A Lagos, l'artiste Fred Ebami fait voyager le Pop art en Afrique

Fred Ebami, un artiste pop numérique franco-camerounais, lors de son exposition au Radisson Blu Anchorage Hotel, Victoria Island, à Lagos, le 9 novembre 2021. (Benson Ibeabuchi / AFP)
Fred Ebami, un artiste pop numérique franco-camerounais, lors de son exposition au Radisson Blu Anchorage Hotel, Victoria Island, à Lagos, le 9 novembre 2021. (Benson Ibeabuchi / AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 19 novembre 2021

A Lagos, l'artiste Fred Ebami fait voyager le Pop art en Afrique

  • Les portraits colorés de Fred Ebami, dessinés à la souris sur photoshop, et repeints à la gouache, rendent un vibrant hommage aux icônes africaines et afro-américaines
  • Avec son art, Fred Ebami veut également rendre un hommage aux femmes noires qui se battent pour dénoncer les représentations stéréotypées héritées de la colonisation

LAGOS, Nigeria : Ce n'est pas la Tomato Soup immortalisée en 1962 par le peintre américain Andy Warhol, mais bien une Pepper Soup, "cette soupe pimentée que l'on partage en famille au Cameroun et au Nigeria", s'exclame le pop-artiste Fred Ebami devant l'une de ses toiles exposées jusqu'à lundi dans une galerie de Lagos.

A 45 ans, cet artiste franco-camerounais présente pour la première fois son travail dans la bouillonnante mégalopole du Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique et rayonnante puissance culturelle.

De la chanteuse Nina Simone au boxeur Mohamed Ali, en passant par la star de l'afro beat Fela Kuti ou le premier prix Nobel de littérature africain, Wole Soyinka: ses portraits colorés, dessinés à la souris sur photoshop, et repeints à la gouache, rendent un vibrant hommage aux icônes africaines et afro-américaines.

On y décèle immédiatement l'influence de deux grands noms du Pop art, le mouvement artistique né aux Etats-Unis et au Royaume-Uni à la fin des années 50 dont Fred Ebami se réclame.

D'abord, celle de Roy Lichtenstein, auquel il emprunte les traits et les couleurs pour portraitiser "les icônes qui m'inspirent", dit ce natif de Villeneuve-la-Garenne, en région parisienne, qui plus jeune, était un fou de mangas et de bandes dessinées.

Puis celle d'Andy Warhol, en déclinant en quatre tableaux sa célébrissime boite de conserve... mais version africaine, "un peu plus pimentée", lance en rigolant celui qui a grandi en partie au Cameroun, mais qui a aussi vécu aux Etats-Unis et en Angleterre.

"Le Pop art s'inspire de la culture populaire et est une critique de la société de consommation, moi je veux aussi le prendre à contre-pied", souligne-t-il.

Et quel meilleur endroit pour le faire qu'à Lagos, véritable temple du capitalisme sur le continent africain.

A côté de l'exposition, l'artiste a noué une collaboration avec une marque nigériane de design et propose à la vente des objets de décoration customisés ainsi qu'une série limitée de tee-shirts produits avec une marque de street-wear lagossienne.

"Ce que je veux c'est rendre l'art accessible à tous", affirme Fred Ebami, qui expose également en ce moment à Brest en France, mais a toujours diffusé largement ses œuvres digitales sur les réseaux sociaux.

- «Je ne suis pas ton exotisme» -

"Je veux que mon travail ne soit pas seulement exposé dans une galerie, mais qu'il touche un maximum de personnes", ajoute-t-il.

Vouloir cibler les masses ne l'empêche pas d'aborder des sujets davantage politiques, "de vouloir provoquer un débat, la discussion", dit-il.

Comme lorsqu'en octobre 2020, au moment où un large mouvement contre les violences policières s'empare du Sud du Nigeria et est réprimé dans le sang, il réalise un portrait de la militante nigériane Aisha Yesufu, le poing brandit en l'air, et le slogan "Stop the bleeding" (Arrêtez l’hémorragie, en français).

"La question des violences policières ne concerne pas que le Nigeria, on la retrouve ailleurs en Afrique, mais aussi à Paris, aux États-Unis, je trouvais important d'apporter mon soutien", lâche l'artiste.

Avec son art, Fred Ebami veut également rendre un hommage aux femmes noires qui se battent pour dénoncer les représentations stéréotypées héritées de la colonisation et qu'elles subissent encore aujourd'hui.

A Lagos, la toile qui attire particulièrement l'attention des visiteurs n'est pas le portrait de la militante pour les droits civiques Angela Davis, ni celle du chanteur américain Kanye West, vêtu du costume du dictateur zaïrois Mobutu, mais la seule qui représente une inconnue.

