Mathias Vicherat nouveau directeur de Sciences Po Paris

Mathias Vicherat pose lors d'une séance photo à Paris le 10 décembre 2021. (JULIEN DE ROSA / AFP)
Mathias Vicherat pose lors d'une séance photo à Paris le 10 décembre 2021. (JULIEN DE ROSA / AFP)
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Publié le Lundi 20 juin 2022

Mathias Vicherat nouveau directeur de Sciences Po Paris

  • Il va succéder à Frédéric Mion, contraint de démissionner en février dernier pour avoir dissimulé les soupçons d’inceste visant le politologue Olivier Duhamel
  • Mathias Vicherat était le seul des trois candidats finalistes à présenter un profil non universitaire

PARIS: Près d’un an après la démission d’Olivier Duhamel puis de Frédéric Mion, les deux instances dirigeantes de l'Institut d'études politiques de Paris ont désigné Mathias Vicherat, 43 ans, comme directeur de l'institution, a-t-on appris mercredi auprès de l'IEP.

Le conseil d'administration de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), qui chapeaute Sciences Po, a désigné mercredi Mathias Vicherat parmi les trois candidats en lice, par 19 voix sur 23, a-t-on appris auprès de l'école. Mardi, le conseil de l'Institut, organe de gouvernance interne à l’établissement, avait également largement choisi cet énarque issu de la même promotion qu'Emmanuel Macron.

Il va succéder à Frédéric Mion, contraint de démissionner en février dernier pour avoir dissimulé les soupçons d’inceste visant le politologue Olivier Duhamel, alors président de la FNSP.

Mathias Vicherat était le seul des trois candidats finalistes à présenter un profil non universitaire.

Il ne restait, en phase finale, que trois candidatures contre 23 au départ. Christine Musselin, 63 ans, sociologue et enseignante à Sciences Po, et Olivier Faron, 61 ans, historien et administrateur général du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) n'ont pas été retenus. Ils ont respectivement obtenu 3 voix et 1 voix lors du vote de la FNSP. 

La nomination du directeur "fera l’objet d’un décret du Président de la République et d’un arrêté de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation" prochainement, écrit Sciences Po dans un communiqué.

Le projet de Mathias Vicherat pour Sciences Po? "Modèle de démocratisation", depuis la mise en place des conventions ZEP sous Richard Descoings, l’école doit "amplifier l’inclusion et la promotion de l’égalité des chances", a-t-il écrit dans son dossier de candidature de 10 pages, consultable sur le site internet de l'école. L'abandon du concours, qui a cédé la place à une sélection sur dossier est "une décision qu’il faut conforter car la fracture sociale est moins forte au moment de l’oral d’admission", poursuit-il. Il insiste aussi sur le développement de la recherche, la nécessité de trouver des ressources budgétaires, l’internationalisation de l’école, mais aussi la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.

Sciences Po a été l'an dernier secouée par les accusations d'inceste, classées sans suite pour cause de prescription, portées contre Olivier Duhamel.

Cette affaire a causé les démissions de M. Duhamel puis du directeur de Sciences Po Frédéric Mion, un de ses proches. Elle a aussi nourri le mouvement #sciencesporcs lancé par des étudiants se disant victimes ou témoins de comportements et de violences sexistes dans plusieurs Instituts d'études politiques de France.


Vandalisme à Paris : l'ambassade d'Israël évoque un contexte de « discorde » entre la France et Israël

Cette photo montre de la peinture verte jetée sur les murs de la synagogue des Tournelles à Paris, le 31 mai 2025. Le Mémorial de la Shoah, deux synagogues et un restaurant du centre de Paris ont été recouverts de peinture verte dans la nuit du 30 mai 2025, selon des sources policières. (Photo de Thibaud MORITZ / AFP)
Cette photo montre de la peinture verte jetée sur les murs de la synagogue des Tournelles à Paris, le 31 mai 2025. Le Mémorial de la Shoah, deux synagogues et un restaurant du centre de Paris ont été recouverts de peinture verte dans la nuit du 30 mai 2025, selon des sources policières. (Photo de Thibaud MORITZ / AFP)
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  • L'ambassade d'Israël en France s'est dite samedi "horrifiée par l'attaque antisémite coordonnée" contre des synagogues, un restaurant et le Mémorial de la Shoah à Paris.
  • Les relations entre la France et Israël connaissent un nouvel épisode de tensions avec la volonté affichée par Paris de la reconnaissance d'un Etat palestinien.

