Crise au Niger, nouveau revers pour Macron en Afrique

Emmanuel Macron a aussi brandi le spectre d'une réplique "immédiate et intraitable" en cas d'attaque contre les intérêts de la France, des propos jugés interventionnistes par la junte. (AFP)
Emmanuel Macron a aussi brandi le spectre d'une réplique "immédiate et intraitable" en cas d'attaque contre les intérêts de la France, des propos jugés interventionnistes par la junte. (AFP)
Short Url
Publié le Mercredi 02 août 2023

Crise au Niger, nouveau revers pour Macron en Afrique

  • «L'histoire se répète, les déboires s'accumulent. Si les putschistes se maintiennent au pouvoir à Niamey, il sera très difficile d'y laisser nos soldats» prés de 1 500 relève une experte
  • La question pourrait aussi se poser à terme au Tchad où stationnent quelque 1 000 soldats français

PARIS: Mali, Burkina Faso, Niger: Emmanuel Macron ambitionnait de "rénover" les relations de la France avec ses anciennes colonies africaines. Il encaisse au contraire des revers dans la région qui interrogent sur l'avenir de la présence militaire française.

Décembre 2018: Paris restera engagée contre les jihadistes au Sahel "jusqu'à ce que la victoire soit complète", assure résolumment le chef de l'Etat.

Cinq ans plus tard, les soldats français ont quitté le Mali et le Burkina Faso théâtres de coups d'Etat. Plus au sud, ils ont dû se retirer de Centrafrique.

Le putsch militaire de la semaine dernière au Niger, dernier point d'appui du dispositif antijihadiste de la France dans la région, risque de fragiliser encore davantage la politique macronienne.

"L'histoire se répète, les déboires s'accumulent", relève auprès de l'AFP Pascal Boniface, directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques. "Si les putschistes se maintiennent au pouvoir à Niamey, il sera très difficile d'y laisser nos soldats", près de 1.500.

La question pourrait aussi se poser à terme au Tchad où stationnent quelque 1.000 soldats français.

Un retrait du Niger n'est "pas du tout à l'ordre du jour", a affirmé mardi l'état-major français.

Et la junte nigérienne n'a, à ce stade, pas remis en cause les accords de défense avec Paris comme l'avaient fait les généraux maliens et burkinabè.

"C'est une erreur d'avoir tout misé sur le Niger et le Tchad, des pays fragiles politiquement", lors du redéploiement des forces française, estime pourtant François Gaulme, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales. Il juge aussi "inéluctable" le départ des militaires français du Niger si le général putschiste Abdourahamane Tiani reste en place.

En finir avec la Françafrique 

Emmanuel Macron est le premier chef d'Etat français né après les indépendances des anciennes colonies d'Afrique.

Peu après son élection en 2017, dans un discours à Ouagadoudou, il avait assuré vouloir en finir avec la "Françafrique" même s'il n'a jamais explicitement utilisé ce terme qui recouvre les réseaux politiques et d'affairisme post-coloniaux.

Depuis, il ne cesse de plaider pour un changement de méthode, un partenariat d'égal à égal. En 2020, il avait même affirmé au magazine Jeune Afrique qu'"entre la France et l'Afrique, ce doit être une histoire d'amour".

Las, le sentiment anti-français n'a cessé de croître au Sahel. Instrumentalisé par la Russie, qui même si elle n'est pas à l'origine du coup d'Etat au Niger, pourrait en profiter pour conforter sa place sur le continent, notamment via la milice Wagner.

Des milliers de personnes soutenant le putsch ont manifesté violemment dimanche devant l'ambassade de France à Niamey, scandant des slogans anti-français et brandissant des drapeaux russes. Paris a réagi en procédant à l'évacuation, toujours en cours, de ressortissants.

Emmanuel Macron a aussi brandi le spectre d'une réplique "immédiate et intraitable" en cas d'attaque contre les intérêts de la France, des propos jugés interventionnistes par la junte.

"On lui reproche depuis son premier quinquennat d'être arrogant, notamment dans ses relations avec certains chefs d'Etat africains", note en outre François Gaulme. Mais, le problème réside surtout dans "la distance entre les discours et les actes".

"Dans les actes", explique-t-il, "le système français n'a vraiment pas changé, c'est toujours des bases militaires, de l'aide au développement et le système du franc CFA", un accord monétaire qui, malgré les réformes, reste toujours considéré comme un outil de contrôle.

Changement de logiciel 

"Lutte contre la pauvreté et le réchauffement climatique (...) restructuration des dettes, entrepreneuriat, coopération culturelle. Beaucoup de choses ont été menées afin de sortir du prisme militaire", tempère une source diplomatique française. "Emmanuel Macron a voulu opérer un changement de logiciel ambitieux dans notre relation avec les pays d'Afrique. Tout cela ne peut s'inscrire que dans du temps long".

