Au Liban, l'école publique en danger

Dans un Liban en plein effondrement économique, l'enseignement public est paralysé par le manque de fonds et les grèves à répétition. (AFP).
Dans un Liban en plein effondrement économique, l'enseignement public est paralysé par le manque de fonds et les grèves à répétition. (AFP).
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Publié le Vendredi 29 septembre 2023

Au Liban, l'école publique en danger

  • Depuis le début de la crise économique à l'automne 2019, la livre libanaise a perdu 98% de sa valeur, faisant fondre les salaires des enseignants du public, qui multiplient les grèves
  • "Je ne sais pas quel sera leur avenir. Cela dure depuis quatre ans, les enseignants n'obtiennent pas ce qu'ils demandent, et nos enfants ne terminent pas le programme scolaire"

BEYROUTH: A chaque fois que sa fille lui demande quand elle va rentrer à l'école, Rana Hariri garde le silence. Dans un Liban en plein effondrement économique, l'enseignement public est paralysé par le manque de fonds et les grèves à répétition.

"Aya en a marre de rester à la maison. Elle me demande constamment quand elle va retourner à l'école, mais je ne sais pas quoi répondre", s'emporte cette femme au foyer de 51 ans.

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Depuis le début de la crise économique à l'automne 2019, la livre libanaise a perdu 98% de sa valeur, faisant fondre les salaires des enseignants du public, qui multiplient les grèves. (AFP).

Depuis le début de la crise économique à l'automne 2019, la livre libanaise a perdu 98% de sa valeur, faisant fondre les salaires des enseignants du public, qui multiplient les grèves.

"Mes enfants sont restés à la maison pendant trois mois au cours de la dernière année scolaire", raconte Rana Hariri, une mère de quatre enfants, dont l'aînée de 14 ans, Menna, rêve de devenir médecin.

"Je ne sais pas quel sera leur avenir. Cela dure depuis quatre ans, les enseignants n'obtiennent pas ce qu'ils demandent, et nos enfants ne terminent pas le programme scolaire", déplore-t-elle.

Pour soutenir les revendications des professeurs, dont les salaires oscillent désormais entre 150 et 300 dollars, Rana Hariri a récemment participé à une manifestation devant le Parlement.

Ses deux garçons, eux, profitent du temps que leur laissent les grèves pour aider leur père plombier, qui n'a plus les moyens d'engager des employés.

Travail des enfants

Entre la pandémie de Covid-19, l'explosion sur le port de Beyrouth en 2020, la crise économique et les grèves des enseignants, "l'éducation des enfants au Liban a été gravement perturbée" ces quatre dernières années, s'inquiète l'Unicef.

Selon un rapport publié par cette agence de l'ONU en juin, "15% des ménages ont arrêté l'éducation de leurs enfants" et "plus d'une famille sur dix a été forcée d'envoyer ses enfants travailler pour faire face à la crise".

Or la déscolarisation "expose les enfants (...) à la violence, la pauvreté" et augmente les risques de mariage précoce des filles, avertit Atif Rafique, responsable de l'éducation pour l'Unicef au Liban.

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Depuis le début de la crise, les rangs des élèves du public ne cessent de grossir, les parents n'ayant plus les moyens de payer la scolarité des écoles privées, l'un des fleurons du Liban. (AFP).

Pour assurer l'éducation de plus de 260.000 élèves libanais et environ 152.000 réfugiés syriens, les autorités ont compté ces dernières années sur les donateurs internationaux, notamment la Banque mondiale et l'ONU.

Mais ces derniers ne peuvent plus compenser la baisse des salaires des enseignants, a prévenu récemment le ministre de l'Education, Abbas Halabi.

"Je n'exagère pas si je dis que l'enseignement public est en danger", a-t-il affirmé en septembre, en soulignant l'urgence financière.

"La priorité pour nous aujourd'hui est de garantir les fonds nécessaires pour lancer l'année scolaire", a-t-il ajouté.

Déclin de l'apprentissage

Face à la crise, le nombre de jours d'école est passé de 180 à seulement une soixantaine de jours ces deux dernières années, selon Human Rights Watch (HRW).

Cela "a accéléré le déclin de l'apprentissage depuis 2019", souligne un rapport de l'organisation, en affirmant que "la plupart des élèves ont une à deux années complètes de retard sur leur niveau scolaire".

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Face à la crise, le nombre de jours d'école est passé de 180 à seulement une soixantaine de jours ces deux dernières années, selon Human Rights Watch (HRW).

"Si nous avons une cinquième année perdue ou interrompue, ce sera catastrophique", met en garde Ramzi Kaiss, chercheur de HRW pour le Liban.

"La crise de l'éducation affecte en particulier les enfants les plus marginalisés, qui dépendent de l'enseignement public", souligne Atif Rafique, de l'Unicef.

Or depuis le début de la crise, les rangs des élèves du public ne cessent de grossir, les parents n'ayant plus les moyens de payer la scolarité des écoles privées, l'un des fleurons du Liban.

Farah Koubar, une mère de famille de 35 ans qui a perdu son emploi, a dû transférer ses trois enfants du privé vers le public.

"J'ai peur qu'ils n'apprennent rien, l'éducation est ce qu'il y a de plus important", soupire-t-elle. "Tout ce que je veux, c'est réaliser les rêves de mes enfants (...) mais chaque année est plus difficile que la précédente".


Gaza: Israël annonce la réouverture du passage de Kerem Shalom pour faire entrer les aides

Ci-dessus, une image satellite PBC de Planet Labs du 3 mai 2024 montre des véhicules militaires israéliens se massant dans la zone proche du poste frontière de Kerem Shalom avec la bande de Gaza (Photo, AFP).
Ci-dessus, une image satellite PBC de Planet Labs du 3 mai 2024 montre des véhicules militaires israéliens se massant dans la zone proche du poste frontière de Kerem Shalom avec la bande de Gaza (Photo, AFP).
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  • L'annonce par Israël de la réouverture de Kerem Shalom survient sur fond de critiques américaines
  • Mardi soir, Philippe Lazzarini, patron de l'Unrwa, avait rappelé sur X que les points de passage de Rafah et Kerem Shalom étaient des «lignes de vie» pour la bande de Gaza

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi la réouverture du point de passage de Kerem Shalom pour faire "entrer l'aide humanitaire" dans la bande de Gaza, quatre jours après sa fermeture consécutive à des tirs de roquettes sur la zone.

"Des camions en provenance d'Egypte transportant de l'aide humanitaire, notamment de la nourriture, de l'eau, des abris, des médicaments et du matériel médical donné par la communauté internationale, arrivent déjà au point de passage", a indiqué l'armée dans un communiqué.

Après inspection, la cargaison sera "transférée du côté gazaoui du passage", poursuit le texte qui ajoute qu'en parallèle, le point de passage d'Erez, donnant accès au nord du territoire côtier palestinien pilonné et assiégé par Israël, "continue de fonctionner pour faciliter l'entrée de l'aide humanitaire".

Mais Juliette Touma, porte-parole de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a indiqué à l'AFP que le "point de passage (de Kerem Shalom) n'était toujours pas ouvert" en milieu de matinée.


Gaza: le Qatar appelle la communauté internationale à empêcher un «génocide» à Rafah

La défense civile palestinienne et les habitants locaux évacuent un homme blessé de la maison détruite d'Al-Qadri, frappée par les bombardements israéliens à Rafah (Photo, AFP).
La défense civile palestinienne et les habitants locaux évacuent un homme blessé de la maison détruite d'Al-Qadri, frappée par les bombardements israéliens à Rafah (Photo, AFP).
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  • L'armée israélienne a multiplié les frappes aériennes mercredi dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza, notamment à Rafah
  • L'appel du Qatar intervient alors que les médiateurs égyptien, qatari et américain tiennent des discussions au Caire en vue d'un cessez-le-feu

DOHA: Le Qatar a appelé mercredi la communauté internationale à agir pour empêcher un "génocide" à Rafah, face à la menace d'une offensive d'ampleur de l'armée israélienne sur cette ville devenue un refuge pour 1,4 million de Palestiniens à la lisière sud de la bande de Gaza.

Le pays du Golfe, médiateur dans les négociations sur une trêve entre Israël et le Hamas palestinien, a appelé dans un communiqué "à une action internationale urgente qui permettrait d'empêcher que la ville ne soit envahie et qu'un crime de génocide ne soit commis".

L'armée israélienne a multiplié les frappes aériennes mercredi dans plusieurs secteurs de la bande de Gaza, notamment à Rafah où elle a déjà déployé des chars mardi et pris le contrôle du passage frontalier avec l'Egypte.

Doha a critiqué mercredi la prise de ce passage stratégique, ajoutant "condamner fermement" les bombardements sur la ville, dont les quartiers est ont été évacués par des dizaines de milliers de familles à la suite d'un appel des autorités israéliennes en prévision d'une éventuelle opération terrestre.

Discussions 

L'appel du Qatar intervient alors que les médiateurs égyptien, qatari et américain tiennent des discussions au Caire en vue d'un cessez-le-feu et une libération des otages retenus dans le territoire palestinien.

La guerre a éclaté le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza ont lancé une attaque dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 sont considérées mortes, selon l'armée.

En représailles, Israël a lancé une opération militaire dans la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 34.789 morts, principalement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Arabie saoudite: quiconque enfreindra les règles du Hajj entre le 2 et le 20 juin sera puni

Les contrevenants aux règlements et instructions du Hajj, sans permis durant la période qui s’étend du 2 au 20 juin, seront punis. (@HajMinistry)
Les contrevenants aux règlements et instructions du Hajj, sans permis durant la période qui s’étend du 2 au 20 juin, seront punis. (@HajMinistry)
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  • Les résidents qui enfreignent ces règles seront expulsés vers leur pays et interdits d’entrer à nouveau au Royaume, rapporte l’Agence de presse saoudienne
  • Le ministère de l’Intérieur a déclaré que les contrevenants se verront infliger une amende supplémentaire de 10 000 riyals saoudiens à chaque fois qu’ils enfreindront les règles

RIYAD: Le ministère saoudien de l’Intérieur a annoncé, mardi, que les contrevenants aux règlements et instructions du Hajj, sans permis durant la période qui s’étend du 2 au 20 juin, seront punis.

Les citoyens, résidents et visiteurs du Royaume qui violeront les règlements et instructions du Hajj sans permis à La Mecque, dans la zone autour de la Grande Mosquée, sur les sites du Hajj, à la station Haramain d’Al-Rusayfah, dans les centres de contrôle de sécurité, les centres de tri et les centres de contrôle de sécurité temporaire pendant la période spécifiée seront condamnés à verser une amende de 10 000 riyals saoudiens, soit 2 666 dollars (1 dollar = 0,93 euro).

Les résidents qui enfreignent ces règles seront expulsés vers leur pays et interdits d’entrer à nouveau au Royaume, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

Le ministère de l’Intérieur a déclaré que les contrevenants se verront infliger une amende supplémentaire de 10 000 riyals saoudiens à chaque fois qu’ils enfreindront les règles, soulignant l’importance de respecter les réglementations et instructions du Hajj afin que les pèlerins puissent accomplir leurs rituels en toute sécurité et confort.

Quiconque transporte des contrevenants aux règlements et instructions du Hajj sans permis sera emprisonné pour une période pouvant aller jusqu’à six mois et condamné à une amende jusqu’à 50 000 riyals.

Un décret sera rendu pour confisquer le véhicule utilisé et le contrevenant sera expulsé après avoir purgé une peine de prison s’il est expatrié. L’amende augmentera en fonction du nombre de personnes transportées illégalement.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com