Elisabeth Borne appelle à un «sursaut» contre le harcèlement des enfants

La Première ministre française Elisabeth borne et l'épouse du président Brigitte Macron lors de leur visite dans un collège de Paris sur le thème du harcèlement scolaire à l'occasion de la Journée nationale française contre le harcèlement scolaire à Paris, le 9 novembre 2023 (Photo par Bertrand GUAY / AFP).
La Première ministre française Elisabeth borne et l'épouse du président Brigitte Macron lors de leur visite dans un collège de Paris sur le thème du harcèlement scolaire à l'occasion de la Journée nationale française contre le harcèlement scolaire à Paris, le 9 novembre 2023 (Photo par Bertrand GUAY / AFP).
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Publié le Jeudi 09 novembre 2023

Elisabeth Borne appelle à un «sursaut» contre le harcèlement des enfants

  • Au collège, Elisabeth Borne a assisté à la distribution à des élèves de sixième d'un questionnaire d'auto-évaluation, mis en place depuis la rentrée, pour «faire émerger» des situations de harcèlement
  • Entre 800 000 à 1 million de jeunes sont harcelés chaque année, mais les chiffres datent de 2011

PARIS: "Ne minimisons pas ce que vivent les enfants": Élisabeth Borne a appelé jeudi à un "sursaut" contre le harcèlement, en lançant une nouvelle campagne nationale destinée à sensibiliser les adultes pour mieux entendre la parole des victimes.

"On a vraiment besoin d'un sursaut collectif sur ce sujet. On le voit, il y a encore trop d'adultes qui ne sont pas conscients de l'ampleur, de l'impact du harcèlement sur nos jeunes. On entend souvent +c'est des chamailleries entre enfants+, +c'est l'âge qui veut ça+, +ça va passer+", a souligné la Première ministre dans la cour du collège Claude Debussy à Paris, accompagnée par l'épouse du président Brigitte Macron, engagée de longue date sur ce sujet, et le ministre de l'Éducation nationale Gabriel Attal.

Les adultes doivent "écouter, agir, ne pas minimiser" le harcèlement, tandis que pour les jeunes, "c'est osez parler", a-t-elle ajouté. L'an dernier, la campagne s'adressait davantage aux élèves avec cette question: "Et si l'autre c'était toi?".

Si les jeunes "parlent, c'est qu'il y a forcément quelque chose. Il faut qu'on creuse et qu'on sache ce qu'il y a derrière", a renchéri Brigitte Macron.

La Première ministre avait dévoilé fin septembre un plan interministériel contre le harcèlement, promettant une "mobilisation générale", avec désormais un numéro unique d'appel, le 3018.

Au collège, Elisabeth Borne a assisté à la distribution à des élèves de sixième d'un questionnaire d'auto-évaluation, mis en place depuis la rentrée, pour "faire émerger" des situations de harcèlement, mais aussi "avoir des données actualisées", a expliqué Gabriel Attal.

Entre 800 000 à 1 million de jeunes sont harcelés chaque année, mais les chiffres datent de 2011.

Deux heures sur le temps scolaire seront consacrées à ce questionnaire entre ce jeudi et le 15 novembre.

«Des embrouilles»

Elle a ensuite échangé avec 86 "ambassadeurs" anti-harcèlement et les équipes pédagogiques du dispositif "pHARe" de lutte contre ce fléau, devenu obligatoire dans chaque établissement scolaire.

Une élève se plaint d'avoir été mal reçue par une enseignante. "C'est pour ça que c'est important aussi de former" au harcèlement, a répondu Elisabeth Borne.

La campagne audiovisuelle met en avant des situations qui peuvent sembler anodines: dans un clip vidéo, trois adultes échangent à propos de Sacha.

"Je crois que l'école, Sacha, c'est de moins en moins son truc", raconte sa mère. "Parce que c'était notre truc à nous l'école ?" lui répond une femme. "Là il y a encore des embrouilles... j'ai essayé d'en parler mais on m'a dit que je m'inquiétais pour rien", ajoute la mère de la fillette.

"Faut bien que jeunesse se passe", lance un homme, avant des images de la fillette qui se fait bousculer par des camarades la traitant de "bouffonne".

Pour lutter contre le cyberharcèlement, les plateformes TikTok et Instagram ont par ailleurs annoncé jeudi qu'elles aideraient leurs utilisateurs victimes ou témoins à appeler le 3018 avec un bouton d'appel dédié qui permettra de joindre directement les écoutants.


