Séisme au Maroc: mobilisation de tout un peuple

Si certains ont opté pour des actions coordonnées, d’autres n’ont pas hésité à partir seuls ou en petits groupes improvisés pour venir en aide aux villages meurtris par le séisme. (Photo, Souha Abou Taha)
Si certains ont opté pour des actions coordonnées, d’autres n’ont pas hésité à partir seuls ou en petits groupes improvisés pour venir en aide aux villages meurtris par le séisme. (Photo, Souha Abou Taha)
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Publié le Vendredi 15 septembre 2023

Séisme au Maroc: mobilisation de tout un peuple

  • En temps de catastrophe, malgré les nombreuses fake news qui circulent sur la Toile, les réseaux sociaux peuvent s’avérer de précieux relais pour de nombreuses associations
  • Installés dans des camps de fortune depuis le séisme, les habitants des douars s’organisent comme ils le peuvent

CASABLANCA: Au Maroc, le mot «solidarité» a pris tout son sens. Depuis plusieurs jours, malgré la terrible catastrophe qui a touché le pays, les habitants vivent au rythme de l’entraide. D’impressionnantes files d’attente se forment devant les centres de transfusion sanguine du royaume, et les Marocains donnent sans compter pour venir en aide aux personnes les plus touchées par le tremblement de terre.

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Depuis plusieurs jours, malgré la terrible catastrophe qui a touché le pays, les habitants vivent au rythme de l’entraide. (Photo, Souha Abou Taha)

Opérations de collecte

À Tanger, dans le nord du pays, où les secousses n’ont pas été ressenties, les riverains s’activent. C’est le cas de la famille Larini. De leur unité de production, les quatre sœurs, à la tête de ce groupe d’entreprises familiales, ont décidé d’apporter leur pierre à l’édifice, à l’image de Khouloud, propriétaire de sa propre marque de textile. L’entrepreneuse a mobilisé une partie de ses employés afin de coordonner les opérations de collecte et de tri des affaires destinées aux personnes sinistrées.

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Yasmina Abribat a notamment abandonné sa casquette de relations publiques et de marketing manager pour préparer les colis qui seront acheminés vers le sud du pays. (Photo, Yasmina Abribat)

Yasmina Abribat a notamment abandonné sa casquette de relations publiques et de marketing manager pour préparer les colis qui seront acheminés vers le sud du pays. «Nous avons décidé de vider les stocks et tout donner. Nous avons récolté pour le moment plus de mille cinq cents manteaux, et ce n’est pas fini. Les sœurs ont aussi commandé un conteneur rempli de tentes qui arrive de France. Ici, à Tanger, tout le monde est en rupture de stock. Un camion de matelas est parti, ainsi que des masques, des gobelets, du matériel pour creuser, des denrées alimentaires. Nous avons mis en place un point de collecte à Tanger pour tous ceux qui veulent aider», nous explique Yasmina.

SOS Lumière

À quelques centaines de kilomètres de là, dans la capitale, Mehdi Salmi et Yasmine Eddaqqaq ont eu l’idée de mettre en place l’action qu’ils ont intitulée «SOS Lumière». La priorité est de permettre aux sinistrés de disposer d’électricité et de se réchauffer. En effet, dans cette zone du Maroc, les températures baissent de manière drastique à la tombée de la nuit, notamment à l’approche de l’automne.

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La priorité est de permettre aux sinistrés de disposer d’électricité et de se réchauffer. (Photo, SOS Lumière)

Les deux amis, originaires de Rabat, se sont tournés vers l’Association des volontaires pour le développement social afin de récolter des fonds et le matériel nécessaire. «On a pu se procurer des kits électrogènes, des couvertures, des couvertures isothermiques, des matelas, des paillasses… Le matériel va partir à bord de camions gracieusement mis à disposition. On aimerait également lancer un appel pour des toilettes et des douches provisoires. Ces personnes ont besoin de maintenir leur hygiène et leur dignité humaine», raconte avec émotion Mehdi à Arab News en français.

