Liban: les développements depuis l'explosion au port de Beyrouth

Une photo prise le 17 février 2022 montre des conteneurs endommagés et des débris entassés au port de Beyrouth, un an et demi après qu'une explosion meurtrière y a tué plus de 200 personnes et détruit de grandes parties de la capitale libanaise. (AFP)
Une photo prise le 17 février 2022 montre des conteneurs endommagés et des débris entassés au port de Beyrouth, un an et demi après qu'une explosion meurtrière y a tué plus de 200 personnes et détruit de grandes parties de la capitale libanaise. (AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 04 août 2023

Liban: les développements depuis l'explosion au port de Beyrouth

  • L'énorme déflagration a été déclenchée par un incendie dans un entrepôt qui abritait des tonnes de nitrate d'ammonium stockées, «sans mesures de précaution» selon les autorités
  • Le 31 juillet, des silos à grains endommagés au port de Beyrouth s'effondrent après un incendie qui a ravivé le traumatisme des proches des victimes

BEYROUTH: Rappel des principaux développements au Liban depuis l'explosion au port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts il y a deux ans.

Dévastation 

Le 4 août 2020, une explosion détruit le port de Beyrouth et dévaste des quartiers entiers de la capitale, faisant plus de 200 morts et plus de 6 500 blessés.

L'énorme déflagration a été déclenchée par un incendie dans un entrepôt qui abritait des tonnes de nitrate d'ammonium stockées, "sans mesures de précaution" selon les autorités.

Elle frappe un pays plongé dans une profonde crise économique.

Aide internationale 

Le 6, le président français Emmanuel Macron, se rend à Beyrouth et réclame une enquête internationale, rejetée par le président Michel Aoun.

Le 9, quelque 280 millions d'euros d'aide sont collectés lors d'une visioconférence organisée par Paris et l'ONU. La communauté internationale exige que l'aide soit "directement" distribuée à la population ainsi qu'une enquête "transparente".

Sous pression de la rue, le gouvernement de Hassan Diab démissionne le 10 août.

Le 31, Moustapha Adib devient Premier ministre.

Le 1er septembre, M. Macron, de nouveau à Beyrouth, annonce avoir obtenu l'engagement des dirigeants libanais à favoriser la formation dans les 15 jours d'un gouvernement chargé de lancer des réformes et ainsi débloquer l'aide internationale.

Mais le 26, Moustapha Adib jette l'éponge, sur fond d'insistance des partis chiites Hezbollah et Amal, à obtenir le portefeuille des Finances.

Emmanuel Macron fustige la "trahison" de la classe politique libanaise.

Le 22 octobre, Saad Hariri, déjà trois fois Premier ministre, est désigné à ce poste.

Enquête entravée 

Le 10 décembre, le juge Fadi Sawan chargé de l'enquête sur l'explosion inculpe Hassan Diab et trois anciens ministres.

Une semaine plus tard, l'enquête est suspendue, deux ministres accusés ayant réclamé la récusation du magistrat, laquelle a lieu en février 2021. Le juge Tareq Bitar est nommé pour enquêter.

Début juillet 2021, le juge Bitar annonce vouloir interroger Hassan Diab et demande au Parlement de lever l'immunité de trois députés ayant occupé des postes ministériels. Le Parlement réclame des "preuves" supplémentaires, ce que le juge refuse.

Le 15, Saad Hariri jette l'éponge après son échec à former un gouvernement.

Le 4 août, Emmanuel Macron parraine une troisième conférence internationale. Les donateurs promettent 370 millions de dollars.

Le 26, le juge Bitar émet un mandat d'amener à l'encontre de Hassan Diab.

Le 10 septembre, formation d'un nouveau gouvernement dirigé par Najib Mikati après treize mois d'attente.

Affrontements sanglants 

Le 11 octobre, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, accuse le juge de politiser l'enquête, exigeant son remplacement.

Le lendemain, Tareq Bitar émet un mandat d'arrêt contre le député et ex-ministre des Finances Ali Hassan Khalil, membre du mouvement Amal. Il est contraint de suspendre son enquête après de nouvelles plaintes.

Le 14, la Cour de cassation rejette des plaintes déposées par deux anciens ministres contre le juge.

Des combats de rue opposent des hommes armés à Beyrouth après des tirs lors d'une manifestation organisée par le Hezbollah et Amal exigeant le remplacement du juge Bitar, faisant sept morts.

Enquête suspendue 

Le 10 décembre, Tareq Bitar qui a repris son enquête, demande l'arrestation d'Ali Hassan Khalil.

Le 23, il est contraint pour la quatrième fois de suspendre ses investigations après un énième recours d'anciens ministres.

Le 7 avril 2022, accord de principe entre le FMI et Beyrouth pour un plan d'aide de trois milliards de dollars.

Le 21, Madrid annonce l'arrestation et le placement en liberté provisoire d'un Portugais recherché par Interpol en lien avec l'explosion dans le port de Beyrouth.

Parlement sans majorité 

Les législatives du 15 mai débouchent sur un Parlement sans majorité, perdue par le Hezbollah et ses alliés.

Le 20, le gouvernement approuve un plan de redressement économique.

Le 23 juin, le Premier ministre sortant Najib Mikati est désigné pour former un nouveau gouvernement.