Droits de douane : le gouvernement prépare le public à des choix budgétaires difficiles

François Bayrou, Premier ministre français
François Bayrou, Premier ministre français
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  • La hausse des droits de douane décidée par Donald Trump pourrait avoir des conséquences importantes sur les finances publiques françaises.
  • François Bayrou précise qu'il partagera avec les Français le 15 avril « le cadre général » des choix à faire pour le budget de 2026.

PARIS : La hausse des droits de douane décidée par Donald Trump pourrait avoir des conséquences importantes sur les finances publiques françaises : le Premier ministre a prévenu samedi qu'elle pourrait coûter « plus de 0,5 % du PIB », tandis que Bercy va réunir un premier « Conseil des entreprises » pour préparer sa réponse.

Avec la hausse brutale des droits de douane décidée par le président américain, « le risque de pertes d’emplois est absolument majeur, comme celui d’un ralentissement économique, d’un arrêt des investissements », a jugé le Premier ministre dans un entretien au journal Le Parisien dimanche.

« La déstabilisation qu’il a provoquée fragilisera l'économie mondiale pour longtemps », ajoute le chef du gouvernement, dont la volonté est « de tenir l’objectif du retour aux 3 % de déficit public en 2029. Mais la crise peut tout changer », admet-il. 

François Bayrou précise qu'il partagera avec les Français le 15 avril « le cadre général » des choix à faire pour le budget de 2026.

« Il faut que les Français soient associés à deux nécessités : trouver les moyens de notre indépendance, de notre sécurité, de notre défense, mais aussi de notre capacité de production. Ensuite, il explique, par la nécessité de sortir de la malédiction de la dette.

« Ces choix ne seront pas faits sans eux », poursuit le chef du gouvernement, qui affirme qu'il partagera « avec eux toutes les données des choix que nous avons à faire » et qu'ils « connaîtront tout de la situation ».  

Le président américain Donald Trump a signé un décret généralisant des droits de douane de 10% minimum sur toutes les importations arrivant aux États-Unis et de 20% pour les produits arrivant de l'UE.

"Dans ces temps difficiles, nous devons faire équipe avec nos entreprises. C'est pourquoi je vais réunir un +Conseil des entreprises + – une instance de dialogue régulier avec les représentants du  Medef, de la  CPME, de l’U2P, du Meti et de l’Afep. L’idée, c’est de structurer notre travail sur tout sujet, national ou international, ayant un impact sur notre économie", a détaillé Eric Lombard.

"Les entreprises ont besoin d’écoute, de visibilité, d’être accompagnées et de prendre part aux décisions", selon lui. 


Le chef de la diplomatie française est attendu Alger pour réinitialiser la relation entre la France et l'Algérie

Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères (Photo AFP)
Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères (Photo AFP)
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  • Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, est attendu à Alger ce dimanche, où il rencontrera son homologue Ahmed Attaf.
  • La visite de Jean-Noël Barrot « vise à détailler un programme de travail bilatéral ambitieux, à en décliner les modalités opérationnelles », à élaborer des objectifs conjoints et un calendrier de mise en œuvre.

PARIS : Jean-Noël Barrot, ministre des Affaires étrangères, est attendu à Alger ce dimanche, où il rencontrera son homologue Ahmed Attaf pour « concrétiser » la reprise du dialogue sur les sujets les plus sensibles qui affectent la relation bilatérale, dont la question migratoire.

Cette semaine, devant les parlementaires, le ministre français a expliqué que la France devait « se saisir » de l'espace diplomatique ouvert par les présidents français et algérien « pour obtenir des résultats » sur les dossiers migratoire, judiciaire, sécuritaire et économique. 

 Il y a désormais une volonté conjointe de reprendre langue pour retrouver une relation apaisée et équilibrée « dans une logique de résultats et d'efficacité », insiste-t-on à Paris.

La visite de Jean-Noël Barrot « vise à détailler un programme de travail bilatéral ambitieux, à en décliner les modalités opérationnelles », à élaborer des objectifs conjoints et un calendrier de mise en œuvre, a ainsi expliqué jeudi Christophe Lemoine, porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

Pour préparer le voyage de Jean-Noël Barrot, Emmanuel Macron avait réuni plusieurs ministres en première ligne dans les relations avec l'Algérie, mardi.