Les relations entre Paris et ses anciennes colonies africaines sont houleuses depuis des décennies.

"Il faut aller au-delà de l'obsession anti-Macron si l'on veut faire une analyse structurelle correcte de la situation", observe Achille Mbembe, professeur d'histoire et de sciences politiques à l'université du Witwatersrand, à Johannesburg.

Et de pointer la responsabilité des différents présidents français qui se sont succédé: "On fait face à une lame de fond historique qui a trait à l'échec de la décolonisation".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'institut Montaigne, remarque, lui, qu'il ne faut pas réduire la crise au Niger à "une question franco-nigérienne". "Beaucoup d'autres pays sont impliqués".


A l’IMA: le leadership féminin au cœur du dialogue franco-saoudien

La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. (AFP)
Short Url
  • En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié »
  • Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années

PARIS: La deuxième édition du French-Saudi Youth Business Club s’est tenue dans l’enceinte symbolique de l’Institut du Monde Arabe (IMA), plaçant cette année le leadership féminin au centre des échanges. 

Il s’agit d’un thème fort, en phase avec les mutations profondes que connaissent la France et l’Arabie saoudite, et un reflet d’une ambition commune qui consiste à faire des femmes des piliers de la transformation économique et sociale.

Créé à Paris, le Club agit de part et d’autre de la Méditerranée, promouvant le dialogue entre jeunes entrepreneurs francophones et saoudiens, il se positionne comme une passerelle culturelle et économique, mettant en lumière le rôle croissant des femmes dans les dynamiques contemporaines.

En ouverture, Jack Lang, président de l’IMA, a salué l’évolution du Royaume et rappelé la genèse de l’Institut, né en 1975 d’un accord entre la France et l’Arabie saoudite pour devenir « un pont de paix, de culture et d’amitié ».

Aujourd’hui assuré t-il, l’IMA est « le haut lieu du rayonnement de la culture arabe dans ses milliers de facette », et une vitrine des transformations qu’a connu le royaume saoudien en quelques années.

Ludovic Pouille, ancien ambassadeur de France à Riyad, et directeur de la diplomatie économique au ministère des affaires étrangères, a mis en avant les avancées remarquables obtenues dans le cadre de la Vision 2030. 

La participation des femmes au marché du travail est passée de 22 % en 2016 à 33,5 % en 2024, dépassant les objectifs initiaux, et de nombreuses femmes occupent désormais des postes clés, vice-ministre du Tourisme, dirigeantes d’entreprises, scientifiques, astronautes, artistes. 

« Les Saoudiennes prennent leur destin en main à une vitesse phénoménale », a-t-il salué.

Mariam Khattab, directrice générale de la fondation Mosaïk RH, qui œuvre pour faire émerger un modèle du marché de l’emploi totalement inclusif a livré un témoignage inspirant sur l’hybridation culturelle comme force d’adaptation et d’innovation. 

« Nos différences ne nous éloignent pas, elles sont des passerelles », a-t-elle affirmé, appelant les entreprises à refléter la diversité de la société et à donner toute leur place aux femmes.

Mazen Hakka, président du Saudi-French Business Group de Jeddah, a pour sa part insisté sur la solidité des liens économiques franco-saoudiens et présenté le protocole signé avec le French-Saudi Youth Business Club, en soutien aux jeunes pousses et à la transmission entre générations. 

Il s’agit d’« un partenariat entre l’expérience et les talents de demain », a-t-il résumé.

Leïla Grison, directrice du Women’s Forum, a salué les avancées rapides du Royaume en matière de droits des femmes, tout en pointant les lacunes françaises : 45 % des PME saoudiennes sont dirigées par des femmes, contre un accès très limité au financement pour les entrepreneures françaises. 

« Ce qu’il manque, ce sont les leviers pour libérer le pouvoir d’agir », a-t-elle dit, pour conclure par cette interrogation : « Si les femmes étaient le pont le plus solide entre nos deux pays ? »

Hadil Ejja, cheffe de projet à la Chambre de commerce et d’industrie, a livré un témoignage personnel fort, détaillant son expérience du terrain.

Née en Arabie saoudite et formée en France, elle incarne ce dialogue vivant entre deux cultures. « Les femmes sont les clés du changement. Elles construisent des récits, tissent des liens, inspirent le mouvement », a-t-elle déclaré avec émotion.

