Urgences: dégradation «sans précédent» des conditions d'accueil et d'exercice des soins

Un homme pousse un fauteuil roulant devant le service d'urgence de l'hôpital d'Arcachon, dans le sud-ouest de la France, le 10 août 2023, après que les autorités ont ouvert les locaux pour que les médecins généralistes puissent voir les patients et tenter de désengorger le service des urgences. (Photo ROMAIN PERROCHEAU / AFP)
Un homme pousse un fauteuil roulant devant le service d'urgence de l'hôpital d'Arcachon, dans le sud-ouest de la France, le 10 août 2023, après que les autorités ont ouvert les locaux pour que les médecins généralistes puissent voir les patients et tenter de désengorger le service des urgences. (Photo ROMAIN PERROCHEAU / AFP)
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Publié le Mercredi 06 septembre 2023

Urgences: dégradation «sans précédent» des conditions d'accueil et d'exercice des soins

  • 157 services d'urgence disent avoir fermé au moins une ligne médicale, en lien avec les fortes tensions sur la disponibilité des médecins urgentistes
  • "La nouveauté, c'est que l'an dernier, c'était quelques services par-ci par-là. Cette année, quasiment tous les départements sont concernés"

STRASBOURG: La situation des services d'urgence et des SMUR a "continué de se dégrader" au cours de l'été 2023 pour atteindre une tension "sans précédent", déplore le syndicat Samu-Urgences de France dans un bilan publié mercredi.

"Le système donne l'illusion d'avoir tenu" indique le syndicat dans un communiqué. "Mais les conditions d'accueil et de soins sont profondément altérées. Les conditions de travail sont devenues insupportables et inhumaines pour nos professionnels épuisés. La sécurité sanitaire n'est parfois plus assurée, y compris pour l'urgence vitale".

Le syndicat, qui regrette "l'absence de recueil centralisé" des données sur les difficultés rencontrées par les services, a réalisé lui-même une enquête auprès des services mobiles d'urgences et de réanimation (SMUR) et des urgences sur les conditions de travail observées en juillet et août.

Selon ce bilan, portant sur "plus de la moitié" des 680 structures d’urgence en France, 163 service d'urgence ont fermé au moins une fois au cours des deux mois d'été, tandis que 166 SMUR ont fermé au moins une unité sur la période.

"La nouveauté, c'est que l'an dernier, c'était quelques services par-ci par-là. Cette année, quasiment tous les départements sont concernés", a souligné auprès de l'AFP Marc Noizet, président du syndicat et chef des urgences et du Samu de Mulhouse (Haut-Rhin).

Fortes tensions sur la disponibilité des médecins urgentistes

De même, 157 services d'urgence disent avoir fermé au moins une ligne médicale, en lien avec les fortes tensions sur la disponibilité des médecins urgentistes, notamment depuis avril 2023 et l'entrée en vigueur de la loi Rist sur l'intérim médical.

"Il y a des tas de service qui tiennent à bout de bras un fonctionnement, avec des médecins en moins pour accueillir les patients", indique le Dr Noizet. "C'est catastrophique en termes de délais d'attente, de sécurité du patient, d'épuisement des équipes et de qualité des soins".

Concernant les SAMU-Centres 15, trois-quarts d'entre eux disent avoir eu besoin de renforts d'assistants de régulation médicale (ARM), mais un tiers n'ont pas pu en trouver.

"Il faut qu'il y ait reconnaissance de la gravité de la situation, et qu'il y ait des investissements, notamment sur l'attractivité hospitalière", a réclamé Marc Noizet.

Le syndicat demande notamment de "fluidifier l'aval des urgences", en augmentant le nombre de lits d'hospitalisation, de revaloriser les salaires des permanences de soin effectuées la nuit ou le week-end, ou encore de renforcer les services de régulation de l'accès aux urgences.

Lors d'une conférence de presse mardi, la Fédération hospitalière de France (FHF) a pour sa part estimé que la situation des services d'urgence s'est dégradée dans 41% des établissements par rapport à 2022, et que l'accès aux lits d'hospitalisation s'est détérioré en un an dans 52% des établissements.

