gouvernement israélien de génocide et demandant un cessez-le-feu immédiat à Gaza.

"Le gouvernement d'Israël a repris son assaut sur Gaza avec une brutalité effrénée", lit-on dans la lettre.

"Les déclarations publiques des ministres israéliens Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir expriment ouvertement des intentions génocidaires. L'utilisation des termes comme « génocide » ou « actes de génocide » pour décrire ce qui se passe à Gaza n'est plus débattue par les experts juridiques internationaux ou les organisations de défense des droits de l'homme".

Le 7 mai, une déclaration signée par plus de 30 rapporteurs spéciaux et experts indépendants des Nations unies sur les droits de l'homme a condamné ce qui se passe à Gaza comme "l'une des manifestations les plus ostentatoires et les plus impitoyables de la profanation de la vie et de la dignité humaines".

« Alors que les États débattent de la terminologie - s'agit-il ou non d'un génocide ? - Israël poursuit son implacable destruction de la vie à Gaza, par des attaques terrestres, aériennes et maritimes, déplaçant et massacrant la population survivante en toute impunité », ont-ils ajouté. 

« Tout le monde a été visé : les enfants, les personnes handicapées, les mères allaitantes, les journalistes, le personnel médical, les humanitaires, et même les otages. Depuis la fin du cessez-le-feu, Israël a tué des centaines de Palestiniens, jour après jour. Le 18 mars 2025 a été la journée la plus meurtrière : 600 morts en 24 heures, dont 400 enfants. »

"Nous refusons d'être un public de spectateurs-approbateurs. Il ne s'agit pas seulement de notre humanité commune et de tous les droits de l'homme ; il s'agit de notre aptitude morale en tant qu'écrivains de notre temps, qui diminue chaque jour où nous refusons de nous exprimer et de dénoncer ce crime", ont ajouté les signataires de la lettre. 

Le gouvernement britannique n'a pas encore précisé les "mesures concrètes" qu'il pourrait entreprendre contre le gouvernement israélien.

Jusqu'à présent, il n'a imposé des sanctions qu'à plusieurs dirigeants de colons, accusés de "s'être livrés, d'avoir facilité, incité ou soutenu des activités qui constituent une grave violation du droit des individus à ne pas être soumis à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants" et qui ont "menacé et perpétré des actes d'agression et de violence contre des individus palestiniens en Cisjordanie".

Plusieurs organisations "impliquées dans la facilitation, l'incitation, la promotion et le soutien logistique et financier à l'établissement d'avant-postes illégaux et au déplacement forcé de Palestiniens en Israël et dans les territoires palestiniens occupés" ont également été sanctionnées.

Dans tous les cas, les personnes et organisations citées ont fait l'objet d'un "gel des avoirs, d'une sanction de disqualification des administrateurs et d'une interdiction de voyager".

En réalité, selon Michael O'Kane, associé principal du cabinet d'avocats britannique Peters & Peters et cofondateur du site web d'orientation juridique Global Sanctions, il est "très peu probable" que les personnes sanctionnées jusqu'à présent possèdent des actifs au Royaume-Uni, et "c'est le cas de la grande majorité des personnes sanctionnées par le gouvernement britannique".

"Si l'on prend l'exemple de la Russie, plus de 2 000 personnes figurent sur la liste des sanctions et je soupçonne que seul un très faible pourcentage d'entre elles possède des actifs au Royaume-Uni.

Ces sanctions sont toutefois plus que symboliques.

« Par cette sanction, le gouvernement envoie un message : à vous, mais aussi au reste du monde, pour dire que votre comportement est jugé inacceptable et constitue une violation des normes internationales. »

Toutefois, les appels se multiplient pour que des sanctions financières ciblées soient imposées aux membres du gouvernement de M. Netanyahou, en particulier au ministre de la Sécurité nationale, M. Ben-Givr, et au ministre des Finances, M. Smotrich.

"Si les choses continuent à aller dans la même direction à Gaza, je n'exclurais pas la possibilité que cela se produise", a averti M. O'Kane.

Il est également possible que le gouvernement britannique renforce les restrictions sur l'exportation d'armes vers Israël.

En septembre de l'année dernière, le gouvernement a suspendu une trentaine de licences d'exportation "pour des articles utilisés dans le conflit actuel à Gaza [...] à la suite d'un examen du respect par Israël du droit humanitaire international".

Toutefois, plus de 300 licences d'exportation d'armes n'ont pas été affectées. Une affaire portée par l'organisation de défense des droits des Palestiniens Al-Haq, qui conteste la décision du gouvernement d'autoriser la poursuite des exportations de composants pour les avions de combat F-35, est en cours d'examen devant la Haute Cour du Royaume-Uni.

Les avocats du gouvernement ont déclaré cette semaine à la Cour qu'"aucune preuve n'a été apportée qu'Israël cible délibérément des femmes ou des enfants civils".

Au début de l'affaire, le 13 mai, Raza Husain KC, l'avocat d'Al-Haq, a déclaré à la Cour que, au contraire, "les actes d'anéantissement ont été accompagnés de déclarations génocidaires, déshumanisantes et même de célébrations à tous les niveaux de la structure militaire et politique israélienne, y compris des personnalités telles que le premier ministre, le président, le ministre de la Défense, le ministre de la Sécurité nationale et le ministre des Finances".

Même si les menaces de l'Union européenne, du Royaume-Uni et du Canada de cibler directement des ministres israéliens n'aboutissent pas, l'indignation suscitée par le comportement d'Israël crée une dynamique politique en faveur d'une conférence internationale franco-saoudienne qui s'ouvrira le 17 juin à l'ONU, à New York.

