Documents confidentiels: le procès de Trump sera présidé par une juge fédérale qu'il a nommée

L'ancien président américain et candidat à la présidentielle de 2024, Donald Trump, s'exprime lors de la conférence Turning Point Action USA à West Palm Beach, en Floride, le 15 juillet 2023. (Photo de GIORGIO VIERA / AFP)
L'ancien président américain et candidat à la présidentielle de 2024, Donald Trump, s'exprime lors de la conférence Turning Point Action USA à West Palm Beach, en Floride, le 15 juillet 2023. (Photo de GIORGIO VIERA / AFP)
Short Url
Publié le Samedi 22 juillet 2023

Documents confidentiels: le procès de Trump sera présidé par une juge fédérale qu'il a nommée

  • Trump encourt pour la plupart de ces chefs d'accusation des peines pouvant aller jusqu'à 20 ans de réclusion, et sur lesquelles devra se prononcer Aileen Cannon si Donald Trump est reconnu coupable par le jury
  • Par ailleurs la tenue du procès, en plein coeur de la primaire républicaine pour la présidentielle de 2024, ne fera qu'augmenter la pression sur la magistrate

WASHINGTON: Il y a trois ans, quand Aileen Cannon fut nommée juge fédérale par le président américain d'alors, Donald Trump, elle était loin d'imaginer qu'un jour elle présiderait son procès.

Pourtant, la magistrate a annoncé vendredi que le premier procès fédéral pénal visant un ancien président américain se tiendrait au coeur de son petit tribunal fédéral de Fort Pierce, en Floride, à partir du 20 mai 2024.

Tirée au sort pour superviser le procès, éminemment sensible, de l'ex-président dans l'affaire des documents confidentiels, sa nomination n'est pas du goût de tous.

Donald Trump, candidat à l'élection présidentielle de 2024, fait face à 37 chefs d'accusation dont "rétention illégale d'informations portant sur la sécurité nationale", "entrave à la justice" et "faux témoignage".

Il est accusé d'avoir mis la sécurité des Etats-Unis en péril en conservant des documents confidentiels, y compris des plans militaires ou des informations sur des armes nucléaires, dans des toilettes ou débarras de sa résidence de luxe de Mar-a-Lago, au lieu de les remettre aux Archives nationales.

L'ancien président encourt pour la plupart de ces chefs d'accusation des peines pouvant aller jusqu'à 20 ans de réclusion, et sur lesquelles devra se prononcer Aileen Cannon si Donald Trump est reconnu coupable par le jury. Il a plaidé non-coupable à la mi-juin.

Par ailleurs la tenue du procès, en plein coeur de la primaire républicaine pour la présidentielle de 2024, ne fera qu'augmenter la pression sur la magistrate.

Le procès n'empêchera pas le milliardaire de faire campagne, mais en tant qu'inculpé, il pourra être contraint d'assister aux audiences, qui pourraient s'étaler sur des semaines voire des mois.

Reste à déterminer comment Mme Cannon adaptera ou non le calendrier des audiences aux besoins de campagne de l'homme qui lui a confié son poste.

Poste à vie

Aileen Cannon saura-t-elle résister à ces pressions ? Ceux qui veulent voir Donald Trump condamné pour sa gestion négligente des secrets de la Maison Blanche, en doutent.

D'abord parce qu'elle a peu d'expérience en tant que magistrate. Le milliardaire républicain lui a confié un poste à vie de juge fédérale juste avant sa défaite à la présidentielle de novembre 2020. Elle n'avait alors que 38 ans, dont trois au sein d'un cabinet d'avocats et sept dans les bureaux d'un procureur fédéral de Floride.

Fille d'une réfugiée cubaine, elle est notamment membre de la Federalist Society, une organisation très influente dans les milieux juridiques qui a l'oreille des élus républicains et prône une lecture littérale de la Constitution.

Les doutes sur son impartialité sont aussi liés au fait qu'elle a déjà fait preuve d'une grande déférence envers Donald Trump.

