Israël ordonne des évacuations dans la bande de Gaza, endeuillée par 20 000 morts

Des Palestiniens pleurent les corps de leurs proches, tués dans les bombardements israéliens, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 décembre 2023 (Photo, AFP).
Des Palestiniens pleurent les corps de leurs proches, tués dans les bombardements israéliens, à l'hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 20 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 21 décembre 2023

Israël ordonne des évacuations dans la bande de Gaza, endeuillée par 20 000 morts

  • L'armée israélienne a ordonné mercredi sur les réseaux sociaux l'«évacuation immédiate» d'une zone «couvrant environ 20%» de la ville de Khan Younès
  • Le gouvernement du Hamas a annoncé mercredi que les opérations militaires israéliennes avaient fait 20000 morts à Gaza depuis le début de la guerre

JERUSALEM: Israël a ordonné de nouvelles évacuations dans la plus grande ville du sud de Gaza, pendant que les efforts se poursuivent jeudi pour obtenir une trêve dans le territoire où le bilan atteint désormais les 20.000 morts selon le Hamas.

L'armée israélienne a ordonné mercredi sur les réseaux sociaux l'"évacuation immédiate" d'une zone "couvrant environ 20%" de la ville de Khan Younès, selon un rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

"L'ampleur des déplacements résultant de l'ordre d'évacuation n'est pas claire", relève l'Ocha.

La bande de Gaza est privée d'électricité par le blocus total exercé par Israël et beaucoup d'habitants n'ont plus que la radio et le bouche-à-oreille pour s'informer.

Selon l'Ocha, la zone à évacuer abritait plus de 111 000 habitants avant le début de l'offensive israélienne il y a deux mois, et compte désormais quelque 141 000 Palestiniens réfugiés dans 32 camps pour fuir les combats.

Lundi, l'armée israélienne avait indiqué intensifier ses opérations à Khan Younès.

Israël a promis de détruire le Hamas en représailles à l'attaque sans précédent menée le 7 octobre par le mouvement islamiste sur son sol, qui a fait environ 1 140 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les derniers chiffres officiels israéliens.

Environ 250 personnes avaient en outre été prises en otage, dont 129 sont toujours détenues à Gaza, selon Israël.

Le gouvernement du Hamas a annoncé mercredi que les opérations militaires israéliennes avaient fait 20 000 morts à Gaza depuis le début de la guerre, dont au moins 8 000 enfants et 6 200 femmes.

Gaza: le Conseil de sécurité de l'ONU suspendu à la position américaine

Suspendu à la position des Etats-Unis, le Conseil de sécurité de l'ONU doit tenter à nouveau jeudi de parler d'une seule voix, lors d'un vote plusieurs fois reporté sur une résolution destinée à accroitre l'aide à la bande de Gaza.

Le Conseil, largement critiqué pour son inaction depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, négocie d'arrache-pied depuis plusieurs jours ce texte porté par les Emirats arabes unis.

Le vote initialement prévu lundi a été reporté plusieurs fois, la dernière mercredi à la demande des Américains qui avaient mis leur véto le 8 décembre à un précédent texte réclamant un "cessez-le-feu humanitaire" dans la bande de Gaza, pilonnée par les forces israéliennes en représailles à l'attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre.

"La diplomatie prend du temps", a commenté mercredi l'ambassadrice des Emirats à l'ONU Lana Zaki Nusseibeh, notant que les négociations impliquaient, "au plus haut niveau, les capitales ayant du poids" dans ce dossier.

Espérant un résultat "positif" de ces négociations pour sortir de l'impasse, elle a assuré que même dans le cas contraire, "il y aura un vote".

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Conseil n'a réussi qu'une seule fois à sortir du silence, avec la résolution du 15 novembre appelant à des "pauses humanitaires". Il a rejeté cinq autres textes en deux mois, dont deux en raison de vétos américains, le dernier le 8 décembre.

Les Etats-Unis avaient alors bloqué, malgré la pression inédite du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres, l'appel à un "cessez-le-feu humanitaire".