Anne-Claire Legendre, conseillère du président français, a déclaré lors d'une réunion préparatoire à l'ONU le 23 mai que "face aux faits sur le terrain, la perspective d'un État palestinien doit être maintenue".

"Des étapes irréversibles et des mesures concrètes pour sa mise en œuvre sont nécessaires. C'est l'objet de la conférence internationale qui se tiendra en juin".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: Netanyahu affirme qu'Israël a tué Mohammed Sinouar, chef présumé du Hamas à Gaza

 Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mercredi qu'Israël avait tué Mohammed Sinouar, considéré comme le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza. (AFP)
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mercredi qu'Israël avait tué Mohammed Sinouar, considéré comme le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza. (AFP)
Short Url
  • L'armée israélienne avait annoncé avoir frappé le 13 mai "un centre de commandement et de contrôle du Hamas situé dans une infrastructure souterraine terroriste, sous l'hôpital européen de Khan Younès", dans le sud de la bande de Gaza
  • Selon des médias israéliens, cette frappe visait en fait Mohammed Sinouar, frère de Yahya Sinouar, ex-chef suprême du Hamas tué par l'armée israélienne en octobre 2024 à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mercredi qu'Israël avait tué Mohammed Sinouar, considéré comme le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza.

"Nous avons chassé les terroristes de notre territoire, pénétré de force dans la bande de Gaza, éliminé des dizaines de milliers de terroristes, éliminé (...) Mohammed Sinouar", a-t-il déclaré lors d'une session au Parlement.

L'armée israélienne avait annoncé avoir frappé le 13 mai "un centre de commandement et de contrôle du Hamas situé dans une infrastructure souterraine terroriste, sous l'hôpital européen de Khan Younès", dans le sud de la bande de Gaza.

Selon des médias israéliens, cette frappe visait en fait Mohammed Sinouar, frère de Yahya Sinouar, ex-chef suprême du Hamas tué par l'armée israélienne en octobre 2024 à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Yahya Sinouar est considéré comme le principal architecte de l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Selon les experts du mouvement islamiste, Mohammed Sinouar dirigeait la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, considérées, au même titre que leur mouvement politique, comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne notamment.

Après la mort de plusieurs dirigeants du Hamas ces 19 derniers mois, Mohammed Sinouar aurait été, selon ces experts, au coeur des décisions sur les négociations indirectes avec Israël, la question des otages israéliens et la gestion de la branche militaire.

Le Hamas n'a pas réagi à l'annonce de M. Netanyahu.


Piers Morgan exhorte Israël de laisser entrer les journalistes internationaux à Gaza

Le journaliste britannique Piers Morgan a exhorté le gouvernement israélien, lors du Sommet des médias arabes, mercredi, à laisser entrer les journalistes internationaux dans la bande de Gaza. (AFP)
Le journaliste britannique Piers Morgan a exhorté le gouvernement israélien, lors du Sommet des médias arabes, mercredi, à laisser entrer les journalistes internationaux dans la bande de Gaza. (AFP)
Short Url
  •  Morgan a déclaré qu'il est très difficile pour les journalistes d'obtenir les faits concernant ce qui se passe à Gaza, car Israël refuse l'entrée à ces entités médiatiques.
  • "Youssef m'a donné une leçon d'histoire sur ce conflit qui dure depuis 75 ans. Le monde arabe m'a reproché d'être pro-israélien. Mais j'ai toujours eu plus d'invités palestiniens que n'importe quelle autre émission dans le monde"

DUBAI: Le journaliste britannique Piers Morgan a exhorté le gouvernement israélien, lors du Sommet des médias arabes, mercredi, à laisser entrer les journalistes internationaux dans la bande de Gaza.

"Il est ridicule qu'Israël ait la capacité d'empêcher les journalistes internationaux de rapporter que les informations et les faits fournis par le gouvernement israélien ne sont pas exacts", a-t-il déclaré.

M. Morgan a déclaré qu'il était très difficile pour les journalistes d'obtenir des informations sur ce qui se passait à Gaza parce qu'Israël refusait l'entrée à ces entités médiatiques.

"Laissez entrer les journalistes, et nous pourrons alors déterminer si ce que dit Israël est juste. Le fait qu'ils ne les laissent pas entrer est très révélateur", a-t-il ajouté.

Morgan a interviewé l'humoriste égyptien Bassem Youssef en octobre 2023, au moment où Israël a lancé son attaque militaire contre Gaza.

"Youssef m'a donné une leçon d'histoire sur ce conflit qui dure depuis 75 ans. Le monde arabe m'a reproché d'être pro-israélien. Mais j'ai toujours eu plus d'invités palestiniens que n'importe quelle autre émission dans le monde, et je l'ai fait délibérément", a-t-il ajouté.

L’interview avec Youssef a connu un énorme succès, cumulant plus de 23 millions de vues.

Morgan a déclaré que sa compréhension initiale et son point de vue sur l'histoire de la Palestine avaient changé après son entretien avec Youssef.  

"Mon point de vue initial était qu'Israël avait le droit fondamental et le devoir de se défendre à la suite de l'attaque du 7 octobre. Mais depuis le début, ma question a toujours été : "Qu'est-ce qu'une réponse proportionnée ? Pour moi, ce qui s'est passé ces derniers mois, en particulier depuis le blocus et les bombardements, a dépassé les bornes", a-t-il indiqué.

"Ma position a changé, mais je ne suis pas trop sur la défensive par rapport à la position initiale que j'ai prise au début. J'essaie toujours d'être ferme et juste et d'offrir aux deux parties une plateforme pour essayer de trouver une solution", a-t-il ajouté.

« Ce n’est pas mon rôle de prendre parti dans ce genre d’affaires. Mon travail, c’est d’être journaliste : interroger toutes les parties, chercher la vérité et établir les faits », a-t-il conclu.