Bâtir la transition énergétique: les «  écoles des réseaux  » électriques font leur première rentrée

Un agriculteur conduit une moissonneuse-batteuse pour récolter du soja sous des panneaux solaires suspendus sur un site agrivoltaïque à Amance, dans l'est de la France, le 12 octobre 2022. (AFP).
Un agriculteur conduit une moissonneuse-batteuse pour récolter du soja sous des panneaux solaires suspendus sur un site agrivoltaïque à Amance, dans l'est de la France, le 12 octobre 2022. (AFP).
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Publié le Lundi 09 octobre 2023

Bâtir la transition énergétique: les «  écoles des réseaux  » électriques font leur première rentrée

  • Fabrication d'équipements, de câbles, raccordement d'éoliennes et de champs photovoltaïques au réseau: la filière, qui représente près de 1.600 entreprises et quelque 100.000 salariés en France, estime qu'environ 8.300 emplois sont à pourvoir
  • Le distributeur Enedis prévoyait d'embaucher 2.900 personnes en 2023, 10% de plus qu'en 2022, notamment pour raccorder éoliennes et parcs photovoltaïques au réseau

ANGERS: "Si ça bipe, c'est pas bon!" Maël Qéau, élève de terminale professionnelle, vient de tester l'absence de tension à partir d'un disjoncteur, un des savoirs de base dispensés dans les nouvelles "écoles des réseaux" destinées à bâtir et entretenir le réseau électrique de demain, adapté à la transition énergétique.

Avant de passer à l'action avec une sorte de voltmètre amélioré, Maël, 17 ans, a consciencieusement posé un tapis de caoutchouc sur le sol, enfilé des gants isolants et une visière par-dessus ses lunettes et son catogan, dans son atelier du lycée Saint-Aubin La Salle, près d'Angers, établissement privé sous contrat.

Avec lui, ils sont quatre lycéens à s'être laissés convaincre d'expérimenter ce dispositif "écoles des réseaux pour la transition énergétique", mis en place en mars par deux sociétés filiales d'EDF qui gèrent le transport et la distribution d'électricité en France, RTE et Enedis, et l'ensemble du secteur.

Alors que l'industrie peine à recruter, les besoins d'embauche de l'énergie explosent. Fabrication d'équipements, de câbles, raccordement d'éoliennes et de champs photovoltaïques au réseau: la filière, qui représente près de 1.600 entreprises et quelque 100.000 salariés en France, estime qu'environ 8.300 emplois sont à pourvoir en son sein chaque année, dont 3.300 en alternance.

Le gestionnaire des lignes à haute tension RTE a ainsi presque doublé son rythme de recrutement, afin de moderniser et agrandir le réseau français et préparer le pays à une électrification massive, avec environ 700 nouveaux collaborateurs à recruter en 2023, contre 400 habituellement.

Le distributeur Enedis prévoyait d'embaucher 2.900 personnes en 2023, 10% de plus qu'en 2022, notamment pour raccorder éoliennes et parcs photovoltaïques au réseau.

Si ce programme compte des volets reconversion et réinsertion, "le premier axe c'est le partenariat avec les lycées professionnels pour aller chercher les jeunes dès la sortie de la 3e et leur proposer un parcours de la seconde jusqu'au bac pro, et ensuite on les accompagnera jusqu'au BTS et la licence professionnelle, avec une offre de formation adaptée à nos métiers et à nos enjeux", explique à l'AFP Catherine Bobo, directrice du projet et salariée d'Enedis.

« Engouement »

Les jeunes en bac pro "métiers de l'électricité" vont avoir "30% de contenus spécifiques d'enseignements liés aux réseaux électriques, ce qui va nous permettre de les faire monter en compétence sur nos sujets et on va les prendre en stage dans les entreprises partenaires du projet", précise-t-elle, ajoutant que "chaque jeune" sera suivi par un mentor, salarié de l'entreprise où il effectue son stage.

Elle rappelle la difficulté à "trouver des terrains de stages", en écho à la réforme des lycées pro lancée en cette rentrée par Emmanuel Macron et dont l'amélioration de l'insertion professionnelle constitue un objectif.

Preuve que le dispositif a séduit le gouvernement, il doit être inauguré officiellement vendredi à Dijon, par la ministre déléguée à l'Enseignement professionnel Carole Grandjean, avec la présidente d'Enedis Marianne Laigneau.

Michel Chotard, directeur du lycée d'Angers, soulève néanmoins un "paradoxe", entre le fort besoin de recrutement des entreprises et la "frilosité à prendre des stagiaires".

"En tant que professionnels de la formation, on y voit une vraie opportunité d'asseoir la professionnalisation et de sécuriser le parcours de formation, le jeune y voit la certitude d'avoir un terrain de stage garanti sur deux ans", ajoute-t-il.

