Afghanistan: l'EI revendique l'attaque meurtrière d'une mosquée à Hérat

L'assaut n'avait pas été revendiqué mardi en fin de matinée dans ce pays fréquemment secoué par des attentats du groupe Etat islamique du Khorasan (EI-K), qui visent souvent la communauté chiite  (Photo, AFP).
L'assaut n'avait pas été revendiqué mardi en fin de matinée dans ce pays fréquemment secoué par des attentats du groupe Etat islamique du Khorasan (EI-K), qui visent souvent la communauté chiite (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 01 mai 2024

Afghanistan: l'EI revendique l'attaque meurtrière d'une mosquée à Hérat

  • L'attaque de la mosquée a eu lieu à une quarantaine de minutes de route au sud de la capitale provinciale Hérat
  • Si la sécurité est globalement revenue en Afghanistan depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, des centaines de personnes ont été tuées ou blessées depuis dans des attentats

HERAT: Le groupe Etat islamique du Khorasan (EI-K) a revendiqué dans la nuit de mardi à mercredi une attaque armée qui a fait six morts, dont l'imam, dans une mosquée de Hérat, dans l'ouest de l'Afghanistan.

Dans un message sur Telegram, la branche régionale du groupe jihadiste a indiqué avoir mené lundi soir "une attaque à la mitrailleuse" dans cette mosquée chiite qui a "notamment tué leur imam".

Le ministère afghan de l'Intérieur avait annoncé la veille que lundi "à 21H00 (16H30 GMT), une personne non identifiée a(vait) fait feu sur des fidèles dans une mosquée du district de Guzara de Hérat".

"Six civils ont été tués, un autre blessé", avait rapporté le porte-parole du ministère, Abdul Matin Qani, sur le réseau social X.

L'attaque de la mosquée a eu lieu à une quarantaine de minutes de route au sud de la capitale provinciale Hérat.

L'Afghanistan est fréquemment secoué par des attentats de l'EI-K, qui visent souvent la communauté chiite.

Sayed Murtaza Hussaini, 23 ans, a déclaré à l'AFP s'être précipité à la mosquée Imam Zaman après avoir reçu un appel l'informant de l'attaque.

"C'est arrivé au milieu de la prière, mais le nombre de fidèles était très limité", a-t-il dit, "ceux qui se trouvaient dans la mosquée ont été soit tués soit blessés".

Imam tué 

"Cinq personnes sont mortes avant d'arriver à l'hôpital, dont un enfant de trois ans, et trois ont été blessées", a-t-il précisé, ajoutant "(puis) un des blessés est mort".

Selon lui, l'attaque aurait été menée par un assaillant, deux complices restant dans leur véhicule.

Ibrahim Akhlaqi, 60 ans, a expliqué pour sa part à l'AFP que l'imam tué, Javid, était son frère. Lui aussi a été prévenu par un appel téléphonique.

"Quand je suis arrivé à l'hôpital, il était déjà mort", a-t-il dit. "Mon frère était l'imam de cette mosquée depuis six, sept ans".

"Nous exigeons de l'Emirat islamique (d'Afghanistan) qu'il arrête les tueurs", a-t-il ajouté.

Il a également fait état de trois assaillants, mais a indiqué que "l'un était resté dehors et que les deux autres étaient entrés dans la mosquée et avaient tiré sur les fidèles".

La communauté chiite est fréquemment visée par des attaques meurtrières en Afghanistan dont les bilans sont souvent minorés par les autorités talibanes.

L'Iran prêt à coopérer 

La Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua) a condamné cette attaque et souhaité une enquête pour retrouver les coupables. Elle a estimé, sur le réseau social X, que "des mesures de protection de la communauté chiite en Afghanistan étaient urgentes".

Le voisin chiite iranien a condamné mardi "l'attaque terroriste" de la mosquée d'Hérat. L'ambassade d'Iran en Afghanistan a demandé, sur X, que "les auteurs soient identifiés et punis".