Une femme noire, fond coloré derrière elle, sur lequel est peint en lettres capitales: "NOT YOUR EXOTISM" (Je ne suis pas ton exotisme, en français).


Le film de Lyna Khoudri "Les Aigles de la République" présenté en avant-première à Cannes

Lyna Khoudri a foulé le tapis rouge du Festival de Cannes lundi. (Getty Images)
Lyna Khoudri a foulé le tapis rouge du Festival de Cannes lundi. (Getty Images)
Short Url
  • Le film "Les Aigles de la République" (Eagles of the Republic) de l'actrice franco-algérienne Lyna Khoudri a été présenté en avant-première cette semaine au 78e Festival de Cannes
  • Réalisé par le cinéaste égyptien suédois Tarik Saleh, le film est le dernier chapitre de sa célèbre "Cairo Trilogy", qui comprend "The Nile Hilton Incident" (2017) et "Boy From Heaven" (2022), ce dernier lui ayant valu le prix du meilleur scénario à Canne

DUBAI : Le film "Les Aigles de la République" (Eagles of the Republic) de l'actrice franco-algérienne Lyna Khoudri a été présenté en avant-première cette semaine au 78e Festival de Cannes, et a reçu une ovation très convoitée à l'issue de la projection.

Réalisé par le cinéaste égyptien suédois Tarik Saleh, le film est le dernier chapitre de sa célèbre "Cairo Trilogy", qui comprend "The Nile Hilton Incident" (2017) et "Boy From Heaven" (2022), ce dernier lui ayant valu le prix du meilleur scénario à Cannes.

Situé au Caire, "Les Aigles de la République" suit George El-Nabawi, une star de cinéma en déclin qui accepte à contrecœur de jouer un rôle dans un biopic politique.

Khoudri incarne Donya, une journaliste qui se retrouve mêlée à l'intrigue politique entourant le protagoniste du film, Fahmy.

Le film met également en vedette l'acteur libanais suédois Fares Fares - un collaborateur de longue date de Saleh - dans le rôle principal, aux côtés de l'actrice franco-marocaine Zineb Triki dans le rôle de Suzanne, l'épouse du ministre de la défense égyptien ayant reçu une éducation occidentale, et de l'acteur égyptien Amr Waked dans le rôle de Dr Mansour, le conseiller présidentiel.

Pour l'avant-première, Khoudri portait une robe Chanel sculpturale à bretelles, composée d'une jupe volumineuse, d'un corsage structuré et de détails pliés le long du décolleté. La robe était cintrée à la taille et s'évasait en plis. Elle a complété son look avec des talons blancs à bout ouvert et un chignon élégant.

Elle a assisté à l'avant-première aux côtés de Saleh, Waked, du compositeur et chef d'orchestre français Alexandre Desplat et de l'acteur, cinéaste et écrivain kurde finlandais Sherwan Haji, qui joue également dans le film.

Khoudri, 32 ans, s'est fait connaître par son rôle de Nedjma dans le drame "Papicha" de Mounia Meddour, acclamé par la critique. Pour son travail dans ce film, elle a remporté le prix Orizzonti de la meilleure actrice à la 74e Mostra de Venise et a été nominée dans la catégorie "actrice la plus prometteuse" des César.

Khoudri a également joué dans la mini-série "Les Sauvages" en 2019 et dans le film "Blood on the Docks" en 2016.

Elle a également joué dans la comédie "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson aux côtés de Timothee Chalamet, Bill Murray, Tilda Swinton et Owen Wilson.

L'actrice est également à l'affiche de "In The Hell Of Kabul : 13 Days, 13 Nights", le drame de Martin Bourboulon sur l'évacuation de l'Afghanistan, aux côtés de Sidse Babett Knudse - star danoise de "Borgen" et lauréate d'un Bafta - de Roschdy Zem ("Chocolat", "Oh Mercy !") et de l'acteur de théâtre Christophe Montenez.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Angelina Jolie commémore Fatima Hassouna à Cannes

L'actrice américaine et lauréate d'un Oscar Angelina Jolie a fait une apparition spéciale au Festival de Cannes pour remettre le Trophée Chopard aux stars montantes Marie Colomb et Finn Bennett. (AFP)
L'actrice américaine et lauréate d'un Oscar Angelina Jolie a fait une apparition spéciale au Festival de Cannes pour remettre le Trophée Chopard aux stars montantes Marie Colomb et Finn Bennett. (AFP)
Short Url
  • Angelina Jolie a fait une apparition spéciale au Festival de Cannes pour remettre le Trophée Chopard aux stars montantes Marie Colomb et Finn Bennett
  • Au cours de la cérémonie, Angelina Jolie s'est exprimée sur le pouvoir du cinéma international à avoir un impact en ces temps de troubles mondiaux

DUBAI : L'actrice américaine et lauréate d'un Oscar Angelina Jolie a fait une apparition spéciale au Festival de Cannes pour remettre le Trophée Chopard aux stars montantes Marie Colomb et Finn Bennett.

