Le Liban accuse Israël d'être responsable de la mort d'un journaliste dans le sud

De la fumée s'élève après une frappe israélienne sur le village libanais d'Alma al-Shaab, le 13 octobre 2023. (Photo par Christina ASSI / AFP)
De la fumée s'élève après une frappe israélienne sur le village libanais d'Alma al-Shaab, le 13 octobre 2023. (Photo par Christina ASSI / AFP)
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Publié le Samedi 14 octobre 2023

Le Liban accuse Israël d'être responsable de la mort d'un journaliste dans le sud

  • Six journalistes ont été blessés dans ce bombardement: deux de l'AFP, dont une photographe grièvement atteinte, deux de Reuters et deux de la chaîne Al-Jazeera
  • «L'ennemi israélien a tiré une roquette qui a visé une voiture civile de presse, ce qui a conduit à la mort du vidéojournaliste Issam Abdallah» et blessé plusieurs autres journalistes, selon un communiqué de l'armée libanaise

BEYROUTH : Les autorités libanaises ont accusé samedi Israël d'être responsable d'une frappe ayant tué un journaliste de Reuters et blessé plusieurs autres la veille dans le sud du Liban, l'armée israélienne affirmant pour sa part procéder à des "vérifications".

Six journalistes ont été blessés dans ce bombardement: deux de l'AFP, dont une photographe grièvement atteinte, deux de Reuters et deux de la chaîne Al-Jazeera.

"L'ennemi israélien a tiré une roquette qui a visé une voiture civile de presse, ce qui a conduit à la mort du vidéojournaliste Issam Abdallah" et blessé plusieurs autres journalistes, selon un communiqué de l'armée libanaise.

Le ministère libanais des Affaires étrangères a dénoncé pour sa part sur le réseau X "un meurtre délibéré" et "une attaque flagrante contre la liberté de la presse".

L'armée israélienne s'est dite de son côté "très désolée" samedi de la mort du journaliste Issam Abdallah.

L'armée israélienne se dit «très désolée» de la mort d'un journaliste au Liban

L'armée israélienne est "très désolée" de la mort d'un journaliste au Liban vendredi soir, a déclaré samedi son porte-parole lors d'un point presse.

"Nous sommes très désolés pour sa mort. Nous enquêtons", a déclaré le lieutenant-colonel Richard Hecht, sans reconnaître explicitement la responsabilité de la mort d'un journaliste de l'agence Reuters tué lors d'un bombardement aux abords du village d'Alma el-Chaab, dans le sud du Liban.

Ce journaliste libanais âgé de 37 ans a été tué et six journalistes --un Américain, trois Libanais et deux Irakiens- blessés vendredi, alors qu'ils couvraient la situation aux abords du village d'Alma el-Chaab, dans le sud du Liban, à la frontière avec Israël.

Depuis le début de la guerre entre Israël et Gaza, déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas, le sud du Liban est le théâtre de tirs entre le Hezbollah libanais et l'armée israélienne et de tentatives d'infiltration en Israël depuis le Liban.

"Nous étions en train de filmer la fumée d'un tir d'artillerie israélienne visant une colline distante, en face de nous. Nous étions sur un terrain découvert, portant nos gilets presse et nos casques", a raconté le vidéojournaliste américain de l'AFP Dylan Collins, blessé par des éclats d'obus, à ses confrères.

"Il n'y avait pas d'activité militaire ni de tirs d'artillerie à proximité immédiate" des journalistes, a-t-il précisé.

"Tout à coup nous avons entendu des tirs d'armes légères venant d'une autre direction, près de la frontière. Quand nous avons tourné nos caméras vers cette direction, nous avons été frappés par ce qui semblait être un tir de roquette venant du côté israélien", a poursuivi le journaliste.

"J'ai vu ma collègue Christina Assi au sol avec de graves blessures aux jambes. Alors que je tentais de lui poser un garrot, nous avons été frappés à nouveau, directement, depuis le même endroit", a-t-il dit.

Deux frappes

"Israël nous a pris directement pour cible", a accusé pour sa part Carmen Joukhadar, correspondante de la chaîne qatarie Al-Jazeera, hospitalisée à Beyrouth.

"A six heures, la première frappe a eu lieu, j'ai couru vers notre voiture, puis j'ai pensé que je ne devais pas rester près d'elle, alors j'ai couru pour m'en éloigner et la deuxième frappe a eu lieu", a raconté la journaliste libanaise.

Al-Jazeera a accusé Israël d'avoir tiré une roquette depuis un hélicoptère Apache.

La région frontalière est le théâtre d'affrontements réguliers depuis près d'une semaine, mais les opérations étaient pour le moment restées limitées, de même que les bombardements israéliens sur les abords des villages frontaliers dans le sud du Liban.

