Gaza: La diplomatie s'active pour éviter la «catastrophe» et un embrasement régional

Le président américain Joe Biden et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden et le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 17 octobre 2023

Gaza: La diplomatie s'active pour éviter la «catastrophe» et un embrasement régional

  • Un million de personnes, selon l'ONU, ont fui en une semaine le nord de la bande de Gaza vers le sud du territoire
  • Ces frappes de représailles ont tué au moins 2.750 personnes, en majorité des civils palestiniens

PARIS: Les initiatives diplomatiques se multipliaient lundi pour tenter de prévenir une "catastrophe humanitaire" et un débordement du conflit entre le Hamas et Israël, au dixième jour de la guerre déclenchée par l'attaque meurtrière du mouvement palestinien sur le sol israélien.

Le président russe Vladimir Poutine a évoqué lundi pour la première fois au téléphone avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou le conflit avec le Hamas, et l'a informé de ses échanges avec plusieurs dirigeants régionaux et l'Autorité palestinienne.

Il a également fait part à son interlocuteur "des mesures prises par la Russie pour promouvoir la normalisation de la situation, empêcher une nouvelle escalade de la violence et prévenir une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza", selon la partie russe, qui n'a pas donné de détails sur ces mesures.

Le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, s'est de son côté entretenu par téléphone avec le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh sur la "possibilité" de libérer des otages, détenus depuis le 7 octobre par le mouvement palestinien qui contrôle la bande de Gaza.

Le Hamas, classé organisation "terroriste" par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, a enlevé 199 personnes lors de l'attaque, selon Israël. Le Hamas évoque "200 à 250" otages à Gaza et fait état de 22 otages tués dans les raids israéliens. Lundi soir, il a diffusé une vidéo, impossible à authentifier d'"une des prisonnières à Gaza", une jeune femme éveillée et allongée, recevant des soins au bras.

Ripostant à l'attaque d'une ampleur sans précédent lancée le 7 octobre sur son sol par le Hamas, Israël a promis "d'anéantir" le mouvement palestinien et a déclenché une intense campagne de frappes sur la bande de Gaza, avant une éventuelle offensive terrestre que l'armée israélienne dit préparer.

Ces frappes de représailles ont tué au moins 2.750 personnes, en majorité des civils palestiniens, dont des centaines d'enfants, selon les autorités locales.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël, la plupart des civils tués le jour de l'attaque, la plus meurtrière depuis la création de l'Etat d'Israël.

Pas de trêve 

Lundi, Israël a affirmé qu'aucune trêve n'était en cours pour permettre l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, où, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), se profile dans les 24 heures une "vraie catastrophe" humanitaire.

"Il reste 24 heures d'eau, d'électricité et de carburant" à Gaza et si de l'aide n'y entre pas, les médecins n'auront plus qu'à "préparer les certificats de décès", a déclaré à l'AFP, Ahmed Al-Mandhari, directeur de l'OMS pour la Méditerranée orientale basé au Caire.

Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis plus de 15 ans, la bande de Gaza est placée en état de "siège complet" depuis le 9 octobre par Israël, qui y a coupé les approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture.

"Pas d'électricité, pas d'eau, pas d'internet, pas de réseau cellulaire, pas de couches pour les bébés, pas de lait": Fatma Hamouda égrène la liste de tout ce qui manque à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où elle a cherché refuge pour fuir les frappes israéliennes.

"Les civils ne doivent pas avoir à souffrir des atrocités du Hamas", a affirmé le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken, revenu lundi en Israël après une tournée dans plusieurs pays arabes.

Lundi, des centaines de personnes étaient massées à la frontière avec l'Egypte, dans l'espoir d'une ouverture du point de passage de Rafah. "Cela fait huit jours que nous dormons à la frontière, sans aucune aide", a déclaré Oussama Abou Samhadana, un Egyptien cherchant à renter chez lui avec sa famille.

Un million de personnes, selon l'ONU, ont fui en une semaine le nord de la bande de Gaza vers le sud du territoire.

Mais le passage de Rafah contrôlé par l'Egypte est actuellement fermé.

Couloir aérien 

Martin Griffiths, chargé des situations humanitaires d'urgence à l'ONU, a annoncé qu'il se rendrait mardi au Proche-Orient pour "aider aux négociations" sur l'acheminement de l'aide à Gaza.

L'Union européenne a annoncé de son côté qu'elle allait ouvrir un couloir aérien humanitaire vers la bande de Gaza, sans donner toutefois de détails sur la façon dont elle compte acheminer son aide vers les populations concernées.

Une telle opération s'annonce d'autant plus compliquée que l'armée israélienne continue ses préparatifs en vue d'une offensive terrestre contre Gaza.

"Je vous le dis, ce sera une guerre longue, le prix en sera très élevé mais nous allons la gagner", a déclaré le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, à M. Blinken lors de leurs entretiens à Tel-Aviv.

La branche armée du Hamas a rétorqué lundi "ne pas avoir peur" de cette offensive d'Israël, qui a massé ses soldats et son artillerie le long de la bande de Gaza.

Une telle perspective inquiète néanmoins la communauté internationale, qui redoute un embrasement de la région.

Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir lundi soir à New York, et le président américain Joe Biden a annulé un déplacement pour rester concentré sur la situation en Israël et dans la région.