L'Iran, a ajouté l'ambassade, "est prêt à renforcer la coopération avec l'Afghanistan dans la lutte contre le terrorisme".

L'EI-K avait revendiqué un attentat à l'explosif contre un minibus le 21 avril dans un quartier de Kaboul qui avait fait un mort et trois blessés.

Un mois avant, un attentat-suicide dans la ville méridionale de Kandahar, revendiqué par l'EI, avait fait trois morts selon des sources officielles, mais 20 selon une source hospitalière contactée par l'AFP.

Le kamikaze avait déclenché sa ceinture explosive devant une banque où se trouvaient de nombreux fonctionnaires venus chercher leur salaire, dans ce fief historique des talibans.

Si la sécurité est globalement revenue en Afghanistan depuis le retour des talibans au pouvoir en août 2021, des centaines de personnes ont été tuées ou blessées depuis dans des attentats visant souvent des civils, et le plus souvent perpétrés par l'EI-K.


La Turquie cherche à renforcer son ancrage sur le continent africain

Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
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  • La Turquie cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits.
  • Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

ANTALYA, TURQUIE : La Turquie, qui pousse ses pions en Afrique depuis plusieurs années, cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits, à la faveur notamment du retrait de la France et des États-Unis.

Témoignage des efforts d'Ankara pour consolider son ancrage sur le continent, un forum diplomatique organisé ce week-end à Antalya, dans le sud de la Turquie, a réuni, aux côtés du président syrien Bachar el-Assad, des ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, ainsi que de nombreux responsables africains, dont le chef de l'État somalien.

« Les pays africains cherchent des alternatives et la Turquie en représente une », a affirmé à l'AFP Eghosa Osaghae, directeur général de l'Institut nigérian des affaires internationales (NIIA), présent à Antalya. 

Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

Selon M. Osaghae, la capacité d'Ankara à combler le vide laissé par la France, dont de nombreuses anciennes colonies se sont détournées ces dernières années, « dépendra en grande partie de l'attrait des offres turques ».

« Nous entretenons avec la France des relations dont nous sommes très fiers, mais la France ne nous empêche pas d'avoir d'autres partenariats », a déclaré à l'AFP Léon Kacou Adom, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, lors du forum d'Antalya.

Le pays d'Afrique de l'Ouest, ancienne colonie française, souhaite collaborer avec la Turquie dans tous les secteurs, notamment le commerce, la communication, la sécurité, l'éducation et la formation, a-t-il souligné.

« Tout cela nous intéresse (...). La Turquie nous fait des offres que nous étudions », a-t-il ajouté.

- « Solutions aux problèmes africains » -

De nombreux pays africains sont confrontés à des menaces sécuritaires, émanant de groupes comme Boko Haram ou les shebab somaliens.

« Si la Turquie peut apporter son aide dans ces domaines, pourquoi pas ? », estime M. Osaghae. « Le point positif est que de nombreux pays africains coopèrent déjà militairement avec la Turquie. Cela peut être la pierre angulaire de l'influence turque », relève-t-il.

La Turquie, qui a proposé en janvier sa médiation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, a signé ces dernières années des accords de défense avec plusieurs États africains dont la Somalie, la Libye, le Kenya, le Rwanda, l'Éthiopie, le Nigeria et le Ghana.

Ces accords ont ouvert des marchés à l'industrie de défense turque, notamment pour ses drones réputés fiables et bon marché.

« Nous nous efforçons de faire en sorte que l'Afrique trouve ses propres solutions aux problèmes africains », affirme Alp Ay, diplomate turc et représentant spécial d'Ankara dans les négociations entre la Somalie et la région séparatiste du Somaliland.

Selon un haut diplomate somalien, Ankara a joué « un rôle très utile en parvenant à réunir les deux pays pour résoudre ce problème ». « L'Afrique a désespérément besoin de médiateurs », résume pour sa part le politologue nigérian Eghosa Osaghae.

Si la responsabilité du respect de l'accord incombe désormais aux deux parties, la Turquie continuera toutefois de jouer son rôle de facilitateur, souligne le diplomate turc Alp Ay, qui envisage l'avenir avec « espoir ».

Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec son homologue somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, samedi à Antalaya.

Au cours de leur rencontre, les deux hommes ont promis d'« accroître la coopération » entre les deux États, selon Ankara, qui dispose déjà d'un droit d'exploration des ressources énergétiques le long des côtes somaliennes. 


Zelensky exhorte Trump à se rendre en Ukraine pour voir les ravages de la guerre

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
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  • « Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 
  • En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

WASHINGTON : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté dimanche son homologue américain Donald Trump à se rendre dans son pays pour mieux comprendre la dévastation causée par l'invasion russe. 

« Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 

En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

Cette invitation intervient alors que M. Trump fait pression pour mettre rapidement un terme à ce conflit qui dure depuis plus de trois ans, les États-Unis ayant engagé des discussions directes avec la Russie malgré ses attaques incessantes contre l'Ukraine.

Washington a également discuté d'une éventuelle trêve avec des responsables ukrainiens.

Cette invitation fait suite à la vive polémique qui a éclaté à la Maison Blanche fin février entre le président ukrainien, M. Zelensky, et le vice-président américain, M. JD Vance, devant la presse.

M. Vance avait alors accusé l'Ukraine d'accueillir des dirigeants étrangers pour faire de la propagande en vue de gagner leur soutien. 

M. Zelensky a nié une nouvelle fois cette allégation et a déclaré à la chaîne CBS que si M. Trump décidait de se rendre en Ukraine, « nous ne préparerons rien, ce ne sera pas du théâtre ». Ce ne sera pas du théâtre. » 


La rencontre entre Poutine et l'Américain Witkoff a été qualifiée d'« extrêmement utile et efficace » par le Kremlin

Dans cette photo de pool distribuée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine serre la main de l'envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, lors d'une réunion à Saint-Pétersbourg, le 11 avril 2025. (Photo Gavriil Grigorov / POOL / AFP)
Dans cette photo de pool distribuée par l'agence d'État russe Sputnik, le président russe Vladimir Poutine serre la main de l'envoyé du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, lors d'une réunion à Saint-Pétersbourg, le 11 avril 2025. (Photo Gavriil Grigorov / POOL / AFP)
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  • « De tels contacts sont extrêmement utiles et très efficaces », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin.
  • Depuis plusieurs semaines, l'administration de Donald Trump organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens.  

MOSCOU : La rencontre entre le président russe Vladimir Poutine et l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, qui a eu lieu vendredi à Saint-Pétersbourg, en Russie, était « extrêmement utile et efficace », a assuré lundi le Kremlin.

« De tels contacts sont extrêmement utiles et très efficaces », a déclaré à la presse Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin, en faisant l'éloge d'un canal de communication permettant aux dirigeants russe et américain d'échanger directement sur « différents éléments de leurs positions sur toutes sortes de questions ».

Cette rencontre entre MM. Poutine et Witkoff, la troisième depuis février, portait « sur les aspects du règlement ukrainien », selon le Kremlin, alors que Donald Trump prône la fin de ce conflit au plus vite depuis son arrivée à la Maison Blanche en janvier.

Depuis plusieurs semaines, l'administration de Donald Trump organise des pourparlers séparés avec des hauts responsables russes et ukrainiens.  

Ces discussions n'ont cependant pas abouti, pour l'heure, à une cessation des hostilités, ce qui a provoqué la frustration du dirigeant américain ces derniers jours.

« La Russie doit se bouger », a-t-il déclaré vendredi, déplorant sur son réseau Truth Social que « trop de gens meurent, des milliers par semaine, dans une guerre terrible et insensée ».

Selon Dmitri Peskov, lundi, une éventuelle rencontre entre Vladimir Poutine et Donald Trump « n'a pas été évoquée » lors des pourparlers avec M. Witkoff.

« Toute rencontre doit être bien préparée », a-t-il souligné, en assurant que « le travail se poursuit », sans donner plus de précisions.