Le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, a présenté d'autres chiffres. "On a 680 services d'urgence en France, 5 ont été entièrement fermés cet été, une quarantaine ont dû fermer ponctuellement", a-t-il assuré mardi matin sur France 2.


France: le gouvernement recherche de 40 milliards d'euros d'économies

Le Premier ministre français François Bayrou écoute le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard lors d'une conférence sur les finances publiques à Paris le 15 avril 2025. (Photo Alain JOCARD / AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou écoute le ministre français de l'Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard lors d'une conférence sur les finances publiques à Paris le 15 avril 2025. (Photo Alain JOCARD / AFP)
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  • la France devra réaliser un effort de 40 milliards d'euros l'an prochain, sous forme « essentiellement » d'économies, pour réduire le déficit public de 5,4 % du PIB — objectif 2025 — à 4,6 % en 2026.
  • La prévision de croissance du gouvernement pour 2025 a été rabotée à 0,7 %, après 1,1 % en 2024, tandis que la dette française s'élevait à 113,7 % du PIB fin septembre, plaçant le pays parmi les plus endettés de la zone euro. 

PARIS : Comment réaliser 40 milliards d'euros d'économies en 2026 pour réduire le déficit, alors que les prévisions de croissance sont revues à la baisse ? Mardi, le chef du gouvernement français François Bayrou va lancer quelques pistes, sous le regard des oppositions que cette perspective fait bondir.

L'exécutif prépare les esprits à un « état d'alerte budgétaire », selon les termes du ministre de l'Économie, Éric Lombard.

Dimanche, celui-ci a planté le décor : la France devra réaliser un effort de 40 milliards d'euros l'an prochain, sous forme « essentiellement » d'économies, pour réduire le déficit public de 5,4 % du PIB — objectif 2025 — à 4,6 % en 2026.

« La trajectoire, c'est 3 % à l'horizon 2029, il faut s'y tenir », a affirmé Laurent Saint-Martin, ministre du Commerce extérieur.

La prévision de croissance du gouvernement pour 2025 a été rabotée à 0,7 %, après 1,1 % en 2024, tandis que la dette française s'élevait à 113,7 % du PIB fin septembre, plaçant le pays parmi les plus endettés de la zone euro. 

Embourbé dans les sondages et souvent taxé d'immobilisme après quatre mois d'exercice, le centriste François Bayrou entend mettre en œuvre une méthode de « coresponsabilité » avec les Français.

Aucune annonce immédiate n'est à attendre, si ce n'est la création de groupes de travail pour identifier les économies, à l'issue de la réunion de mardi entre M. Bayrou et plusieurs membres de son gouvernement, des parlementaires et des syndicalistes.

Sur quels leviers agir ? Le débat évoque régulièrement un effort éventuel des retraités, une hausse de la TVA ou le financement de la Sécurité sociale, des mesures régulièrement proposées par le patronat. 

« On sait qu'il y a des dépenses inefficaces .Cela peut être des aides aux entreprises, à l'investissement, des prestations sociales qui n'atteignent pas leur objectif, etc. », a résumé Marc Ferracci, ministre de l'Industrie.

M. Lombard a par ailleurs déclaré « souhaiter » que la contribution appliquée aux ménages les plus aisés, présentée comme temporaire et qui fixe un taux minimal d'imposition de 20 %, devienne « pérenne ».

Ces 40 milliards d'euros d'économies à venir ont fait bondir les oppositions, la gauche radicale et l'extrême droite menaçant à nouveau de censurer le gouvernement pour des raisons différentes. 

« Si le projet consiste à demander aux Français de se serrer la ceinture sans que l'État ne fasse de réelles économies en matière d'immigration et de train de vie de l'État, des collectivités, nous nous emploierons à le censurer », a prévenu Sébastien Chenu, vice-président du Rassemblement national (extrême droite).

À l'inverse, la gauche s'inquiète de « l'impact récessif » de nouvelles économies sur une croissance déjà fragilisée par les incertitudes liées à la politique protectionniste des États-Unis. 


