Stars et remous politiques au programme de la Berlinale

Le directeur artistique de la Berlinale, Carlo Chatrian, et la directrice exécutive, Mariette Rissenbeek, tiennent une conférence de presse le 22 janvier 2024 à Berlin, avant le 74e festival international du film de la Berlinale. (AFP).
Le directeur artistique de la Berlinale, Carlo Chatrian, et la directrice exécutive, Mariette Rissenbeek, tiennent une conférence de presse le 22 janvier 2024 à Berlin, avant le 74e festival international du film de la Berlinale. (AFP).
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Publié le Lundi 12 février 2024

Stars et remous politiques au programme de la Berlinale

  • L'actualité s'est déjà invitée à l'agenda d'un festival qui se veut un "lieu de dialogue et d'inclusion" dans un monde en proie aux conflits
  • Plus largement, cette 74e Berlinale s'ouvre dans un contexte inflammable, après quatre mois de guerre au Proche-Orient

BERLIN: Des stars comme Gael García Bernal et Rooney Mara, un prix à Scorsese, le retour des réalisateurs Abderrahmane Sissako, Bruno Dumont ou Hong Sang-Soo : la Berlinale accueille jeudi son cortège de grands noms du cinéma tout en cherchant un difficile équilibre politique.

L'actualité s'est déjà invitée à l'agenda d'un festival qui se veut un "lieu de dialogue et d'inclusion" dans un monde en proie aux conflits.

En cause, la décision d'annuler l'invitation faite à des élus du parti allemand d'extrême droite AfD, alors que des centaines de milliers d'Allemands ont manifesté ces dernières semaines contre les idées radicales de cette formation.

La présence annoncée de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) à la cérémonie d'ouverture jeudi avait suscité des protestations parmi les professionnels du cinéma allemand.

La Berlinale en a pris acte, soulignant son inquiétude face à "la montée de l'antisémitisme, du sentiment anti-musulman, des discours de haine et d'autres attitudes antidémocratiques". L'AfD a dénoncé un geste "d'exclusion".

Plus largement, cette 74e Berlinale s'ouvre dans un contexte inflammable, après quatre mois de guerre au Proche-Orient.

L'Allemagne a affiché un soutien résolu à Israël depuis l'attaque du 7 octobre 2023 menée par le mouvement islamiste palestinien Hamas sur le territoire israélien, et la guerre d'Israël contre le Hamas qui a suivi dans la bande de Gaza.

Mi-janvier, une campagne de boycott a été lancée par des artistes, dont la prix Nobel de littérature française Annie Ernaux, contre les institutions culturelles allemandes, accusées de réprimer les voix palestiniennes.

La Berlinale a assuré ne pas être touchée par ce boycott alors que d'autres manifestations culturelles à Berlin ont connu des annulations.

Star Wars « version ch'ti »

Autant de sujets qui résonneront à l'écran, d'un film allemand en compétition sur la résistance au nazisme, à une relecture du "Rhinocéros" d'Eugène Ionesco par Amos Gitaï, grande voix du cinéma israélien, avec Irène Jacob.

"La place que prendra la géopolitique à la Berlinale sera une question cette année", confirme pour l'AFP Scott Roxborough, correspondant pour l'Europe du Hollywood Reporter.

Il estime que les directeurs de la Berlinale, qui quitteront cette année leur poste, le feront sans être parvenus à trouver l'équilibre entre "le cinéma politique ou d'art et essai et les blockbusters hollywoodiens", que Berlin peine à attirer à nouveau.

Le légendaire réalisateur américain Martin Scorsese n'en sera pas moins applaudi sur le tapis rouge. Il se verra remettre un Ours d'or d'honneur pour sa carrière. Lui succèderont des acteurs stars, à commencer par l'Irlandais Cillian Murphy - l'un des favoris des Oscars pour son rôle dans "Oppenheimer" - à l'affiche du film d'ouverture.

Sont aussi attendus le Mexicain Gael García Bernal, dans "Another End", en compétition, Rooney Mara, prix d'interprétation à Cannes en 2015 pour "Carol" et qui jouera Audrey Hepburn l'an prochain dans un biopic, ou Omar Sy, qui poursuit sa carrière internationale. Le Sud-Coréen Hong Sang-Soo retrouve Isabelle Huppert.

L'actrice mexicano-kényane Lupita Nyong'o présidera le jury, qui remet l'Ours d'or le 24 février. Elle est la première personnalité noire à occuper ce poste à Berlin. Vingt films sont en lice pour succéder au documentaire "Sur l'Adamant", du Français Nicolas Philibert.