Mohamed Mourchid, président du French-Saudi Youth Business Club, a clôturé les interventions avec un appel à repenser le dialogue : « Nous, les hommes, avons beaucoup parlé des femmes. Il est temps d’apprendre à parler avec elles, et surtout à les écouter. » 

Pour lui, le dialogue inter-culturel est aussi un espace de justice, de mémoire et de reconnaissance.

La soirée placée s’est achevée par la signature d’un mémorandum d’accord entre le Club, le Saudi French Business Group et Mosaïk RH, scellant leur engagement commun en faveur de l’entrepreneuriat inclusif. 

Elle s’est poursuivie en musique avec une performance du virtuose Ehab Abdin et une exposition de l’artiste Manuel Dampeyroux, jeune talent franco-saoudien.

 


Léa Salamé annonce son départ de la matinale de France Inter

Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France. (AFP)
Short Url
  • Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017
  • "France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth

PARIS: Pressentie pour succéder à Anne-Sophie Lapix au 20H de France 2, Léa Salamé a annoncé jeudi son départ de la matinale de France Inter qu'elle co-animait depuis 2017, a indiqué dans un communiqué la direction de la radio la plus écoutée de France.

La journaliste de 45 ans "a annoncé à la direction de France Inter son souhait de quitter la matinale pour de nouveaux projets professionnels", a déclaré la station dans son communiqué. "Son histoire avec France Inter n'est pas terminée", a toutefois ajouté la directrice de la radio, Adèle Van Reeth, évoquant des discussions autour de "nouveaux projets pour l'avenir".

Pilier avec elle de la matinale, Nicolas Demorand doit rester sur France Inter à la rentrée, mais pas forcément sur cette tranche horaire, a-t-on précisé au sein de la direction.

Léa Salamé a commencé sa carrière à France 24 et iTélé (devenue CNews en 2017). Elle a mené à partir de 2014 une interview à 7H50 sur France Inter, avant de prendre les rênes de la matinale au côté de Nicolas Demorand à partir de 2017.

"France Inter lui doit beaucoup" et "c'est une fierté de voir la journaliste incontournable qu'elle est devenue aujourd’hui", souligne Adèle Van Reeth.

Pour sa part, Anne-Sophie Lapix, visage du 20H de France 2 depuis huit ans, va en quitter les commandes sur décision de la direction de France Télévisions. Elle présentera son dernier JT sur la chaîne publique le 26 juin, un départ finalement avancé.

La journaliste a rapidement trouvé un point de chute: elle rejoindra à la rentrée la radio RTL pour y animer la tranche 18H00-20H00, ainsi que la chaîne M6 pour une interview le dimanche.


Macron en Norvège lundi et mardi avant le sommet de l'Otan

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros. (AFP)
Short Url
  • "La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité"
  • Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient"

PARIS: Le président français Emmanuel Macron se rendra lundi et mardi en Norvège pour renforcer la coopération notamment en matière de défense avant de se rendre au sommet de l'Otan, a annoncé jeudi l'Elysée.

Pour cette première visite d'un chef de l'Etat français dans le pays nordique depuis 1984, les deux pays "rehausseront leur relation au rang de partenariat stratégique, avec la signature d'un accord qui viendra structurer et renforcer des coopérations déjà denses en matière de sécurité et de défense, de compétitivité, d'innovation et de technologies avancées, de transition énergétique et écologique", a déclaré la présidence française.

"La visite soulignera l'engagement continu de la France dans la région nordique et arctique, notamment en matière de sécurité", a-t-elle ajouté, après une étape de quelques heures au Groenland, territoire autonome danois, où Emmanuel Macron a exprimé dimanche la "solidarité européenne" face aux visées des Etats-Unis de Donald Trump.

Enfin, le déplacement en Norvège, pays membre de l'Otan mais pas de l'Union européenne, sera "l'occasion de réaffirmer la position européenne face aux conflits en Ukraine et au Proche et Moyen-Orient".

"En cette période d'incertitude, il est d'autant plus important de pouvoir discuter de nos intérêts et priorités communs", a indiqué de son côté le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre, cité dans un communiqué.

"Nous sommes unis dans la lutte pour la liberté et l'indépendance de l'Ukraine. La France, avec le Royaume-Uni, dirige notamment les efforts visant à coordonner le soutien européen à l'Ukraine, auxquels participe également la Norvège", a-t-il ajouté.

La France est en lice, via Naval Group, face à des concurrents britanniques, allemands et américains, pour fournir cinq ou six frégates à la Norvège, qui doit rendre sa décision sous peu. Ce contrat est estimé à plusieurs milliards d'euros.

Emmanuel Macron doit ensuite participer mardi et mercredi au sommet de l'Alliance atlantique à La Haye, aux Pays-Bas.