La position de Paris sur le Sahara occidental demeure « intangible »

Un garde est assis sur un cheval alors que les drapeaux de la France et du Maroc ornent le boulevard Mohammed V à Rabat avant la visite d'État du président français, à Rabat le 28 octobre 2024. (Photo AFP)
Un garde est assis sur un cheval alors que les drapeaux de la France et du Maroc ornent le boulevard Mohammed V à Rabat avant la visite d'État du président français, à Rabat le 28 octobre 2024. (Photo AFP)
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  • Jean-Noël Barrot a réaffirmé à Nasser Bourita « la position intangible » de la France, selon laquelle « le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine »
  • Ce plan constitue la seule base pour aboutir à une solution politique juste et durable »

PARIS : L'avenir du Sahara occidental, qui oppose le Maroc et l'Algérie depuis des décennies, s'inscrit « dans le cadre de la souveraineté marocaine », a répété le ministre français des Affaires étrangères à son homologue marocain lors d'un entretien lundi soir, dans un contexte de crise aiguë entre Paris et Alger.

Jean-Noël Barrot a réaffirmé à Nasser Bourita « la position intangible » de la France, selon laquelle « le présent et l'avenir du Sahara occidental s'inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine », indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères mardi.

« Le soutien de la France au plan d’autonomie proposé par le Maroc en 2007, qui suscite un consensus international de plus en plus large, est clair et constant. Celui-ci constitue la seule base pour aboutir à une solution politique juste et durable », selon le communiqué. 

Depuis des décennies, le Maroc et le Front Polisario s'affrontent pour cette ex- colonie espagnole. D'un côté, le Maroc contrôle 80 % du territoire et propose un plan d'autonomie sous sa souveraineté. De l'autre, le Front Polisario est soutenu par Alger. Il réclame un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU. 

Le soutien total apporté par le président français Emmanuel Macron au plan marocain a déclenché, il y a huit mois, une crise diplomatique aiguë entre Paris et Alger, qui ne cesse de rebondir depuis, en dépit d'une tentative d'apaisement fin mars et de la visite de M. Barrot début avril à Alger, où il a rencontré le président Abdelmadjid Tebboune. 

Lundi soir, MM. Barrot et Bourita ont exprimé leur satisfaction quant à la vigueur sans égal des liens entre la France et le Maroc. Ils se sont également déclarés résolus à consolider le « partenariat d'exception renforcé » entre les deux nations, comme l'indique le communiqué. 


Les Saoudiens séduits par la maison Garnier Thiébaut

Pavillon Garnir Thiebault au Sommet de l'hôtellerie et de l'hospitalité (Photo Fournie)
Pavillon Garnir Thiebault au Sommet de l'hôtellerie et de l'hospitalité (Photo Fournie)
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  • Garnier Thiebaut est un pionnier dans le domaine du linge de maison haut de gamme.
  • Titulaire du label « Entreprise du Patrimoine Vivant » depuis 2006, la marque atteste ainsi d'un savoir-faire traditionnel. Elle possède également le label « Vosges Terre Textile ».

RIYAD : Le Sommet de l'hôtellerie et de l'hospitalité s’est tenu à Riyad du 8 au 10 avril. Il rassemblera les principaux dirigeants du secteur dans un contexte de croissance significative en Arabie saoudite.

Cet événement s'inscrit dans le cadre des ambitions de la Vision 2030 du Royaume, qui vise à diversifier l'économie du pays et à réduire sa dépendance aux revenus pétroliers, en investissant massivement dans le tourisme, l’hôtellerie et l’hospitalité. Ces secteurs ont connu un essor considérable, classant ainsi le Royaume comme une destination touristique de premier plan. 

 Depuis plus d'une décennie, ce salon réunit systématiquement des entreprises de premier plan et les acheteurs les plus influents du secteur.