Une possibilité que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a lui aussi exclue mercredi à nouveau, "jusqu'à l'élimination" du Hamas.

Alors que la situation humanitaire catastrophique à Gaza ne cesse de se détériorer, la plupart des membres du Conseil semblent vouloir éviter un nouveau véto.

La référence à une "cessation urgente et durable des hostilités" a par exemple été supprimée, à la demande des Américains, selon des sources diplomatiques.

Le dernier projet de texte appelle moins directement à une "suspension urgente des hostilités pour permettre un accès humanitaire sûr et sans entrave, et à des mesures urgentes vers une cessation durable des hostilités".

Mais "l'action ne se déroule pas à New York, elle est à Washington", a commenté Richard Gowan, analyste à l'International Crisis Group.

"Si les Etats-Unis s'abstiennent, les membres du Conseil pourront pousser un soupir de soulagement et prendre des vacances pour Noël. Si les Américains mettent leur véto, tout le monde va aller vers la nouvelle année sans savoir quoi faire de plus à l'ONU pour répondre à la guerre", a-t-il ajouté.

Les Américains sont restés plutôt évasifs sur l'issue de cette négociation.

"J'espère que nous pourrons trouver une solution satisfaisante", a déclaré mercredi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, assurant que les Etats-Unis soutiennent "pleinement" l'objectif de la résolution d'accroitre l'acheminement de l'aide à Gaza.

Mais "nous voulons nous assurer que la résolution (...) ne fait rien qui pourrait nuire à l'acheminement de l'aide humanitaire et la rendre plus compliquée", a-t-il ajouté.

Le texte exige notamment que les parties au conflit facilitent l'entrée et la distribution de l'aide dans tout le territoire, "par la terre, la mer et les airs" et demande au secrétaire général de l'ONU de mettre en place un mécanisme de suivi pour s'assurer de la nature "humanitaire" des livraisons.

Comme de précédents textes fustigés par Israël et les Etats-Unis, le dernier projet ne nomme pas le Hamas. Il condamne "toutes les attaques aveugles contre les civils" et "tous les actes de terrorisme", et réclame la libération des otages.

Efforts diplomatiques

Des efforts diplomatiques ont actuellement lieu sur plusieurs fronts pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve et acheminer de l'aide humanitaire à Gaza.

Une première pause d'une semaine entre le 24 novembre et le 1er décembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël.

D'un côté, le Hamas discute avec l'Egypte: le chef du mouvement palestinien, Ismaïl Haniyeh, s'est rendu au Caire mercredi pour discuter d'une nouvelle "trêve provisoire d'une semaine en échange de la libération par le Hamas de 40 prisonniers israéliens, des femmes, des enfants et des hommes", a expliqué une source proche du Hamas à l'AFP.

Mais ces négociations n'ont pour l'instant livré aucun résultat, ont confié des sources proches du dossier à la BBC et au Wall Street Journal.

Selon une source du Jihad islamique, un autre mouvement islamiste qui combat au côté du Hamas et détient des otages, son chef Ziad al-Nakhala ira également au Caire au début de la semaine prochaine.

De l'autre côté, Israël entretient un dialogue avec le Qatar et les Etats-Unis pour tenter de parvenir à une trêve permettant une libération d'otages.

Les positions des deux camps restent toutefois encore très éloignées.

Le Hamas exige un arrêt complet des combats comme préalable à toute négociation sur le sort des otages. Israël est ouvert à l'idée d'une trêve mais exclut tout cessez-le-feu avant "l'élimination" du Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

La guerre "se poursuivra jusqu'à l'élimination du Hamas, jusqu'à la victoire. Ceux qui pensent que nous allons nous arrêter sont déconnectés de la réalité", a répété mercredi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Le président américain Joe Biden, dont le pays est le principal allié d'Israël, a reconnu que le chemin avant de parvenir à une éventuelle trêve était encore long.

"Nous n'attendons pas un accord à ce stade, mais nous maintenons la pression", a-t-il déclaré mercredi.