En juillet, des proches de victimes de l'explosion dans le port de Beyrouth engagent aux Etats-Unis une poursuite de 250 millions de dollars contre la compagnie américano-norvégienne de services géophysiques TGS pour ses liens présumés avec la tragédie. TGS "nie toutes les allégations".

Des silos s'effondrent 

Le 31 juillet, des silos à grains endommagés au port de Beyrouth s'effondrent après un incendie qui a ravivé le traumatisme des proches des victimes.


Le prince héritier saoudien s'entretient avec les dirigeants du CCG, de la France et de l'Italie dans un contexte de tensions régionales

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a eu dimanche une série d'entretiens téléphoniques avec les dirigeants de plusieurs pays du Conseil de coopération du Golfe afin de discuter de l'escalade de la situation dans la région à la suite des récentes attaques contre l'Iran. (SPA)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a eu dimanche une série d'entretiens téléphoniques avec les dirigeants de plusieurs pays du Conseil de coopération du Golfe afin de discuter de l'escalade de la situation dans la région à la suite des récentes attaques contre l'Iran. (SPA)
Short Url
  • Les dirigeants ont réaffirmé l'unité et la solidarité des États membres du CCG face aux tensions actuelles.
  • Le prince héritier et le président français, ainsi que le Premier ministre italien, ont évoqué les attaques continues d'Israël contre l'Iran et les frappes américaines contre les installations nucléaires iraniennes.

RIYAD : Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a eu dimanche une série d'entretiens téléphoniques avec les dirigeants de plusieurs pays du Conseil de coopération du Golfe afin de discuter de l'escalade de la situation dans la région à la suite des récentes attaques contre l'Iran, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le prince Mohammed s'est entretenu séparément avec le roi Hamad ben Isa Al-Khalifa de Bahreïn, le sultan Haitham ben Tariq d'Oman, l'émir du Qatar Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani et l'émir du Koweït Cheikh Meshal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah.

Il a également reçu un appel du président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyan.

Les discussions ont porté sur les derniers développements régionaux, notamment la poursuite des attaques israéliennes contre l'Iran et les frappes américaines contre des installations nucléaires iraniennes dimanche matin. 

Les dirigeants ont réaffirmé l'unité et la solidarité des États membres du CCG face aux tensions actuelles et ont souligné l'importance des efforts collectifs pour faire preuve de retenue, éviter une nouvelle escalade et rechercher des solutions diplomatiques à la crise, a ajouté la SPA.

Le prince héritier a également reçu un appel téléphonique du président français Emmanuel Macron et de la Première ministre italienne Giorgia Meloni, dimanche.

Ils ont discuté de l'évolution de la situation dans la région et des répercussions de l'escalade des tensions consécutive aux frappes américaines.

Le prince Mohammed a réaffirmé à Macron et Meloni la position du Royaume quant à la nécessité de faire preuve de retenue, d'éviter l'escalade et de régler tous les différends par des moyens diplomatiques. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Macron s'est entretenu avec le président iranien et a réuni un conseil de défense

 Emmanuel Macron, Président de la République (Photo AFP)
Emmanuel Macron, Président de la République (Photo AFP)
Short Url
  • Lors de cet échange, le président de la République a réitéré son appel à la libération immédiate de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran.
  • M. Macron a aussi échangé dimanche avec les chefs d'État d'Arabie saoudite, d'Oman, des Émirats arabes unis et du Qatar.

PARIS : Emmanuel Macron a échangé dimanche avec le président iranien Masoud Pezeshkian et l'a appelé « à la désescalade et à l'exercice de la plus grande retenue », afin de permettre « un retour à la voie diplomatique », a-t-il affirmé sur X.

Lors de cet échange, le président de la République a réitéré son appel à la libération immédiate de Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus en Iran.

« Le dialogue, un engagement clair de l’Iran de renoncer à l’arme nucléaire, ou le risque du pire pour toute la région. Il n’y a que ce chemin qui mène à la paix et à la sécurité pour tous », a résumé le président français.

M. Macron a aussi échangé dimanche avec les chefs d'État d'Arabie saoudite, d'Oman, des Émirats arabes unis et du Qatar. 

Par ailleurs, le chef de l'Etat réunira un conseil de défense et de sécurité nationale dimanche à 19h30.


Jean-Noël Barrot, ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, exhorte les parties à faire preuve de retenue

Short Url
  • La France a exprimé sa préoccupation après les frappes américaines contre les sites nucléaires de l'Iran.
  • La France n'a participé ni à ces frappes ni à leur planification.

Paris :  La France a exprimé sa préoccupation après les frappes américaines contre les sites nucléaires de l'Iran, exhortant « les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit », selon un message publié dimanche sur X par le ministre français des Affaires étrangères.

La France a précisé qu'elle « n'a ni participé à ces frappes ni à leur planification », ajoutant être « convaincue que le règlement durable à cette question passe par une solution négociée dans le cadre du Traité de non-prolifération ». 

Dans ce contexte, notre priorité est d'assurer la sécurité de nos agents, de nos ressortissants, ainsi que celle de nos intérêts et partenaires dans la région.

La France a exprimé à plusieurs reprises sa ferme opposition à ce que l'Iran accède à l'arme nucléaire.

La France est convaincue qu'une solution durable à cette question ne peut être trouvée qu'à travers des négociations dans le cadre du Traité de non-prolifération. Nous restons prêts à y contribuer en concertation avec nos partenaires.

La France a pris bonne note de la déclaration de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qui confirme pour l'instant l'absence de niveau élevé de radiation.