Avec l’opération militaire de Jénine, Israël impose une sanction collective aux Palestiniens

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Publié le Mardi 04 juillet 2023

Avec l’opération militaire de Jénine, Israël impose une sanction collective aux Palestiniens

  • Depuis lundi matin, Jénine est le terrain de violents bombardements aériens et d’incursions terrestres par l’armée israélienne, impliquant des forces spéciales d’élite et des véhicules blindés entre autres
  • Le gouvernement israélien du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, affirme que l’offensive «porte un coup dur aux terroristes à Jénine»

DUBAÏ: L’offensive terrestre massive menée par Israël dans un camp de réfugiés palestiniens densément peuplé au nord de la Cisjordanie donne une forte impression de déjà-vu, du moins pour ceux qui se souviennent des raids et des affrontements de 2002 qui ont transformé la bataille de Jénine en un symbole de la résistance palestinienne.

Bien que vingt et un ans se soient écoulés entre les deux opérations militaires israéliennes, la situation dans les territoires palestiniens occupés demeure largement inchangée. Au contraire, le très faible espoir d’une résolution pacifique du conflit au Moyen-Orient qui existait en 2002 s’est évanoui avec la suprématie politique de l’extrême droite israélienne.

Depuis lundi matin, Jénine est le terrain de violents bombardements aériens et d’incursions terrestres par l’armée israélienne, impliquant des forces spéciales d’élite, des véhicules blindés de transport de troupes, des bulldozers, des hélicoptères et des drones. L’assaut a commencé par une attaque de drone contre un appartement en plein cœur du camp de réfugiés.

L’armée israélienne déclare que cet appartement est un «centre de commandement opérationnel conjoint» pour les Brigades de Jénine, une unité composée de groupes militants dont les membres appartiennent principalement au Hamas et au Djihad islamique. On estime que plus de 10 000 Palestiniens résident à moins d’un demi-kilomètre de la cible apparente.

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Des affrontements ont éclaté à Jénine alors qu’Israël a lancé lundi une opération militaire massive dans la ville de Cisjordanie, ravivant les souvenirs d’une offensive terrestre similaire menée il y a vingt et un ans. (Reuters).

Constituée en grande partie de camps initialement mis en place dans les années 1950, la ville de Jénine abrite plus de 22 000 Palestiniens expulsés de leurs foyers d’origine en 1948 lors de la Nakba, qui représente le nettoyage ethnique de la Palestine par les milices sionistes pour mettre en place l’État d’Israël.

Pour les Palestiniens, l’enclave incarne la résistance armée contre l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza. Pour les Israéliens, Jénine est un foyer de militantisme qui appartient à des groupes qui couvrent toute la gamme idéologique – du Hamas et du Djihad islamique au Fatah.

Mansour al-Saadi, le vice-gouverneur de Jénine, déclare à Arab News que l’armée israélienne avait isolé le camp de réfugiés de la ville en utilisant des monticules de terre que ses bulldozers ont entassés à toutes les entrées. «Si l’opération militaire se poursuit pendant une période plus longue, la situation dans le camp de Jénine se transformera en une catastrophe humanitaire», souligne-t-il.

S’adressant à Arab News, Abdallah Amawi, un résident palestinien d’un camp de réfugiés au Liban, affirme: «Des membres de ma famille se trouvent à Jénine. Nous restons en contact sur les réseaux sociaux parce que je ne peux pas les appeler directement. Sur toutes les photos, on voit de la fumée, des incendies et des résidents blessés. Tout ce que je peux faire, c’est prier: prier pour leur sécurité, un toit permanent au-dessus de leur tête et, au bout du compte, leur liberté.»

Exprimant son inquiétude face à l’assaut israélien, Lynn Hastings, coordinatrice humanitaire de l’Organisation des nations unies (ONU), écrit sur Twitter: «Des attaques aériennes ont été lancées en direction du camp de réfugiés densément peuplé, entraînant de nombreux décès et blessures graves. L’accès à tous les blessés devrait être garanti.»

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Des affrontements ont éclaté à Jénine alors qu’Israël a lancé lundi une opération militaire massive dans la ville de Cisjordanie, ravivant les souvenirs d’une offensive terrestre similaire menée il y a vingt et un ans. (AFP).