Solidarité à toute épreuve

Si certains ont opté pour des actions coordonnées, d’autres n’ont pas hésité à partir seuls ou en petits groupes improvisés pour venir en aide aux villages meurtris par le séisme. Installée avec sa famille depuis un an à Marrakech, Souha Abou Taha, dont les origines sont marocaines, belges et libanaises, a vécu de plein fouet les secousses. Malgré son angoisse, elle a choisi d’agir rapidement.

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Si certains ont opté pour des actions coordonnées, d’autres n’ont pas hésité à partir seuls ou en petits groupes improvisés pour venir en aide aux villages meurtris par le séisme. (Photo, Souha Abou Taha)

«Après le séisme, nous avons passé la nuit dehors et, par peur des répliques, nous avons pensé à partir à Tanger avec notre bébé d’un an et demi. Mais quand j’ai vu à quel point le reste de la région était touché, je me suis dit c’était le moment où les gens avaient vraiment besoin de bras, de soutien. Aucune aide n’est négligeable.»

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Si certains ont opté pour des actions coordonnées, d’autres n’ont pas hésité à partir seuls ou en petits groupes improvisés pour venir en aide aux villages meurtris par le séisme. (Photo, Souha Abou Taha)

Ainsi, le lendemain de la catastrophe, la jeune femme s’est rendue au supermarché pour s’approvisionner et préparer des colis alimentaires. Sur place, Souha constate l’ampleur de la solidarité. «Quand on regardait dans les autres Caddies, on voyait par exemple soixante boîtes de thon, quarante briques de lait… Tout le monde voulait aider.»

 

Cœur de Gazelles

Les réseaux sociaux peuvent s’avérer de précieux relais pour de nombreuses associations. Cœur de Gazelles est l’une d’entre elles. Fondée par les organisateurs du Rallye Aïcha des Gazelles, elle répertorie sur ses comptes Facebook et Instagram toutes les actions menées sur le terrain par les bénévoles grâce aux dons. Au-delà de l’assistance apportée aux rescapés, les membres de cette caravane médicale itinérante se chargent d’évaluer les besoins pour approvisionner les villages en médicaments et en équipements médicaux, notamment, et relayer les informations aux équipes de Cœur de Gazelles. Par ailleurs, chaque jour, les médecins et infirmiers volontaires donnent des nouvelles des habitants des douars à travers les vidéos et photos publiées sur Internet, ce qui permet aux internautes de suivre quotidiennement l’évolution de la situation.

Malgré les risques d’éboulements qui menacent les routes sinueuses du Haut Atlas, la jeune femme, accompagnée d’autres volontaires, a décidé de se rendre au chevet des rescapés, notamment dans le village d’Ouirgane, «complètement défiguré» par le tremblement de terre, mais également à Sidi Hssaine, dans la province d’Al Haouz. Cette fois, elle est accompagnée d’une ONG et de guides locaux qui connaissent bien le terrain.

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Installés dans des camps de fortune depuis le séisme, les habitants des douars s’organisent comme ils le peuvent. (Photo, Souha Abou Taha)

«Ils indiquent aux ONG où aller. Notre guide nous a raconté que des quatre-quatre avaient été touchés par les éboulements et qu’il était primordial de suivre les directives des autorités. Les routes sont bondées! Les citoyens sont nombreux à prendre la direction des villages du Haut Atlas. Mais c'est très bien organisé. Des points de distribution ont été installés pour déposer les dons. Les autorités et les locaux prennent le relais pour la redistribution aux habitants des villages», explique Souha à Arab News en français.

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Installés dans des camps de fortune depuis le séisme, les habitants des douars s’organisent comme ils le peuvent. (Photo, Souha Abou Taha)

Installés dans des camps de fortune depuis le séisme, les habitants des douars s’organisent comme ils le peuvent. Certains ont tout perdu, y compris leurs proches. Pourtant, selon la jeune femme, ces rescapés «acceptent leur destin». «Ces personnes forcent le respect, elles ont une très grande résilience et elles ont très vite accepté ce qui leur arrivait. Ils nous ont offert un couscous! C’est fou, alors qu’ils n’ont plus rien!».


