A Khartoum, bataille meurtrière pour le QG de la police

Les Soudanais transportent leurs affaires alors qu'ils fuient les combats en cours dans la capitale Khartoum le 24 juin 2023. (Photo par AFP)
Les Soudanais transportent leurs affaires alors qu'ils fuient les combats en cours dans la capitale Khartoum le 24 juin 2023. (Photo par AFP)
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Publié le Lundi 26 juin 2023

A Khartoum, bataille meurtrière pour le QG de la police

  • Dimanche soir, es paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) annonçaient dans un communiqué une «victoire dans la bataille pour le QG de la police»
  • Cette prise, si elle n'est pas renversée, «aura un impact important sur la bataille de Khartoum», décrypte un ancien officier de l'armée, sous le couvert de l'anonymat

KHARTOUM: Au moins 14 civils ont été tués dans les combats autour du quartier général de la police à Khartoum, dont la prise par les paramilitaires pourrait changer la donne dans la capitale du Soudan en guerre, affirme lundi un ancien officier de l'armée.

Dimanche soir, après deux mois et demi de guerre contre l'armée dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) annonçaient dans un communiqué une "victoire dans la bataille pour le QG de la police".

"Nous contrôlons totalement ce QG (...) et nous avons saisi un grand nombre de véhicules, d'armes et de munitions", ajoutait le communiqué, énumérant la prise de dizaines de pick-ups, de blindés et de chars.

Cette prise, si elle n'est pas renversée, "aura un impact important sur la bataille de Khartoum", décrypte lundi pour l'AFP un ancien officier de l'armée, sous le couvert de l'anonymat.

Contrôle et menace 

Ce QG, en bordure sud de Khartoum, "garantit le contrôle de l'entrée sud de la capitale" aux FSR, affirme cet interlocuteur. La présence des paramilitaires dans cette zone constitue en outre "une menace sérieuse sur le QG du corps blindé mécanisé", l'un des grands atouts de l'armée dans le sud de Khartoum, poursuit l'ancien officier.

Et même si les FSR venaient à perdre cette position stratégique, les vidéos diffusées par leur propagande montrent leurs hommes s'emparant d'importants stocks d'armes et de munitions --l'assurance de pouvoir poursuivre encore longtemps la guerre d'usure lancée le 15 avril.

Les paramilitaires, comme depuis le début du conflit, ne fournissent aucun chiffre sur leurs pertes dans ces violents combats à l'artillerie et sous les raids aériens de l'armée.

Mais selon une source au sein de l'armée, les FSR ont perdu "plus de 400 hommes" dans la prise de ce QG.

L'ONG Acled recense plus de 2 800 morts dans la guerre au Soudan, un bilan largement sous-estimé car aucun des belligérants n'a rendu publiques ses pertes et de nombreux corps jonchent encore les rues de Khartoum ou du Darfour, vaste région de l'ouest frontalier du Tchad, où les affrontements sont les plus violents.

Dimanche encore, "14 civils, dont deux enfants ont été tués" aux abords du QG de la police, rapporte un réseau de militants qui tentent d'organiser les secours et les évacuations vers les rares hôpitaux encore en fonctionnement dans la zone.

En outre, "217 blessés sont arrivés, dont 72 dans un état critique et 147 ont été opérés" après avoir été touchés par "des balles perdues, les raids aériens ou les tirs croisés de roquettes" au coeur de quartiers résidentiels, poursuit ce comité de militants.

«Roquettes sur les maisons»

Depuis le début de la guerre, deux tiers des établissements de santé sont hors service: certains ont été bombardés, d'autres sont occupés par des belligérants ou au coeur des combats. Ceux restés ouverts doivent composer avec des réserves de médicaments quasiment à sec, de longues coupures d'eau et d'électricité et des soignants ayant fui ou ayant été emportés par la guerre.

Les combats se poursuivent également à Nyala, chef-lieu du Darfour-Sud, où au moins 12 civils ont été tués dimanche, selon un médecin qui là encore prévenait que de nombreux blessés et morts n'étaient pas recensés tant la violence des combats empêchait les déplacements.