Un porte-parole du président palestinien, Mahmoud Abbas, a condamné l’offensive israélienne qu’il considère comme «un nouveau crime de guerre contre notre peuple sans défense». Il ajoute: «Notre peuple palestinien ne courbera pas l’échine, ne se rendra pas et restera inébranlable face à cette agression brutale.»

Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, a écrit sur Twitter lundi: «Le bombardement de villes et de camps par des avions et la destruction de maisons et de routes est une punition collective et une vengeance qui ne fera que conduire à une nouvelle dégradation de la situation.»

Le lieutenant-colonel Richard Hecht, porte-parole de l’armée israélienne, déclare que les frappes aériennes visaient à «minimiser les frictions» pour les soldats déployés sur le terrain. Il ajoute que l’opération cherche à mettre fin à «la mentalité de refuge sûr» dans les camps de réfugiés qui, selon lui, abritent 19 personnes soupçonnées d’avoir mené des attaques contre des Israéliens.

Au cours des dernières vingt-quatre heures, de nouvelles frappes aériennes israéliennes ont été lancées et des milliers de soldats ont été déployés à Jénine pour tenter de saisir des armes. Selon des responsables du ministère palestinien de la Santé, 8 Palestiniens sont morts et 50 ont été blessés jusqu’à présent.

Le gouvernement israélien du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, affirme que l’offensive «porte un coup dur aux terroristes à Jénine». L’armée israélienne n’a publié aucune déclaration pour indiquer quand son opération prendra fin, tandis que la radio de l’armée israélienne a déclaré que l’offensive, qui implique 1 000 soldats et des dizaines de drones, pourrait durer plusieurs jours.

Alors que la fusillade faisait rage entre les troupes israéliennes et les combattants palestiniens lundi, les Brigades de Jénine déclarent dans un communiqué: «Nous combattrons les forces d’occupation jusqu’au dernier souffle. Nous travaillons ensemble. Toutes les factions et formations militaires sont unies.»

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La bataille de Jénine a provoqué la mort de 50 civils et combattants palestiniens et de 23 soldats israéliens en avril 2002.

Avant l’assaut israélien, une roquette avait été tirée depuis la région de Jénine vers une communauté israélienne et avait explosé peu de temps après son tir, selon des images vidéo.

Les tensions avaient augmenté dans la région à la suite d’une opération militaire israélienne le 19 juin à Jénine. Cinq Palestiniens avaient été tués dans une fusillade, dont une Palestinienne de quinze ans. Des dizaines d’autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes.

Jénine et Naplouse ont été les deux principales cibles de l’opération israélienne Breakwater, programmée il y a plus d’un an. Cette opération a donné lieu à des raids israéliens nocturnes et à certains des affrontements les plus violents dans les territoires occupés depuis le deuxième soulèvement populaire palestinien ou intifada.

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Des médecins palestiniens transportent une personne blessée dans un hôpital alors que les forces israéliennes commençaient leur offensive contre Jénine lundi. (AFP).

L’offensive israélienne en cours est la plus intense depuis la bataille de Jénine, qui a provoqué la mort de 50 civils et combattants palestiniens et de 23 soldats israéliens en l’espace d’un peu plus d’une semaine en 2002. Treize soldats avaient été tués dans une seule embuscade alors qu’ils tentaient de traverser les rues piégées du camp de réfugiés.

L’offensive avait commencé le 9 avril 2002, lorsque les forces israéliennes, soutenues par des avions de chasse, eurent envahi le camp avec plus de 150 chars blindés et bulldozers. L’assaut avait été lancé quelques jours après un attentat-suicide palestinien qui avait fait 30 morts lors d’un grand rassemblement pour la fête juive de Pessah.

Les affrontements qui avaient suivi entre les militants palestiniens et les troupes israéliennes durèrent plus de dix jours, rasant une grande partie de la ville de Jénine. Quelque 3 000 Palestiniens se retrouvèrent sans logement. Des allégations selon lesquelles des exécutions extrajudiciaires auraient été menées par l’armée israélienne ont été formulées et le bilan final des morts n’est toujours pas tranché.

Le gouvernement israélien de l’époque a conçu l’opération baptisée «Bouclier défensif» – la plus grande mobilisation militaire du pays depuis 1967 – comme une mesure défensive et une réponse aux attentats-suicides commis à l’intérieur d’Israël qui ont fait 56 morts et des centaines de blessés.