Le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, qui n’avait plus tourné depuis le succès de "Timbuktu", César de la meilleure réalisation en 2015, est de retour avec "Black Tea", une histoire d’amour dans la communauté africaine de Canton.

La Franco-Sénégalaise Mati Diop (Grand Prix à Cannes en 2019 pour "Atlantique") présente "Le Retour", un documentaire sur la restitution des trésors royaux d'Abomey au Bénin, pris lors de la colonisation du pays.

La Tunisie sera représentée avec un premier-long métrage de la réalisatrice Meryam Joobeur.

Et deux ans après la compétition cannoise pour "France", Bruno Dumont revient avec "L'Empire", un "Star Wars", version ch'ti.

Ce remake fantasque, tourné sur ses terres du nord de la France, embarque Fabrice Lucchini ("Ma Loute") et un casting d’actrices françaises demandées: Anamaria Vartolomei ("L’évènement"), Lyna Khoudri et Camille Cottin.


Immersion avec Laura Smet dans la série policière «Surface»

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin. (AFP)
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  • Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon)
  • Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête

PARIS: Faire remonter la mémoire d'un village et revenir une flic à la vie: le roman policier "Surface" d'Olivier Norek est décliné en série à partir de jeudi sur france.tv et de lundi sur France 2, avec une touche fantastique et Laura Smet dans le rôle titre.

Haletant et puissant, le polar dont sont tirés les six épisodes, est paru en 2019 (éd. Michel Lafon). Gros succès de librairie, il a pour personnage central la policière parisienne Noémie Chastain, grièvement blessée au visage après un tir en pleine tête.

Sa hiérarchie la met au placard en l'envoyant dans l'Aveyron dans un village sans histoires. Mais les eaux du lac au fond duquel a été noyé le vieux village imaginaire d'Avalone font remonter à la surface un fût contenant le squelette d'un enfant disparu vingt-cinq ans auparavant. La capitaine de police n'a d'autre choix que de s'atteler à l'enquête, qui sera aussi sa rédemption.

C'est le premier polar d'Olivier Norek, 50 ans, à être adapté en série.

Laura Smet joue Noémie, sombre et teigneuse, à la moitié du visage ravagée. Pas besoin de forcer le trait : "la faille est apparente", soulignait l'actrice lors d'une conférence de presse en juin.

Elle est entourée notamment de Théo Costa-Marini dans le rôle du collègue bousculé par son arrivée, et de Tomer Sisley dans celui du plongeur de la brigade fluviale, obstiné et sensible.

L'équipe du commissariat local est particulièrement attachante, avec le trio Otis Ngoi, Quentin Laclotte Parmentier et Pauline Serieys.

Les co-scénaristes Marie Deshaires et Catherine Touzet ont dû opérer des choix radicaux pour faire tenir l'intrigue en six fois 52 minutes, et captiver le téléspectateur.

Olivier Norek, lui-même scénariste à ses heures ("Engrenages", "Les Invisibles"...), convient qu'il n'aurait pu écrire lui-même cette adaptation: "Le job est de faire exploser le livre et d'en prendre toutes les parties pour reconstruire".

Fantômes et cicatrices 

"Ce qui m'intéresse, c'est de voir la vision de quelqu'un d'autre: de scénaristes, d'un réalisateur, d'acteurs et d'actrices", confie l'écrivain dont le dernier roman paru en 2024, "Les Guerriers de l'hiver" (éd. Michel Lafon) sur la guerre entre la Finlande et l'URSS en 1939-40, sera porté sur grand écran.

Dans "Surface", le réalisateur Slimane-Baptiste Berhoun, déjà aux manettes de la série "Vortex", a ajouté une dimension hypnotique voire fantastique à la série.

Les images sous-marines sont bluffantes. "C'était notre challenge: arriver à raconter cette histoire dans un décor englouti qui devait évoluer au fur et à mesure", dit-il.

La série a été tournée dans une piscine géante à Bruxelles, et entre les départements Tarn et Hérault, non loin de l'Aveyron qu'affectionne Olivier Norek.

Même si le personnage de Noémie s'y immerge à reculons, le monde rural est dépeint sans caricature, comme dans le livre où Olivier Norek a voulu "ne pas donner l'impression que c'est la ville qui regarde la campagne".

Son roman, qui s'est vendu à 500.000 exemplaires en langue française, est paru en six langues. Une traduction anglaise est en cours de négociation, et le livre doit être republié le 21 août, le jour de la mise en ligne de la série.