Après la perquisition de son club de luxe Mar-a-Lago par le FBI en août 2022, le septuagénaire avait saisi la justice pour empêcher les procureurs d'examiner directement les documents saisis. La juge Cannon avait déjà hérité du dossier et lui avait donné en partie raison, mais surtout elle avait souligné "les circonstances extraordinaires" liées à son ancienne fonction.

Elle avait été désavouée en appel par trois magistrats qui s'étaient montrés inhabituellement critiques : "S'il est en effet extraordinaire d'avoir un mandat de perquisition pour le domicile d'un ex-président, cela ne doit en aucune façon remettre en cause notre analyse juridique", avaient-ils écrit dans leur décision.

«Traître»

Or la magistrate aura bien plus qu'un rôle protocolaire.

La juge Aileen Cannon fixera le calendrier des audiences préliminaires et du procès, qui se déroulera donc en pleine campagne présidentielle, et elle décidera quelles preuves matérielles peuvent être présentées aux jurés.

Elle pourrait, par exemple, être tentée d'exclure des notes accablantes prises à la volée par un avocat de Donald Trump, au nom du secret professionnel.

Enfin, elle supervisera le choix des jurés, qui devront rendre un verdict unanime.

Pour toutes ces raisons, plusieurs voix lui ont demandé de se récuser. La magistrate, qui semble ne pas l'envisager pour l'instant, se trouve dans "une position difficile", souligne Thomas Holbrook, professeur de sciences politiques à l'université du Wisconsin-Milwaukee.

Quelle que soit sa conduite, elle sera vilipendée, pointe-t-il: "Quoi qu'elle fasse, elle va soit alimenter les inquiétudes existantes sur sa partialité potentielle, soit décevoir les partisans de Trump".


L'Iran refuse de négocier directement avec les États-Unis

Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Un Iranien marche sous une bannière du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, lors d'une journée pluvieuse à Téhéran, le 5 avril 2025. (Photo ATTA KENARE / AFP)
Short Url
  • Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire
  • « Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.

TEHERAN : L'Iran a rejeté dimanche tout dialogue direct avec les États-Unis, estimant que cela « n'aurait aucun sens », alors que le président américain Donald Trump suggère des pourparlers directs et menace de bombarder le pays en cas d'échec de la diplomatie.

Les pays occidentaux, les États-Unis en tête, soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme nucléaire depuis des décennies. Téhéran rejette ces allégations et affirme que ses activités nucléaires n'ont qu'une finalité civile, notamment en matière d'énergie.

Le mois dernier, Donald Trump a adressé une lettre aux dirigeants iraniens dans laquelle il propose d'engager des négociations sur leur programme nucléaire. Mais le président américain a également menacé de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie et a pris des sanctions supplémentaires à l'encontre du secteur pétrolier iranien. 

« Des négociations directes avec une partie qui menace constamment de recourir à la force (...) et dont les différents responsables expriment des positions contradictoires n'auraient pas de sens », a déclaré samedi soir le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon des propos rapportés dimanche par son ministère.

« Mais nous restons attachés à la diplomatie et sommes prêts à essayer la voie de négociations indirectes », a ajouté M. Araghchi. 

Jeudi, le président américain a affirmé qu'il préférait mener des « négociations directes » avec l'Iran.

« À quoi bon menacer si l'on veut négocier ? », s'est interrogé samedi le président iranien, Massoud Pezeshkian, élu l'an dernier avec la promesse de reprendre le dialogue avec l'Occident afin d'obtenir un allègement des sanctions pour relancer l'économie.

En 2015, l'Iran a conclu un accord avec les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU (Chine, Russie, États-Unis, France et Royaume-Uni) et l'Allemagne pour encadrer ses activités nucléaires.

Le texte prévoyait un allègement des sanctions en échange d'une limitation des activités nucléaires iraniennes. 

En 2018, Donald Trump a retiré son pays de l'accord avec fracas durant son premier mandat et rétabli les sanctions. En guise de représailles, l'Iran s'est désengagé du texte et a accéléré son programme nucléaire.

