Nouvelle bassine en chantier: les opposants dénoncent une «provocation» de l'État

Les machines de construction sont à l'arrêt alors que les opposants au nouveau projet de méga-réservoir tiennent une conférence de presse dans les Deux-Sèvres à Priaires, dans l'ouest de la France, le 1er septembre 2023. (Photo, AFP)
Les machines de construction sont à l'arrêt alors que les opposants au nouveau projet de méga-réservoir tiennent une conférence de presse dans les Deux-Sèvres à Priaires, dans l'ouest de la France, le 1er septembre 2023. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 01 septembre 2023

Nouvelle bassine en chantier: les opposants dénoncent une «provocation» de l'État

  • Le démarrage du chantier à Priaires est intervenu deux jours après l'arrivée, samedi dernier à Paris, d'un «convoi de l'eau» parti de Sainte-Soline pour réclamer un moratoire sur la construction des «bassines»
  • Dans ce cadre, des discussions ont eu lieu au siège de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne à Orléans mais les services de l'Etat ont exclu tout moratoire, tandis que les préparatifs du chantier ont enflammé le débat

PRIAIRES, FRANCE: Les opposants aux bassines ont dénoncé, vendredi dans les Deux-Sèvres, une provocation de l'État devant le chantier d'une de ces retenues d'eau destinées à l'irrigation agricole, qui vient de démarrer alors qu'ils réclament un moratoire sur leur construction.

"Ce nouveau chantier, c'est un passage en force, du mépris et une provocation de l'État. C'est manifeste qu'il n'y a pas de discussion possible", a affirmé Jean-Jacques Guillet, un des porte-parole du collectif "Bassines Non Merci", devant les grilles de la future retenue de Priaires, où des engins de terrassement ont commencé les travaux cette semaine.

D'une capacité de 160 000 mètres cubes, c'est la plus petite des 16 retenues programmées dans le département. Une première fonctionne à Mauzé-sur-le-Mignon et une autre est en construction à Sainte-Soline, où plusieurs manifestations depuis deux ans ont donné lieu à des affrontements avec les forces de l'ordre.

Le démarrage du chantier à Priaires est intervenu deux jours après l'arrivée, samedi dernier à Paris, d'un "convoi de l'eau" parti de Sainte-Soline pour réclamer un moratoire sur la construction des "bassines", surnom donné à ces réserves par les opposants.

Dans ce cadre, des discussions ont eu lieu au siège de l'Agence de l'eau Loire-Bretagne à Orléans mais les services de l'Etat ont exclu tout moratoire, tandis que les préparatifs du chantier ont enflammé le débat.

"L'arrêt immédiat des travaux est indispensable aujourd'hui pour retrouver la sérénité sur le territoire", a affirmé Nicolas Fortin, représentant de la Confédération paysanne, présent également vendredi à Priaires. Le syndicat agricole s'oppose à ces réserves dites de substitution, visant à stocker en plein air de l'eau puisée dans les nappes en hiver, afin d'irriguer les cultures en été.

Leurs partisans en font une assurance-récolte indispensable à leur survie et un outil de transition vers l'agroécologie.

"Cet outil-là, c'est un leurre, il ne permettra jamais d'adapter l'agriculture au changement climatique (...) Le gouvernement est bloqué sur des positions d'une autre époque, ils sont encore dans un modèle hyper productiviste", déplore M. Fortin.

Le 8 septembre à Niort, sept représentants des syndicats CGT, Solidaires et Confédération paysanne, ainsi que du mouvement écologiste Les Soulèvements de la Terre et du collectif Bassines non merci, doivent être jugés pour avoir organisé des manifestations à Sainte-Soline malgré leur interdiction par la préfecture des Deux-Sèvres. Un important rassemblement de soutien est attendu devant le tribunal.