«Où sommes-nous en sécurité ?»

D'âpres négociations doivent également se poursuivre jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU, qui reporte depuis le début de la semaine un vote sur une résolution destinée à accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire à Gaza, mais susceptible d'essuyer un nouveau veto américain si elle utilise des termes trop forts.

Ce pouvoir de veto a été dénoncé par le Hamas jeudi. "L'administration Biden tue notre peuple deux fois, une fois avec ses bombes, une autre en le privant de nourriture et de médicaments", a estimé le mouvement dans un communiqué.

Les services des Nations unies continuent eux d'alerter sur la profonde crise humanitaire qui secoue Gaza. La moitié de la population y souffre de faim extrême ou sévère, et 90% est régulièrement privée de nourriture pendant une journée entière, selon l'Ocha.

L'Organisation mondiale de la santé organise elle un point presse jeudi à Genève, consacré aux conditions sanitaires à Gaza.

La guerre a provoqué d'immenses destructions dans ce territoire, la plupart des hôpitaux sont hors service et 1,9 million de personnes, soit 85% de la population, selon l'ONU, ont fui leur foyer.

"L'assaut des forces d'occupation israéliennes contre le système de santé de Gaza prend les formes les plus sadiques", a estimé sur X Francesca Albanese, la rapporteuse des Nations unies sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés.

"Les hôpitaux et le personnel médical sont sacrés", a-t-elle ajouté, en dénonçant une "guerre insensée contre la population de Gaza".

Sur place, les frappes israéliennes se poursuivent, au grand désespoir des habitants.

"Où sommes-nous en sécurité ? Où devrions-nous aller ?", s'est interrogé mercredi auprès de l'AFP un Palestinien qui a fui le nord de Gaza pour Rafah, après une frappe près de l'école où il est réfugié dans cette ville du sud.

"Ils ont dit qu'il s'agissait d'une zone sûre. (...) Il n'y a pas d'autre endroit où aller, nous sommes piégés dans un carré de seulement 5 km de côté", s'est plaint cet homme, qui a refusé de donner son nom.

Tensions à la frontière libanaise

L'armée israélienne a annoncé jeudi avoir perdu trois nouveaux soldats, portant à 137 le nombre de militaires décédés depuis le début de l'offensive terrestre le 27 octobre.

Elle a affirmé mercredi avoir découvert un réseau de tunnels utilisé par "des hauts dirigeants" du Hamas dans la ville de Gaza (nord) et situé "à proximité directe de magasins, de bâtiments gouvernementaux, de résidences et d'une école".

Selon l'agence palestinienne Wafa, l'armée a également conduit des opérations en Cisjordanie mercredi soir, qui ont conduit à l'arrestation de plusieurs personnes.

Au-delà de la guerre à Gaza, le conflit continue d'alimenter les tensions au Proche-Orient.

Jeudi le Hezbollah, allié islamiste du Hamas au Liban, a annoncé avoir tiré des roquettes sur le nord d'Israël.

Un peu plus tôt, l'armée israélienne avait expliqué avoir frappé un "centre de commandement opérationnel" du Hezbollah, et avoir tiré sur des combattants se dirigeant vers la frontière près de Metula.

Le Hezbollah a confirmé la mort d'un combattant, tué alors qu'il était "en route pour Jérusalem".


Macron à al-Arich, « avant-poste » égyptien pour l'aide à Gaza bloquée par Israël

Le président français Emmanuel Macron assiste à un sommet trilatéral avec le roi de Jordanie et le président égyptien pour discuter de la situation à Gaza, au palais présidentiel du Caire, le 7 avril 2025. (Photo Benoit Tessier / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron assiste à un sommet trilatéral avec le roi de Jordanie et le président égyptien pour discuter de la situation à Gaza, au palais présidentiel du Caire, le 7 avril 2025. (Photo Benoit Tessier / POOL / AFP)
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LE CAIRE : Emmanuel Macron se rend mardi à al-Arich, "avant-poste" égyptien du soutien humanitaire à Gaza, pour appeler à une reprise de l'aide bloquée par Israël, qui a repris ses opérations militaires contre l'enclave palestinienne après deux mois de trêve.