Les discussions lors de ce sommet ont porté sur les stratégies innovantes et les meilleures pratiques à mettre en œuvre pour soutenir le développement d'une industrie hôtelière dynamique et durable, et contribuer ainsi aux objectifs de transformation économique du pays, favorisant ainsi le tourisme et l'investissement dans le secteur, et créant ainsi des opportunités pour un avenir prospère.

Le salon Hotel & Hospitality Expo Saudi Arabia est une occasion idéale de créer des liens précieux, de conclure des contrats lucratifs et de rester à la pointe de l'industrie hôtelière en rencontrant des exposants venus du monde entier, en entrant en contact avec des concepteurs capables de donner vie à une vision durable et en explorant les dernières tendances et technologies qui transformeront vos espaces.

La société de tissage Garnier Thiebaut est créée à Gérardmer, dans les Vosges. Grâce à la solidité et à la réputation de la ville, la marque acquiert rapidement une certaine notoriété. La société devient par la suite un pionnier dans le domaine du linge de maison haut de gamme, notamment avec ses nappes qui habillent les plus belles tables, que ce soient des demeures ou des restaurants à travers le monde.

Nikita Mulard, directeur général adjoint chez Garnier Thiebaut, a révélé à Arab News : « L’industrie textile est la deuxième industrie des Vosges après l’industrie papetière, parce que dans cette région, il y a beaucoup d’eau et de forêts. La particularité de l’eau dans cette région est qu’elle est légèrement acide, ce qui permet de blanchir la fibre de coton.

La maison Garnier Thiebaut est née en 1833, du mariage de Virginie Thiébaut et Jean-Baptiste Garnier, tous deux issus de familles de tisseurs originaires de Gérardmer, dans les Vosges.

Le linge de maison Garnier-Thiébaut était longtemps exclusivement réservé aux professionnels de l’hôtellerie et de la restauration. En 1995, la marque s’ouvre aux particuliers en proposant du linge de lit, de salle de bain et de table.

Titulaire du label « Entreprise du Patrimoine Vivant » depuis 2006, la marque atteste ainsi d'un savoir-faire traditionnel. Elle possède également le label « Vosges Terre Textile ».

M. Mulard a déclaré : « Chez Garnier Thiébaut, nous employons 250 personnes, dont 50 sont installées dans une filiale américaine et 150 sur le site de Gérardmer, dont les deux tiers sont des femmes. Nous avons aussi 32 métiers chez Garnier Thiébaut, organisés sous forme d’ateliers, et chaque atelier effectue sa propre tâche : tissage, anoblissement, confection, broderie. »

Il a ajouté : « Garnier Thiébaut travaille sur des petites séries dédiées à une demande particulière. Nous avons une branche destinée à l’hospitalité. Nos clients sont des hôtels, des résidences privées, des palaces, etc. Nous travaillons avec des gens qui souhaitent exprimer leurs attentes concernant la finition, une broderie ou un dessin précis qu'ils souhaitent reproduire, ou encore l'impression d'un nom. Notre travail est vraiment dédié aux valeurs du client. Les clients avec qui nous travaillons désirent en général qu’on leur garantisse que le produit leur soit dédié, comme le restaurant le Cheval-Blanc. »

« Chez Garnier Thiébaut, nous effectuons des recherches en termes d’innovation pour intégrer de nouvelles techniques. Nous travaillons avec des centres de recherches pour proposer de nouvelles choses sur le marché.  Nous travaillons avec des partenaires pour promouvoir notre marque et nos produits.

Concernant les potentialités du marché saoudien, Nikita Mulard a déclaré : « Les potentialités du marché sont énormes, c’est pourquoi nous avons participé au forum des leaders de l’hôtellerie et de l’hospitalité. Nous sommes venus pour rencontrer nos potentiels clients, avec qui nous avons pu échanger nos idées et nos intentions de marché. L’Arabie saoudite ambitionne de conquérir le secteur du tourisme.

Garnier Thiebaut est une maison qui a une histoire que nous souhaitons partager. Je pense qu’en Arabie saoudite, compte tenu de la structure de la société, nous avons des valeurs communes, notamment l’importance de la famille. C'est un peuple raffiné qui aime les belles choses. »