La France se dit « prête à concourir à la sécurité des distributions alimentaires » à Gaza

Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. (Photo AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. (Photo AFP)
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  • La France, ainsi que l'Europe, "se tiennent prêtes à contribuer à la sécurité des distributions alimentaires" dans la bande de Gaza en guerre, a déclaré samedi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur LCI.
  • Le ministre n’a pas précisé la nature exacte de cette assistance, mais a exprimé sa "colère" face aux "500 personnes" ayant perdu la vie lors de distributions alimentaires récentes à Gaza.

PARIS : La France, ainsi que l'Europe, "se tiennent prêtes à contribuer à la sécurité des distributions alimentaires" dans la bande de Gaza en guerre, a déclaré samedi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur LCI.

Cette initiative viserait à répondre à la préoccupation israélienne concernant le détournement de l’aide humanitaire par des groupes armés, faisant allusion au Hamas sans le nommer.

Le ministre n’a pas précisé la nature exacte de cette assistance, mais a exprimé sa "colère" face aux "500 personnes" ayant perdu la vie lors de distributions alimentaires récentes à Gaza.

Israël a partiellement assoupli fin mai un blocus total imposé depuis début mars, qui avait provoqué de graves pénuries de nourriture, médicaments et autres biens essentiels.

Un mécanisme de distribution piloté par la "Fondation humanitaire de Gaza" (GHF), soutenue par Israël et les États-Unis, a été mis en place, mais ses opérations ont donné lieu à des scènes chaotiques et meurtrières.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, près de 550 personnes ont été tuées et plus de 4 000 blessées dans les files d’attente depuis le lancement des opérations de la GHF fin mai.

La Défense civile de Gaza a par ailleurs rapporté vendredi la mort de 80 personnes dans des frappes ou tirs israéliens, dont 10 tuées alors qu’elles attendaient de l’aide humanitaire. L’armée israélienne nie catégoriquement avoir tiré sur des civils dans ces circonstances et examine ces allégations.

Après un cessez-le-feu entré en vigueur mardi avec l’Iran, le chef d’état-major israélien, le lieutenant-général Eyal Zamir, a indiqué que l’armée restait concentrée sur Gaza "pour ramener les otages et démanteler le régime du Hamas".

La guerre a débuté avec une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023, qui a fait 1 219 morts israéliens, principalement civils, selon un décompte AFP basé sur des données officielles. Parmi eux, 49 personnes ont été enlevées à Gaza, dont 27 déclarées mortes par l’armée israélienne.

De leur côté, plus de 56 412 Palestiniens, majoritairement civils, ont péri lors des représailles militaires israéliennes dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas, chiffres jugés fiables par l’ONU.


La France entend jouer "un rôle central" sur le nucléaire iranien

Des amendements ont assoupli le texte initial, en permettant que les drapeaux puissent être hissés à proximité des mairies ou sur leurs toits et surtout en exemptant les communes de moins de 1 500 habitants de l'obligation de pavoisement, pour des raisons financières (Photo, AFP).
Des amendements ont assoupli le texte initial, en permettant que les drapeaux puissent être hissés à proximité des mairies ou sur leurs toits et surtout en exemptant les communes de moins de 1 500 habitants de l'obligation de pavoisement, pour des raisons financières (Photo, AFP).
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  • "Si l'Iran refuse de négocier de bonne foi un encadrement strict et durable de son programme nucléaire,a déclaré le ministre.
  • Le mécanisme de réimposition des sanctions expirera le 18 octobre 2025.

PARIS : La France et ses principaux partenaires européens entendent jouer "un rôle central" dans les négociations sur le nucléaire iranien, en raison notamment de leur capacité à réimposer des sanctions contre Téhéran, a averti samedi le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, sur LCI.

