Budget des Armées: bras de fer comptable entre le gouvernement et le Sénat

Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu (G) et le chef d'état-major des armées Thierry Burkhard arrivent pour participer à la Conférence européenne de défense aérienne réunissant 18 ministres de la Défense, aux Invalides à Paris, le 19 juin 2023. (Photo, AFP)
Le ministre français des Armées Sébastien Lecornu (G) et le chef d'état-major des armées Thierry Burkhard arrivent pour participer à la Conférence européenne de défense aérienne réunissant 18 ministres de la Défense, aux Invalides à Paris, le 19 juin 2023. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 29 juin 2023

Budget des Armées: bras de fer comptable entre le gouvernement et le Sénat

  • Au terme d'une discussion âpre, le Sénat a adopté à main levée un amendement du président de la commission des Affaires étrangères Christian Cambon visant à revenir sur le report de livraison après 2030, prévu par le gouvernement, de certains matériels
  • Depuis le coup d'envoi mardi de l'examen en première lecture de la LPM, ministre et majorité sénatoriale de droite s'écharpent sur le respect ou non de cette enveloppe globale que prévoit le texte sur sept années

PARIS: L'examen du rapport annexé au projet de loi de programmation militaire (LPM) pour 2024-2030 a relancé dans la nuit de mercredi à jeudi le dialogue de sourds entre le Sénat et le gouvernement sur le financement des propositions sénatoriales.

Au terme d'une discussion âpre, le Sénat a adopté à main levée un amendement du président de la commission des Affaires étrangères Christian Cambon (LR) visant à revenir sur le report de livraison après 2030, prévu par le gouvernement, de certains matériels.

Il s'agit de blindés du programme Scorpion - Griffon (+153 unités), Jaguar (+17) et Serval (+325) -, de patrouilleurs hauturiers (+10), d'avions de transport A400M (+2), ou encore du développement d'un nouveau standard de l'hélicoptère Tigre.

"Vous rajoutez 3 milliards d'euros supplémentaires", a pointé le ministre des Armées Sébastien Lecornu, pour qui "il est clair qu'on ne peut plus dire qu'on est à 413 milliards d'euros".

Depuis le coup d'envoi mardi de l'examen en première lecture de la LPM, ministre et majorité sénatoriale de droite s'écharpent sur le respect ou non de cette enveloppe globale que prévoit le texte sur sept années.

Le Sénat a adopté une trajectoire budgétaire au rythme de progression plus régulier, accélérant l'effort dès 2024, mais tout en assurant rester dans cette enveloppe.

Le ministre annonce lui une facture portée à "au moins 416,2 milliards si ce n'est 420 milliards" du fait des modifications apportées par les sénateurs.

"C'est le moment de vérité dans le débat sur l'enveloppe budgétaire", a-t-il dit aux alentours de minuit mercredi, quand a été abordé l'amendement de M. Cambon. "Quand on met plus de matériel, il faut le financer".

"Nous restons sur les 413 milliards, mais nous restons ouverts au débat", a répondu M. Cambon.

"Est-ce que vous pouvez imaginer que notre raisonnement peut tenir la route en disant +plus nous dépensons vite, moins il y aura d'inflation sur ces dépenses ?", a-t-il argumenté.

Une trentaine de milliards de l'enveloppe doivent couvrir l'inflation.

"Et s'il faut faire des redéploiements dans les 413 milliards, eh bien nous irons vers cette discussion", a ajouté un peu plus tard dans le débat le président de la commission. Il a donné l'exemple de "l'enveloppe des drones", de 5 milliards.

"A minuit et demi au bout de trois jours de discussion, on est en train de s'apercevoir qu'avec les 413 milliards qui sont prévus, nous ne faisons pas ce que les uns et les autres vous promettez depuis le début", a réagi le communiste Pierre Laurent.

Les sénateurs achèveront jeudi après-midi l'examen du texte.


France: fin du conclave sur les retraites, sujet explosif pour le gouvernement

François Bayrou, Premier ministre français (Photo AFP)
François Bayrou, Premier ministre français (Photo AFP)
Short Url
  • Les partenaires sociaux de la conférence sur les retraites en France doivent écrire lundi après-midi leur dernier chapitre, avec ou sans accord.
  • Au vu des dernières déclarations des négociateurs, bien pessimistes, un compromis semble difficile à trouver.

PARIS : Les partenaires sociaux de la conférence sur les retraites en France, sujet explosif pour le gouvernement, doivent écrire lundi après-midi leur dernier chapitre, avec ou sans accord, après quatre mois d'une concertation impulsée par le Premier ministre François Bayrou.

Au vu des dernières déclarations des négociateurs, bien pessimistes, un compromis semble difficile à trouver.

Durant plusieurs mois en 2023, des centaines de milliers de personnes étaient descendues dans la rue partout en France pour protester contre la réforme des retraites.

Le défi auquel sont confrontés les partenaires sociaux est de taille : ils doivent trouver un terrain d'entente pour rendre la réforme des retraites de 2023, qui porte progressivement l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, moins impopulaire.

Le système des retraites doit également être rééquilibré sans contre-mesure, car il plongerait dans un déficit de 6,6 milliards d'euros en 2030, selon la projection du Conseil d'orientation des retraites (COR). 

Depuis le début, le « conclave » voulu par le Premier ministre a déjà laissé des partenaires sociaux sur le bord de la route : le syndicat Force Ouvrière a tourné les talons dès la première séance, et la CGT et l'U2P (patronat des artisans) ont jeté l'éponge mi-mars.