Nombre de chefs d'établissements, du public comme du privé, semblent en tout cas avoir été séduits: pour cette première rentrée à l'échelle nationale, Mme Bobo tablait sur dix classes dans dix lycées, et quelque 250 jeunes au total dans cette spécialité. Et la réalité "a dépassé les ambitions initiales" avec 40 lycées qui proposent cette formation à la rentrée. Soit 120 classes et quelque 3.000 élèves de seconde, première et terminale.

Un "engouement" que Mme Bobo espère confirmer l'an prochain et même voir s'amplifier, avec un doublement des élèves en bac pro sur cette spécialité et le déploiement de BTS, afin de profiter au mieux du maillage des lycées professionnels sur le territoire : "on a besoin de monde partout !"


La France remet en chantier la très impopulaire réforme des retraites

Le Premier ministre français François Bayrou quitte la salle après avoir prononcé un discours à l'issue d'une réunion du Comité interministériel de contrôle de l'immigration (CICI) à l'hôtel Matignon à Paris, le 26 février 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou quitte la salle après avoir prononcé un discours à l'issue d'une réunion du Comité interministériel de contrôle de l'immigration (CICI) à l'hôtel Matignon à Paris, le 26 février 2025. (AFP)
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  • La France a remis en chantier jeudi la très impopulaire réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron et qui a reporté l'âge de départ de 62 à 64 ans
  • Pour échapper à la censure, le Premier ministre François Bayrou avait consenti mi-janvier à rouvrir ce dossier, après la très forte contestation de la réforme de 2023, mais à condition que cela aille vite et que syndicats et au patronat parviennent d'ici

PARIS: La France a remis en chantier jeudi la très impopulaire réforme des retraites voulue par le président Emmanuel Macron et qui a reporté l'âge de départ de 62 à 64 ans, le gouvernement laissant cependant seulement trois mois et une marge de manoeuvre étroite aux partenaires sociaux pour négocier.

Pour échapper à la censure, le Premier ministre François Bayrou avait consenti mi-janvier à rouvrir ce dossier, après la très forte contestation de la réforme de 2023, mais à condition que cela aille vite et que syndicats et au patronat parviennent d'ici "fin mai" à un accord.

Après avoir initialement exigé des partenaires sociaux qu'ils ne retouchent le texte sans dégrader l'équilibre financier du système de retraites, il leur a même demandé, dans une lettre mercredi soir, de "rétablir l'équilibre financier" du système dès 2030.

Cette obligation de trouver des économies supplémentaires ne va pas faciliter la tâche aux partenaires sociaux, réunis à partir de 14H00 dans des locaux des services du Premier ministre.

Dans la salle du Conseil d'orientation des retraites siègeront les cinq syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) et les trois organisations patronales (Medef, CPME, U2P)représentatifs au niveau interprofessionnel, mais aussi la FNSEA (agriculture) et le syndicat Unsa.

Une configuration critiquée qui exclut un syndicat plus à gauche, Solidaires, la FSU pour la fonction publique, ou encore l'Udes (employeurs de l'économie sociale et solidaire.

Premier syndicat, la CFDT voit dans ce chantier de réforme de la réforme "une vraie opportunité", selon son numéro deux Yvan Ricordeau. Elle espère des amélioration notamment sur "la prise en compte de la pénibilité et le renforcement du droit des femmes".

La CGT a notamment demandé de chiffrer le coût d'un retour de l'âge de départ à 62 ans.

Les propositions financières du patronat devraient diverger fortement de celles présentées par les syndicats. Pour le négociateur de la CGT Denis Gravouil, "le patronat mène une campagne de pub extrêmement puissante sur la retraite par capitalisation".

Le système de retraites français fonctionne actuellement par répartition, les actifs cotisant pour leurs aînés partis en retraite.

Jeudi, côté patronal, le président du Medef Patrick Martin qui fait du report de l'âge de départ une condition sine qua non de la viabilité du système, s'est dit "pessimiste" quand à l'issue des négociations.

La Cour des comptes a évalué la semaine dernière, dans un rapport qui doit servir de base aux discussions, que le déficit du système de retraites devrait atteindre 6,6 milliards d'euros en 2025, et se "stabiliser" jusqu'en 2030 avant de se creuser davantage.

Le gouvernement s'est engagé à ce que tout accord, même partiel, sera soumis au Parlement.


Restrictions d'accès par la France : l'Algérie exprime sa « surprise » selon le ministère

Drapeau de l'Algérie (Photo, AFP)
Drapeau de l'Algérie (Photo, AFP)
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  • Alger n'a « aucunement été informé » de ces mesures visant des « ressortissants algériens titulaires de documents de voyage spéciaux les exemptant de formalités de visa », a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères.
  • Le minstre algérien a également souligné que « toute mesure attentatoire aux intérêts de l'Algérie fera l'objet de mesures réciproques, strictes et immédiates ».