PARIS : L'ambassade d'Israël en France s'est dite samedi "horrifiée par l'attaque antisémite coordonnée" contre des synagogues, un restaurant et le Mémorial de la Shoah à Paris, mettant en avant un contexte de "discorde problématique" entre "certains" responsables français et Israël.

"Nous sommes solidaires de la communauté juive et avons pleinement confiance dans les autorités françaises, qui sauront retrouver et traduire les auteurs en justice", affirme l'ambassade dans un communiqué.

"Parallèlement, nous ne pouvons ignorer la discorde problématique observée ces deux dernières semaines chez certains dirigeants et élus. Les mots comptent, et la discorde actuelle contre l'État juif n'est pas sans conséquences, non seulement pour Israël, mais aussi pour les communautés juives du monde entier", estime-t-elle.

"Israël est confronté au terrorisme sous ses formes les plus odieuses, et nous avons besoin plus que jamais de nos alliés et amis pour nous aider à le combattre", ajoute l'ambassade.

Les relations entre la France et Israël connaissent un nouvel épisode de tensions avec la volonté affichée par Paris de la reconnaissance d'un Etat palestinien et une possible suspension de l'accord d'association entre l'Union européenne (UE) et Israël. 

Vendredi, le président français Emmanuel Macron a appelé à « durcir la position collective » de l'UE contre Israël « s'il n'y a pas une réponse à la hauteur de la situation humanitaire dans les prochaines heures et les prochains jours » dans la bande de Gaza, dévastée par 20 mois de guerre.

Le ministère israélien des Affaires étrangères l'a alors accusé d'être « en croisade contre l'État juif ».

Dans la nuit de vendredi à samedi, à Paris, le Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant ont été aspergés de peinture verte. Le parquet de Paris a indiqué avoir chargé la Sûreté territoriale d'une enquête pour « dégradations commises en raison de la religion ».


Prisons : plus de 83 000 détenus au 1er mai, un record inégalé

Cette photographie montre un mur et un mirador de la prison Remire-Montjoly, prise en marge du voyage officiel du ministre français de la Justice en Guyane française, le 19 mai 2025.  (Photo de Ronan LIETAR / AFP)
Cette photographie montre un mur et un mirador de la prison Remire-Montjoly, prise en marge du voyage officiel du ministre français de la Justice en Guyane française, le 19 mai 2025. (Photo de Ronan LIETAR / AFP)
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  • Au 1er mai, seules 62 570 places étaient opérationnelles, soit une densité carcérale globale de 133,7 %, contre 125,3 % le 1er mai 2022.
  • La densité carcérale dépassait les 200 % dans 23 établissements ou quartiers pénitentiaires, selon ces mêmes données.

PARIS : Le nombre de détenus dans les prisons françaises était de 83 681 au 1er mai, un chiffre sans précédent qui illustre dramatiquement le problème de la surpopulation carcérale, selon des données obtenues samedi auprès du ministère de la Justice.

Au 1er mai, seules 62 570 places étaient opérationnelles, soit une densité carcérale globale de 133,7 %, contre 125,3 % le 1er mai 2022. En l'espace d'un an, le nombre de détenus a augmenté de 6 000 personnes.

La densité carcérale dépassait les 200 % dans 23 établissements ou quartiers pénitentiaires, selon ces mêmes données.

Personne ne conteste la surpopulation carcérale, qui contraint 5 234 détenus à dormir sur des matelas posés à même le sol.

Interrogé régulièrement sur ce sujet, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a convenu que cette situation était « inacceptable ».

La densité carcérale atteint 163,2 % en maison d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, ainsi que ceux condamnés à de courtes peines.

Selon les données du ministère, 54 960 détenus étaient incarcérés au 1er mai dans une structure avec une densité supérieure à 120 %, et 45 513 dans une structure avec une densité supérieure à 150 %.