Rare visite d'un dirigeant européen aux confins de la bande de Gaza, celle du président français, accompagné par son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, intervient dans un contexte tendu.

Le 23 mars, 15 personnes ont été tuées par des tirs israéliens sur des ambulances à Rafah, point de passage entre l'Egypte et Gaza à 50 km d'al-Arich, selon l'ONU et le Croissant-rouge palestinien. Le drame suscite un tollé international et le chef de l'armée israélienne a ordonné lundi une "enquête plus approfondie".

"La protection des civils et du personnel humanitaire ainsi qu'un plein accès de l'aide humanitaire constituent des obligations en vertu du droit international et du droit international humanitaire et doivent être respectées", ont affirmé lundi au Caire les présidents Macron et al-Sissi ainsi que le roi Abdallah II de Jordanie dans une déclaration conjointe. 

« Dans cet avant-poste du soutien humanitaire aux populations civiles gazaouies », selon l'expression d'Emmanuel Macron, ce dernier rencontrera à l'hôpital des blessés palestiniens et le personnel médical.

Il pourra également échanger avec des ONG et des agences des Nations unies dans les entrepôts du Croissant-Rouge.

Lors de cette étape hautement symbolique, il appellera à « la réouverture des points de passage pour l'acheminement de fret humanitaire à Gaza » et « réitérera l'engagement de la France à poursuivre son soutien humanitaire envers les populations gazaouies », a fait savoir la présidence française.


Au Caire, Macron, Sissi et Abdallah II font front commun contre le plan de Trump concernant Gaza

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  • Emmanuel Macron, Abdel Fattah al-Sissi et Abdallah II ont dit rejeter tout déplacement de Palestiniens face aux ambitions de Donald Trump, mais ont aussi donné des gages aux États-Unis.
  • Dans un communiqué commun à l'issue de leur sommet tripartite, les dirigeants français, égyptien et jordanien ont également appelé à « un retour immédiat au cessez-le-feu ». 

LE CAIRE : Lundi au Caire, Emmanuel Macron, Abdel Fattah al-Sissi et Abdallah II ont dit rejeter tout déplacement de Palestiniens face aux ambitions de Donald Trump, mais ont aussi donné des gages aux États-Unis en estimant que la gouvernance à Gaza devait relever « uniquement » d'une Autorité palestinienne « renforcée ».

Le président français a d'ailleurs organisé un appel avec M. Trump, son homologue égyptien et le roi de Jordanie au sujet de Gaza durant sa visite en Égypte, a annoncé l'Élysée.

Dans un communiqué commun à l'issue de leur sommet tripartite, les dirigeants français, égyptien et jordanien ont également appelé à « un retour immédiat au cessez-le-feu ». 

Avec cette rencontre, la diplomatie française entend afficher sa solidarité avec deux pays voisins de la bande de Gaza ébranlés par le projet du président américain. D'autant plus que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, partisan de ce plan, doit être reçu à la Maison Blanche lundi.

Emmanuel Macron, Abdel Fattah al-Sissi et Abdallah II « ont exprimé leur rejet de tout déplacement de Palestiniens de leurs terres ou de toute annexion de territoire palestinien ».

Ils ont également « souligné que la gouvernance, ainsi que le maintien de l'ordre et de la sécurité à Gaza et dans tous les territoires palestiniens, devaient relever uniquement de l'autorité d'une Autorité palestinienne renforcée, bénéficiant d'un fort soutien régional et international ».

Plus tôt, lors d'une conférence de presse, les présidents français et égyptien avaient tour à tour appelé à une reprise de l'aide humanitaire pour les 2,4 millions de Gazaouis, dont la quasi-totalité a été déplacée à cause des combats dans le territoire assiégé.

Emmanuel Macron a « salué les efforts inlassables déployés par l'Égypte » en tant que médiateur pour la trêve et la libération des otages encore retenus par le Hamas depuis l'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.