Au lieu de traiter l’Autorité palestinienne comme un partenaire de sécurité pendant la période séparant les deux offensives, les gouvernements israéliens successifs ont pris des mesures qui l’ont affaiblie. Simultanément, des groupes de colons d’extrême droite se sont emparés du pouvoir politique en Israël aux dépens des partis qui soutiennent une solution à deux États.

Le résultat est une désillusion croissante des Palestiniens vis-à-vis des politiques du gouvernement de Mahmoud Abbas et la popularité croissante des groupes armés à Jénine et Naplouse, entre autres villes.

L’année écoulée, au cours de laquelle plus de 140 Palestiniens ont trouvé la mort, principalement dans des affrontements ou en tant que simples passants, s’avère la plus meurtrière depuis plus d’une décennie. Près de 30 Israéliens ont perdu la vie au cours de la même période.

L’opération militaire à Jénine a jusqu’à présent été largement approuvée par les Israéliens. Même le centriste Yaïr Lapid a exprimé son soutien. «C’est une mesure justifiée contre une infrastructure terroriste, fondée sur des renseignements précis et de haute qualité», écrit-il sur Twitter.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de l'ONU aux réfugiés a déclaré : « Continuer à détourner les yeux du Soudan aura des conséquences catastrophiques. »

Des réfugiés soudanais remplissent des jerrycans d'eau au camp de réfugiés de Touloum dans la province de Wadi Fira, au Tchad, le 8 avril 2025. (Photo Joris Bolomey / AFP)
Des réfugiés soudanais remplissent des jerrycans d'eau au camp de réfugiés de Touloum dans la province de Wadi Fira, au Tchad, le 8 avril 2025. (Photo Joris Bolomey / AFP)
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  • « Nous devons tout mettre en œuvre pour ramener la paix au Soudan. L'aide humanitaire et le soutien au développement doivent être renforcés.
  • Continuer à détourner le regard aura des conséquences catastrophiques », a-t-il écrit dans une déclaration dans laquelle il met aussi les Européens en garde contre l'arrivée de réfugiés soudanais faute d'une aide adéquate.

GENEVE : « Continuer à détourner le regard du Soudan aura des conséquences catastrophiques » pour le pays qui entre dans sa troisième année de guerre civile, mais aussi pour la région, a-t-il mis en garde mardi.

« Nous devons tout mettre en œuvre pour ramener la paix au Soudan. L'aide humanitaire et le soutien au développement doivent être renforcés. Continuer à détourner le regard aura des conséquences catastrophiques », a-t-il écrit dans une déclaration dans laquelle il met aussi les Européens en garde contre l'arrivée de réfugiés soudanais faute d'une aide adéquate.

Les hostilités entre les Forces armées soudanaises (FAS) et les paramilitaires des forces de soutien rapide (FSR) ont commencé le 15 avril 2023 et se sont étendues à l'essentiel du pays. Elles ont fait des dizaines de milliers de morts, plus de treize millions de déplacés internes et de réfugiés, et ont provoqué ce que l'ONU considère comme la plus grave crise humanitaire actuelle. 

« Les Soudanais sont assiégés de toutes parts : guerre, exactions généralisées, indignité, faim et autres épreuves. Ils sont confrontés à l'indifférence du monde extérieur, qui, depuis deux ans, se désintéresse de la paix au Soudan et de l'aide à ses voisins », dénonce le Haut-Commissaire.

« Les Soudanais ne sont pas les seuls à être devenus invisibles. Le monde a largement tourné le dos aux pays et aux communautés qui accueillent tant de réfugiés », accuse encore M. Grandi. 

Le Tchad, lui-même un pays aux ressources limitées, accueille de très nombreux réfugiés, tout comme l'Égypte qui a accueilli 1,5 million de Soudanais. Les Soudanais du Sud qui avaient trouvé refuge au Soudan sont retournés dans leur pays, lui aussi au bord de la guerre civile.

« La stabilité de toute la région est menacée. Il existe un besoin urgent de protection humanitaire, mais aussi d'aide au développement afin que les gouvernements d'accueil puissent offrir un avenir meilleur à la fois aux réfugiés et à leurs propres populations », souligne le Haut-Commissaire.

Et les conséquences ne se limitent pas aux pays de la région.

« Des réfugiés soudanais arrivent en Ouganda après avoir traversé la Libye – un voyage semé d'embûches – pour rejoindre l'Europe », rappelle M. Grandi.

