Jérusalem, ville fantôme au troisième jour de la guerre entre Israël et le Hamas

Des voitures de la police israélienne patrouillent dans une rue principale du centre-ville de Jérusalem alors que les gens restent chez eux, le 9 octobre 2023. (Photo, AFP)
Des voitures de la police israélienne patrouillent dans une rue principale du centre-ville de Jérusalem alors que les gens restent chez eux, le 9 octobre 2023. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Mardi 10 octobre 2023

Jérusalem, ville fantôme au troisième jour de la guerre entre Israël et le Hamas

  • "Jérusalem est une ville fantôme", résume Mary Bahba, une quadragénaire palestinienne visiblement très inquiète de la suite des évènements
  • "Les gens ont peur, ils doivent aller travailler, mais ils craignent d'être maltraités dans les rues israéliennes à cause de la guerre"

JERUSALEM: On pourrait croire au décor d'un tournage de cinéma déserté par ses acteurs: à Jérusalem, ville de plus de 900.000 habitants, la vie semble s'être arrêtée au troisième jour de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste du Hamas.

Les aires de jeux, les grandes artères commerçantes, et mêmes les portes de la Vieille Ville, voient davantage de corneilles et de chats des rues que de passants.

"Jérusalem est une ville fantôme", résume Mary Bahba, une quadragénaire palestinienne visiblement très inquiète de la suite des évènements.

"Les gens ont peur, ils doivent aller travailler, mais ils craignent d'être maltraités dans les rues israéliennes à cause de la guerre", raconte-t-elle, faisant allusion aux vidéos non authentifiées de Palestiniens malmenés par des forces de l'ordre israéliennes qui circulent sur les réseaux sociaux.

Mme Bahba est sortie pour faire ses courses, mais très peu de commerces sont ouverts au marché Khan Al-Zait, dans la partie orientale (occupée et annexée par Israël) habituellement bouillonnant. Et sur les rares étals accessibles, les légumes semblent défraichis.

Hazem, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille, affirme à l'AFP avoir été frappé par des policiers.

"(Ils) m'ont demandé de sortir de la voiture, l'ont fouillée et ont trouvé un testeur électrique que j'utilise pour vérifier le courant, l'un d'entre eux m'a giflé violemment; lorsqu'ils ont voulu m'attaquer, un officier arabe les a arrêtés", raconte, exaspéré, ce Palestinien de 42 ans, venu du quartier excentré de Silwan pour se ravitailler.

«Sous le choc»

Dans la partie ouest de la ville, Sara, une Israélienne de 70 ans, s'est installée sur un banc après sa promenade matinale entre plusieurs routes habituellement encombrées mais presque désertes lundi.

"Il n'y avait personne dans les rues, mais c'est normal, c'est la guerre!" souffle cette retraitée. Parmi ses proches, "les gens ont peur, surtout ceux qui ont un membre de leur famille dans l'armée", et ceux qui ont des enfants "ne sortent pas pour rester près d'un abri".

Depuis l'attaque du Hamas déclenchée samedi à partir de la bande de Gaza sur le sud du pays, Israël a rappelé 300.000 réservistes, selon l'armée.

L'ambiance dans la ville lui rappellent à Sara "celle de 1973", lors de la guerre israélo-arabe qui reste un traumatisme national pour le pays.

A First station, zone commerciale où des dizaines de restaurants, commerces et jeux pour enfants étaient encore en pleine effervescence il y a quelques jours pendant les fêtes juives de Souccot, les manèges sont à l'arrêt et des panonceaux "fermé" ornent l'immense majorité des vitrines.

Les écoles sont elles aussi fermées depuis dimanche, premier jour de la semaine scolaire israélienne, et même les toboggans des aires de jeux voisines sont vides. La bruine et de fortes bourrasques de vent ont dû dissuader les derniers à hésiter.

"On a l'impression de crever de l'intérieur", lâche Itamar Taragan, le gérant de First station. "On a du mal à respirer, on regarde la télévision, on voit les images des personnes enlevées, on est sous le choc", raconte cet homme à propos des dizaines d'otages enlevés par les infiltrés palestiniens en Israël.

"On ne va pas rouvrir demain, ni après-demain", prédit-il: "On va gagner cette guerre, mais c'est très grave ce qu'il se passe".

«Très démoralisant»

Pamela Auerbach et Jane Medved sortent d'un des rares commerces ouverts, un supermarché d'alimentation biologique, et trouvent que la ville est "silencieuse".

La première, une avocate américaine résidant la moitié de l'année ici, dit avoir vu de nombreux jeunes proposer leur aide pour les familles de soldats ou de personnes mises en difficulté par la guerre.

Son amie, enseignante à l'université Bar Ilan, explique également que "tout le monde est certes à la maison, mais affairé, que ce soit pour le télétravail, faire des collectes de dons pour les soldats, organiser l'aide pour les déplacés, les blessés, les soldats".

Outre les résidents de Jérusalem, les touristes restent présents dans la ville mais moins visibles qu'à l'accoutumée. Interrogés par l'AFP, plusieurs d'entre eux s'inquiètent de ne pas pouvoir quitter le pays par les airs.