ALGER : L'Algérie a fait part mercredi de sa « surprise » et de son « étonnement » après l'annonce la veille par Paris de mesures de restriction d'accès à la France pour certains dignitaires algériens, en dénonçant une nouvelle « provocation ».

Alger n'a « aucunement été informé » de ces mesures visant des « ressortissants algériens titulaires de documents de voyage spéciaux les exemptant de formalités de visa », a indiqué le ministère algérien des Affaires étrangères dans un communiqué cité par l'agence APS.

Cette annonce « s'inscrit dans la longue liste des provocations, des intimidations et des menaces dirigées contre l'Algérie », a-t-il affirmé.

Mardi soir, en pleine crise avec Alger, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a révélé que des « mesures de restriction de circulation et d'accès au territoire national pour certains dignitaires algériens » avaient été prises.

M. Barrot s'est également dit « prêt à en faire davantage » si la coopération franco-algérienne « n'est pas relancée ».

Les relations avec Alger, déjà très tendues, se sont encore dégradées après l'attentat meurtrier commis samedi à Mulhouse, dans l'est de la France. Un Algérien de 37 ans en situation irrégulière est accusé d'avoir tué à l'arme blanche un Portugais de 69 ans et d'avoir blessé sept autres personnes.

Les déclarations de M. Barrot interviennent alors que la position à adopter vis-à-vis d'Alger divise profondément le gouvernement français, entre les partisans du « rapport de force », comme le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, et ceux qui plaident pour la voie diplomatique, comme Jean-Noël Barrot.

Le ministère algérien des Affaires étrangères a estimé que l'Algérie était « manifestement devenue l'enjeu de querelles politiques intra-françaises où tous les coups bas politiciens sont permis dans le cadre d'une compétition, dont l'extrême droite est l'instigateur, le référent et le donneur d'ordres ».

Le ministère a déclaré que cela pourrait « avoir des conséquences incalculables sur la relation algéro-française dans toutes ses dimensions ». Il a également souligné que « toute mesure attentatoire à ses intérêts (de l'Algérie, ndlr) fera l'objet de mesures réciproques, strictes et immédiates ».


Algérie : le ministre de la Fonction publique favorable à la révision du traité de 1968

Le ministre français de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, Laurent Marcangeli, quitte le palais présidentiel de l'Élysée après le conseil des ministres hebdomadaire, à Paris, le 19 février 2025. (Photo : Ludovic Marin / AFP)
Le ministre français de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, Laurent Marcangeli, quitte le palais présidentiel de l'Élysée après le conseil des ministres hebdomadaire, à Paris, le 19 février 2025. (Photo : Ludovic Marin / AFP)
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  • Le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, s'est prononcé mercredi pour une révision du traité franco -algérien de 1968.
  • « Évidemment qu'il va être question notamment de notre rapport avec l'Algérie », a indiqué M. Marcangeli.

PARIS : Le ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli, s'est prononcé mercredi pour une révision du traité franco -algérien de 1968, alors qu'un conseil interministériel sur l'immigration se tiendra dans la journée autour de François Bayrou.

Ce traité établit entre autres un régime des visas favorable pour l'Algérie.

« Évidemment qu'il va être question notamment de notre rapport avec l'Algérie », a indiqué M. Marcangeli sur France Info.

« Il y a peu de temps, j'étais encore parlementaire, président du groupe Horizons (à l'Assemblée nationale, NDLR), proche d'Édouard Philippe et je fais partie de ceux qui pensent qu'il faut revoir le traité franco-algérien de 1968 », a affirmé le ministre.

Certains politiques ont régulièrement souhaité ces derniers mois la remise en cause du traité de 1968, à la suite de différentes affaires, comme l'incarcération en Algérie depuis mi-novembre de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal ou la tentative avortée de renvoi en Algérie de l'influenceur algérien Doualemn en janvier, aussitôt renvoyé en France par les autorités algériennes.

Samedi, un Algérien faisant l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF), que le Premier ministre, François Bayrou, a dit avoir été refusé par Alger à dix reprises, est accusé d'avoir tué à l'arme blanche une personne et d'en avoir blessé sept autres à Mulhouse.

Mardi, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a indiqué que « des mesures de restriction de circulation et d'accès au territoire national pour certains dignitaires algériens avaient été prises ».

« Les dignitaires algériens se caractérisent souvent par des prises de positions particulièrement dures à l'égard de la France, qui peuvent également entraîner des réactions de la France », a commenté M. Marcangeli.

« Il y a le traité, qui n'a pas été revu depuis plus de 24 ans, il y a la question des dignitaires, la question des visas, bref, toute une panoplie de mesures. À la fin du comité interministériel, le Premier ministre fera un certain nombre d'annonces qui concerneront très certainement l'Algérie », a déclaré le ministre.

Par ailleurs, interrogé sur la réforme des retraites, M. Marcangeli a estimé que « remettre en cause un certain nombre d'équilibres définis par la loi Borne de 2023 ne lui semblait pas être une bonne politique ».