Bruno Le Maire veut accélérer le désendettement de la France d'ici 2027

Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie, s'adresse aux médias devant le siège du Fonds Monétaire International (FMI) à Washington, DC, le 12 avril 2023. (Photo, AFP)
Bruno Le Maire, ministre français de l'Économie, s'adresse aux médias devant le siège du Fonds Monétaire International (FMI) à Washington, DC, le 12 avril 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 18 avril 2023

Bruno Le Maire veut accélérer le désendettement de la France d'ici 2027

  • L'endettement s'est considérablement creusé depuis la crise sanitaire et le «quoi qu'il en coûte», alourdissant d'autant plus la charge de la dette que les taux d'intérêt ont brutalement rebondi autour de 3% pour les obligations françaises à 10 ans
  • «Un point de taux d'intérêt en plus sur la dette française, c'est à horizon 2027 quinze milliards d'euros de charge supplémentaire sur la dette publique française», a prévenu Bruno Le Maire

PARIS: Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, a annoncé mardi qu'il comptait accélérer le rythme de désendettement de la France lors de la présentation, prévue jeudi, de la trajectoire des finances publiques jusqu'en 2027.

"Nous allons accélérer le rythme de désendettement de la France", a déclaré M. le Maire, interrogé sur BFMTV/RMC, soulignant que "les conditions financières ont radicalement changé", en référence à la forte remontée des taux d'intérêt auxquels la France emprunte sur les marchés.

L'endettement s'est considérablement creusé depuis la crise sanitaire et le "quoi qu'il en coûte", alourdissant d'autant plus la charge de la dette que les taux d'intérêt ont brutalement rebondi autour de 3% pour les obligations françaises à 10 ans, après des années de taux très bas voire négatifs.

La charge des emprunts publics s'est ainsi accrue de 15,1 milliards d'euros en un an, à 53,2 milliards en 2022, avait indiqué fin mars l'Institut national de la statistique (Insee).

"Un point de taux d'intérêt en plus sur la dette française, c'est à horizon 2027 quinze milliards d'euros de charge supplémentaire sur la dette publique française", a prévenu Bruno Le Maire.

"C'est pour cela, en raison de ces nouvelles conditions financières (...), que nous allons accélérer le désendettement de la France", a-t-il insisté.

Il a précisé qu'il présenterait jeudi le nouveau programme de stabilité de la France pour la période 2023-2027, qui détaillera les prévisions de croissance et la trajectoire des finances publiques à cet horizon.

Jusqu'à présent, le gouvernement tablait sur un endettement à 110,9% du produit intérieur brut (PIB) en 2027, soit peu ou prou le niveau de 2022 (111,6% selon l'Insee), pour un déficit public qui repasserait sous la limite européenne de 3% du PIB.

"Je n'ai aucune envie de jeter l'argent par les fenêtres parce que c'est l'argent du contribuable", a assuré le numéro deux du gouvernement.

"Claquer de l'argent pour la charge uniquement parce que les taux d'intérêt ont augmenté, je trouve que c'est autant d'argent qui aurait pu aller vers les hôpitaux, vers les collèges, vers les crèches, vers les universités, vers les investissements verts, vers la décarbonation de notre économie".


Dominique de Villepin lance son parti, à deux ans de la présidentielle

L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin arrive pour assister à la messe célébrée en l'honneur de l'ancien président français Jacques Chirac à l'église Saint-Sulpice à Paris, le 30 septembre 2019. (Photo par ERIC FEFERBERG / AFP)
L'ancien Premier ministre français Dominique de Villepin arrive pour assister à la messe célébrée en l'honneur de l'ancien président français Jacques Chirac à l'église Saint-Sulpice à Paris, le 30 septembre 2019. (Photo par ERIC FEFERBERG / AFP)
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  • « J'ai décidé de créer un mouvement d'idées, de citoyens, à travers la création d'un parti politique », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Parisien.
  • L'ex-Premier ministre du président de droite Jacques Chirac (2005-2007) s'est dit convaincu qu'obtenir les 500 signatures nécessaires pour être candidat à la présidentielle

PARIS : À moins de deux ans de l'élection présidentielle française, l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin a annoncé lundi la création de son propre parti, intitulé La France humaniste, dont il sera le président d'honneur.

« J'ai décidé de créer un mouvement d'idées, de citoyens, à travers la création d'un parti politique », a-t-il déclaré dans une interview au quotidien Le Parisien, assurant avoir déjà « plusieurs dizaines d'implantations locales ».