Dans la nuit, des habitants de Nyala ont fait état de tirs intenses de l'artillerie. "Des roquettes tombent sur des maisons de civils", a rapporté l'un d'eux à l'AFP.

Chaque jour, de nouveaux déplacés fuient les combats, mais aussi les violences sexuelles et les pillages devenus légion.

En tout, plus de 2,5 millions de personnes ont quitté leur maison. Plus d'un demi-million ont traversé des frontières, principalement vers l'Egypte, au Nord, et le Tchad à l'ouest, selon l'ONU.


Le ministre israélien de la Défense s'oppose à ce qu'Israël contrôle Gaza après la guerre

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • «Je le répète clairement: je n'accepterai pas l'établissement d'une administration militaire israélienne dans Gaza, Israël ne doit pas avoir de contrôle civil sur la bande de Gaza»
  • Netanyahu avait plus tôt estimé vaine toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza avant que le Hamas soit anéanti

TEL-AVIV: Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, s'est opposé mercredi à ce qu'Israël exerce un "contrôle" militaire ou civil sur la bande de Gaza une fois la guerre terminée et appelé à une alternative palestinienne au Hamas pour gouverner le territoire palestinien.

"Je le répète clairement: je n'accepterai pas l'établissement d'une administration militaire israélienne dans Gaza, Israël ne doit pas avoir de contrôle civil sur la bande de Gaza", a déclaré M. Gallant lors d'un point de presse.

"J'appelle le Premier ministre Benjamin Netanyahu à (...) déclarer qu'Israël ne mettra pas en place un contrôle civil sur la bande de Gaza (...) pas en place une direction militaire dans la bande de Gaza et qu'une alternative gouvernementale au Hamas va être préparée immédiatement", a-t-il ajouté.

M. Netanyahu avait plus tôt estimé vaine toute discussion sur l'avenir de la bande de Gaza avant que le Hamas soit anéanti. "Les discours sur le +jour d'après+, tant que le Hamas n'est pas détruit, resteront de simples mots, des mots vides de contenu", a-t-il déclaré.

"La fin de la campagne militaire doit s'accompagner d'une action politique", a répondu M. Gallant, alors qu'Israël mène depuis près de 10 jours des opérations au sol dans Rafah, à l'extrême-sud du territoire palestinien, pour y anéantir les derniers bataillons du mouvement islamiste palestinien.

Selon M. Gallant, "le +jour d'après le Hamas+ n'existera qu'avec des entités palestiniennes prenant le contrôle de Gaza, accompagnées par des acteurs internationaux, formant une alternative de gouvernement au régime du Hamas. C'est, par dessus tout, dans l'intérêt de l'Etat d'Israël".

"L'idée d'une direction militaire et civile dans Gaza" est "négative et dangereuse pour l'Etat d'Israël", a-t-il insisté.

Si cela devait arriver "l'administration militaire de Gaza deviendrait le principal effort militaire et sécuritaire de l'Etat d'Israël ces prochaines années (...). Le prix à payer serait un bain de sang et des victimes, ainsi qu'un lourd coût économique".

Volée de critiques

Selon lui, le "plan de bataille" présenté par l'appareil militaire après l'attaque sanglante menée le 7 octobre par le Hamas en Israël, prévoyait d'oeuvrer "simultanément" à la destruction militaire du Hamas et "à la mise en place d'une alternative gouvernementale palestinienne non hostile" à Israël.

"J'ai soulevé ce sujet de façon répétée au gouvernement et n'ai reçu aucune réponse", a déploré M. Gallant.

"La première condition pour préparer le terrain à une autre entité est de détruire le Hamas et le faire sans chercher des excuses", a réagi sur Telegram M. Netanyahu, semblant implicitement critiquer le bilan de son ministre.

"Le ministre de la Défense qui a échoué le 7 octobre et qui continue d’échouer encore aujourd’hui (...) doit être remplacé afin d’atteindre les objectifs de la guerre", a lui réagi le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, d'extrême droite.

