La BCE frappe fort sur les taux, malgré les turbulences bancaires

La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde à Francfort-sur-le-Main, le 16 mars 2023 (Photo, AFP).
La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde à Francfort-sur-le-Main, le 16 mars 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 17 mars 2023

La BCE frappe fort sur les taux, malgré les turbulences bancaires

  • Les taux d'intérêt de la BCE se situent désormais dans une fourchette comprise entre 3% et 3,75%
  • Cette fermeté a quelque peu rassuré les Bourses européennes qui ont clôturé en hausse

FRANCFORT: La Banque centrale européenne ne s'est pas laissée effaroucher par le risque d'une nouvelle crise bancaire et a tranché jeudi pour un nouveau relèvement des taux d'un demi-point de pourcentage afin de combattre l'inflation, jugeant que les banques de la zone euro étaient solides et "résilientes".

Les gardiens de l'euro sont toutefois prudents sur la suite du resserrement monétaire et ont renoncé à leur engagement de relever encore "sensiblement" les taux dans les mois à venir.

"Il n'est pas possible de déterminer à ce stade quel sera le chemin à suivre" sur les taux, a reconnu la présidente de la BCE Christine Lagarde, alors que la déroute aux États-Unis de la Silicon Valley Bank (SVB) et les inquiétudes autour de Crédit Suisse secouent fortement les marchés depuis une semaine.

Première grande banque centrale à rendre une décision depuis le début des turbulences boursières, la BCE s'est livrée à un véritable exercice d'équilibriste, assurant qu'il n'y avait pas de "compromis" à faire, ni sur la stabilité financière, ni sur celle des prix.

Cette fermeté a quelque peu rassuré les Bourses européennes qui ont clôturé en hausse : Paris a pris 2,03%, Francfort 1,57%, Milan 1,38% et Londres 0,89%, des gains toutefois moins élevés que leurs pertes de la veille. Wall Street a également terminé en nette hausse.

Banques plus solides qu'en 2008
Depuis le 10 mars, la faillite de la SVB et de deux autres banques régionales américaines ont ravivé le spectre de la crise financière de 2008 qui avait déstabilisé l'économie mondiale.

Mercredi, c'est Crédit Suisse qui a essuyé la pire séance de son histoire en Bourse après un mouvement de panique lié à des doutes sur sa solidité. Le géant helvétique va faire appel à la banque centrale suisse pour emprunter jusqu'à 50 milliards de francs suisses (50,7 milliards d'euros), une annonce qui a permis à son titre de regagner plus de 19% jeudi.

Mais le secteur bancaire "est actuellement dans une position beaucoup plus solide qu'en 2008", a assuré Christine Lagarde face à la presse, ajoutant que la BCE agirait "si nécessaire".

Face à l'envolée des prix dans le sillage de l'offensive russe en Ukraine, la BCE a entamé en juillet un cycle inédit de hausses des taux, stoppant près d'une décennie d'argent pas cher afin de freiner la demande.

Toute autre décision qu'une hausse de 50 points de base, annoncée dès février, aurait été vue comme une volte-face et une atteinte à la crédibilité de la BCE, estiment plusieurs analystes.

Les taux d'intérêt de la BCE se situent désormais dans une fourchette comprise entre 3% et 3,75%, au plus haut depuis octobre 2008.

Les prochaines décisions monétaires seront "dépendantes des données" financières et économiques du moment, a martelé à plusieurs reprises la première gardienne de l'euro.

Aux États-Unis, la Fed va se trouver face à un dilemme similaire lors de sa réunion la semaine prochaine.

Les hausses de taux sont une arme à double tranchant pour les banques commerciales : d'un côté leurs nouveaux prêts rapportent davantage d'intérêts, de l'autre leurs actifs au bilan peuvent souffrir, avec un risque d'impayés accru chez les emprunteurs les plus fragiles et une chute mécanique des cours d'obligations en portefeuille, qui a été fatale pour SVB.

Bataille pas terminée
L'institution de Francfort a aussi pris en compte l'accalmie sur les marchés boursiers après les efforts déployés de part et d'autre de l'Atlantique pour rétablir la confiance des investisseurs dans le secteur bancaire.