Mais la tension monte jour après jour, et la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) déployée dans le sud du pays a mis en garde vendredi contre un risque de "débordement" et une situation qui pourrait devenir "hors de contrôle".

"Nous répondrons à chaque tir en provenance du Liban par un tir", a martelé samedi un responsable de l'armée israélienne, le brigadier-général Daniel Hagari.

"L'armée israélienne dispose d'une force très importante dans le nord et quiconque atteindra la frontière (avec Israël, ndlr) pour pénétrer en territoire israélien mourra", a-t-il ajouté en soulignant que "le Liban en paierait le prix".


Israël bombarde près du palais du président syrien accusé de «génocide» des Druzes

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  • Des heurts à proximité et au sud de Damas entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite du président Ahmad al-Chareh illustrent l'instabilité persistante en Syrie
  • L'ONU a exhorté "toutes les parties à faire preuve d'un maximum de retenue" et la diplomatie américaine a fustigé "les dernières violences et la rhétorique incendiaire" antidruzes "répréhensibles et inacceptables"

DAMAS: Israël a mis vendredi sa menace à exécution contre la Syrie en bombardant les abords du palais présidentiel à Damas après que le chef de la minorité druze, protégée par le pouvoir israélien, eut accusé le pouvoir du nouveau président syrien Ahmad al-Chareh de "génocide".

Le plus influent chef religieux druze en Syrie, cheikh Hikmat al-Hajrin, venait de dénoncer jeudi soir une "campagne génocidaire injustifiée" visant des "civils" de sa communauté, après des affrontements confessionnels en début de semaine qui ont fait plus de 100 morts selon une ONG.

Le chef religieux druze alors réclamé "une intervention immédiate de forces internationales" et Israël -- voisin de la Syrie avec laquelle il est en état de guerre et qui a pris fait et cause pour les Druzes -- avait aussitôt menacé de répondre "avec force" si Damas ne protégeait pas cette minorité religieuse.

Quelques heures après, à l'aube vendredi, "des avions de combat ont frappé les environs du palais" présidentiel à Damas, a annoncé l'armée israélienne sur Telegram.

"C'est un message clair envoyé au régime syrien. Nous ne permettrons pas que des forces (syriennes) soient dépêchées au sud de Damas ou menacent de quelque manière que ce soit la communauté druze", ont martelé dans un communiqué, publié en anglais par le journal Times of Israel, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Israël Katz.

Des heurts à proximité et au sud de Damas entre combattants druzes et groupes armés liés au pouvoir sunnite du président Ahmad al-Chareh illustrent l'instabilité persistante en Syrie, près de cinq mois après le renversement de son prédécesseur Bachar al-Assad, issu de la minorité alaouite.

"Nous ne faisons plus confiance à une entité qui prétend être un gouvernement. (...) Un gouvernement ne tue pas son peuple en recourant à ses propres milices extrémistes, puis, après les massacres, en prétendant que ce sont des éléments incontrôlés", avait dénoncé le cheikh druze.

"Rhétorique incendiaire" 

L'ONU a exhorté "toutes les parties à faire preuve d'un maximum de retenue" et la diplomatie américaine a fustigé "les dernières violences et la rhétorique incendiaire" antidruzes "répréhensibles et inacceptables".

Des combats cette semaine à Jaramana et Sahnaya, où vivent des chrétiens et des Druzes, ainsi qu'à Soueïda, ville à majorité druze, ont réveillé le spectre des massacres qui avaient fait début mars plus de 1.700 morts, en grande majorité des membres de la minorité alaouite, dans l'ouest du pays.

Ces violences avaient été déclenchées par des attaques de militants pro-Assad contre les forces de sécurité du nouveau pouvoir.

Mercredi déjà, l'armée israélienne avait frappé près de Damas, en forme "d'avertissement" contre un "groupe extrémiste qui se préparait à attaquer la population druze de la ville de Sahnaya", selon M. Netanyahu.

Les Druzes sont une minorité de l'islam chiite. Ses membres sont répartis entre le Liban, la Syrie et Israël.

"Nous sommes une partie inaliénable de la Syrie", a souligné un porte-parole du rassemblement des autorités religieuses, chefs traditionnels et groupes armés druzes à Soueïda, ajoutant que la communauté rejetait "toute division" du pays.

Les combats en Syrie ont été déclenchés lundi soir par une attaque de groupes armés affiliés au pouvoir contre Jaramana, après la diffusion sur les réseaux sociaux d'un message audio attribué à un Druze et jugé blasphématoire à l'égard du prophète Mahomet.

L'AFP n'a pas pu vérifier l'authenticité du message.

Les autorités syriennes ont accusé des éléments échappant à son contrôle d'avoir provoqué les violences.

102 morts 

Selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), ces affrontements ont fait 102 morts, dont 30 membres des forces de sécurité et combattants affiliés, 21 combattants druzes et 11 civils à Jaramana et Sahnaya. Dans la province de Soueïda, 40 combattants druzes ont péri, dont 35 dans une embuscade, d'après l'ONG.

