Le Hamas menace d'exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes sur Gaza

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Publié le Mercredi 11 octobre 2023

Le Hamas menace d'exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes sur Gaza

  • Cette menace intervient après le "siège total" imposé lundi par Israël à la bande de Gaza
  • "Ce qui s'est passé est sans précédent en Israël", a reconnu le Premier ministre israélien

JERUSALEM: Le Hamas a menacé lundi soir d'exécuter des otages israéliens en réaction aux frappes israéliennes qui se multiplient sur la bande de Gaza au troisième jour de l'offensive massive déclenchée par le mouvement islamiste palestinien, qui a provoqué la sidération dans le pays.

Cette menace intervient après le "siège total" imposé lundi par Israël à la bande de Gaza contrôlée depuis 2007 par le Hamas et pilonnée par l'armée israélienne en réponse à l'attaque meurtrière sans précédent lancée samedi par le Hamas par voie de terre, air et mer, comparée par Israël aux attentats du 11 septembre 2001.

Lundi, l'armée israélienne a annoncé avoir repris le "contrôle" des localités du sud du pays prises pour cible. "Nous sommes déjà au coeur de la campagne mais ce n'est que le début", a déclaré M. Netanyahu à de hauts responsables locaux dans le sud d'Israël, là où des combattants du Hamas ont lancé leur attaque surprise. "Ce que le Hamas va vivre sera difficile et terrible (...), nous allons les vaincre avec de la force, énormément de force", a promis M. Netanyahu.

Mais le Hamas a mis en garde Israël: "Chaque fois que notre peuple sera pris pour cible sans avertissement, cela entraînera l'exécution d'un des otages civils (...). L'ennemi ne comprend pas le langage humanitaire et éthique, donc nous allons leur parler un langage qu'ils comprennent", a-t-il souligné dans un communiqué. Plus d'une centaine d'Israéliens ont été enlevés par le Hamas, selon le gouvernement.

La guerre a fait près de 1.400 morts au total, selon les bilans officiels de part et d'autre.

«Massacrés»

Selon l'armée, plus de 800 Israéliens ont été tués depuis le début de l'offensive samedi. "A ma connaissance, depuis la Shoah, il n'y a jamais eu autant de juifs tués en un seul jour", a déclaré le président israélien, Isaac Herzog, dans une vidéo.

Samedi, 250 personnes ont été massacrées dans une rave party organisée dans le désert israélien près de la bande Gaza, selon le porte-parole de l'ONG Zaka, Moti Bukjin, qui a participé à la collecte des corps.

Le ministère de la Santé israélien a également fait état de 2.616 blessés. Côté palestinien, 560 personnes ont été tuées et 2.900 blessées, selon les autorités locales.

Des dizaines de milliers de soldats israéliens sont déployés autour de la bande de Gaza, mince territoire côtier peuplé de 2,3 millions de Palestiniens et contrôlé par le Hamas depuis 2007.

Dans la foulée de l'annonce du "siège" de Gaza, le ministre israélien de l'Energie, Israël Katz, a ordonné la "coupure immédiate" de l'approvisionnement en eau de cette enclave palestinienne à laquelle Israël fournit 10% de la consommation annuelle.

L'armée s'efforce aussi de sauver les Israéliens pris en otage par le Hamas, plus de 100 selon le gouvernement israélien, du jamais vu dans l'histoire du pays pris par surprise par cette offensive lancée samedi au dernier jour des fêtes juives de Souccot, "de loin le pire jour de l'histoire d'Israël", selon un porte-parole de l'armée.

"Ce qui s'est passé est sans précédent en Israël", a reconnu le Premier ministre israélien.

L'armée israélienne estime à un millier le nombre de combattants du Hamas ayant participé à "l'invasion d'Israël", a déclaré un porte-parole sur X (ex-Twitter).

L'armée a par ailleurs annoncé avoir tué "plusieurs suspects armés" qui s'étaient infiltrés en Israël à partir du Liban.

Lundi, les sirènes d'alerte à la roquette ont retenti à Jérusalem et dans le centre d'Israël, alors que les tirs de roquettes en provenance de Gaza se sont poursuivis surtout sur le sud d'Israël.

«Aucune négociation possible» pour le moment avec Israël

"L'opération militaire se poursuit et la résistance, menée par les Brigades Al-Qassam (branche armée du Hamas), continue de défendre les droits de notre peuple, donc il n'y a actuellement aucune négociation possible sur la question des prisonniers ou autre" avec Israël, a déclaré Hossam Badrane, membre du bureau politique du Hamas dans la capitale du Qatar.

"Notre mission consiste désormais à tout mettre en œuvre pour empêcher l'occupation de continuer à commettre des massacres contre notre peuple à Gaza, qui visent directement les habitations civiles."