"Le peuple israélien n’acceptera pas de remettre Gaza au contrôle de l’Autorité terroriste palestinienne" et sa sécurité "ne sera assurée que par la détermination à gagner" a pour sa part rétorqué le ministre de la Justice, Yariv Levin, membre du Likoud de M. Netanyahu.

M. Gallant a "annoncé aujourd'hui son soutien à la création d'un Etat terroriste palestinien", a fustigé Betzalel Smotrich, ministre des Finances d'extrême droite.

L'attaque du Hamas a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Plus de 250 personnes ont été enlevées et 128 restent captives à Gaza, dont 36 considérées mortes, selon l'armée.

L'offensive israélienne déclenchée en riposte à Gaza a fait plus de 35.000 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

 


Pour Erdogan, Israël s'en prendra à la Turquie si le Hamas est vaincu

Le président turc Recep Tayyip Erdogan (AP)
Le président turc Recep Tayyip Erdogan (AP)
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  • La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël
  • « Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza», a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara

ISTANBUL: Le président turc Recep Tayyip Erdogan a soutenu mercredi qu'Israël s'en prendra à la Turquie "tôt ou tard" s'il parvient à défaire le Hamas dans la bande de Gaza.

"Ne pensez pas qu'Israël s'arrêtera à Gaza", a lancé le chef de l'Etat aux députés de son parti, l'AKP, à Ankara.

"Si on ne l'arrête pas, cet État voyou et terroriste jettera tôt ou tard son dévolu sur l'Anatolie", a-t-il jugé, faisant référence à la partie de la Turquie située en Asie mineure et qui représente la plus grande partie de son territoire.

La Turquie, rare pays à majorité musulmane à reconnaître Israël, a récemment suspendu ses relations commerciales avec Israël pour le "forcer à accepter un cessez-le-feu et à augmenter le volume d'aide humanitaire entrant" à Gaza.

Contrairement aux Etats-Unis, à Israël et à l'Union européenne qui considèrent le Hamas comme une organisation terroriste, Recep Tayyip Erdogan multiplie les déclarations de soutien au mouvement palestinien.

"Nous continuerons à soutenir le Hamas, qui lutte pour l'indépendance de son propre pays et qui défend l'Anatolie", a-t-il affirmé devant les députés de l'AKP.

Le 7 octobre, des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque contre Israël, faisant plus de 1.170 morts, majoritairement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 128 restent captives à Gaza, dont 36 seraient mortes, selon l'armée.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas, menant une vaste opération militaire dans la bande de Gaza, qui a fait plus de 35.000 morts, selon un nouveau bilan communiqué lundi par le ministère de la Santé du Hamas.

 

 


L'émir du Koweït demande au nouveau gouvernement de mener des réformes

L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah. (AFP)
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  • L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement
  • Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril

RIYAD: L’émir du Koweït, le cheikh Mechaal al-Ahmed al-Jaber al-Sabah, s’est entretenu mercredi avec le nouveau Premier ministre et son gouvernement.

Selon l’agence de presse du Koweït, le cheikh Mechaal a déclaré: «Nous entamons une nouvelle phase de réformes, ce qui signifie que des mesures sérieuses doivent être prises.»

Il a ajouté que les ministres devraient «accélérer la mise en œuvre des projets de développement tant attendus, s’occuper des dossiers nécessaires et travailler sur les projets d’infrastructure, améliorer les soins de santé et le système éducatif et veiller à la transparence et à la préservation des fonds publics».

Le cheikh Mechaal a nommé le cheikh Ahmed Abdallah al-Ahmed al-Sabah au poste de Premier ministre en avril et il a dissous le Parlement vendredi dernier lors d’un discours télévisé.

Il a exhorté les ministres à faire en sorte que le Koweït dispose d’une économie forte et durable en investissant dans le capital humain et en assurant la promotion de l’innovation et de la recherche scientifique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com