Israël pilonne Gaza alors que la Croix-Rouge met en garde contre des souffrances «intolérables»

Des personnes vérifient les dégâts d'un bâtiment après une frappe israélienne sur Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 octobre 2023. (AFP)
Des personnes vérifient les dégâts d'un bâtiment après une frappe israélienne sur Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 29 octobre 2023. (AFP)
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Publié le Dimanche 29 octobre 2023

Israël pilonne Gaza alors que la Croix-Rouge met en garde contre des souffrances «intolérables»

  • Dans la nuit, un soldat a été grièvement blessé par des obus de mortier dans le nord de la bande de Gaza, et un autre légèrement touché lors de combats avec des membres du Hamas
  • L'intensification des bombardements sur Gaza a coïncidé avec une coupure des communications et d'internet, compliquant encore la tâche des humanitaires

JÉRUSALEM: L'armée israélienne a intensifié son offensive contre le Hamas dans la bande de Gaza malgré les appels à une désescalade, et ordonné aux civils palestiniens de partir dans le sud du territoire où l'aide sera, selon elle, accrue dimanche.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de son côté dit s'attendre à une guerre "longue et difficile" à Gaza, où le CICR a dénoncé un "échec (humanitaire) catastrophique".

Depuis vendredi soir, l'armée israélienne opère au sol avec des soldats et des blindés, M. Netanyahu évoquant samedi soir "une deuxième étape de la guerre". Elle continue dans le même temps d'intensifier ses bombardements dans le territoire de 362 km2, en représailles à l'attaque sanglante sans précédent perpétrée par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre en Israël.

Depuis cette date, 1 400 personnes sont mortes côté israélien, essentiellement des civils dans l'attaque du 7 octobre qui a vu également le Hamas prendre en otage 230 personnes, selon les autorités israéliennes.

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, affirme lui que plus de 8 000 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans les bombardements israéliens incessants depuis le début du conflit.

Un "grand nombre" de Palestiniens sont encore morts dans la nuit de samedi à dimanche lors de frappes aériennes sur deux camps de réfugiés du nord de Gaza, selon lui.

Samedi, des avions de combat ont frappé "450 cibles" du Hamas, dont des centres de commandement, a indiqué dimanche l’armée israélienne, faisant état de la poursuite des opérations terrestres dans le territoire.

Dans la nuit, un soldat a été grièvement blessé par des obus de mortier dans le nord de la bande de Gaza, et un autre légèrement touché lors de combats avec des membres du Hamas, selon la même source.

Plus tôt, le commandement israélien avait mis en garde les habitants des villes d'Ashdod et d'Ashkélon, limitrophes de Gaza, contre des tirs de missiles et de roquettes. Trois personnes avaient été blessées samedi après des tirs depuis Gaza.

«Souffrance intolérable»

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a déploré samedi l'"escalade sans précédent des bombardements" qui "compromettent les objectifs humanitaires", appelant une nouvelle fois à un cessez-le-feu immédiat.

La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Mirjana Spoljaric s'est dite "choquée par le niveau intolérable de souffrance humaine", dénonçant "un échec catastrophique que le monde ne doit pas tolérer".

"Face à des bombardements incessants et terrifiants, les gens n'ont nulle part où fuir ou se mettre à l’abri", a déclaré dimanche le Dr Christos Christou, président international de Médecins sans frontières (MSF).

M. Netanyahu a estimé samedi que la guerre serait "longue et difficile", ajoutant que son armée "détruira(it) l'ennemi sur terre et sous terre", une référence au réseau de centaines de kilomètres de tunnels souterrains d'où le Hamas dirige ses opérations, selon Israël.

L'objectif de cette "deuxième étape de la guerre" est "clair: détruire les capacités militaires et la direction du Hamas; ramener les otages à la maison", a affirmé M. Netanyahu après avoir rencontré les familles des captifs du Hamas.

«Les familles veulent des réponses»

Leurs proches sont de plus en plus mécontents de l'"incertitude absolue" à laquelle ils sont confrontés, en particulier lors des bombardements intensifs, a déclaré Haim Rubinstein, leur porte-parole. "Les familles ne dorment pas, elles veulent des réponses".

Quatre femmes ont été libérées à ce jour. Le Hamas estime à "près de 50" le nombre d'entre eux tués dans les bombardements.

Le chef du mouvement islamiste à Gaza, Yahya Sinouar, qui s'est exprimé samedi soir pour la première fois depuis le 7 octobre, a déclaré être prêt "à conclure immédiatement un échange pour faire libérer tous les prisonniers dans les prisons de l'ennemi sioniste contre tous les otages".