Etrangers tués 

Nombre de ressortissants d'autres pays, certains ayant aussi la nationalité israélienne, ont été tués dans l'offensive du Hamas, notamment 12 Thaïlandais, 10 Népalais, au moins neuf Américains, deux Français et un Canadien, selon les autorités de ces pays.

Jonathan Panikoff, directeur de l'initiative Scowcroft pour la sécurité au Moyen-Orient, a estimé qu'"Israël a été pris de court par cette attaque sans précédent" et "beaucoup d'Israéliens ont du mal à comprendre comment cela a pu se produire".

Pour Yaakov Shoshani, 70 ans, un habitant de Sdérot, dans le sud d'Israël, "les systèmes ont tous échoué ici, qu'il s'agisse du renseignement, du renseignement militaire, civil, des systèmes de détection, de la barrière frontalière (avec Gaza), tout a échoué".

"C'est de loin le pire jour de l'histoire d'Israël. Jamais auparavant autant d'Israéliens n'avaient été tués en une seule fois", a déclaré un porte-parole de l'armée, selon lequel il pourrait s'agir "à la fois d'un 11 septembre et d'un Pearl Harbour".

Après avoir franchi la barrière frontalière qu'Israël considérait imprenable, des combattants du Hamas se sont engouffrés depuis la bande de Gaza dans des localités juives du sud du pays. Là, des hommes armés sont allés de maison en maison, abattant des citoyens ou les enlevant pour les ramener à Gaza.

"Depuis la Shoah, nous n'avons pas été témoins de scénes de juifs, des femmes, des enfants et des grands parents pris sur des camions en captivité", a encore dit M. Herzog.

Erdogan met en garde Israël contre une attaque «indiscriminée» de Gaza

Recep Tayyip Erdogan a dit à son homologue israélien Isaac Herzog, lors d'une conversation téléphonique, que "frapper collectivement et de manière indiscriminée les habitants de Gaza ne ferait qu'accroître les souffrances et renforcer la spirale de la violence dans la région", a indiqué la présidence turque dans une communiqué.

"Nous demandons à Israël de cesser ses bombardements sur le territoire palestinien et aux Palestiniens de cesser de harceler les colonies israéliennes", a ajouté le président Erdogan dans une allocution télévisée lundi soir, exhortant les deux parties à respecter "l'éthique" de la guerre

«Bouleversé»

Un ancien soldat israélien a déclaré que la guerre israélo-arabe de 1973, qui reste un traumatisme national en Israël, était "peu de chose" comparée au raid du Hamas de samedi, ajoutant qu'il s'agissait d'un "très grave échec".

L'offensive du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après cette guerre qui avait pris Israël totalement par surprise et fait 2.600 morts côté israélien en trois semaines de combats.

Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette opération et tiré plus de 5.000 roquettes vers Israël pour "mettre fin aux crimes de l'occupation".

L'attaque du Hamas a été condamnée par de nombreux pays occidentaux. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, tout en reconnaissant les "inquiétudes légitimes d'Israël pour sa sécurité", s'est dit "profondément bouleversé" par l'annonce des autorités israéliennes du "siège complet" de la bande de Gaza.

De leur côté, les Etats-Unis ont commencé dimanche à envoyer de l'aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions et à rapprocher leur groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald Ford en Méditerranée.

Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell a convoqué une réunion d'urgence mardi pour évoquer la situation en Israël et à Gaza.


Gaza : le Hamas diffuse une vidéo montrant deux otages israéliens en vie

Des manifestants anti-gouvernementaux israéliens portent des photos des otages détenus à Gaza depuis les attaques du 7 octobre par le Hamas, lors d'une manifestation devant la résidence du premier ministre à Jérusalem, le 25 mars 2025. (Photo AHMAD GHARABLI / AFP)
Des manifestants anti-gouvernementaux israéliens portent des photos des otages détenus à Gaza depuis les attaques du 7 octobre par le Hamas, lors d'une manifestation devant la résidence du premier ministre à Jérusalem, le 25 mars 2025. (Photo AHMAD GHARABLI / AFP)
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  • La séquence, diffusée par les Brigades Ezzedine al-Qassam, dure un peu plus de deux minutes
  • Le Forum des familles d'otages, principale organisation militant pour la libération des Israéliens retenus à Gaza, a indiqué avoir identifié l’un des deux otages.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La branche armée du Hamas a diffusé samedi une vidéo dans laquelle deux otages israéliens à Gaza déclarent avoir survécu à une frappe israélienne présumée.

Après deux mois d'une trêve fragile entre le Hamas et Israël, l'armée israélienne a repris, le 18 mars, son offensive militaire dans la bande de Gaza, d'où le mouvement palestinien avait lancé, le 7 octobre 2023, des attaques sans précédent contre Israël.

