L'art de Shaker Samargandi commémore l'autoroute Hijra, lien vital entre les deux mosquées les plus sacrées

L’exposition baptisée «Stations» commémore l'autoroute Hijra en la qualifiant de «lien vital entre les deux mosquées les plus sacrées». (Fourni)
L’exposition baptisée «Stations» commémore l'autoroute Hijra en la qualifiant de «lien vital entre les deux mosquées les plus sacrées». (Fourni)
Short Url
Publié le Vendredi 23 juin 2023

L'art de Shaker Samargandi commémore l'autoroute Hijra, lien vital entre les deux mosquées les plus sacrées

  • «En réfléchissant à ce tronçon de route sans fin, je suis convaincu que d'innombrables souvenirs ont été gravés dans le cœur et l'esprit des voyageurs et des pèlerins qui sont passés par là»
  • Shaker Samargandi s'intéresse à la nature, la civilisation, la culture, l'héritage et l'urbanisation de l'Arabie saoudite à travers la photographie professionnelle

RIYAD: L'autoroute de la Hijra, qui serpente entre les villes sacrées de La Mecque et Médine, est plus qu'un tronçon d'asphalte de 400 km conçu pour accueillir l'afflux quotidien de voyageurs affairés.

C'est un voyage enchanteur, empli de détails complexes, qui évoque les récits anciens des voyages de nos ancêtres.

L'artiste saoudien Shaker Samargandi organise une exposition au Madinah Art Center, intitulée «Stations», pour commémorer l'autoroute Hijra, lien vital entre les deux mosquées les plus sacrées.

«En réfléchissant à ce tronçon de route sans fin, je suis convaincu que d'innombrables souvenirs ont été gravés dans le cœur et l'esprit des voyageurs et des pèlerins qui sont passés par là, et c'est ce que je cherche à transmettre avec mon œuvre», déclare M. Samargandi à Arab News.

Son œuvre traduit le pouvoir durable de l'héritage de la route de la Hijra («migration») en imaginant les histoires que ce chemin a à raconter.

L'exposition «Stations» présente vingt-six œuvres de documentation contemporaine, dont des photographies, des vidéos et des caissons lumineux, mettant en scène les aires de repos le long de la route migratoire. Elle présente également des stations-service, autrefois animées par des voyageurs, qui sont aujourd'hui complètement abandonnées.

L’artiste a choisi de programmer l'exposition le 22 juin, à un moment important pour ceux qui empruntent l'autoroute Hijra.

«Nous avons essayé d'étudier le meilleur moment pour organiser cette exposition au Madinah Art Center, et je pense que le moment le plus approprié est peut-être celui qui coïncide avec le début de la saison du Hajj et l'afflux de pèlerins à Médine, en phase avec la tendance du pays à valoriser l'expérience des honorables invités sur les Lieux saints.»

L'exposition «Stations» met en lumière le processus de développement global que connaît le Royaume, et la manière dont il a affecté l'une de ses routes historiques essentielles.

Shaker Samargandi évoque son rôle en décrivant, à travers son art, ce chemin que les participants au Hajj et à l’Omra traversent régulièrement.

«Stations cherche à illustrer comment les efforts de développement ont un impact direct sur l'expérience humaine en fusionnant des concepts immatériels tels que la beauté et le confort avec des éléments concrets. Cette approche contemporaine met en valeur de manière durable la valeur sociale et économique des sites le long de l'autoroute Hijra, tout en préservant les éléments historiques de la région», explique-t-il.

M. Samargandi est un artiste contemporain né en 1982 et basé à Médine. Il est également réalisateur de courts-métrages pour l'Autorité de développement de la région de Médine et président du Club de photographie et de médias du Madinah Art Center.

Il s'intéresse à la nature, la civilisation, la culture, l'héritage et l'urbanisation de l'Arabie saoudite à travers la photographie professionnelle.

Shaker Samargandi a exposé ses œuvres à Médine et Djeddah, ainsi qu'à Séoul, en Corée du Sud.

Cette exposition est organisée sous la supervision de Namaa al-Munawwarah, avec le soutien du Fonds culturel. L'artiste Moath al-Awfi et le directeur artistique du centre, Rachid al-Chachai, en sont les commissaires.

Le Madinah Art Center est l'un des édifices culturels les plus importants de la région. Sa vision globale soutient et enrichit la scène artistique et développe l'économie créative dans la région et dans le Royaume en général.

Le directeur du Madinah Art Center, Mohammed al-Fozan, détaille à Arab News les récentes contributions du centre à la scène artistique de la ville, qui comprennent des programmes artistiques et culturels tels que des clubs et des dialogues hebdomadaires.

«Nous avons commencé avec deux clubs; désormais, nous avons neuf clubs spécialisés, et nous en ouvrirons prochainement trois autres avant la fin de cette année.»