Nouvelle-Calédonie : Macron promet un « projet nouveau », sans reproduire les « erreurs » des référendums

Le président français Emmanuel Macron (à gauche) prononce un discours aux côtés du président de la Polynésie française Moetai Brotherson pour ouvrir le Sommet France-Pacifique lors de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3),  le 10 juin 2025. (Photo de Christian Hartmann / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (à gauche) prononce un discours aux côtés du président de la Polynésie française Moetai Brotherson pour ouvrir le Sommet France-Pacifique lors de la troisième Conférence des Nations unies sur les océans (UNOC3), le 10 juin 2025. (Photo de Christian Hartmann / POOL / AFP)
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  • Le chef de l'État a voulu rassurer les dirigeants de la région qui ont pu être préoccupés par les événements qui ont déstabilisé la Nouvelle-Calédonie il y a un an, lors de violences insurrectionnelles.
  • Début mai, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a mené des négociations dans l'archipel pour tenter d'obtenir un accord entre indépendantistes et non-indépendantistes sur un nouveau statut, mais ses efforts ont échoué.

NICE, FRANCE : Emmanuel Macron a déclaré  mardi vouloir un « projet nouveau » pour la Nouvelle-Calédonie, après l'échec de récentes négociations, et a invité à Paris tous les acteurs concernés, tout en promettant de ne pas reproduire les « erreurs » liées aux référendums, qu'il juge « inadaptés » aux cultures locales.

Lors d'un sommet entre la France et les pays du Pacifique à Nice, en marge de la Conférence de l'ONU sur les océans, le chef de l'État a voulu rassurer les dirigeants de la région qui ont pu être préoccupés par les événements qui ont déstabilisé la Nouvelle-Calédonie il y a un an, lors de violences insurrectionnelles.

Il leur a rappelé que trois référendums « prévus par les processus que nous avions pensés dans les années 80 et 90 » avaient « permis une expression de maintien dans la République française » du territoire ultramarin.

La Nouvelle-Calédonie a toutefois été frappée à partir de la mi-mai 2024 par des émeutes qui ont fait 14 morts et causé des milliards d'euros de dégâts, sur fond de crise institutionnelle, économique et sociale aiguë.

Début mai, le ministre des Outre-mer Manuel Valls a mené des négociations dans l'archipel pour tenter d'obtenir un accord entre indépendantistes et non-indépendantistes sur un nouveau statut, mais ses efforts ont échoué. Après cet échec, Emmanuel Macron a invité les parties prenantes à Paris « à partir de la mi-juin ».

« Nous tiendrons dans les prochaines semaines un sommet à Paris pour pouvoir rassembler toutes les parties prenantes et réussir à (...) avoir un projet nouveau », a-t-il déclaré mardi à Nice, sans annoncer de date précise.

Il a estimé que « ni la culture pacifique, ni la culture océanienne ou mélanésienne ne sont totalement faites pour les référendums ». « Ce sont des cultures de concertation où, je dirais, la circularité est plus adaptée qu'une réponse tranchée oui ou non », a-t-il ajouté.

« Mais nous avons hérité de ce processus qui prévoyait les trois référendums ; nous ne referons pas les mêmes erreurs pour la suite », a-t-il assuré. 

« Nous allons tout faire pour réussir, et je suis confiant. Nous le ferons dans le respect de toutes et tous, et pour toutes les Calédoniennes et tous les Calédoniens, mais aussi pour la paix dans la région », a insisté le président de la République. 


France: un collégien blesse grièvement une surveillante au couteau

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  • La ministre de l'Education, Elisabeth Borne, doit se rendre sur les lieux de l'agression afin d'exprimer son "soutien à l'ensemble de la communauté scolaire et des forces de l’ordre", a-t-elle annoncé sur X
  • Des contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires ont été mis en place en France après une rixe en mars qui avait provoqué la mort d'un adolenscent de 17 ans devant un lycée du département de l'Essonne, en région parisienne

LILLE: Un élève a été arrêté mardi après avoir "blessé grièvement une assistante d'éducation" avec un couteau lors d'un contrôle des sacs par des gendarmes devant un collège à Nogent dans l'est de la France, selon la préfecture, précisant que la victime âgée de 31 ans était en "urgence absolue".