Onze banques américaines, dont Bank of America, Citigroup et JPMorgan, ont accepté de verser au total 30 milliards de dollars de dépôts dans l'établissement en difficultés First Republic.

La Fed a par ailleurs annoncé jeudi avoir prêté près de 12 milliards de dollars depuis dimanche à des banques américaines pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.

La BCE n'en a pas fini avec son resserrement monétaire car "l'inflation devrait rester trop forte pendant une trop longue période", a prévenu Mme Lagarde.

L'inflation en zone euro a reculé en février pour le quatrième mois d'affilée, à 8,5% en glissement annuel, mais l'inflation dite "sous-jacente", hors énergie et alimentation, a grimpé au niveau record de 5,6%.

Dans ses nouvelles prévisions publiées jeudi, l'inflation est attendue à 5,3% en 2023 --contre 6,3% en décembre-- puis 2,9% en 2024 et 2,1% en 2025, tout près de l'objectif de 2%, suggérant que la BCE pourrait opter pour des hausses de taux moins fortes dans les mois à venir.

"Les décisions d'aujourd'hui pourraient marquer le début de la phase finale du cycle de resserrement de la BCE", commente Carsten Brzeski, économiste chez ING.


L’Arabie saoudite dévoilera sa feuille de route pour transformer le secteur de l’aviation en une industrie générant 2 milliards de dollars

La feuille de route soutiendra les propriétaires d’avions privés, l’Arabie saoudite cherchant à devenir un centre d’affaires. (Shutterstock)
La feuille de route soutiendra les propriétaires d’avions privés, l’Arabie saoudite cherchant à devenir un centre d’affaires. (Shutterstock)
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  • Le FAF 2024 réunira à Riyad des responsables de l’aviation de plus de cent pays, notamment des ministres, des régulateurs, des constructeurs, des compagnies aériennes et des aéroports
  • L’Arabie saoudite a revu à la hausse son objectif touristique pour 2030, le faisant passer de 100 millions à 150 millions de visiteurs en octobre 2023

RIYAD: Une feuille de route ambitieuse décrivant comment l’Arabie saoudite compte décupler la croissance de son secteur de l’aviation pour en faire une industrie générant 2 milliards de dollars (1 dollar = 0,93 euro) sera dévoilée lors d’un événement spécial au mois de mai.

Elle couvre le marché des avions d’affaires, y compris les avions charters, privés et d’entreprise, et soutiendra le développement de l’Arabie saoudite en tant que destination touristique et d’entreprise à forte valeur ajoutée au niveau mondial.

Les détails de la feuille de route seront dévoilés lors de l’édition 2024 du Future Aviation Forum (FAF), qui réunira 5 000 leaders, notamment des investisseurs privés, des opérateurs et des prestataires de services, et qui se tiendra à Riyad du 20 au 22 mai.

Cette feuille de route a été réalisée après que l’Arabie saoudite a revu à la hausse son objectif touristique pour 2030, le faisant passer de 100 millions à 150 millions de visiteurs en octobre 2023.

Le forum sera organisé par l’Autorité générale de l'aviation civile (Gaca), dont le président, Abdelaziz al-Duailej, a expliqué: «L’aviation générale est essentielle à la croissance des secteurs à forte valeur ajoutée de l’économie saoudienne, notamment le tourisme, les affaires et les événements de divertissement».

«La feuille de route de la Gaca stimulera fortement le secteur dans le Royaume en transformant les infrastructures et les réglementations, tout en développant, promouvant et améliorant les services d’aviation générale sur le marché.»

«La Gaca attend avec impatience d’accueillir les investisseurs, les opérateurs et les prestataires de services du secteur de l’aviation générale lors du Future Aviation Forum en mai, où nous présenterons ce plan ambitieux à un public mondial.»

La feuille de route soutiendra les propriétaires et les bailleurs d’avions privés, ainsi que les investisseurs, les opérateurs et les prestataires de services, grâce à des investissements coordonnés dans les infrastructures et à une rationalisation de la réglementation.

Cette annonce fait suite à la suppression par la Gaca des «restrictions sur les vols à vide», c’est-à-dire lorsqu’un avion vole sans passagers ni fret à bord, et à la simplification des exigences en matière de licences économiques pour les opérateurs et les investisseurs en octobre 2023, afin de stimuler le secteur de l’aviation générale.

Le FAF 2024 réunira à Riyad des responsables de l’aviation de plus de cent pays, notamment des ministres, des régulateurs, des constructeurs, des compagnies aériennes et des aéroports.

Il a déjà été annoncé que l’Arabie saoudite dévoilera des opportunités d’investissement évaluées à plus de 100 milliards de dollars afin de mettre en œuvre son ambitieuse Stratégie d’aviation saoudienne.

Parmi les investissements qui seront annoncés lors du forum figurent des projets et des mesures d’incitation concernant les aéroports, les compagnies aériennes, les services au sol, le fret et la logistique.

Sur les 100 milliards de dollars consacrés aux investissements, plus de 50 milliards seront alloués aux aéroports et environ 40 milliards aux nouvelles commandes d’avions. En ce qui concerne les 10 milliards de dollars restants, ils seront destinés à d’autres projets. Sur ces 10 milliards de dollars, 5 milliards seront consacrés à la mise en place de zones logistiques spéciales autour des principaux aéroports de Riyad, de Djeddah et de Dammam.

Au cours de l’édition 2022 du forum, plus de cinquante accords ont été signés et des contrats d’une valeur de 2,7 milliards de dollars ont été conclus. Lors de l’événement à venir, des annonces commerciales seront faites, la feuille de route sera dévoilée et des tables rondes seront organisées avec des experts de l’aviation générale.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


A Paris, le CAC 40 bat son record en séance, à l'unisson des Bourses en Europe

La Bourse de Paris a battu un nouveau record en séance vendredi, à l'unisson des autres places européennes, retrouvant de la vigueur avec la reprise économique en Europe et le nouvel espoir de politiques plus souples des banques centrales. (AFP).
La Bourse de Paris a battu un nouveau record en séance vendredi, à l'unisson des autres places européennes, retrouvant de la vigueur avec la reprise économique en Europe et le nouvel espoir de politiques plus souples des banques centrales. (AFP).
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  • L'indice CAC 40 a atteint 8.256,71 points, en hausse de 0,84% vers 11H05 (09H05 GMT), dépassant son précédent record du 28 mars
  • La cote parisienne suit en cela les autres places financières en Europe: Londres repousse ses sommets presque à chaque séance depuis le 23 avril, Francfort a aussi établi un nouveau record jeudi, amélioré vendredi

PARIS: La Bourse de Paris a battu un nouveau record en séance vendredi, à l'unisson des autres places européennes, retrouvant de la vigueur avec la reprise économique en Europe et le nouvel espoir de politiques plus souples des banques centrales.

L'indice CAC 40 a atteint 8.256,71 points, en hausse de 0,84% vers 11H05 (09H05 GMT), dépassant son précédent record du 28 mars (8.253,59 points).

La cote parisienne suit en cela les autres places financières en Europe: Londres repousse ses sommets presque à chaque séance depuis le 23 avril, Francfort a aussi établi un nouveau record jeudi, amélioré vendredi.

La Bourse d'Amsterdam est aussi à un sommet, tout comme l'indice européen Stoxx600, tandis que les principaux indices italien, espagnol ou polonais sont proches de leur plus haut de l'année.

Après un mois d'avril difficile, les places boursières ont rebondi à mesure que les banques centrales donnent de nouvelles indications sur leur volonté de relâcher leur pression sur l'économie, en baissant les taux d'intérêt à court ou moyen terme.

La dynamique économique en Europe va plutôt dans le sens des investisseurs. Les indicateurs montrent une reprise de l'activité, après plusieurs trimestres où la zone euro a frôlé la récession et ou le Royaume-Uni y est tombé.

Les indicateurs d'activité en avril pour la zone euro (PMI) sont en progrès et, vendredi, l'Office national des statistiques britanniques a montré que le produit intérieur brut du pays avait progressé de 0,6% lors des trois premiers mois de l'année, davantage encore que les anticipations des analystes.

Les données en Chine présagent aussi d'un frémissement, de bon augure pour les entreprises phares françaises, comme le secteur du luxe.


À Harvard, 170 conférenciers et plus de 1 000 représentants participeront à la Conférence des créateurs du Golfe

Cet événement, qui dure trois jours, est organisé par le Diwan, une organisation gérée par les étudiants de l’université de Cambridge, dans le Massachusetts. (AFP).
Cet événement, qui dure trois jours, est organisé par le Diwan, une organisation gérée par les étudiants de l’université de Cambridge, dans le Massachusetts. (AFP).
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  • Le Diwan est une plate-forme qui permet aux experts, aux universitaires, aux décideurs politiques et aux étudiants de discuter de sujets pertinents pour le monde arabe
  • Au mois de novembre de l’année dernière, le Diwan a tenu une conférence intitulée «Façonner le monde arabe: saisir les occasions et relever les défis»

BOSTON: La Conférence des créateurs du Golfe débutera le 10 mai à l’université Harvard. Elle rassemble plus de 170 conférenciers et 1 000 représentants de secteurs tels que les arts et la culture, les affaires et l’innovation, les organisations à but non lucratif et les politiques publiques, les soins de santé ainsi que les sciences et technologies.

Cet événement, qui dure trois jours, est organisé par le Diwan, une organisation gérée par les étudiants de l’université de Cambridge, dans le Massachusetts.

Abdallah Almarzooqi, président du comité des Émirats arabes unis de l’organisation et étudiant à Harvard, a confié à Arab News que la conférence aspirait à «devenir le premier rassemblement des esprits créatifs du Golfe aux États-Unis». Elle «responsabilise, inspire et soutient les créateurs du Golfe afin d’induire un changement positif».

Le Diwan a été fondé pendant l’automne 2023 en tant que plate-forme qui permet aux experts, aux universitaires, aux décideurs politiques et aux étudiants de discuter de sujets pertinents pour le monde arabe, en particulier pour la région du Golfe. L’entrepreneuriat, l’autonomisation des femmes et des jeunes ainsi que l’éducation font partie des thèmes abordés.

Au mois de novembre de l’année dernière, le Diwan a tenu une conférence intitulée «Façonner le monde arabe: saisir les occasions et relever les défis». Elle abordait la géopolitique de la région et la guerre en cours à Gaza. Selon M. Almarzooqi, il s’agit du plus grand rassemblement d’ambassadeurs arabes de l’histoire de Harvard.

Aujourd’hui, l’organisation accueille la conférence des Créateurs du Golfe, à un moment où l’émotion bat son plein dans de nombreuses universités aux États-Unis, avec l’organisation par les étudiants et, dans certains cas, par les professeurs, de sit-in destinés à dénoncer le conflit à Gaza. Cependant, l’événement de Harvard se concentrera sur «la créativité et la mise en valeur des talents les plus prometteurs de la région», a souligné M. Almarzooqi.

«Compte tenu des tensions croissantes dans les universités américaines, nous croyons fermement au pouvoir de la créativité et des arts pour panser les blessures et combler les fossés», a-t-il ajouté.

La conférence comprendra vingt-quatre séances de débat et cinq ateliers de travail et couvrira des sujets tels que la politique publique, les stratégies d’innovation et l’avenir des soins de santé, auxquels tous les délégués sont encouragés à participer activement, comme l’ont indiqué les organisateurs.

Parmi les intervenants figurent des personnalités comme le Dr Mahmoud al-Yamany, chef du secteur de la santé et du bien-être du mégaprojet de développement urbain Neom, en Arabie saoudite, Majid Ibrahim al-Fayyadh, PDG de l’hôpital spécialisé et centre de recherche du roi Faisal, à Riyad, et Dima al-Yahya, secrétaire générale de l’Organisation de coopération numérique.

La conférence des Créateurs du Golfe se tiendra du 10 au 12 mai à l’université Harvard.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com