"Si l'Iran refuse de négocier de bonne foi un encadrement strict et durable de son programme nucléaire, la France, avec ses partenaires européens, peut, par une simple lettre, rétablir l'embargo mondial sur les armes, les équipements nucléaires, ainsi que sur les banques et les assurances", a-t-il déclaré.

Ce pouvoir de réactiver les sanctions appartient à chacun des signataires de l'accord de Vienne de 2015, appelé JCPOA ("Joint Comprehensive Plan of Action"), à savoir la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Chine et la Russie ,à l’exclusion des États-Unis, qui s'en sont retirés en 2018 sous la présidence de Donald Trump.

"C'est pourquoi nous jouons un rôle central dans ces négociations", a insisté M. Barrot, exprimant le souhait qu’un dialogue s’instaure entre l’Iran et les États-Unis, "qui tienne compte des exigences qui sont les nôtres" concernant l’activité nucléaire iranienne, soupçonnée par une grande partie de la communauté internationale de viser l’arme nucléaire, ce que Téhéran dément.

Le mécanisme de réimposition des sanctions expirera le 18 octobre 2025.

M. Barrot a également souligné que "ces derniers mois, le sort de nos otages a été au cœur des discussions avec les autorités iraniennes", en référence à Cécile Kohler, 40 ans, et à son compagnon Jacques Paris, arrêtés en mai 2022 à la fin d’un voyage touristique en Iran et accusés d’espionnage. Paris les considère comme des "otages" et réclame leur libération immédiate.

"J'ai demandé récemment qu’un contact soit établi avec eux, par notre consulat ou leurs familles. J’attends toujours une réponse claire, et je dois dire que je commence à m’impatienter", a-t-il ajouté. "Nous continuerons à accentuer la pression. Et comme vous avez sans doute pu le constater, nous disposons de leviers considérables vis-à-vis de l'Iran", a conclu le ministre.


Au Maroc, un projet ambitieux pour connecter le Sahel à l'Atlantique

Construction du port atlantique de Dakhla, situé à 40 km au nord de la ville de Dakhla, dans une zone relevant de la compétence de la commune rurale d'El-Argoub à Dakhla, dans le Sahara occidental contesté, principalement contrôlé par le Maroc, le 26 mai 2025 (Photo par Abdel Majid BZIOUAT / AFP)
Construction du port atlantique de Dakhla, situé à 40 km au nord de la ville de Dakhla, dans une zone relevant de la compétence de la commune rurale d'El-Argoub à Dakhla, dans le Sahara occidental contesté, principalement contrôlé par le Maroc, le 26 mai 2025 (Photo par Abdel Majid BZIOUAT / AFP)
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  • L'« Initiative Atlantique », annoncée en novembre 2023 par le roi du Maroc, vise à donner au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, tous enclavés, un accès à l'océan.
  • Cette annonce intervient dans un contexte géopolitique mouvant : entre 2020 et 2023, des coups d'État ont frappé ces trois pays.

MAROC : Le projet colossal de permettre aux pays du Sahel d'accéder à sa façade atlantique via des milliers de kilomètres de corridors logistiques terrestres est poursuivi par le Maroc, non sans défis, dans une région en pleine recomposition et minée par les violences jihadistes.

L'« Initiative Atlantique », annoncée en novembre 2023 par le roi du Maroc, vise à donner au Mali, au Burkina Faso, au Niger et au Tchad, tous enclavés, un accès à l'océan. Un projet qui, selon Mohammed VI, « transformera substantiellement l'économie de ces pays et de toute la région ».

Rabat ferait ainsi d'une pierre plusieurs coups : étendre son influence en Afrique, développer le territoire disputé du Sahara occidental dont la majeure partie est contrôlée par le Maroc mais revendiqué par les indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par l'Algérie, et damer le pion à Alger dont les relations avec le Mali, le Niger et le Burkina se sont dégradées.