Dénonçant une « logique de surenchère permanente » de la part des politiques, Dominique de Villepin, âgé de 71 ans, a affirmé revenir sur le devant de la scène pour que les Français ne soient pas « prisonniers d'un clivage entre la radicalité de LFI (La France insoumise, gauche radicale) et celle du RN (Rassemblement national, extrême droite) ».

L'ex-Premier ministre du président de droite Jacques Chirac (2005-2007) s'est dit convaincu qu'obtenir les 500 signatures nécessaires pour être candidat à la présidentielle « ne serait pas un obstacle » au vu de « tous les soutiens et encouragements » déjà reçus.

« Depuis mon départ de Matignon en 2007, j'ai eu 18 ans pour réfléchir, tirer les leçons, oublier tout orgueil et ambition personnelle », a-t-il assuré.

Dominique de Villepin est en tête du classement des personnalités politiques préférées des Français. Il s'était fait remarquer en 2003 quand il était chef de la diplomatie de Jacques Chirac par son discours à l'ONU contre la guerre en Irak.


Echec sur les retraites: Bayrou reçoit les partenaires sociaux pour trouver «une voie de passage»

 François Bayrou a affirmé mardi matin qu'il ne se satisfaisait pas de l'échec du "conclave" sur les retraites "si près du but" et qu'il allait recevoir dès mardi matin les partenaires sociaux pour tenter de trouver "une voie de passage". (AFP)
François Bayrou a affirmé mardi matin qu'il ne se satisfaisait pas de l'échec du "conclave" sur les retraites "si près du but" et qu'il allait recevoir dès mardi matin les partenaires sociaux pour tenter de trouver "une voie de passage". (AFP)
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  • François Bayrou a salué le "travail approfondi" que syndicats et patronat ont mené sur la réforme de 2023, "hors de toute intervention du gouvernement"
  • Il a, à cet égard, qualifié de "pas décisif" le fait que "le principe des règles d'âge pour garantir l'équilibre financier de notre système de retraite" ait été "reconnu par tous"

PARIS: François Bayrou a affirmé mardi matin qu'il ne se satisfaisait pas de l'échec du "conclave" sur les retraites "si près du but" et qu'il allait recevoir dès mardi matin les partenaires sociaux pour tenter de trouver "une voie de passage".

"Je peux naturellement comprendre qu'on constate un échec lorsqu'on est sur des positions radicalement différentes ou opposées. Mais je ne peux pas accepter sans réagir qu'on se satisfasse d'échouer si près du but", a affirmé le Premier ministre dans une courte déclaration depuis l'hôtel Matignon quelques heures après que les partenaires sociaux aient acté leur incapacité à trouver un accord.

"Je considère donc que notre devoir est de ne pas baisser les bras et de tout faire pour permettre de dépasser un tel blocage. C'est pourquoi j'ai décidé d'inviter les organisations (syndicales et patronales, ndlr) qui ont travaillé ensemble durant ces quatre mois à me rencontrer dès ce matin pour rechercher une voie de passage dans l'intérêt de notre pays", a-t-il ajouté.

Il a dit s'être entretenu "avec la plupart d'entre elles (lundi) soir" et ajouté qu'il pensait "que ce principe pourra être accepté par elles".

Matignon n'était pas en mesure de préciser à quelle heure les partenaires sociaux seraient reçus. Mais les trois syndicats, CFDT, CFTC et CFE-CGC seront reçus ensemble, et les représentants du patronat, Medef et CPME, seront également reçus conjointement, selon les services du Premier ministre.

La CFDT a confirmé qu'elle se rendrait bien à ces réunions.

François Bayrou a salué le "travail approfondi" que syndicats et patronat ont mené sur la réforme de 2023, "hors de toute intervention du gouvernement", même si le Premier ministre avait mis comme condition un retour du régime des retraites à l'équilibre d'ici 2030, et suggéré de ne pas revenir sur l'âge de départ fixé à 64 ans. "On est passé de l'affrontement au travail en commun et c'est un grand acquis", a-t-il souligné.

Il a, à cet égard, qualifié de "pas décisif" le fait que "le principe des règles d'âge pour garantir l'équilibre financier de notre système de retraite" ait été "reconnu par tous".

François Bayrou a souligné que "de nombreux points d'accord étaient sur le point d'être actés" en ce qui concerne la retraite des "mères de famille", "l'âge auquel on peut partir à taux plein", "un certain nombre de principes de financement", ajoutant qu'un "accord majeur se dessinait même sur un changement de gouvernance des retraites du secteur privé".