M. Al-Fozan indique que le projet Art 365 a été inauguré comme la première galerie d'art sans restriction qui permet aux artistes d'exposer leurs œuvres pendant une semaine, gratuitement.

«En 2023, vingt-huit expositions ont déjà eu lieu, dont vingt-quatre dans la galerie Art 365, avec une moyenne d'une exposition par semaine», souligne-t-il.

Le Madinah Art Center a été créé en 2018 sous le patronage du gouverneur de Médine, le prince Faisal ben Salmane ben Abdelaziz.


« Dandelion's Odyssey », un film soutenu par l’Arabie saoudite, sélectionné à la Semaine de la Critique à Cannes

Short Url
  • La Semaine de la Critique du Festival de Cannes a annoncé la programmation de son édition 2025, qui comprend le film « Dandelion's Odyssey » de Momoko Seto
  • Le film est soutenu par la Fondation du festival du film de la mer Rouge

DUBAI : La Semaine de la Critique du Festival de Cannes a annoncé la programmation de son édition 2025, qui comprend le film « Dandelion's Odyssey » de Momoko Seto, soutenu par la Fondation du festival du film de la mer Rouge.

Le film - qui clôturera la semaine - sera le premier long métrage d'animation à être projeté dans la section depuis « I Lost My Body » de Jeremy Clapin, lauréat du Grand Prix en 2019.

Tourné du Japon à l'Islande, « Dandelion’s Odyssey » est une aventure qui se déroule dans un monde dystopique, avec des plantes et des animaux comme personnages principaux. Le long métrage présente un mélange de photographies en timelapse, de prises de vue réelles et d'animation 3D.

Plus de 1 000 films ont été soumis à la Semaine de la Critique du Festival de Cannes 2025, qui se déroule du 14 au 22 mai.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


À Paris, Gilles Bensimon partage son rêve d’AlUla au Salon du livre

À l'occasion du Salon du livre de Paris, rendez-vous incontournable des passionnés d'écriture et de culture, l'Agence française pour le développement d’Alula (AFALULA), offre aux visiteurs une plongée sensorielle dans le paysage enchanteur de cette région. (Photo: fournie)
À l'occasion du Salon du livre de Paris, rendez-vous incontournable des passionnés d'écriture et de culture, l'Agence française pour le développement d’Alula (AFALULA), offre aux visiteurs une plongée sensorielle dans le paysage enchanteur de cette région. (Photo: fournie)
Short Url
  • Bensimon saisit la beauté intemporelle d’Alula, entre dunes dorées, reliefs rocheux spectaculaires, oasis verdoyante et vestige millénaire
  • Pas une nuance de couleur, pas un reflet n’échappe au regard ardent du photographe

PARIS: À l'occasion du Salon du livre de Paris, rendez-vous incontournable des passionnés d'écriture et de culture, l'Agence française pour le développement d’Alula (AFALULA), offre aux visiteurs une plongée sensorielle dans le paysage enchanteur de cette région désertique du nord-ouest de l'Arabie saoudite.

Au cœur de cette immersion, l'ouvrage photographique A Dream of Alula, signé par le célèbre photographe français Gilles Bensimon, attire les regards.

À travers plus de deux cents clichés inédits, Bensimon saisit la beauté intemporelle d’Alula, entre dunes dorées, reliefs rocheux spectaculaires, oasis verdoyante et vestige millénaire.

Pas une nuance de couleur, pas un reflet n’échappe au regard ardent du photographe, même les animaux de la région, chèvres, moutons ou chameaux, semblent poser avec élégance face à lui, se laissant capturer sur des photos qui s’apparentent aux toiles d’un peintre.

Aujourd’hui âgé de 81 ans, après une carrière brillante dans la photographie de la mode et de la publicité, Bensimon confie à Arabnews en français avoir été littéralement envoûté par cette d’histoire de contrastes.

Son regard d’artiste, nourri par des décennies de création visuelle, capté la poésie brute du désert et la vie qui l’habite depuis la nuit des temps.

Photographe internationalement reconnu et ancien directeur de la création du magazine Elle, Bensimon a immortalisé des icônes de la mode, Cindy Crawford, Elle Macpherson, Madonna …avant de poser son objectif sur les terres arides mais vibrantes d’Alula.

Un changement d'univers radical, mais tout aussi inspirant, qui s'inscrit dans un parcours personnel autant que professionnel.

Depuis sa tendre jeunesse, ce Breton était passionné par le monde arabe et fasciné par le fait que les Arabes soient arrivés par le passé jusqu’à la région de Tour, dans le centre ouest de la France.

Il s’est donc inventé une histoire qu'il racontait à qui voulait l'entendre. Il disait qu’il venait de la lointaine ville de Bagdad, pour justifier son attirance profonde vers l’Orient qu'il considère comme le berceau des grandes civilisations monothéistes.

Grand voyageur et amateur des contrées lointaines, il découvre le Sahara au fil de ses périples, ainsi que cette envie de capturer l’essence de ces lieux hors du temps qui ne le quittera plus.