L'armée israélienne a appelé les civils du nord de Gaza "à se déplacer temporairement au sud du cours d'eau de Wadi Gaza, vers une zone plus sûre où ils pourront recevoir de l'eau, de la nourriture et des médicaments".

"Demain (dimanche, ndlr), les efforts humanitaires à Gaza, menés par l'Egypte et les Etats-Unis, seront accrus", a-t-elle ajouté.

Samedi, elle avait renouvelé son appel aux habitants de la ville de Gaza (nord) à "partir immédiatement" vers le sud, affirmant qu'elle considérait désormais cette ville et sa région comme un "champ de bataille".

Israël veut "anéantir" le Hamas, qu'il qualifie d'organisation "terroriste" comme les Etats-Unis et l'UE notamment, en représailles à l'attaque du 7 octobre. Ce jour-là, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du mouvement islamiste se sont infiltrés depuis Gaza sur le sol israélien, où ils ont commis l'attaque la plus meurtrière de l'histoire d'Israël.

Samedi, Benjamin Netanyahu a reconnu qu'elle constituait un "terrible échec" pour l'Etat hébreu, et promis une "enquête approfondie" pour déterminer les responsabilités.

Communications rétablies

L'intensification des bombardements sur Gaza a coïncidé avec une coupure des communications et d'internet, compliquant encore la tâche des humanitaires.

Le réseau était en cours de rétablissement dimanche matin, selon l'organisme de surveillance du réseau Netblocks. Un collaborateur de l'AFP dans la ville de Gaza a confirmé pouvoir accéder à internet et au réseau mobile, et avoir pu joindre des interlocuteurs dans le sud du territoire.

Depuis le 9 octobre, Israël a imposé un "siège total" à Gaza, interrompant les approvisionnements en eau, électricité et nourriture, alors que le territoire où s'entassent 2,4 millions d'habitants était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis 2007. Seuls 84 camions d'aide humanitaire ont pu arriver dans Gaza via l'Egypte depuis le 21 octobre.

Les médicaments manquent aussi et certaines opérations chirurgicales sont réalisées sans endormir complètement les patients, en raison de la pénurie de produits anesthésiques, a alerté samedi MSF.

La Turquie a dénoncé des "massacres" à Gaza, entraînant le rappel par Israël de ses diplomates dans ce pays, et l'Arabie saoudite a dénoncé une violation "injustifiée" du droit international.

Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi en soutien aux Palestiniens à Londres, et des milliers à Paris, à Zurich ou encore aux Etats-Unis.

La communauté internationale redoute un embrasement régional, alors que l'Iran, soutien du Hamas et du Hezbollah libanais, a lancé des avertissements aux Etats-Unis, proche allié d'Israël.

La tension est aussi très vive en Cisjordanie occupée depuis 1967, où trois Palestiniens ont été tués dimanche matin par des tirs de l'armée israélienne, selon le ministère de la santé de l'Autorité palestinienne. Depuis le 7 octobre, plus de 110 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens.


Israël: l'armée dit avoir frappé un site du Hezbollah dans le sud du Liban

Un panache de fumée s'élève au-dessus des collines après une frappe israélienne dans le district de Jezzine, au sud du Liban, le 20 juin 2025. (AFP)
Un panache de fumée s'élève au-dessus des collines après une frappe israélienne dans le district de Jezzine, au sud du Liban, le 20 juin 2025. (AFP)
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  • L'armée israélienne a affirmé samedi avoir frappé un site du Hezbollah pro-iranien de la région de Naqoura, dans le sud du Liban, au cours de la nuit
  • Vendredi, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, avait mis en garde le mouvement chiite libanais, en lui "conseillant" d'éviter d'intervenir dans la guerre avec l'Iran

Jérusalem: L'armée israélienne a affirmé samedi avoir frappé un site du Hezbollah pro-iranien de la région de Naqoura, dans le sud du Liban, au cours de la nuit.

"Ce site était utilisé par la Force Radouane du Hezbollah pour mener des attaques terroristes contre des civils israéliens et constitue une violation flagrante des accords entre Israël et le Liban", a indiqué l'armée dans un communiqué.

Elle a précisé avoir obtenu des informations sur ce site "notamment à la suite de l'interrogatoire d'un terroriste du Hezbollah."

Dans la nuit, l'armée avait également annoncé avoir frappé un "terroriste du Hezbollah" dans le sud du Liban, sans donner plus de détails.

Vendredi, le ministre de la Défense israélien, Israël Katz, avait mis en garde le mouvement chiite libanais, en lui "conseillant" d'éviter d'intervenir dans la guerre avec l'Iran.

Israël a lancé une offensive sur l'Iran il y a à peine plus d'une semaine, tandis que son armée a continué à mener des séries de frappes sporadiques sur le Liban, principalement dans le sud du pays, indiquant viser le mouvement libanais.