Le collégien a été placé en garde à vue, a ajouté la préfecture.

La ministre de l'Education, Elisabeth Borne, doit se rendre sur les lieux de l'agression afin d'exprimer son "soutien à l'ensemble de la communauté scolaire et des forces de l’ordre", a-t-elle annoncé sur X.

Des contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires ont été mis en place en France après une rixe en mars qui avait provoqué la mort d'un adolenscent de 17 ans devant un lycée du département de l'Essonne, en région parisienne.

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait alors promis davantage de "dissuasion et de sanctions" aux abords des établissements scolaires après ce qu'il avait qualifié de "longue litanie" de rixes mortelles.

Fin avril, au lendemain d'une attaque mortelle dans un établissement à Nantes (ouest), Mme Borne Borne avait précisé que 958 contrôles aléatoires de sacs dans les établissements scolaires avaient permis la saisie de 94 armes blanches depuis mars.

 


Bateau pour Gaza: un des six Français a accepté son expulsion, les autres seront présentés à un juge israélien

La France a "passé tous les messages" à Israël pour que "la protection" de ses ressortissants "soit assurée" et qu'ils "puissent retrouver le sol français", avait assuré lundi le président Emmanuel Macron, dénonçant comme un "scandale" le blocus humanitaire à Gaza. (AFP)
La France a "passé tous les messages" à Israël pour que "la protection" de ses ressortissants "soit assurée" et qu'ils "puissent retrouver le sol français", avait assuré lundi le président Emmanuel Macron, dénonçant comme un "scandale" le blocus humanitaire à Gaza. (AFP)
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  • Le ministre n'a pas donné de précision sur l'identité du Français qui sera immédiatement expulsé. L'eurodéputée LFI Rima Hassan fait partie des personnalités qui étaient à bord du navire, comme l'activiste suédoise Greta Thunberg
  • La Coalition de la flottille pour la liberté, dont le bateau a été arraisonné par Israël lundi matin, est un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus de Gaza

NICE: Les six militants français arrêtés par les autorités israéliennes à bord d'un bateau dont le but était de briser le blocus de Gaza ont reçu la visite de diplomates français, et l'un d'eux a accepté d'être expulsé dès ce mardi, a annoncé le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

"Un de nos compatriotes a choisi de signer le formulaire israélien acceptant son expulsion accompagnée sans attendre la décision de justice. Il devrait regagner la France dès aujourd'hui. Les cinq autres ont décliné et leur éventuelle expulsion aura lieu après décision du juge israélien dans les prochains jours", a dit le ministre dans une déclaration écrite diffusée en marge d'un sommet sur les océans à Nice.

Le ministre n'a pas donné de précision sur l'identité du Français qui sera immédiatement expulsé. L'eurodéputée LFI Rima Hassan fait partie des personnalités qui étaient à bord du navire, comme l'activiste suédoise Greta Thunberg.

La Coalition de la flottille pour la liberté, dont le bateau a été arraisonné par Israël lundi matin, est un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus de Gaza.

La France a "passé tous les messages" à Israël pour que "la protection" de ses ressortissants "soit assurée" et qu'ils "puissent retrouver le sol français", avait assuré lundi le président Emmanuel Macron, dénonçant comme un "scandale" le blocus humanitaire à Gaza.

Des dizaines de milliers de personnes se sont rassemblées lundi soir à travers la France à l'appel de la gauche en soutien à ces militants.

"L'équipe diplomatique et consulaire française à Tel Aviv restera au contact de nos ressortissants, comme le lui permet la protection consulaire, pour s'assurer de leur état jusqu'à leur retour en France", a assuré mardi le chef de la diplomatie française, en précisant que "les appels d'information aux proches ont été passés à cinq d'entre eux sitôt après les visites consulaires, soit après 03H00 du matin".

Le leader du parti de gauche radicale française Les Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, avait fustigé quelques heures plus tôt sur X la "nullité des services français" en affirmant que les familles des ressortissants retenus en Israël n'avaient "aucune nouvelle".