Un cigare aux lèvres, Jason Lyons, un Américain de 54 ans, se tient devant l'hôtel cinq étoiles King David où il séjourne pour quelques semaines. "C'est très démoralisant", juge-t-il, en expliquant n'observer que des passants à l'air soucieux.

Son ami, Murray Huberfeld, financier de 60 ans venu de New York, partage ce sentiment. Alors qu'il s'apprêtait à répondre à l'AFP, les sirènes d'alerte à la roquettes retentissent à Jérusalem, entraînant un mouvement de foule vers l'abri du palace des années 30.


Le sermon d'Arafat met l'accent sur la foi et l'unité

Le sermon d'Arafat est considéré comme le moment spirituel central du Hajj. (SPA)
Le sermon d'Arafat est considéré comme le moment spirituel central du Hajj. (SPA)
Short Url
  • Cheikh Saleh bin Abdullah bin Hamid, imam et prédicateur de la Grande Mosquée, a prononcé jeudi le sermon annuel d'Arafat à la mosquée Namirah, marquant l'un des moments les plus sacrés du pèlerinage du Hadj.
  • Le sermon d'Arafat est considéré comme le cœur spirituel du pèlerinage, attirant chaque année des millions de musulmans sur le site où le prophète Mohommed a prononcé son sermon d'adieu il y a plus de 1 400 ans.

DUBAÏ :  Cheikh Saleh bin Abdullah bin Hamid, imam et prédicateur de la Grande Mosquée, a prononcé jeudi le sermon annuel d'Arafat à la mosquée Namirah, marquant l'un des moments les plus sacrés du pèlerinage du Hadj.

S'adressant aux pèlerins rassemblés dans les plaines d'Arafat, Cheikh Bin Hamid a décrit le jour d'Arafat comme une « grande étape de la foi » où s'incarnent les significations du monothéisme, de la piété et de l'unité entre les musulmans. Il a exhorté les fidèles à saisir l'opportunité spirituelle de cette journée en se souvenant, en rendant grâce et en adressant des supplications sincères à Allah. 

« Le jour d'Arafat est un moment où les musulmans se tiennent unis devant leur créateur, égaux dans leur foi, dépouillés de toute distinction mondaine, parés des valeurs de servitude et d'humilité », a-t-il déclaré. « C'est un jour où les prières sont exaucées et les bonnes actions multipliées. »

Le sermon a été suivi par de hauts responsables saoudiens et des chefs religieux, notamment le prince Saud bin Mishal bin Abdulaziz, vice-gouverneur de la région de La Mecque et vice-président du Comité central du Hadj, le grand mufti du royaume, Cheikh Abdulaziz Al Al-Sheikh, le ministre des Affaires islamiques, Cheikh Abdullatif Al Al-Sheikh, ainsi que le ministre du Hadj et de la Omra, Tawfiq Al-Rabiah.

Le sermon d'Arafat est considéré comme le cœur spirituel du pèlerinage, attirant chaque année des millions de musulmans sur le site où le prophète Mohommed a prononcé son sermon d'adieu il y a plus de 1 400 ans.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


Le bateau pour Gaza avec Rima Hassan et Greta Thunberg porte secours à des réfugiés en mer

La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg organise une manifestation contre la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29) devant un bureau de représentation de l'ONU à Erevan, le 15 novembre 2024. (Photo de KAREN MINASYAN / AFP)
La militante suédoise pour le climat Greta Thunberg organise une manifestation contre la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP29) devant un bureau de représentation de l'ONU à Erevan, le 15 novembre 2024. (Photo de KAREN MINASYAN / AFP)
Short Url
  • « Quatre personnes se sont jetées en mer au moment de l'intervention de la Garde côtière libyenne, nous les avons secourues et elles sont avec nous sur notre bateau », a écrit l'eurodéputée sur les réseaux sociaux.
  • Sur les images publiées par l'élue ainsi que par d'autres passagers du navire, on peut en effet voir plusieurs dizaines de personnes regroupées sur une petite embarcation en pleine mer.

PARIS : En route vers Gaza à bord d'un navire humanitaire en compagnie de l'activiste suédoise Greta Thunberg, l'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan a affirmé que le bateau avait dévié jeudi de son itinéraire pour porter secours à quatre « réfugiés originaires du Soudan ».

« Quatre personnes se sont jetées en mer au moment de l'intervention de la Garde côtière libyenne, nous les avons secourues et elles sont avec nous sur notre bateau », a écrit l'eurodéputée sur les réseaux sociaux, photos et vidéos à l'appui, tout en expliquant qu'il s'agissait de « réfugiés originaires du Soudan ».

Rima Hassan se trouve à bord d'un voilier de la Coalition de la flottille pour la liberté depuis dimanche. Le bateau a quitté la Sicile en direction de Gaza pour y apporter de l'aide humanitaire.