Après plus d'un an d'échanges de feux suivi de deux mois de guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah, un accord de cessez-le-feu est entré en vigueur le 27 novembre dernier.

Armé et financé par l'Iran, le Hezbollah est ressorti très amoindri de cette guerre.

En vertu du cessez-le-feu, la formation libanaise devait retirer ses forces et démanteler toute infrastructure militaire au sud du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, et Israël retirer ses forces du sol libanais.

Mais l'armée israélienne maintient cinq positions frontalières qu'elle juge "stratégiques" et mène quasi-quotidiennement des frappes au Liban, affirmant viser le Hezbollah.

Le Hezbollah avait ouvert un front début octobre 2023 en tirant des roquettes à partir du sud du Liban sur le nord d'Israël, disant agir en soutien au mouvement islamiste palestinien Hamas, dont l'attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.


Le chef du CCG salue l'adoption par l'ONU d'une résolution sur la coopération stratégique

Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Jasem Albudaiwi, s'est félicité vendredi de l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies d'une résolution historique sur la collaboration entre les organisations. (CCG)
Le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe, Jasem Albudaiwi, s'est félicité vendredi de l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies d'une résolution historique sur la collaboration entre les organisations. (CCG)
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  • Jasem Albudaiwi décrit l'accord entre les organisations comme une avancée majeure dans l'approfondissement de la collaboration régionale et internationale.
  • Son adoption témoigne du statut respecté du CCG en tant que partenaire régional proactif dans les efforts visant à soutenir la paix et la sécurité mondiales, ajoute-t-il.

RIYAD : Jasem Albudaiwi, secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), a salué vendredi l'adoption par l'Assemblée générale des Nations unies d'une résolution historique sur la collaboration entre les deux organisations.

Il a décrit cet accord, officiellement intitulé « Coopération entre les Nations unies et le Conseil de coopération du Golfe » et premier du genre, comme une avancée majeure dans l'approfondissement de la collaboration régionale et internationale, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Lundi, cette résolution a été soumise à l'ONU au nom des États membres du CCG par le Koweït, qui assure actuellement la présidence de l'organisation régionale.

M. Albudaiwi a déclaré que son adoption reflète le statut respecté du CCG en tant que partenaire régional proactif dans les efforts visant à soutenir la paix et la sécurité mondiales. Il a ajouté que celle-ci marque une nouvelle phase de partenariat stratégique entre les organisations, soulignée par des plans et des activités concrets visant à renforcer la coopération.

Il a félicité le Koweït pour les efforts diplomatiques déployés lors de la présentation de la résolution à l'ONU à New York, et a déclaré que le succès de celle-ci incarnait l'esprit d'unité au sein du CCG et son engagement à travailler de manière constructive. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le ministre iranien des Affaires étrangères arrive à Istanbul pour la réunion de la Ligue arabe

Les ministres de la Ligue arabe devraient publier une déclaration à l'issue de leur réunion. (Reuters)
Les ministres de la Ligue arabe devraient publier une déclaration à l'issue de leur réunion. (Reuters)
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  • Une quarantaine de diplomates devraient participer à la réunion de l'Organisation de coopération islamique prévue ce week-end.

ISTANBUL : D'après l'agence de presse Tasnim, le ministre iranien des Affaires étrangères est arrivé samedi à Istanbul pour une réunion avec des diplomates de la Ligue arabe, afin de discuter de l'escalade du conflit entre Téhéran et Israël.

Une quarantaine de diplomates devraient participer à la réunion de l'Organisation de coopération islamique (OCI) ce week-end, alors qu'Israël et l'Iran continuent de s'envoyer des missiles.

« Le ministre des Affaires étrangères est arrivé à Istanbul ce matin pour participer à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de coopération islamique », a rapporté Tasnim.

Cette réunion fait suite à la rencontre entre M. Araghchi et ses homologues britannique, français et allemand vendredi à Genève.

« Lors de cette réunion, à la suggestion de l'Iran, la question de l'attaque du régime sioniste contre notre pays sera spécifiquement abordée », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, selon l'agence de presse.

Israël a lancé son offensive aux premières heures du 13 juin, affirmant que l'Iran était sur le point de développer des armes nucléaires, ce qui a déclenché une riposte immédiate de Téhéran, dans le cadre de la pire confrontation jamais enregistrée entre les deux rivaux historiques.

Plus tôt vendredi, M. Araghchi a déclaré que Téhéran était prêt à « envisager à nouveau la voie diplomatique » uniquement si « l'agression israélienne cessait ».

Les ministres de la Ligue arabe devraient publier une déclaration à l'issue de leur réunion, a indiqué l'agence de presse officielle turque Anadolu.