A Jaramana, des accords entre représentants des Druzes et du pouvoir avaient permis de rétablir le calme mardi soir, de même mercredi soir à Sahnaya à 15 km au sud-ouest de Damas où des forces de sécurité ont été déployées.

Et le pouvoir syrien avait réaffirmé son "engagement ferme à protéger toutes les composantes du peuple syrien, y compris la communauté druze".

Dès la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, renversé par une coalition de factions rebelles islamistes dirigée par M. Chareh après plus de 13 ans de guerre civile, Israël a multiplié les gestes d'ouverture envers les Druzes, cherchant, selon l'analyste indépendant Michael Horowitz, à se ménager des alliés dans le sud syrien à un moment où l'avenir de ce pays reste incertain.


Liban: deux morts dans des raids israéliens

Une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens". (AFP)
Une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens". (AFP)
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  • Le ministère a indiqué dans un communiqué qu'une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens"
  • Une autre personne a été tuée dans une seconde frappe sur cette localité, a ajouté le ministère dans un autre communiqué

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes sur une localité du sud du Liban, a annoncé le ministère libanais de la Santé.

Le ministère a indiqué dans un communiqué qu'une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens".

Une autre personne a été tuée dans une seconde frappe sur cette localité, a ajouté le ministère dans un autre communiqué.

L'armée israélienne a annoncé avoir tué deux militants du Hezbollah lors de frappes distinctes dans le sud du Liban. "L'armée israélienne a frappé et éliminé un terroriste du Hezbollah dans la région de Maiss al-Jabal et un autre" dans la même zone lors d'une autre attaque, selon elle.

Israël mène régulièrement des frappes au Liban, principalement dans le sud, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, plus de cinq mois après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 27 novembre.

Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le Hezbollah a tiré des roquettes à partir du sud du Liban sur Israël, affirmant agir en soutien à son allié palestinien.

Israël a réagi en septembre 2024 par d'intenses bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, qui est sorti très affaibli de la guerre.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire de cinq positions frontalières où il a maintenu des troupes, malgré l'accord.

Le Liban affirme respecter l'ensemble de ses engagements et impute à Israël la responsabilité du non-respect de l'accord.

Lundi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé plus de 50 "cibles terroristes" en un mois au Liban "après des violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, posant une menace pour l'Etat d'Israël et sa population".


Liban: deux morts dans une frappe israélienne contre un véhicule dans le sud 

Des équipes d'urgence libanaises bouclent le périmètre d'un incendie sur le site des frappes israéliennes suite à des ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. Photo d'illustration (Photo par AFP)
Des équipes d'urgence libanaises bouclent le périmètre d'un incendie sur le site des frappes israéliennes suite à des ordres d'évacuation, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 27 avril 2025. Photo d'illustration (Photo par AFP)
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  • Deux personnes ont été tuées jeudi dans une frappe israélienne contre un véhicule dans le sud du Liban
  • Israël mène régulièrement des frappes au Liban, principalement dans le sud, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, plus de cinq mois après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 27 novembre

BEYROUTH: Deux personnes ont été tuées jeudi dans des frappes israéliennes sur une localité du sud du Liban, a annoncé le ministère libanais de la Santé.

Le ministère a indiqué dans un communiqué qu'une frappe "menée par un drone de l'ennemi israélien contre une voiture dans la localité de Maiss el-Jabal a tué un Libanais et blessé deux Syriens".

Une autre personne a été tuée dans une seconde frappe sur cette localité, a ajouté le ministère dans un autre communiqué.

Israël mène régulièrement des frappes au Liban, principalement dans le sud, affirmant cibler le Hezbollah pro-iranien, plus de cinq mois après l'entrée en vigueur d'un cessez-le-feu le 27 novembre.

Au début de la guerre à Gaza en octobre 2023, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas, le Hezbollah a tiré des roquettes à partir du sud du Liban sur Israël, affirmant agir en soutien à son allié palestinien.

Israël a réagi en septembre 2024 par d'intenses bombardements sur le Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, qui est sorti très affaibli de la guerre.

Une commission regroupant le Liban, Israël, les Etats-Unis, la France et l'ONU est chargée de superviser l'application du cessez-le-feu.

Beyrouth presse la communauté internationale de faire pression sur Israël pour qu'il mette fin à ses attaques et se retire de cinq positions frontalières où il a maintenu des troupes, malgré l'accord.

Le Liban affirme respecter l'ensemble de ses engagements et impute à Israël la responsabilité du non-respect de l'accord.

Lundi, l'armée israélienne a indiqué avoir frappé plus de 50 "cibles terroristes" en un mois au Liban "après des violations du cessez-le-feu et des accords entre Israël et le Liban, posant une menace pour l'Etat d'Israël et sa population".