« Ces réfugiés ont besoin et méritent le respect de leurs droits fondamentaux : la sécurité et la dignité, l'éducation et l'emploi, la santé et le logement, ainsi que la paix. Nombreux sont ceux qui ont fait ce voyage pour obtenir ces droits, et beaucoup d’autres suivront leur exemple », insiste-t-il. 


Comment les soins de santé préventifs favorisent-ils subtilement le développement durable en Arabie saoudite ?

Les habitudes de vie telles que les promenades quotidiennes et le suivi du bien-être peuvent favoriser les soins préventifs et réduire l'impact environnemental des soins de santé. (SPA)
Les habitudes de vie telles que les promenades quotidiennes et le suivi du bien-être peuvent favoriser les soins préventifs et réduire l'impact environnemental des soins de santé. (SPA)
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  • "Les soins préventifs et la médecine axée sur la longévité jouent un rôle essentiel dans la promotion de la durabilité environnementale.
  • "L'Arabie saoudite prend des mesures audacieuses pour intégrer la santé, le bien-être et la durabilité grâce à une série d'initiatives tournées vers l'avenir et alignées sur la Vision 2030", a déclaré M. Zaher.

RIYADH : Alors que les conversations sur le développement durable se multiplient à l'échelle mondiale, un secteur apparaît comme un acteur improbable du mouvement environnemental : les soins de santé.

Les experts affirment qu'une tendance croissante à la prévention - plutôt qu'à la réaction - permet non seulement d'améliorer les résultats en matière de santé personnelle, mais aussi de réduire la pression sur les ressources à long terme pour les hôpitaux, les chaînes d'approvisionnement et la planète.

"Les soins préventifs et la médecine axée sur la longévité jouent un rôle essentiel dans la promotion de la durabilité environnementale en réduisant la charge globale qui pèse sur les systèmes de santé", a déclaré le Dr Walid Zaher, scientifique saoudien et fondateur de Rewind. 

Dr. Walid Zaher, fondateur de Rewind (Photo Fournie)
Dr. Walid Zaher, fondateur de Rewind (Photo Fournie)

"Lorsque les individus restent en meilleure santé plus longtemps grâce à la détection précoce, aux interventions sur le mode de vie et à la médecine personnalisée, ils ont moins besoin de traitements, d'hospitalisations et de produits pharmaceutiques à forte intensité de ressources - chacun d'entre eux ayant une empreinte environnementale significative."

Selon M. Zaher, chaque réduction des soins intensifs se traduit par des économies réelles en termes d'émissions, d'énergie et de déchets médicaux.

"Moins d'interventions médicales signifie moins de consommation d'énergie, moins d'émissions des établissements de santé et moins de déchets médicaux", a-t-il déclaré. "En passant de soins réactifs à des soins proactifs, nous créons un modèle de soins de santé plus efficace et plus durable qui profite à la fois aux personnes et à la planète.

L'Arabie saoudite prend des mesures audacieuses pour intégrer la santé, le bien-être et la durabilité grâce à une série d'initiatives tournées vers l'avenir et alignées sur la Vision 2030.  Walid Zaher, fondateur de Rewind

Le Dr Ksenia Butova, fondatrice des cliniques familiales Detki et Molodost, partage cet avis. Elle estime que les diagnostics précoces et le bien-être centré sur la famille ne sont pas seulement supérieurs sur le plan médical, ils sont également respectueux de l'environnement.

"Les traitements les plus coûteux - tant sur le plan financier qu'environnemental - interviennent lorsque la maladie a déjà atteint son paroxysme", explique-t-elle. "Admissions à l'hôpital, interventions d'urgence, médicaments agressifs. Mais la plupart de ces traitements peuvent être évités.

Elle a insisté sur le fait qu'aujourd'hui, les bilans de santé ne sont plus seulement routiniers, mais prédictifs. "Les bilans de santé approfondis, conçus pour détecter les maladies aux stades les plus précoces et présymptomatiques ou les écarter complètement contribuent à alléger la pression sur le système de soins de santé", a déclaré Mme Butova.

Parmi les piliers de la médecine préventive figurent les programmes de vaccination ciblés et le suivi permanent du bien-être, qui permettent tous deux de réduire la consommation globale d'antibiotiques, de soins d'urgence et de suppléments prescrits à outrance.