Norek, ancien policier lui-même et adepte d'une veine réaliste, s'est spécialement attaché à la reconstruction intime de l'enquêtrice. "Elle veut se cacher mais va devoir aller vers les gens, se révéler. C'est ce chemin-là, bien plus que l'intrigue de police, qui m'a intéressé", dit-il.

Un personnage avec lequel Laura Smet s'est mis au diapason: "Cette cicatrice, je la connais. Elle me parle", dit-elle.

"Noémie est quelqu'un d'extrêmement entier, qui a soif de justice. C'est une guerrière", décrit l'actrice qui, à 41 ans, avoue avoir "l'impression d'avoir passé (s)a vie sur un ring".

La fille de Johnny Hallyday et Nathalie Baye est rompue aux transformations, depuis son premier rôle dans "Les Corps impatients" de Xavier Giannoli en 2003, où elle apparaissait la tête rasée. Elle assure qu'il a été "difficile" de "quitter" le personnage de Noémie.


Un atelier à Riyad met en valeur le patrimoine culturel dans les réserves naturelles

En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
En présence de divers spécialistes et experts, l'atelier a exploré les moyens d'exploiter le patrimoine culturel immatériel dans les réserves naturelles. (SPA)
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  • La réserve mène d’importants travaux de restauration, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres, notamment des acacias, sur ses 91 500 km²

RIYAD : L’Autorité de développement de la Réserve royale Imam Abdulaziz ben Mohammed, en collaboration avec la Commission du patrimoine, a organisé un atelier consacré au patrimoine culturel dans les réserves naturelles.

Selon l’Agence de presse saoudienne, cette initiative s’inscrit dans le cadre des efforts nationaux visant à intégrer les dimensions culturelles et environnementales, tout en promouvant l’identité nationale par la préservation et le développement des réserves naturelles.

L’atelier, auquel ont participé de nombreux spécialistes et experts, a exploré les moyens de valoriser le patrimoine culturel immatériel dans les réserves, en soulignant le rôle essentiel des communautés locales dans sa préservation et sa transmission aux générations futures.

Cette initiative reflète les efforts conjoints d’organismes nationaux mobilisés pour préserver le patrimoine culturel, protéger la biodiversité naturelle et créer une expérience touristique intégrée mettant en lumière la richesse de l’identité saoudienne à travers ses dimensions environnementale et culturelle.

Par ailleurs, la réserve mène de vastes travaux de restauration écologique, avec la plantation de centaines de milliers d’arbres — principalement des acacias — sur une superficie de 91 500 km².

Ces efforts s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne, qui vise à revitaliser la végétation de la réserve et à rétablir l’équilibre écologique, selon la SPA.

Les acacias jouent un rôle clé dans cette mission, grâce à leur résistance aux conditions désertiques extrêmes et à leur contribution écologique : pâturage, ombrage, habitat pour la faune, stabilisation des sols, et source de nectar pour un miel de grande qualité.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Carnaval des dattes de Buraidah attire agriculteurs, acheteurs et commerçants

Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)
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  • L’événement annuel connaît une croissance significative et offre de nouvelles opportunités aux agriculteurs

BURAIDAH : Le Carnaval des Dattes de Buraidah a attiré des agriculteurs, acheteurs et commerçants de dattes venus de tout le Royaume et des pays du Conseil de coopération du Golfe.

Des centaines de tonnes de dattes ont été vendues, avec en tête la variété Sukkari, très prisée dans la région de Qassim. Les variétés Khalas, Suqai, Wannana, Barhi, Shaqra, Majdool, Hoshaniyya et bien d’autres connaissent également une forte demande de la part des visiteurs.

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Le marché présentait quotidiennement plus de 100 variétés de dattes provenant des fermes de Qassim. (SPA)

Selon les statistiques officielles du carnaval, plus de 100 variétés de dattes issues des fermes de Qassim sont exposées quotidiennement sur le marché. Le carnaval propose aussi bien des opportunités économiques et sociales pour la communauté locale que des opportunités commerciales pour les agriculteurs et les commerçants.

Cet événement annuel connaît une croissance notable et représente une véritable plateforme pour les producteurs. Une équipe de contrôle qualité inspecte toutes les dattes entrantes afin de s'assurer qu'elles respectent les normes de consommation.

Le carnaval met en avant le travail des jeunes hommes et femmes du secteur, et propose un programme riche en événements, animations, activités et expositions autour des dattes et de leurs dérivés, avec la participation de nombreuses organisations gouvernementales, sociales et caritatives.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com