Le seuil des 80 000 détenus a été franchi pour la première fois au 1^(er) novembre 2024 (80 130). Il n'a cessé depuis de grimper, sauf au 1^(er) janvier où l'on avait enregistré un léger tassement (80 669 détenus contre 80 792 au 1^(er) décembre), pas inhabituel à cette période de l'année. 

La surpopulation carcérale est « mauvaise pour absolument tout le monde, pour les détenus eux-mêmes, évidemment, qui sont obligés de vivre dans des conditions indignes, mais aussi pour les agents pénitentiaires qui subissent une insécurité et une violence », expliquait récemment M. Darmanin, qui propose, comme ses prédécesseurs, de construire de nouvelles prisons pour lutter contre ce fléau.

Parmi les personnes incarcérées au 1er mai, 21 957 sont des prévenus, incarcérés en attendant leur jugement définitif.

Au total, 102 116 personnes étaient placées sous écrou au 1^(er) mai, un nombre qui ne cesse d'augmenter également. Parmi elles, on compte 18 435 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur.

Selon une étude publiée en juin 2024 par le Conseil de l'Europe, la France figure parmi les mauvais élèves en Europe en matière de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie.


La reconnaissance d'un Etat palestinien est «un devoir moral» et «une exigence politique», dit Macron

Lors d'une conférence de presse à Singapour, Emmanuel Macron a affirmé que les Européens devaient "durcir la position collective" contre Israël. (AFP)
Lors d'une conférence de presse à Singapour, Emmanuel Macron a affirmé que les Européens devaient "durcir la position collective" contre Israël. (AFP)
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  • La France copréside avec l'Arabie saoudite du 17 au 20 juin à l'ONU, à New York, une conférence internationale sur la solution dite à deux Etats, israélien et palestinien
  • Sans dire clairement s'il reconnaîtrait un Etat palestinien à cette occasion, Emmanuel Macron a estimé vendredi que "la création d'un Etat palestinien" sous conditions était "pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique"

SINGAPOUR: Le président français Emmanuel Macron a déclaré vendredi que la reconnaissance d'un Etat palestinien n'était "pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique", tout en énumérant plusieurs conditions pour franchir le pas, avant une conférence à l'ONU sur le sujet à laquelle il participera le 18 juin.

Lors d'une conférence de presse à Singapour, il a aussi affirmé que les Européens devaient "durcir la position collective" contre Israël, "s'il n'y a pas une réponse qui est à la hauteur de la situation humanitaire qui est apportée dans les prochaines heures et les prochains jours" dans la bande de Gaza.

Dans ce cas, l'Union européenne devra "appliquer" ses "règles", "c'est-à-dire mettre un termes à des processus qui supposent le respect des droits de l'Homme, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, et appliquer des sanctions", a-t-il estimé, en référence à l'accord d'association entre les Vingt-Sept et Israël, qui va être réexaminé.

"Et donc oui, nous devons durcir notre position parce que c'est aujourd'hui une nécessité, mais j'ai encore l'espoir que le gouvernement d'Israël infléchira la sienne et que nous aurons enfin une réponse humanitaire", a-t-il ajouté.

La France copréside avec l'Arabie saoudite du 17 au 20 juin à l'ONU, à New York, une conférence internationale sur la solution dite à deux Etats, israélien et palestinien.

Sans dire clairement s'il reconnaîtrait un Etat palestinien à cette occasion, Emmanuel Macron a estimé vendredi que "la création d'un Etat palestinien" sous conditions était "pas simplement un devoir moral, mais une exigence politique".

Il en a énuméré les conditions : "libération des otages" détenus par le Hamas, "démilitarisation" du mouvement islamiste palestinien, sa "non-participation" à la gouvernance de cet Etat, une "réforme de l'Autorité palestinienne", la reconnaissance, par le futur Etat, d'Israël et de "son droit à vivre en sécurité", et la "création d'une architecture de sécurité dans toute la région".

"C'est ce que nous essaierons de consacrer par un moment important le 18 juin ensemble, et j'y serai", a-t-il dit au sujet de la conférence à l'ONU.