D'ailleurs, indique-t-il, avec une jubilation presque enfantine, il s'apprête à repartir en Arabie saoudite à la découverte de nouvelles contrées, pour une durée de huit semaines au bout desquelles il reviendra chargé de clichés inoubliables.

Mais au-delà de la beauté envoûtante des paysages, Bensimon évoque aussi son intérêt pour les habitants de ces régions et leur hospitalité chaleureuse et spontanée.

Il avoue également nourrir un intérêt et même une attirance poussée pour la spiritualité locale, allant jusqu’à admettre une forme de connexion personnelle avec la culture musulmane.

C’est à travers ses voyages et ses échanges avec les habitants qu’il dit avoir «compris pourquoi on prie cinq fois par jour. Cela structure et recentre. J’ai même failli me convertir pour une journée, juste pour expérimenter cette paix intérieure», raconte-t-il avec humour et sincérité.

A Dream of AlUla n’est pas seulement un recueil de photographies, c'est une invitation au voyage, un hommage à la beauté naturelle et spirituelle d'un territoire en pleine renaissance.

À travers l'objectif de Bensimon, un artiste à l’œil affûté et au cœur encore émerveillé, AlUla devient un poème visuel et un rêve à partager.


Les universités saoudiennes remportent les honneurs les plus prestigieux lors de l'exposition de Genève

Les institutions universitaires d'Arabie saoudite se sont illustrées lors du 50e Salon international des inventions de Genève. (MoE)
Les institutions universitaires d'Arabie saoudite se sont illustrées lors du 50e Salon international des inventions de Genève. (MoE)
Short Url
  • Ces victoires, obtenues parmi 900 inventeurs de 40 pays, soulignent la montée en puissance de la influence scientifique mondiale du Royaume.
  • L'événement a rassemblé 161 participants saoudiens issus d'écoles, d'universités et d'instituts techniques

RIYAD : Les institutions universitaires d'Arabie saoudite se sont distinguées lors du 50 e Salon international des inventions de Genève, qui s'est tenu du 9 au 13 avril 2025. L'université Princesse Nourah et l'université de Najran ont notamment remporté cinq médailles.

Ces victoires, obtenues parmi 900 inventeurs de 40 pays, soulignent l'influence croissante de ce pays sur le plan scientifique mondial.

L'université Princess Nourah a remporté quatre médailles, dont une médaille d'argent pour le « marqueur de référence dentaire fixe » du Dr Sarah Al-Nufaiei. Il s'agit d'un outil novateur qui normalise la pose d'implants dentaires en créant des points de référence intra-oraux fixes, améliorant ainsi la précision des procédures de restauration. 

L'université a également reçu trois médailles de bronze pour des projets innovants. Le « fauteuil roulant intelligent contrôlé sans fil par les signaux cérébraux et les clignements des yeux » du Dr Haya Al-Shahrani utilise des capteurs EEG non invasifs et des caméras de suivi des yeux afin d'accorder plus d'autonomie aux utilisateurs à mobilité réduite.

L'outil à base de gomme du Dr Fahda Al-Qahtani pour isoler les dents structurellement endommagées offre une alternative biocompatible aux clamps traditionnels en caoutchouc, tandis que la formulation de médicaments antidiabétiques du Dr Taghreed Al-Omar avec la Friedelin (un composé chimique) permet d'isoler le composé triterpénoïde des feuilles de Ziziphus spina-christi afin d'améliorer le contrôle de la glycémie.

Ces innovations s'inscrivent dans le plan stratégique 2025 de la PNU, qui vise à faire progresser les objectifs de développement durable de l'Arabie saoudite et à positionner l'université comme un centre de percées STIM dirigées par des femmes.

L'université de Najran a remporté une médaille d'or pour son « photocatalyseur à base de biocarbone de graines de palmier dattier, de nanoparticules d'or et de l'oxyde de zinc pour le traitement des eaux usées industrielles ».

Le projet permet de relever les défis environnementaux en convertissant des graines de palmier dattier d'origine locale en biocarbone, un matériau de base durable, puis en y ajoutant des nanoparticules d'or et de l'oxyde de zinc afin de créer un photocatalyseur qui dégrade les polluants organiques sous l'effet de la lumière ultraviolette.

Cette solution peu coûteuse et alimentée par l'énergie solaire témoigne de l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur de l'éco-innovation dans le cadre de la Vision 2030.

L'événement a rassemblé 161 participants saoudiens issus d'écoles, d'universités et d'instituts techniques, qui ont présenté des avancées dans les domaines des infrastructures pilotées par l'intelligence artificielle, de la robotique médicale et des systèmes de sécurité biométriques.

Les deux universités visent désormais des brevets internationaux et des partenariats commerciaux, ce qui témoigne de l'expansion croissante de l'empreinte du monde universitaire saoudien sur la scène internationale. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com