Au cours de la cérémonie, Angelina Jolie s'est exprimée sur le pouvoir du cinéma international à avoir un impact en ces temps de troubles mondiaux.

"J'adore le cinéma international", a déclaré Angelina Jolie à l'assemblée d'invités étoilés. "Nous sommes amenés dans d'autres pays, dans des moments privés, même sur le champ de bataille, nous nous connectons et nous faisons preuve d'empathie ... tout ce qui est possible pour rendre le cinéma international plus accessible est nécessaire et bienvenu."

"Et aucun d'entre nous n'est naïf", a poursuivi Angelina Jolie. "Nous savons que de nombreux artistes dans le monde n'ont pas la liberté et la sécurité nécessaires pour raconter leurs histoires, et beaucoup ont perdu la vie, comme Fatima Hassouna, tuée à Gaza, Shaden Gardood, tuée au Soudan, et Victoria Amelina, tuée en Ukraine, et tant d'autres artistes extraordinaires qui devraient être avec nous aujourd'hui. Nous avons une dette de reconnaissance envers tous ceux qui risquent leur vie et partagent leurs histoires et leurs expériences, car ils nous ont aidés à apprendre et à évoluer".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Jesse Cook: le guitariste légendaire du Canada apporte sa touche unique aux Émirats arabes unis 

Jesse Cook puise son inspiration dans les traditions flamenco, classique, jazz et latine. (Photo: fournie)
Jesse Cook puise son inspiration dans les traditions flamenco, classique, jazz et latine. (Photo: fournie)
Short Url
  • Jesse Cook est un guitariste inclassable, reconnu pour sa capacité à fusionner le flamenco avec un riche éventail d’influences venues des quatre coins du monde
  • Ancré dans une technique de fingerstyle maîtrisée à la perfection, son jeu est aussi guidé par une curiosité insatiable et une rare ouverture d’esprit

DUBAI: Art For All lance sa saison de jazz avec le guitariste de renommée mondiale Jesse Cook et son talentueux groupe, qui se produiront en direct au théâtre Zabeel de Dubaï le 13 juin et à la Fondation culturelle d'Abou Dhabi le 14 juin, lors de deux représentations extraordinaires qui promettent une expérience musicale riche, défiant les genres.

Après une tournée européenne couronnée de succès, avec des concerts à guichets fermés à Londres, Munich et Vienne, le célèbre guitariste Jesse Cook est de retour aux Émirats arabes unis.

Lauréat d’un Juno Award, récipiendaire de l’Acoustic Guitar Player’s Choice Award (argent) dans la catégorie Flamenco, et nommé à trois reprises Guitariste canadien de l’année en Smooth Jazz, Jesse Cook séduit les auditoires du monde entier grâce à sa fusion unique de flamenco, de jazz et de musiques du monde. Avec plus de 2 millions d’albums vendus, 130 millions de vues sur YouTube et plus de 650 millions d’écoutes en streaming, ses concerts offrent une expérience immersive portée par des compositions originales et raffinées.

Sur scène, Jesse Cook est entouré d’un ensemble de musiciens d’exception: Fethi Nadjem (violon, mandole), Dan Minchom (basse), Matt Sellick (guitare), ainsi que Matais Recharte ou Marito Marques aux percussions, batterie et cajón. Un invité surprise – un musicien local virtuose de l’oud – se joindra également à eux, apportant une touche arabe authentique à cette expérience musicale déjà mémorable.

«Ma musique est le reflet de ma vie, qui a été, disons, un peu mouvementée,» confie Jesse Cook

Jesse Cook est un guitariste inclassable, reconnu pour sa capacité à fusionner le flamenco avec un riche éventail d’influences venues des quatre coins du monde. Né en France, il a grandi entre le Canada et l’Europe, une trajectoire géographique qui façonne profondément sa musique – reflet d’une vie marquée par le mouvement, les rencontres culturelles et l’exploration.

Virtuose de la guitare à cordes nylon, Cook puise son inspiration dans les traditions flamenco, classique, jazz et latine, qu’il enrichit de rythmes et de textures glanés à travers le monde. Fort de plus de 300 millions d’écoutes en streaming, d’une audience fidèle grâce à ses émissions spéciales sur PBS et de tournées internationales à guichets fermés, il continue de repousser les frontières du genre.

Ancré dans une technique de fingerstyle maîtrisée à la perfection, son jeu est aussi guidé par une curiosité insatiable et une rare ouverture d’esprit – deux qualités qui font de Jesse Cook une figure singulière et influente de la musique instrumentale contemporaine.