La science de la nutrition, le soutien à la santé mentale, l'optimisation du sommeil, l'équilibrage des hormones et des micronutriments ne sont pas des "luxes", a déclaré Mme Butova. "Ce sont les nouveaux fondements de la santé à long terme.

Le Royaume investit également dans le bien-être à long terme par le biais d'une politique nationale. "L'Arabie saoudite prend des mesures audacieuses pour intégrer la santé, le bien-être et la durabilité grâce à une série d'initiatives tournées vers l'avenir et alignées sur la Vision 2030", a déclaré M. Zaher. "Des événements nationaux comme la Journée nationale saoudienne du sport à la planification urbaine axée sur le bien-être, l'objectif est d'intégrer la santé et le bien-être dans le tissu de la vie quotidienne."

Sur le plan technologique, la numérisation des soins aide les cliniques à devenir plus efficaces et à réduire le gaspillage.

"Les cliniques qui fonctionnent sans papier sont durables", explique Mme Butova. "Tout, de la prise de rendez-vous aux dossiers médicaux en passant par les plans de traitement et les suivis, est numérisé. Les patients ont facilement accès à leurs données et les médecins consacrent moins de temps à la bureaucratie et plus de temps à des soins utiles."

Elle note également que les consultations en ligne réduisent le trafic, les émissions et le temps perdu en déplacements. "Une consultation Zoom signifie un trajet en moins dans la circulation urbaine, un gobelet de café en plastique en moins, un problème de stationnement en moins", a-t-elle déclaré. "Cela permet d'économiser du temps et de l'énergie et de réduire notre empreinte écologique.

Les deux experts ont également souligné une tendance croissante : le tourisme de longévité, c'est-à-dire la fusion de soins médicaux haut de gamme et de services liés à un mode de vie respectueux de l'environnement.

"Le tourisme de longévité devient de plus en plus un prolongement naturel du mouvement plus large de l'éco-bien-être, qui associe un mode de vie durable à une optimisation proactive de la santé", a déclaré M. Zaher. "Dans des régions comme le Golfe, il existe une opportunité unique de positionner le tourisme de longévité à l'intersection du bien-être de luxe et de la durabilité.

Butova a confirmé que la tendance gagne déjà du terrain. "Des gens viennent de Russie et du Kazakhstan pour avoir accès à des vaccins rares... D'Europe, du Royaume-Uni et des États-Unis, nous accueillons des patients à la recherche d'examens complets, de programmes de récupération personnalisés et de traitements esthétiques de pointe", a-t-elle déclaré.

Pourtant, la sensibilisation reste un défi. Zaher et Butova ont tous deux souligné l'importance de l'éducation pour faire évoluer les habitudes et les normes.

"Lorsque nous informons le public des avantages des mesures de santé préventives, des régimes alimentaires durables et des modes de vie actifs, nous pouvons faire évoluer les normes sociétales vers des comportements plus respectueux de l'environnement" , a déclaré M. Zaher.

Butova a ajouté : "La sensibilisation du public est essentielle. Sans sensibilisation, même le système médical le plus avancé ne fonctionnera pas".

Ses cliniques organisent des webinaires, des "écoles de la santé" pour les familles et s'engagent auprès des communautés par le biais de questions- réponses en direct. "L'une des missions les plus importantes des professionnels de la santé est de sensibiliser le public à l'obésité et à la santé métabolique... Ce changement à lui seul change des vies et réduit le gaspillage et la consommation inconsciente", a-t-elle déclaré.

À une époque où durabilité rime souvent avec sacrifice, ces experts affirment qu'en médecine, c'est tout le contraire : plus le système est proactif, moins il est gaspilleur. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com   


l'Arabie saoudite recèle un riche potentiel pour la recherche quantique, Selon des experts

Munir Eldesouki, président de KACST, honore les gagnants du défi Quantum for Society à l'occasion de la Journée quantique mondiale. (@C4IR_KSA)
Munir Eldesouki, président de KACST, honore les gagnants du défi Quantum for Society à l'occasion de la Journée quantique mondiale. (@C4IR_KSA)
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  • Le Centre du Royaume pour la quatrième révolution industrielle a organisé pour la deuxième fois la Journée mondiale des quanta à la Cité des sciences et des technologies du roi Abdulaziz, à Riyad.
  • L'événement KACST a accueilli de nombreux experts de l'industrie, dont David E. Keyes, associé principal du président pour les projets stratégiques à l'Université des sciences et technologies du roi Abdallah.