Cette annonce intervient dans un contexte géopolitique mouvant : entre 2020 et 2023, des coups d'État ont frappé ces trois pays, et les régimes militaires qui y ont pris le pouvoir ont tourné le dos à l'Occident pour se rapprocher de la Russie.

Au même moment, certaines décisions de l'Union africaine et d'organismes régionaux comme la CEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) contribuaient à isoler les nouveaux régimes.

Or, fin avril à Rabat, le ministre des Affaires étrangères du Niger, Bakary Yaou Sangaré, a affirmé que le Maroc était « l'un des tout premiers pays auprès de qui on a trouvé la compréhension, au moment où la CEDEAO et d'autres pays étaient sur le point de nous livrer la guerre ».

Au regard de la situation, « l'initiative royale est une aubaine pour nos pays », a-t-il assuré après avoir été reçu par Mohammed VI en compagnie des ministres des Affaires étrangères du Burkina et du Mali. 

Actuellement, pour ses échanges commerciaux, l'AES s'appuie sur des ports situés dans plusieurs pays de la CEDEAO (Bénin, Togo, Sénégal, Côte d'Ivoire, Ghana), mais les tensions régionales peuvent compliquer l'accès à ces ports.

Le projet intervient également à un moment où les relations entre l'AES et son voisin algérien se tendent : les pays de l'alliance ont récemment rappelé leurs ambassadeurs à Alger, accusant les autorités algériennes d'avoir abattu un drone malien.

En outre, selon Beatriz Mesa, professeure à l'université internationale de Rabat, les mécanismes sécuritaires européens tels que Barkhane ou Takuba ont « échoué » en Afrique.

Le Maroc, qui se positionne dans une « triangularité » avec l'Afrique et l'Occident, est en train de « rentabiliser ces échecs en se positionnant comme partenaire fiable de l'Europe dans le Sud global », analyse-t-elle.

Après les grandes annonces, reste la question de la faisabilité et du financement. 

D'après la revue Afrique(s) en mouvement, qui réunit plusieurs experts, des pays comme les États-Unis, la France ou des États du Golfe, qui ont publiquement soutenu l'initiative marocaine, sont de potentiels bailleurs pour ce projet colossal.

Selon Abdelmalek Alaoui, président de l'Institut marocain d'intelligence stratégique (Imis), un réseau terrestre entre le Maroc et le Tchad, qui passerait par la Mauritanie, pourrait coûter près d'un milliard de dollars (environ 930 millions d'euros).

Le tracé reste pour l'instant flou, mais le Tchad, qui semble « un peu en retrait » dans le projet par rapport à l'AES, est distant de quelque 3 000 kilomètres du Maroc, souligne Seidik Abba, président du Centre international d'études et de réflexions sur le Sahel (CIRES). 

Il y a donc « encore des étapes à franchir », puisque pour l'instant, le « réseau routier ou ferroviaire n'existe pas », dit cet expert nigérien, relevant aussi le manque de parc automobile dans la région.

Selon Rida Lyammouri du Policy Center for the New South, un groupe de réflexion marocain, « une nouvelle route terrestre » entre le Maroc et la Mauritanie est « presque finalisée », et Nouakchott mène des travaux sur son territoire pour garantir la continuité du corridor.

Mais la question des routes dépend surtout de la sécurité au Sahel. « Si vous avez des escarmouches, de facto, vos travaux s'arrêtent », pointe M. Alaoui, alors que la région est en proie à des attaques persistantes de groupes jihadistes.

Concernant l'import-export, le futur port en eau profonde « Dakhla Atlantique », conçu dans le cadre du développement du Sahara occidental, sera mis à disposition de l'initiative marocaine.

Lancé fin 2021, ce chantier de 1,2 milliard d'euros, situé à El Argoub, au cœur du territoire, affiche un taux d'avancement de 38 %. La fin des travaux est prévue pour 2028.