«Grave erreur»

Il a de nouveau appelé au calme, affirmant que l'occupation de Gaza par l'armée israélienne serait "une grave erreur". Israël a occupé la bande de Gaza de 1967 à 2005 et continue d'occuper la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

M. Biden a eu un entretien téléphonique avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, ainsi qu'avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qui doit se rendre cette semaine en Israël et en Egypte.

La communauté internationale redoute un débordement du conflit, surtout après la multiplication des échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise entre le Hezbollah libanais pro-iranien, un allié du Hamas, et l'armée israélienne.

Israël a commencé à évacuer des milliers d'habitants dans 28 localités du nord après ces accrochages à la frontière.

Le temps presse pour "trouver des solutions politiques" avant que la propagation du conflit ne devienne "inévitable", a averti Hossein Amir-Abdollahian, ministre iranien des Affaires étrangères.

Le 7 octobre à l'aube, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas ont infiltré Israël par la terre et les airs, tuant plus d'un millier de civils et semant la terreur sous un déluge de roquettes. Environ 270 personnes, d'après les autorités, ont été abattues dans un festival de musique.

"J'ai vu des bébés, des femmes et des enfants décapités", a affirmé le rabbin Israel Weiss, l'un des responsables de l'identification des corps.


Un Américain retrouve sa famille saoudienne après 40 ans – larmes de joie

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
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  • Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits
  • La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public

DJEDDAH: Quatre décennies de recherches ont finalement conduit à d’émouvantes retrouvailles entre un citoyen américain et sa famille saoudienne, mettant fin à une période douloureuse d’attente qui semblait vouée à l’échec.

Eid Alsoumani, aujourd’hui âgé de 42 ans, avait deux ans au moment des faits. La mère américaine de son frère aîné a rompu les liens avec la famille pour des raisons qui n’ont pas été révélées au public.

Elle avait rencontré Saoud Alsoumani alors qu’il était étudiant aux États-Unis. Ils se sont mariés et ont eu deux fils.

Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)
Eid Alsoumani et sa famille ont finalement été réunis le 9 mai. Plusieurs d’entre eux rencontraient pour la première fois leur proche de 42 ans. (Photo fournie)

Après son retour en Alabama avec les garçons, la mère de Eid a coupé toute communication entre leur père – qui est retourné en Arabie saoudite – et eux.

«Pendant cette période, qui a duré 40 ans, les membres de la famille cherchaient leurs proches par l’intermédiaire de l’ambassade américaine. Ils ont essayé de rechercher la famille à plusieurs reprises, mais aucune piste ne leur a été a bénéfique», déclare Bander Alsoumani, le cousin de Eid.


Le prince héritier d’Arabie saoudite rencontre Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane (à gauche), a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan. (Agence de presse saoudienne/AFP)
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  • Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines
  • La SPA soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne ont également été abordés

DHAHRAN: Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, a rencontré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan, dans la ville orientale de Dhahran, rapporte dimanche l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Au cours de la réunion, les deux dirigeants ont passé en revue les relations stratégiques entre les deux pays et les moyens de les renforcer dans divers domaines, indique la SPA.

L’agence soutient que les efforts visant à trouver une solution crédible à la question palestinienne, y compris un cessez-le-feu durable et l’entrée sans entrave de l’aide humanitaire à Gaza, en vue d’une «solution à deux États qui réponde aux aspirations et aux droits légitimes du peuple palestinien», ont également été abordés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Libye: retour au calme près de Tripoli après de violents combats

Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli (Photo, AFP).
Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli (Photo, AFP).
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  • Samedi, les écoles de Zawiya n'ont pas ouvert et certaines routes menant à la ville ont été fermées
  • La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011

TRIPOLI: Les violents affrontements qui ont opposé des groupes armés rivaux à Zawiya, près de la capitale libyenne, ont cessé samedi soir grâce à une médiation tribale, a indiqué dimanche à l'AFP un responsable de cette ville de l'ouest libyen.

Ces affrontements déclenchés vendredi soir, s'étaient poursuivis le lendemain à Zawiya, à 45 km à l'ouest de Tripoli, faisant "un mort et plusieurs blessés ainsi que des dégâts aux habitations et sièges publics", a précisé ce responsable de la Direction de sécurité sous couvert de l'anonymat.

Les violences "ont cessé (samedi) soir, grâce à une médiation des notables et chefs tribaux de la ville", a-t-il ajouté, sans donner de précisions sur  les raisons des affrontements.

Samedi, les écoles de Zawiya n'ont pas ouvert et certaines routes menant à la ville ont été fermées.

Routes fermées 

La Mission des Nations unies en Libye (Manul) avait appelé "à la fin immédiate des hostilités", exhortant les autorités à "assurer la protection et la sécurité des civils", selon un communiqué succinct publié sur X.

La Libye se remet difficilement des années de guerre et de chaos qui ont suivi la révolte de 2011. Elle est divisée entre un gouvernement établi à Tripoli, reconnu par l'ONU, et une administration rivale dans l'est du pays.

Malgré un relatif retour au calme observé depuis quelques années, des affrontements se produisent périodiquement entre la myriade de groupes armés présents dans le pays.

Mi-avril, de brefs affrontements ont opposé des groupes armés influents au coeur de la capitale libyenne.

En août 2023, des combats entre deux puissants groupes armés à Tripoli avaient fait 55 morts.