Des déplacements de populations et une annexion de Gaza, comme de la Cisjordanie occupée par Israël depuis 1967, constitueraient « une violation du droit international » et « une menace grave pour la sécurité de toute la région, y compris celle d'Israël », a déclaré Emmanuel Macron.

Il a également exprimé le soutien de la France au plan arabe, qualifié de « voie réaliste à la reconstruction de Gaza », conçu comme une réponse au plan de Donald Trump. Préparée par l'Égypte, cette initiative prévoit de ne pas déplacer les Gazaouis.

Toutefois, Paris estime qu'il faut « encore renforcer » ce plan, notamment en ce qui concerne « la sécurité » et « la gouvernance » du territoire palestinien, afin de rassurer les Américains réticents. Les pays arabes prévoient un retour progressif de l'Autorité palestinienne, au détriment du Hamas, qui dirige Gaza depuis 2007.

« Le Hamas ne doit avoir aucune part à cette gouvernance, ne doit plus constituer une menace pour Israël », a insisté Emmanuel Macron.


Otages à Gaza : Trump et Netanyahu assurent qu'un nouvel accord est en préparation

Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 avril 2025. (Photo by SAUL LOEB / AFP)
Le président américain Donald Trump rencontre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 7 avril 2025. (Photo by SAUL LOEB / AFP)
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  • « Nous travaillons actuellement sur un autre accord qui, nous l'espérons, sera couronné de succès, et nous sommes déterminés à faire sortir tous les otages », a affirmé le Premier ministre israélien.
  • « Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera », a renchéri Donald Trump.

WASHINGTON : Donald Trump et Benjamin Netanyahu ont déclaré lundi qu'ils travaillaient à un nouvel accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, qui permettrait la libération des otages encore retenus par le Hamas.

« Nous travaillons actuellement sur un autre accord qui, nous l'espérons, sera couronné de succès, et nous sommes déterminés à faire sortir tous les otages », a affirmé le Premier ministre israélien dans le Bureau ovale à l'issue d'un entretien avec le président américain.

« Nous faisons tout notre possible pour faire sortir les otages. Nous envisageons un autre cessez-le-feu, nous verrons bien ce qui se passera », a renchéri Donald Trump.

Avant cette entrevue, M. Netanyahu s'était entretenu avec Steve Witkoff, l'émissaire spécial pour le Moyen-Orient. 

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit sont décédés, en échange de la libération de quelque 1 800 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Le Premier ministre israélien et son gouvernement soutiennent toutefois l'idée qu'une pression militaire accrue est le seul moyen de forcer le Hamas à rendre les otages, morts ou vivants, encore captifs dans la bande de Gaza, et ce, malgré l'opposition de la plupart des familles et proches d'otages. 

Le président américain, qui n'a pas reparlé récemment de son projet d'annexion de la bande de Gaza, vivement critiqué par les pays arabes et de nombreuses puissances étrangères, a de nouveau évoqué « un bien immobilier incroyable et important, et je pense que c'est quelque chose dans lequel nous devrions nous impliquer ».

« Vous savez, avoir une force de paix comme les États-Unis sur place, contrôler et posséder la bande de Gaza serait une bonne chose, parce qu'actuellement, tout ce que j'entends, depuis des années et des années, ce sont des tueries, le Hamas et des problèmes », a-t-il dit. 

Il a suggéré que le déplacement des Palestiniens dans différents pays, une mesure que de nombreux États sont prêts à mettre en œuvre, permettrait de créer une zone de liberté.

Début février, Donald Trump a suscité un tollé international en évoquant la prise de contrôle de la bande de Gaza par les États-Unis pour la reconstruire et en faire la « Riviera du Moyen-Orient ». Pour cela, ses habitants pourraient être déplacés vers l'Égypte et la Jordanie, qui ont vivement rejeté cette option, mais doivent composer avec la pression américaine.

« Je ne comprends pas pourquoi Israël l'a abandonnée », a encore assuré Donald Trump. « Israël en était propriétaire. »