RIYAD : Selon les experts, l'Arabie saoudite recèle un important potentiel pour la recherche quantique.

Célébrant le 100^e anniversaire du développement initial de la mécanique quantique, le Centre du Royaume pour la quatrième révolution industrielle a organisé pour la deuxième fois la Journée mondiale de la quantique à la Cité du Roi Abdulaziz pour la science et la technologie à Riyad.

Ahmed Abdul Majeed, un jeune diplômé en physique d'origine nigériane, a déclaré à Arab News que la conférence de lundi lui avait permis d'approfondir sa passion pour la science quantique.

« Au cours de ma troisième année de licence, j'ai développé un intérêt soudain pour la quantique... depuis lors, tout ce qui me concerne tourne autour de la quantique », a-t-il déclaré.

La première édition de la Journée mondiale de la quantique a eu lieu en 2021 dans le but de promouvoir la compréhension de la science quantique, qui traite de minuscules particules plus petites que les atomes et qui a le potentiel de révolutionner la puissance de calcul. 

L'événement organisé par la KACST a accueilli de nombreux experts du secteur, dont David E. Keyes, associé principal du président pour les projets stratégiques à l'Université des sciences et technologies du roi Abdallah.

Admirateur de longue date du travail de M. Keyes, Abdul Majeed collabore avec lui depuis plus d'un an au sein du groupe de lecture sur l'informatique quantique de la KAUST. Regroupant des universitaires et des passionnés, ce groupe se réunit régulièrement pour discuter des dernières avancées dans le domaine de l'informatique quantique et invite souvent des entreprises étrangères à se joindre à la conversation.

Actif depuis deux ans, le groupe de lecture de la KAUST cherche à introduire la science quantique dans un plus grand nombre de cours universitaires dans le Royaume. 

« Je sais que l'Arabie saoudite travaille sur (la recherche quantique) et je pense qu'elle réalisera plus de choses que n'importe quel autre pays », a déclaré Abdul Majeed.

Richard Schoebel, directeur régional d'ID Quantique, une entreprise suisse qui développe des solutions de cybersécurité sûres sur le plan quantique, a déclaré à Arab News que le Royaume avait fait des progrès significatifs au cours des deux dernières années dans ce domaine.

« Nous constatons enfin qu'il y a beaucoup de mouvement en termes de quantique ici dans la région. Quand je regarde en arrière, il y a quelques années, c'était vraiment très lent, mais maintenant on voit que ça s'accélère... et que ça prend beaucoup d'ampleur ».

M. Schoebel estime qu'il est important de faire avancer la recherche quantique, car il s'agit de « la prochaine grande affaire ».

L'informatique quantique va changer le monde tel que nous le connaissons, et lorsqu'elle est associée à l'intelligence artificielle, elle ouvre de nouvelles possibilités, a-t-il déclaré.

D'autre part, à mesure que la technologie quantique se développe, elle a le potentiel de contourner les méthodes traditionnelles de cybersécurité, ce qui rend essentiel le développement de pratiques plus sûres.

Avec un si grand nombre de jeunes gens dans les domaines des sciences, des technologies, de l'ingénierie et des mathématiques (STIM) ayant reçu une solide formation, il y a beaucoup d'espace pour que la technologie quantique atteigne son plein potentiel ici, a-t-il déclaré.

Abdul Majeed, qui a récemment été accepté en master en technologie quantique à l'université du Sussex, a déclaré à Arab News qu'il rêvait de ramener l'éducation et les expériences qu'il avait acquises dans son pays, de créer une école pour enseigner aux autres et de fonder sa propre start-up, tout en s'associant à d'autres leaders de l'industrie.

« Je veux aussi faire un doctorat ; je veux vraiment atteindre le sommet de l'apprentissage.

Citant le lauréat du prix Nobel de physique Richard Feynman, Abdul Majeed a déclaré : « Si vous pensez comprendre la mécanique quantique, vous ne la comprenez pas.

La Journée mondiale de la quantique a réuni des experts de 65 pays qui ont abordé divers sujets liés à la science quantique, notamment les stratégies mondiales de développement technologique, les applications concrètes des solutions quantiques, les passerelles entre le monde universitaire et l'industrie, l'intelligence artificielle quantique, et bien d'autres encore.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com