Après quatre mois de concertations, l'échec du conclave fragilise à son poste François Bayrou, chantre de la "démocratie sociale" qui avait lancé ces négociations pour justement éviter la censure en s'assurant de la neutralité du Parti socialiste.

 


Les contrôles d'identité en hausse, avec des populations plus exposées, selon le Défenseur des droits

Selon les analyses du DDD, basées sur des méthodes statistiques, les jeunes hommes perçus comme "arabes, noirs ou maghrébins" ont 4 fois plus de risque d'avoir été contrôlés au moins une fois par la police que le reste de la population et ont 12 fois plus de risque d'avoir connu un contrôle poussé. (AFP)
Selon les analyses du DDD, basées sur des méthodes statistiques, les jeunes hommes perçus comme "arabes, noirs ou maghrébins" ont 4 fois plus de risque d'avoir été contrôlés au moins une fois par la police que le reste de la population et ont 12 fois plus de risque d'avoir connu un contrôle poussé. (AFP)
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  • Selon cette enquête accès aux droits (EAD) sur les relations entre les forces de sécurité et la population, en 2024, 26% des personnes interrogées ont déclaré avoir été contrôlées par la police ou la gendarmerie au moins une fois
  • Pour les personnes perçues comme "arabes, noires ou maghrébines", 39% d'entre elles ont été contrôlées au moins une fois sur les cinq dernières années, contre 23 % pour les personnes perçues comme blanches exclusivement

PARIS: Les contrôles d'identité ont augmenté de 10% entre 2016 et 2024 pour atteindre un quart de la population française, selon une enquête du Défenseur des droits (DDD) dévoilée mardi, avec un risque quatre fois plus élevé pour les jeunes hommes "noirs, arabes ou maghrébins".

Selon cette enquête accès aux droits (EAD) sur les relations entre les forces de sécurité et la population, en 2024, 26% des personnes interrogées ont déclaré avoir été contrôlées par la police ou la gendarmerie au moins une fois au cours des cinq dernières années (contre 16% en 2016).

Parmi elles, 41% ont entre 18 et 24 ans, 13% sont âgées de 65 à 79 ans. Pour les personnes perçues comme "arabes, noires ou maghrébines", 39% d'entre elles ont été contrôlées au moins une fois sur les cinq dernières années, contre 23 % pour les personnes perçues comme blanches exclusivement.

Selon les analyses du DDD, basées sur des méthodes statistiques, les jeunes hommes perçus comme "arabes, noirs ou maghrébins" ont 4 fois plus de risque d'avoir été contrôlés au moins une fois par la police que le reste de la population et ont 12 fois plus de risque d'avoir connu un contrôle poussé (fouille, palpation, ordre de partir, etc.).

L'EAD a été réalisée d'octobre 2024 à janvier 2025 par l'institut de sondage Ipsos sur un échantillon représentatif de la population française de 5.030 personnes, âgées de 18 à 79 ans, résidant en France métropolitaine, questionnées chacune durant 37 minutes, sur leur perception du contrôle d'identité, mais également du dépôt de plainte, de la main courante et de la confiance en la police et la gendarmerie.

Cette enquête est le renouvellement d'une précédente étude inédite de 2016.

La nouvelle enquête pointe également que le motif du contrôle n'est pas explicité par les forces de sécurité pour plus d'une personne sur deux (52%) et près d'une personne sur cinq déclare avoir eu un comportement inapproprié de la part des policiers et/ou gendarmes (tutoiement, insultes, provocations, brutalités).

Ces comportements inappropriés ont été davantage rapportés par les personnes perçues comme "noires, arabes ou maghrébines" ainsi que par les personnes qui se déclarent non hétérosexuelles, et les personnes au chômage, souligne l'enquête.

Pour mieux qualifier les relations entre la police et la population, l'EAD 2024 a introduit des questions sur le dépôt de plainte et la main courante.

Ce sont 21 % des personnes qui déclarent que policiers ou gendarmes ont refusé de prendre leur plainte ou leur main courante. Parmi elles, 37% sont en situation de handicap, 33% portent un signe religieux, 30% sont au chômage, 28% sont perçues comme "noires, arabes ou maghrébines".

Enfin, 53% des personnes à qui a été expliqué le contrôle d'identité dont elles ont fait l'objet ont déclaré être confiantes envers l'institution policière.