La reprise des contacts entre les préfectures et les consulats algériens en France est d'ores et déjà actée, afin que les demandes de réadmission en voie d'être présentées par les autorités françaises puissent l'être dans les conditions normales.

Concrètement, Paris attend des autorités algériennes qu'elles augmentent leur taux de délivrance des laisser-passer consulaires dans les délais utiles, qui est actuellement d'environ 40 %.

Le retour de l'ambassadeur d'Algérie à Paris, rappelé à l'été 2024, signalerait aussi la volonté de dialogue en toute bonne foi. 

Le cas de Boualem Sansal devrait également être discuté.

Emmanuel Macron a plaidé pour « une issue humanitaire » pour cet écrivain âgé et malade, détenu depuis mi-novembre et condamné à 5 ans de prison, une décision contre laquelle il a fait appel.

Cette semaine encore, Jean-Noël Barrot estimait que celui-ci était détenu « sans fondement ».

Mais le parquet algérien, qui avait requis 10 ans de prison, a fait appel également cette semaine, éloignant la possibilité d'une grâce présidentielle à brève échéance, à moins que les deux parties ne se désistent.

À Alger, Jean-Noël Barrot sera notamment accompagné de Romaric Roignan, le nouveau directeur de la région Afrique du nord et Moyen-Orient du ministère des Affaires étrangères.

Sa visite précède enfin celle de son homologue, Gérald Darmanin, ministre de la Justice, qui doit se rendre prochainement dans le pays pour relancer la coopération judiciaire.


La Martinique signale un cas de chikungunya

Cette photographie prise le 21 mars 2025 montre un emballage du vaccin IXCHIQ contre le chikungunya, dans une pharmacie de Saint-Denis de la Réunion. Une maladie invalidante transmise par les moustiques, le chikungunya, a tué deux personnes âgées sur l'île française de La Réunion, dans l'océan Indien, ont annoncé les autorités locales le 21 mars. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Cette photographie prise le 21 mars 2025 montre un emballage du vaccin IXCHIQ contre le chikungunya, dans une pharmacie de Saint-Denis de la Réunion. Une maladie invalidante transmise par les moustiques, le chikungunya, a tué deux personnes âgées sur l'île française de La Réunion, dans l'océan Indien, ont annoncé les autorités locales le 21 mars. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • « Le patient, originaire de La Réunion, a séjourné dans l'île durant la deuxième quinzaine du mois de mars et a présenté des symptômes évocateurs de la maladie », précise l'autorité sanitaire dans un communiqué de presse.
  • Une épidémie de chikungunya sévit actuellement à La Réunion, où 6 000 cas ont été comptabilisés la semaine dernière.

FORT-DE-FRANCE, FRANCE : Un cas de chikungunya importé de l'île de La Réunion a été observé en Martinique au mois de mars, a indiqué vendredi l'Agence régionale de santé (ARS) de l'île des Antilles.

« Le patient, originaire de La Réunion, a séjourné dans l'île durant la deuxième quinzaine du mois de mars et a présenté des symptômes évocateurs de la maladie », précise l'autorité sanitaire dans un communiqué de presse.

Une épidémie de chikungunya sévit actuellement à La Réunion, où 6 000 cas ont été comptabilisés la semaine dernière.

Le CHU de l'île de l'Océan Indien a également activé le plan blanc vendredi, qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler du personnel en congés dans les hôpitaux pour faire face à l'afflux de patients. 

L'Agence régionale de santé (ARS), Santé publique France, la collectivité territoriale de Martinique et la municipalité concernée ont déployé les mesures préventives nécessaires pour limiter la propagation du virus.

Ces actions incluent la recherche et la destruction des lieux de ponte des moustiques, les traitements contre les moustiques adultes si nécessaire, ainsi que la sensibilisation des habitants du quartier concerné.

« Le chikungunya est une maladie virale transmise principalement par la piqûre de la femelle moustique du genre Aedes, notamment Aedes aegypti en Martinique », prévient l'ARS.

Ce moustique est également vecteur de la dengue et du Zika. En Martinique, le nombre de cas de dengue a connu un rebond soudain à la fin du mois de mars. 160 nouveaux cas cliniques évocateurs ont été comptabilisés du 24 au 30 mars, contre 45 la semaine précédente.

Santé publique France qualifie toutefois ces cas de « sporadiques » dans son dernier bulletin.