La séquence, diffusée par les Brigades Ezzedine al-Qassam, dure un peu plus de deux minutes. L’un des deux hommes y apparaît blessé, avec des bandages sur le visage et la main droite. L’AFP n’a pas pu vérifier l'authenticité de la vidéo ni sa date de tournage.

Le Forum des familles d'otages, principale organisation militant pour la libération des Israéliens retenus à Gaza, a indiqué avoir identifié l’un des deux otages comme étant Maxim Herkin, dont la famille a demandé à la presse de ne pas publier la vidéo.

Selon les médias israéliens, le second otage est le soldat Bar Kuperstein.

Les deux hommes avaient été enlevés le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du festival de musique Nova par des commandos du Hamas.

Bar Kuperstein, âgé de 21 ans, originaire de Holon, avait été enlevé alors qu'il tenta d'aider des festivaliers, même s'il ne était pas de service ce jour-là.

Maxim Herkin, 35 ans, avait émigré en Israël avec sa mère après avoir quitté l'Ukraine. Père d'une petite fille, il avait écrit à sa mère juste avant son enlèvement : « Tout va bien. Je rentre à la maison. »

La récente trêve a permis le retour de 33 otages israéliens, dont huit décédés, en échange de la libération de 1 800 Palestiniens détenus dans des prisons israéliennes.

L'armée israélienne bombarde Gaza et renforce son emprise sur le territoire depuis le 18 mars.Le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient que la pression militaire est le seul moyen de récupérer les otages contre l'avis de la plupart des familles et proches d'otages.


Des discussions « constructives » ont eu lieu entre Beyrouth et une émissaire américaine

L'envoyé spécial adjoint des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus (G), rencontre le président du Parlement libanais, Nabih Berri, à Beyrouth, le 5 avril 2025. (Photo par AFP)
L'envoyé spécial adjoint des Etats-Unis pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus (G), rencontre le président du Parlement libanais, Nabih Berri, à Beyrouth, le 5 avril 2025. (Photo par AFP)
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  • le président Joseph Aoun et Morgan Ortagus ont abordé la situation dans le sud du Liban, les travaux du comité international de suivi et le retrait israélien « dans un climat constructif ».
  • Selon les termes de l'accord, le Hezbollah devait repositionner ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud du pays.

BEYROUTH : Des responsables libanais ont fait état samedi d'un climat « positif » lors de leurs entretiens avec l'émissaire américaine adjointe pour le Moyen-Orient, en visite au Liban, sur fond de trêve fragile entre Israël et le Hezbollah.

Selon la présidence, le président Joseph Aoun et Morgan Ortagus ont abordé la situation dans le sud du Liban, les travaux du comité international de suivi et le retrait israélien « dans un climat constructif ».

Le bureau du Premier ministre, Nawaf Salam, a lui aussi salué une atmosphère « positive » lors d'un échange centré sur le sud du pays, les « dispositions sécuritaires liées à la cessation des hostilités » et le retrait des troupes israéliennes.

Il s'agit de la deuxième visite de Mme Ortagus au Liban depuis sa nomination par le président Donald Trump, alors que l'État hébreu poursuit ses frappes malgré un cessez-le-feu conclu le 27 novembre avec le Hezbollah et qu'il maintient des troupes en plusieurs points du sud du pays. 

Les États-Unis président un comité de suivi du cessez-le-feu, auquel participe la France. Cet accord a mis fin à plus d'un an d'hostilités, dont deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah.

Selon les termes de l'accord, le Hezbollah devait repositionner ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière israélienne, et démanteler ses infrastructures militaires restantes dans le sud du pays.

Israël devait pour sa part achever son retrait du Liban d'ici le 18 février, mais l'armée israélienne maintient actuellement des positions dans cinq secteurs « stratégiques ».

L'armée libanaise poursuit pour sa part son déploiement dans les zones évacuées.

Mme Ortagus et M. Salam ont évoqué le rôle de l'armée libanaise dans la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui avait mis fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah et sert de base au cessez-le-feu actuel. 

Le texte précise que seules les forces libanaises et les Casques bleus doivent être présentes dans le sud du pays et appelle au désarmement des groupes armés non étatiques.

Le président Aoun et Mme Ortagus ont également évoqué les réformes économiques et la lutte contre la corruption, au lendemain de l'entrée en fonctions du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid. Celui-ci s'est engagé à mettre en œuvre les réformes exigées par les créanciers internationaux pour débloquer une aide financière, alors que le pays est en proie à une grave crise économique.

Avec le Premier ministre, l'émissaire américaine a discuté de la nécessité de parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

Elle a également rencontré le président du Parlement, Nabih Berri, un allié du Hezbollah, ainsi que le chef de l'armée libanaise.

Lors de sa première visite en février, elle avait suscité la colère des partisans du Hezbollah en déclarant que « le règne de terreur » du mouvement pro-iranien, fortement affaibli par le conflit, était terminé. 