Mais jeudi matin, le bateau a « changé de direction » à la suite d'un « appel de détresse », a expliqué l'eurodéputée. Le voilier se trouvait alors en mer Méditerranée, au sud de la Grèce, du nord de la Libye et de l'Égypte. 

Sur les images publiées par l'élue ainsi que par d'autres passagers du navire, on peut en effet voir plusieurs dizaines de personnes regroupées sur une petite embarcation en pleine mer.

Quelques-unes d'entre elles flottaient dans l'eau à l'aide de pneus lorsque le bateau de la Garde côtière libyenne, selon l'équipage, est intervenu à proximité de l'embarcation.

L'embarcation « était en train de couler » et certains « ont sauté dans l'eau », a raconté sur Instagram l'activiste brésilien Thiago Avila, qui est un autre membre de l'équipage. « Nous appelons désormais les gardes-côtes grecs à intervenir et à prendre la responsabilité de les mettre en sécurité », a-t-il ajouté.

Ces personnes « dérivaient sans moteur depuis deux jours, après cinq jours en mer », a indiqué Rima Hassan dans un communiqué, transmis à l'AFP par son mouvement La France insoumise.

Elle a estimé leur nombre à « près de 40 » et assuré que les quatre réfugiés secourus étaient « sains et saufs ».

« Cet incident dramatique souligne une fois de plus l’urgence d’une réponse politique européenne respectueuse du droit international et de la Convention relative aux réfugiés », a ajouté Mme Hassan.


Comment rester au frais pendant le Hajj

Le kit d'information sur le Hadj de cette année conseille aux pèlerins de s'hydrater régulièrement et d'utiliser des parapluies pour réduire leur exposition directe au soleil. (Abdulrahman Alshalhoub/AN)
Le kit d'information sur le Hadj de cette année conseille aux pèlerins de s'hydrater régulièrement et d'utiliser des parapluies pour réduire leur exposition directe au soleil. (Abdulrahman Alshalhoub/AN)
Short Url
  • Afin de minimiser les risques liés aux maladies causées par la chaleur pendant le pèlerinage de cette année, le ministère de la Santé du Royaume a lancé un kit de sensibilisation en huit langues.
  • Le kit conseille aux pèlerins de s'hydrater régulièrement et d'utiliser des parapluies pour limiter leur exposition directe au soleil.

RIYAD : Cette année, des millions de pèlerins locaux et internationaux se sont préparés à affronter la chaleur estivale en Arabie saoudite en emportant le nécessaire et en s'hydratant régulièrement afin d'éviter tout coup de chaleur.

En 2024, environ 225 pèlerins ont été pris en charge pour stress thermique et fatigue au centre médical de La Mecque, principalement en raison d'épuisement dû à la chaleur et d'insolation.

Afin de minimiser les risques de maladies liées à la chaleur pendant le pèlerinage de cette année, le ministère de la Santé du Royaume a lancé un kit de sensibilisation en huit langues.

Ce kit fournit des conseils pour aider les pèlerins à prévenir les coups de chaleur. Il comprend des vidéos, des publications sur les réseaux sociaux et des documents imprimables disponibles en arabe, anglais, français, ourdou, persan, indonésien, malaisien et turc. 

Le kit conseille aux pèlerins de s'hydrater régulièrement et d'utiliser des parapluies pour limiter leur exposition directe au soleil.

Huda Almubarak, une kinésithérapeute saoudienne ayant accompli le hadj il y a 11 ans, a expliqué comment elle s'était préparée physiquement avant le pèlerinage en faisant de l'exercice pour améliorer son endurance.

« Sur le plan physique, j'ai fait de l'exercice pour améliorer mon endurance. J'ai également suivi des cours sur le hadj, qui vous aident à vous préparer à ce voyage spirituel. »

Pour éviter la déshydratation, Almubarak a bu de l'eau à température ambiante en petites quantités tout au long de la journée, a suivi un régime alimentaire sain et a porté des vêtements respirants.

« J'ai mangé beaucoup de fibres et évité les aliments gras. Je conseille aux pèlerins de porter des vêtements en coton et des chaussures adaptées qui soutiennent bien les pieds. » Pour se protéger du soleil, elle recommande d'utiliser de la crème solaire, de porter un parapluie et un chapeau ou une casquette. 

Almubarak a souligné l'importance de reconnaître les symptômes de l'épuisement dû à la chaleur, qui se manifestent par des maux de tête, une transpiration excessive, des vertiges, de la fatigue, une bouche sèche, des difficultés de concentration et une peau pâle.

« Il y a des centres médicaux partout », a-t-elle ajouté. « Il vaut mieux les consulter si vous ressentez des symptômes ou un malaise. »

Grâce à ces mesures de précaution, Almubarak a décrit son expérience du Hajj comme « unique sur le plan spirituel ».

« Le pèlerinage m'a permis d'apprécier tous les efforts et le travail acharné de notre gouvernement pour le rendre plus fluide et plus sûr. »

Le kit de sensibilisation à la santé est disponible en téléchargement à l'adresse suivante : 

http://www.moh.gov.sa/HealthAwareness/Pilgrims_Health/Pages/Hajj.aspx

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com