L'Iran ne cherche pas à se doter de l'arme nucléaire, mais « n'aura d'autre choix que de le faire » en cas d'attaque contre le pays, a mis en garde lundi Ali Larijani, un proche conseiller du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei.


Netanyahu rencontrera lundi Trump à la Maison Blanche

Le président américain Donald Trump et  le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Le président américain Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (Photo AFP)
Short Url
  • Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran.
  • Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

JERUSALEM : Le président américain Donald Trump accueillera le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à la Maison Blanche, lundi, pour aborder plusieurs sujets, des droits de douane à l'Iran, ont annoncé samedi ses services.

« Les deux dirigeants vont s'entretenir des droits de douane, des efforts pour ramener les otages israéliens, des relations israélo-turques, de la menace iranienne et de la lutte contre la Cour pénale internationale », a déclaré le bureau du Premier ministre dans un communiqué. 

Une grande partie des produits que les États-Unis importent du reste du monde sont soumis, depuis samedi, à des droits de douane additionnels de 10 %, mais l'addition sera encore plus lourde dès le 9 avril pour certains pays qui exportent plus qu'ils n'importent auprès du partenaire américain.

Israël se verra ainsi infliger des tarifs douaniers s'élevant à 17 %.

Cette annonce intervient également au moment où un nouveau cessez-le-feu semble lointain dans le territoire palestinien de Gaza, où l'armée israélienne a intensifié ses opérations, et où les tensions autour du nucléaire iranien s'intensifient.

Le président américain, qui a appelé Téhéran à entamer des négociations sur son programme nucléaire, a menacé ces derniers jours de bombarder l'Iran en cas d'échec de la diplomatie.

L'Iran se dit prêt à discuter avec les États-Unis, mais a refusé des pourparlers directs sous la menace et la pression.


Londres accuse Israël d'avoir refoulé deux députés travaillistes britanniques

Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy s'exprime lors d'une conférence de presse à Jérusalem le 15 août 2024. (Photo d'archives AFP)
Short Url
  • Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu.
  • « Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie.

LONDRES : Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a accusé  Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël d'avoir refoulé deux députées travaillistes à leur entrée à l'aéroport international de l'État hébreu, dans le cadre d'un voyage officiel.

« Il est inacceptable, contre-productif et profondément inquiétant que deux membres du Parlement britannique, dans le cadre d'une délégation parlementaire en Israël, aient été interpellés et se soient vu refuser l'entrée par les autorités israéliennes », a tonné le chef de la diplomatie dans un communiqué de son ministère publié sur X.

« J'ai clairement fait savoir à mes homologues du gouvernement israélien que nous n'accepterions pas un tel traitement réservé à des parlementaires britanniques avec qui nous sommes en contact et à qui nous apportons notre soutien », a insisté M. Lammy.

Le ministre a rappelé que « le gouvernement du Royaume-Uni restait focalisé sur la reprise du cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à l'effusion de sang, ainsi que sur la libération des otages et la fin du conflit dans la bande de Gaza ».

La diplomatie britannique n'a dévoilé aucun détail supplémentaire.

S'appuyant sur un communiqué du ministère israélien de l'Immigration cité par la chaîne de télévision Sky News, le journal The Guardian indique que les parlementaires refoulées à l'aéroport Ben Gourion, près de Tel-Aviv, sont deux femmes, Yuan Yang et Abtisam Mohamed. Elles sont soupçonnées d'avoir voulu « documenter les activités des forces de sécurité (israéliennes) et diffuser une haine contre Israël ».

Mercredi dernier, Hamish Falconer, sous-secrétaire d'État britannique aux Affaires étrangères, a dénoncé l'élargissement des opérations militaires d'Israël dans la bande de Gaza, se disant « profondément préoccupé » par la reprise des hostilités.

« La politique du gouvernement britannique et celle du gouvernement israélien diffèrent. Ces divergences persisteront jusqu'à ce que nous retrouvions la voie d'une solution à deux États », avait déclaré M. Falconer devant la commission des Affaires étrangères du Parlement britannique.