Le Croissant-Rouge affirme que la vidéo montre les dernières minutes des secouristes tués à Gaza

Cette image provient d'une vidéo récupérée sur le téléphone portable d'un travailleur humanitaire tué à Gaza aux côtés d'autres sauveteurs et publiée par le Croissant-Rouge palestinien (PRCS) le 5 avril 2025. (Photo du Croissant-Rouge palestinien / AFP)
Cette image provient d'une vidéo récupérée sur le téléphone portable d'un travailleur humanitaire tué à Gaza aux côtés d'autres sauveteurs et publiée par le Croissant-Rouge palestinien (PRCS) le 5 avril 2025. (Photo du Croissant-Rouge palestinien / AFP)
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  • Le 23 mars, 15 secouristes et membres du personnel humanitaire ont été tués par des tirs israéliens à Rafah.
  • Le Croissant-Rouge a indiqué avoir retrouvé la vidéo sur le téléphone de Rifaat Radwan, l'un des secouristes tués.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : Une vidéo récupérée sur le téléphone portable d'un secouriste tué avec d'autres membres du personnel médical en mars à Gaza montre clairement reconnaissables leurs ambulances gyrophares allumés, avec le bruit de tirs nourris, selon le Croissant-Rouge palestinien.

Le 23 mars, 15 secouristes et membres du personnel humanitaire ont été tués par des tirs israéliens à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où une guerre oppose Israël au mouvement islamiste palestinien Hamas depuis près de 18 mois, selon le Croissant-Rouge et l'ONU.

Il s'agit de huit membres du Croissant-Rouge palestinien, de six membres de l'agence de défense civile de Gaza et d'un membre de l'Unrwa (l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens). Leurs corps ont été retrouvés enterrés sous le sable près de Rafah, quelques jours plus tard.

L'armée israélienne a indiqué jeudi enquêter sur « l'incident », tout en affirmant que ses soldats avaient tiré sur des « terroristes » et des « véhicules suspects » qui avançaient vers eux, sans en avoir préalablement informé les autorités israéliennes.

Cependant, sur la vidéo de six minutes et 42 secondes, publiée samedi par le Croissant-Rouge palestinien, on voit des ambulances circuler, phares et gyrophares allumés.

La vidéo, apparemment filmée depuis l'intérieur d'un véhicule en mouvement, montre un camion de pompiers rouge et des ambulances circulant dans l'obscurité. 

Le Croissant-Rouge a indiqué avoir retrouvé la vidéo sur le téléphone de Rifaat Radwan, l'un des secouristes tués.

« Cette vidéo réfute catégoriquement les affirmations de l'occupant selon lesquelles les forces israéliennes n'auraient pas ciblé les ambulances au hasard et que certains véhicules se seraient approchés de manière suspecte, sans gyrophares ni signes d'identification », a déclaré le Croissant-Rouge palestinien dans un communiqué samedi.

« Ces images exposent la vérité et détruisent ce faux récit », a-t-il indiqué.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la première équipe a été tuée par les forces israéliennes le 23 mars, et d'autres équipes d'urgence et d'aide ont été frappées l'une après l'autre pendant plusieurs heures alors qu'elles cherchaient leurs collègues disparus.

Le convoi avait été dépêché en réponse à des appels de civils pris au piège des bombardements à Rafah, avait indiqué le Croissant-Rouge. 

Dans la vidéo, l'ambulancier, en train de filmer, récite la déclaration de foi, la « shahada », traditionnellement prononcée par les musulmans avant la mort, tandis que le bruit des tirs nourris continue sans cesse.

« Il n'y a de Dieu que Dieu, et Mohammed est son messager », répète-t-il sans cesse, la voix tremblante de peur. « Pardonnez-nous les gars, pardonnez-moi maman, car j'ai choisi cette voie, celle d'aider les gens. »

Il répète ensuite : « Dieu, acceptez mon martyre et pardonnez-moi. » Juste avant la fin de la vidéo, alors que les tirs continuent, il dit : « Les juifs arrivent, les juifs arrivent », en référence aux soldats israéliens.

La mort des travailleurs humanitaires a suscité un tollé international.

Jonathan Whittall, directeur de l'Ocha dans les territoires palestiniens, a déclaré que les victimes étaient « en uniforme, portant encore des gants » lorsqu'elles ont été retrouvées. L'Ocha a parlé de « fosse commune ».

Un responsable militaire israélien a déclaré à l'AFP qu'ils avaient été « recouverts de sable et de draps de façon à éviter leur détérioration » avant d'être récupérés.

« Je suis horrifié par les meurtres de 15 personnels de santé et travailleurs humanitaires, qui soulèvent de nouvelles inquiétudes quant à la commission de crimes de guerre par l'armée israélienne », a déclaré jeudi le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, devant le Conseil de sécurité.