Mais selon les informations du journal économique La Tribune Dimanche, le Medef, organisation patronale, s'y rendra bien lundi avec une ultime proposition d'accord.

Seul le syndicat CFDT voit une issue favorable, évoquant des « avancées sociales à concrétiser ».

Le sujet de la réforme de l'âge du départ à la retraite, qui avait mis le feu aux poudres, n'est plus abordé. Le Medef s'est montré inflexible sur son maintien à 64 ans, sans surprise. Quoi qu'il arrive à l'issue de la réunion de la dernière chance, cette mesure phare et impopulaire de la réforme de 2023 restera donc en vigueur pour les salariés nés à partir du 1^(er) janvier 1968.

La quête de compromis doit maintenant principalement s'articuler autour de la carrière des femmes et de la pénibilité. 

Le premier point, consensuel, porte sur la revalorisation des pensions en fonction du nombre d'enfants. Dans le second, la prise en compte des ports de charge lourde, des vibrations mécaniques et des postures pénibles est proposée par la CFDT, qui défend des critères ergonomiques poussés.

Mais la finalité d'une reconnaissance de l'usure professionnelle n'est pas la même pour tous : les syndicats y voient une ouverture aux départs anticipés à la retraite, tandis que le patronat privilégie d'autres pistes.

Selon La Tribune Dimanche, le patronat envisage toutefois un geste en faveur de la pénibilité.

La fin du « conclave » est aussi un moment de vérité pour François Bayrou, qui a lancé ce nouveau format de discussions après avoir trouvé un compromis avec les socialistes pour éviter une censure du gouvernement. Le Premier ministre s'était engagé à en présenter les conclusions devant le Parlement.


La France mobilise des avions militaires A400M pour évacuer les ressortissants français d'Israël

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'adresse à des personnes arrivées à l'aéroport Paris-Orly, à Orly, au sud de Paris, tôt le matin du 23 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, s'adresse à des personnes arrivées à l'aéroport Paris-Orly, à Orly, au sud de Paris, tôt le matin du 23 juin 2025. (Photo de GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)
Short Url
  • La France compte 250 000 ressortissants en Israël, dont 100 000 sont enregistrés sur les listes consulaires.
  • « 160 Français rentrent ce soir d'Israël. Deux autres vols sont prévus et dès demain, nos avions militaires seront engagés », a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

PARIS : La France a décidé de mobiliser des avions militaires A400M pour acheminer les ressortissants français qui le souhaitent de l'aéroport Ben Gourion en Israël vers Chypre », ont annoncé dimanche soir les ministères français des Affaires étrangères et des Armées.

Ces vols, qui peuvent embarquer une centaine de personnes, s'effectueront « sous réserve de l'autorisation israélienne » et s'ajouteront aux vols civils affrétés au départ d'Amman, ont-ils précisé.

Cette décision a été prise lors du Conseil de défense et de sécurité nationale (CDSN) qui s'est tenu dimanche à l'Élysée, à la demande du président Emmanuel Macron. 

Interrogé par l'AFP, le ministère des Armées a indiqué que le nombre de vols serait ajusté « en fonction des besoins ».

La France compte 250 000 ressortissants en Israël, dont 100 000 sont enregistrés sur les listes consulaires.

Les équipes du Centre de crise et de soutien (CDCS) du ministère des Affaires étrangères ont répondu à plus de 4 500 appels en une semaine.

Parallèlement, dimanche, 160 ressortissants français, « pour la plupart en situation d'urgence et de vulnérabilité », accompagnés par un médecin du CDCS, sont arrivés à l'aéroport de Paris-Orly après leur rapatriement d'Israël via Amman, en Jordanie.

« 160 Français rentrent ce soir d'Israël. Deux autres vols sont prévus et dès demain, nos avions militaires seront engagés », a écrit sur X le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, qui les a accueillis. 

« D'autres vols suivront, en complément des liaisons commerciales directes ou indirectes au départ d'Amman (Jordanie) et de Charm el Cheikh (Égypte) », selon le Quai d'Orsay.

Lundi, la Royal Jordanian mettra ainsi en place un vol commercial supplémentaire depuis Amman à la demande de la France, permettant le retour de 150 ressortissants français.

Mardi, un autre vol affrété par le ministère des Affaires étrangères permettra à plus de 150 personnes en situation de vulnérabilité de revenir en France.


Macron réunira un conseil de défense dimanche soir après les frappes américaines en Iran, annonce l'Elysée

Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
Emmanuel Macron, Président de la République française. (Photo AFP)
Short Url
  • Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région
  • Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

PARIS : Emmanuel Macron tiendra un nouveau conseil de défense et de sécurité nationale dédié à la situation au Proche et Moyen-Orient dimanche à 19 h 30, a indiqué l'Élysée.

Le chef de l'État, qui a échangé dimanche avec le prince héritier d’Arabie saoudite et le sultan d’Oman, « entend poursuivre ses contacts avec ses partenaires européens et les leaders de la région au cours des prochaines heures, après les frappes américaines sur les sites nucléaires iraniens ».  

Le président a également assuré que la France « met tout en œuvre pour accélérer le départ de nos ressortissants qui le souhaitent d’Iran et d'Israël ».

Par un message de son ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur X, la France a exprimé sa préoccupation après les frappes américaines contre les sites nucléaires de l'Iran, exhortant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit ».

La France a précisé qu'elle « n'a ni participé à ces frappes ni à leur planification », et a ajouté être « convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération ».