Le taux de chômage à 7,5%, encore loin du plein emploi

Un employé de Pôle Emploi attend un demandeur d'emploi dans une agence nationale pour l'emploi à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 8 février 2022 (Photo, AFP).
Un employé de Pôle Emploi attend un demandeur d'emploi dans une agence nationale pour l'emploi à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 8 février 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 14 février 2024

Le taux de chômage à 7,5%, encore loin du plein emploi

  • Emmanuel Macron a réitéré mi-janvier l'objectif d'atteindre le plein emploi en 2027, soit un taux de chômage autour de 5%
  • A son arrivée à l'Elysée en 2017, le taux de chômage s'élevait à 9,5%

PARIS: Le Graal du plein emploi n'est pas pour tout de suite: le taux de chômage est resté stable au quatrième trimestre 2023, à 7,5%, selon les chiffres publiés mardi par l'Insee, qui a légèrement revu à la hausse le taux du trimestre précédent (+0,1).

Le taux de chômage est ainsi supérieur de 0,4 point à son niveau de fin 2022, qui était le plus bas depuis 1982, souligne l'Institut national de la statistique. Il demeure nettement au-dessous de son pic de mi-2015 (10,5%).

Le chef de l'Etat, Emmanuel Macron, a réitéré mi-janvier l'objectif d'atteindre le plein emploi en 2027, soit un taux de chômage autour de 5%.

A son arrivée à l'Elysée en 2017, le taux de chômage s'élevait à 9,5%. Il a baissé de façon quasi-continue depuis 2015, mais la machine commence à s'enrayer ces derniers mois.

"Le chômage est certes à un niveau bas par rapport à son niveau de longue période, mais depuis un an -même si, chaque trimestre, les variations ne sont pas fortes- on a une augmentation du taux de chômage, de 0,1 point en moyenne à chaque trimestre", souligne Yves Jauneau, chef de la division synthèse et conjoncture du marché du travail de l'Insee.

"Cela confirme donc le diagnostic d’un retournement à la hausse du taux de chômage", ajoute l'expert auprès de l'AFP.

"Nous sommes dans une période de ralentissement du marché du travail", qui s’est vu aussi dans les récents chiffres de l’emploi salarié privé (stables également au quatrième trimestre), après une période "très dynamique" à la suite de la crise du Covid-19, poursuit-il.

Pour la suite, Nathalie Chusseau, économiste à l'Université de Lille, rappelle que les prévisionnistes "anticipent pour l'année 2024 une augmentation conséquente" du taux de chômage.

L'OFCE indiquait mi-octobre s'attendre à une remontée à 7,9% fin 2024. La Banque de France a aussi prédit mi-septembre que le taux de chômage remonterait progressivement jusqu'à 7,8% en 2025. Et en décembre, l'Insee a prévu que le chômage atteindrait 7,6% au premier trimestre 2024, avant de se stabiliser au deuxième trimestre.

«Extrêmement difficile»

Nathalie Chusseau pointe un "contexte difficile": "Un ralentissement de l'activité économique" et une croissance anticipée par le gouvernement pour 2024 "probablement trop optimiste" (1,4%), une inflation qui se réduit mais "pèse sur les carnets de commande", ou encore de "faibles gains de productivité qui perdurent".

Dans ce contexte, "l'objectif du plein emploi de 5% en 2027 est difficile à atteindre", dit-elle.

D'autant que la réforme des retraites, qui a relevé l'âge de départ à 64 ans, "va mécaniquement augmenter le nombre d'actifs sur le marché du travail", abonde Mathieu Plane, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques). Avec en même temps de nouvelles arrivées de jeunes, ce sont "environ 500.000 actifs en plus d'ici fin 2027 que les entreprises vont devoir absorber", ajoute l'économiste.

Pour atteindre le plein emploi, le gouvernement mise notamment sur la transformation de Pôle Emploi en France Travail, avec à la clé plus de coopération entre les différents organismes d'aide à la recherche d'emploi.

A la demande du gouvernement, syndicats et patronat réfléchissent à des solutions pour augmenter le taux d'emploi des seniors, avec pour objectif un taux d'emploi de 65% "à l'horizon 2030" pour les 60-64 ans (contre 36,2% en 2022). Des travaux qui doivent déboucher sur un accord fin mars.

"L’échec des politiques économiques et sociales des gouvernements Macron est confirmé", estime la CGT dans un communiqué transmis mardi soir. La centrale syndicale exige notamment un "changement radical de politique pour créer des emplois".

Le chef de l'Etat a aussi annoncé lors de sa conférence de presse du 16 janvier un "acte II de la réforme du marché du travail". Ses contours restent flous, mais le Premier ministre, Gabriel Attal, a annoncé un projet de loi pour la rentrée. Il a dit vouloir "aller plus loin dans la réforme de l'assurance chômage" et a prévenu qu'elle serait renégociée en cas de dérive financière, suscitant des inquiétudes chez les syndicats.


Guillaume Ancel: Gaza, « un champ de la mort » avec une complaisance internationale

Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
Ancien officier de l’armée française et éditeur du blog « ne pas subir » dédié aux questions politiques et de défense, répond à Arab News en français. (AFP)
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  • Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël
  • Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps

PARIS: L’opération « Chariots de Gédéon » validée il y a presque une semaine par le gouvernement israélien est bel et bien en marche dans Gaza.

L’objectif affiché de l’opération a été précisé par le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou sur la plateforme X.

« Nous avons décidé d’intensifier l’opération à Gaza, selon la recommandation du chef d'État-major pour aller vers la défaite du Hamas » écrit-il.

Détruire le Hamas, n’est pas nouveau puisque cet objectif a été brandi par le premier ministre dès le lendemain du 7 octobre, et l'élément nouveau de cette opération est l’occupation pure et simple de l’enclave.

Netanyahou, aussi bien que son ministre des Finances Bezalel Smotrich, ont clairement affirmé qu’il ne s'agissait plus de rentrer dans Gaza pour en ressortir, et que l’enclave sera à nouveau occupée par Israël.

Des médias israéliens indiquent avec photos à l’appui, qu’un terrain est actuellement déblayé dans le Sud de Gaza pour accueillir les Gazaouis dans un premier temps.

D’autre part, Israël maintient son blocus hermétique qui affame les habitants de la bande, alors que l’armée israélienne s’adonne au quotidien à des bombardements meurtriers.


Paris et Alger s'enfoncent dans la crise diplomatique

La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères. (AFP)
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  • Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques
  • Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois

PARIS: La crise diplomatique entre Paris et Alger s'est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre "de manière immédiate", "ferme" et "proportionnée", a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi Jean-Noël Barrot lors d'un point presse à Pont-L'Evêque (ouest) où il était en déplacement.

"Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts", a-t-il ajouté.

Malgré une tentative de réconciliation début avril orchestrée par les deux présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les deux pays ont échoué à reprendre langue de manière apaisée et durable, Alger ayant expulsé mi-avril douze fonctionnaires français du ministère de l'Intérieur.

Le chargé d'affaires de l'ambassade de France en Algérie - en l'absence de l'ambassadeur Stéphane Romatet, rapatrié à Paris pour consultations - a été convoqué dimanche au ministère algérien des Affaires étrangères pour lui notifier cette nouvelle demande des autorités algériennes, avait-on appris plus tôt de sources diplomatiques françaises.

"Manquements flagrants" 

Les fonctionnaires concernés étaient en mission de renfort temporaire, selon ces mêmes sources, qui n'étaient pas en mesure de préciser leur nombre, ni quand l'expulsion sera effective.

"C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a également commenté Jean-Noël Barrot.

A ce stade, le ministère algérien des Affaires étrangères n'a pas publié de communiqué officialisant cette demande qui a été annoncée par une dépêche de l'Agence de presse algérienne (APS).

L'Algérie exige "le rapatriement immédiat" de tous les employés français nommés dans des "conditions irrégulières", affirme APS.

"Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d'affectation d'agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie", poursuit l'agence, "sans que ces affectations n'aient fait, au préalable, l'objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d'accréditation appropriées comme l'exigent les procédures en vigueur.

Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d'agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d'agrément depuis plus de cinq mois.

Mi-avril, les autorités algériennes avaient déjà déclaré persona non grata douze fonctionnaires français, tous travaillant pour le ministère de l'Intérieur. Ils avaient dû quitter l'Algérie en 48 heures.

Alger avait alors justifié cette décision par le fait que les autorités françaises avaient arrêté et mis en détention un agent consulaire algérien.

La France avait immédiatement riposté en prenant une mesure similaire - l'expulsion de 12 agents consulaires algériens - et en rappelant Stéphane Romatet pour consultations. Le diplomate est toujours à Paris.

Gravité inédite 

Dimanche, Jean-Noël Barrot avait souligné que la relation bilatérale restait "totalement gelée" depuis mi-avril, lors d'un entretien aux médias français France Inter/France Télévisions/Le Monde.

La récente crise, d'une gravité inédite entre l'Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962), a démarré à l'été 2024 lorsque Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d'autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L'Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.

A l'automne, l'arrestation à Alger de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l'Algérie, "atteinte à l'intégrité du territoire", avait fait monter d'un cran les tensions.

Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l'expulsion d'influenceurs algériens, refusée par Alger.

Les autorités françaises reprochent, elles, le refus d'Alger de reprendre ses ressortissants qui sont frappés d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF).


Expulsions de fonctionnaires français d'Algérie: la France répondra «de manière immédiate», «ferme» et «proportionnée» 

 La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. (AFP)
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  • La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien
  • "C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest)

PONT-L'EVEQUE: La France répondra de "manière immédiate", "ferme" et proportionnée" à la décision "incompréhensible" de l'Algérie d'expulser d'autres fonctionnaires français du territoire algérien, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"C'est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale", a réagi M. Barrot lors d'un point-presse à Pont-L'Evêque (ouest). "Le départ d'agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l'ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l'atteinte qui est portée à nos intérêts (...) C'est une décision que je déplore parce qu'elle n'est ni dans l'intérêt de l'Algérie ni dans l'intérêt de la France", a-t-il ajouté.